À l’épisode 4, je continuais les travaux de carrosserie après le départ d’Antoine et de Matthieu. J’avançais seul, sans difficultés majeures, mais je ne terminais pas, car on ne peut pas être à la fois en train de travailler dans la maison, et sur le J.
Ensuite, après deux ans sans y toucher, et après l’abandon (malgré moi) de mon projet d’atelier, l’arrivée de la bétaillère bleu me motive et je sens qu’il est temps de m’y remettre. D’autant plus que je suis désormais officiellement brocanteur à mon compte, et que même si ma 305 rend de fiers service (surtout depuis que je lui ai ajouté une galerie et une attache remorque), un fourgon ne serait pas un luxe pour travailler.
L’arrivé de la bétaillère a lieu au début du mois de juin, mais ce n’est que le 15 juillet que j’arrive à faire de la place dans la grange afin de rendre le J9 accessible pour travailler dessus.
Entre temps, j’ai fait beaucoup de choses dont un grand chantier de débarras d’une maison à Baume-les-Dames. L’espace derrière le J9 aura donc servi à stocker pas mal d’objets issus de ce débarras. C’est la deuxième fois que cela arrive depuis la dernière fois que le J9 est sorti, et entre temps il y a eu bien d’autres choses de stockées là, notamment des planches et des poutres à plusieurs reprises. Ce n’est pas pour rien que je n’ai pas pu travailler dessus durant tout ce temps.
Mais je suis bien occupé en ce mois de juillet (par les brocantes, et autres…) et ce n’est qu’au début du mois d’août, le 3 exactement, que j’attaque les travaux.
Tout d’abord, je le vide, car forcément, depuis tout ce temps, j’y ai rangé quelques objets… un peu en vrac…
Ensuite, je commence à prendre des morceaux de tôle et à créer des rustines qu’il faudra souder là où j’ai découpé ce qui était pourri.
Après les rustines ci-dessus, extrêmement simples, et celle ci-dessous (arrondie), guère plus compliquée à réaliser, il faut maintenant en faire une pour boucher le grand trou, toujours ci-dessous.
Le problème, c’est qu’à cet endroit, le plancher fait des rainures, qu’il est difficile voire impossible de reproduire soi-même.
Impossible, pas tout à fait. Il y a deux ans, mon père m’a affirmé qu’il pourrait le faire s’il avait une presse… et comme il n’en avait pas, il en a acheté une !
Le problème, c’est que la presse n’a jamais servi (comme beaucoup de choses qu’il a achetées)… sauf une fois… C’est moi qui m’en suis servi pour extraire des cylindres d’un étrier de frein récalcitrant. Mais deux ans se sont écoulés, et j’attends toujours mon morceau de tôle.
Mais entre temps, j’ai démonté un J7 entier en Haute-Saône, et je l’ai ramené en petits bouts ici. Et j’ai conservé toutes les pièces, y compris les éléments de carrosserie (à quelques exceptions près car il y en avait qui étaient vraiment en trop mauvais état).
J’ai donc la pièce d’origine.
Bon, elle n’est pas toute neuve… c’est le moins qu’on puisse dire…
Mais après découpe, ponçage, et traçage de l’élément que j’ai besoin de conserver, c’est tout à fait exploitable.
L’élément en question est bientôt isolé du reste et prêt à être soudé à sa place.
Je fais de même pour une autre rustine avec rainure un peu plus loin.
Puis je continue à créer moi-même des rustines dans de la tôle neuve…
Il n’y a rien de bien compliqué. Juste quelques découpes à la disqueuse, et un coup de plieuse de temps en temps.
À un moment, je cherche partout, si je retrouve des restes de mon voyage à Nancy début 2020.
En effet, à l’avant de mon J9, je dois recréer une pièce que j’avais déjà recréée pour le J9 de l’association, et à l’époque je m’étais fort bien débrouillé, en utilisant la vieille pièce pourrie comme modèle, dans un sens pour un côté et dans l’autre pour le symétrique de l’autre côté (photo ci-dessous).
Je me dis que, fidèle à mes principes, il est fort probable que j’aie gardé, et ramené ici, la pièce pourrie pour qu’elle me serve de modèle.
Pourtant, je ne trouve rien.
J’ai bien des restes de ce chantier dans des cartons (restes des pièces que j’avais emmenées là bas pour les découper sur place et les utiliser, restes de produits, outils…) mais je n’ai pas cette pièce. Avait-elle été jetée là-bas ? Ou a-t-elle été ramenée ici puis perdue ? Je ne sais pas.
Par ailleurs, et c’est d’ailleurs encore plus bizarre, je ne sais pas où se trouve la pièce équivalente enlevée de mon propre J9. Déjà partie à la ferraille ?
Alors je réfléchis.
Il me reste une solution. « Décalquer » la pièce de l’autre côté, et faire son symétrique.
Je cherche avec quoi faire cela… L’idéal serait un morceau de plastique transparent… La solution sortira de ma poubelle de recyclage. Ai et moi achetons régulièrement des sushis frais (préparés sur place) au Super U de Baume-les-Dames, et ceux-ci sont conditionnés dans des emballages plastiques semi-rigides avec des couvercles transparents. Ce n’est pas du tout écologique, et en général ça m’agace, mais aujourd’hui ça va bien me rendre service.
En quelques minutes, la forme de la pièce est tracée.
Plus qu’à découper le plastique selon le tracé, et vérifier son exactitude…
… avant de m’en servir pour de bon pour tracer la découpe à réaliser sur la tôle.
Curieusement, il semblerait que j’aie omis de faire une photo du résultat final, mais celui-ci est tout à fait satisfaisant.
Mes rustines sont faites.
L’étape suivante consistera à les souder.
Je suis moyennement bien équipé pour.
Je dispose en effet de trois postes à souder, mais aucun n’est idéal.
- Le petit poste à fil fourré Lidl, qui fait du travail tout à fait honnête (j’ai un ami qui en a un) mais qui n’est pas forcément l’idéal pour de la carrosserie. Je l’ai acheté sur un vide grenier pour même pas la moitié de son prix d’origine (qui est déjà bas). Il est en état neuf. Enfin je crois, mais je ne l’ai pas testé.
- Un autre poste à fil fourré, acheté par mon père. Celui-ci peut fonctionner avec ou sans gaz. Tous les connaisseurs m’ont indiqué que c’était un très bon poste, mais que pour faire du bon travail avec il fallait le gaz. Évidemment, mon père n’a pas acheté le nécessaire pour utiliser cette option…
- Un excellent poste, de qualité professionnelle, trouvé sur Leboncoin à proximité de chez moi par Antoine, qui m’a conseillé de l’acheter. Mais celui-ci nécessite d’être recomplété (il faut trouver une torche, et de quoi remettre le gaz aussi). Cela, je ne peux pas le faire sans Antoine, et pour l’instant ça n’est donc pas fait.
Je pense que le mieux est que j’essaie avec le poste de mon père. Et si cela ne va pas, j’irai demander au soudeur du village voisin de me faire toutes les soudures et je le paierai. Après réflexion, ça serait beaucoup plus simple que de tenter d’équiper correctement mon vrai poste, plus économique vu le prix des bouteilles de gaz et le peu de soudure que j’ai besoin de faire dans une année, et bien plus simple aussi que d’apprendre à souder moi-même, ce qui ne m’est vraiment pas indispensable… (Par ailleurs, je pense que je pourrais apprendre chez le soudeur en question si je le souhaitais. Pourquoi pas si un jour il décide de prendre sa retraite et de céder son matériel.)
Dans tous les cas, que je le fasse moi-même ici, ou que je veuille l’emmener là-bas, il faut redémarrer ce J. J’ai besoin de le sortir pour travailler dehors (c’est trop dangereux de souder dans la grange sur le plancher en bois !) et de le rentrer le soir pour ne pas qu’il rouille.
Ce n’est pas un gros problème. Il a toujours bien démarré. Enfin, c’est ce que je crois. Suite au prochain article.