Comme indiqué à la fin de l’article précédent, il est temps de redémarrer le J9 afin de pouvoir le sortir et le rentrer à volonté pour travailler dessus sans le laisser sous la pluie.
Nous sommes au début du mois d’août. Son dernier démarrage date de septembre ou octobre dernier. J’avais eu besoin de le déplacer dans la grange et je l’avais démarré pour cela. Seul problème constaté ce jour là : l’embrayage ne fonctionnait plus. Sans doute une fuite de liquide au niveau de la commande. Par contre, il avait très bien démarré, bien que n’ayant pas tourné depuis les derniers travaux de carrosserie… plus d’un an et demie avant… Le temps passe vite.
En vérité, il a toujours plutôt bien démarré, même après les périodes d’inactivité. Les seuls ennuis que j’ai pu avoir étaient liés au fait qu’il se désamorçait, et au départ je ne n’arrivais pas à le réamorcer. Mais à partir du moment où j’ai su faire, je n’ai plus eu de problème.
Je suis donc plutôt confiant.
Je vais commencer par purger l’embrayage.
Pour ce faire, je dispose d’une seringue de 10 mL avec un tuyau transparent. Je l’avais achetée en 2015 à la bourse de Vagney, dans ce but, mais je ne m’en suis jamais servi jusqu’ici.
Elle a pourtant servi une fois, plutôt récemment : si vous avez lu l’article sur l’arrivée de la bétaillère bleue, vous savez qu’Antoine a purgé l’embrayage. Il m’a dit qu’elle faisait très bien son travail.
Problème : il y a deux semaines, alors qu’elle était restée posée par terre dans une pièce sombre, j’ai marché dessus et elle a désormais une fissure. Je colmate celle-ci avec de la colle, puis j’enroule de l’adhésif tout autour étanchéifier au maximum.
Je teste : cela semble fonctionner… Il y a juste des bulles qui se forment au début de l’opération, mais si je les fais sortir avant de brancher le tuyau sur ma vis de purge cela ira.
Je fais ma purge. Cela semble bon.
Je mets ensuite une batterie en place.
Là, je constate que le courant passe mal.
Je décide de changer les cosses, qui sont plus que douteuses.
Encore des problèmes.
Je réalise alors que ce coupe circuit…
… que je n’avais jamais remarqué, est un peu dévissé. Je le resserre fermement.
Cette fois, c’est bon.
C’est le moment de le réamorcer.
J’ai l’habitude. J’appuie sur le bouton de la petite pompe manuelle, sur le porte-filtre à gazole. Il faut appuyer jusqu’à ce que ça devienne dur, puis insister à nouveau. Là, ça redevient un peu mou. Il faut encore insister jusqu’à ce que ça devienne un peu dur, puis monter dans le J9 et démarrer en accélérant. Là, en principe, ça démarre.
Attention : ceci est la méthode pour mon J9. Méthode acquise sur le tas, à force de tâtonner. Mais il doit y avoir une prise d’air quelque part (sinon, il ne se désamorcerait pas comme ça… la preuve avec la bétaillère bleue qui ne l’était pas au bout de 3 ou 4 ans sans tourner), et je pense que le ralenti accéléré automatique ne fonctionne pas, d’où l’accélération nécessaire.
Normalement, la méthode décrite dans la revue technique implique de dévisser les arrivées de gazole au niveau des injecteurs. Je n’ai jamais eu besoin de ça.
Je pompe, je pompe, je pompe…
Je commence à être étonné, car cela ne se passe pas comme d’habitude. Cela ne devient jamais dur.
Je pompe encore, jusqu’à en avoir mal à la main.
J’ai bien l’impression d’entendre du gazole passer dans la pompe, pourtant…
Je fais des essais. Cela ne démarre pas. Même pas un toussottement…
Je repompe, et refais des essais.
Non, vraiment, ça ne se passe pas comme d’habitude.
Je recharge la batterie, et fais le plein de gazole au cas où le niveau serait trop bas et empêcherait le réamorçage.
Pas mieux.
J’essaie de dévisser les arrivées de gazole au niveau des injecteurs. Il me semble que du gazole arrive, pourtant. Mais je ne peux pas à la fois pomper à la main et regarder si ça coule. Je suis seul et dans la pénombre de la grange.
Je suis bien embêté.
La pompe d’injection aurait-elle rendu l’âme ?
Je ne sais pas.
Et je devrai interrompre mes essais, car le démarreur décide de lâcher.
Désormais, il entraîne le moteur sur deux tours puis se décroche et tourne dans le vide :
« Bzzzzzzzzzzzzzzzzz ».
Il faudrait vérifier chaque élément un par un : pompe d’amorçage, électrovanne, puis pompe d’injection. Sans oublier de changer le démarreur puisqu’il ne veut plus faire son travail correctement.
Cela représente (surtout le changement de démarreur) un travail important.
Tout cela pour un moteur que j’ai prévu de changer, de toute façon, puisqu’il a un problème et que j’ai un moteur identique en parfait état. Celui-ci, je pourrai le (faire) refaire… plus tard.
Il me paraît donc plus sage, si je veux être efficace, de ne pas m’acharner et de changer le moteur maintenant. Mais ça risque d’être compliqué, voire impossible, tant que le J9 est dans la grange et tourné dans ce sens, face à la pénombre.
Je vais devoir le sortir… Mais je sais que je ne pourrai plus le rentrer.
Bon, de toute façon, nous sommes en sécheresse depuis des mois. La rosée, on ne sait plus ce que c’est. Quant à la pluie, on en parle au passé. Alors tant pis, je le sors. On verra bien…
Je le laisse rouler jusque dehors, mètre par mètre, en serrant et désserrant le frein à main.
J’ai aussi mis des poutres derrière les roues, au cas où quelque chose lâche. Je les déplace également mètre par mètre.
J’arrive ainsi à le stationner devant chez moi, dehors.
Plus qu’à rentrer les planches qui sont stockées sur la galerie depuis un ou deux ans… De toute façon, je vais m’en servir rapidement pour faire un plancher dans les combles…
La grange semble bien vide. Je n’ai plus l’habitude.
Évidemment, ce qui devait arriver arrive.
Le 14 août, alors qu’on n’y croyait plus, arrive la pluie. Des tombes d’eau. Ce jour là, je devais déballer sur un vide grenier et j’ai renoncé au dernier moment. Je m’en félicite. Je suis également content de voir la nature reprendre un peu vie.
Mais je suis dépité de voir mon J9 sous ce déluge, sans aucune protection sur les tôles non traitées. Il faudra remettre de l’acide phosphorique et refaire des traitements…
Il faut que j’attaque le changement de moteur au plus vite.