À la fin de l’article précédent, je me retrouve avec un J9 qui ne démarre pas, stocké dehors malgré des travaux de carrosserie en cours, et avec un changement de moteur à prévoir. Je suis vraiment déçu que ça se passe comme ça, et j’hésite fortement à jeter l’éponge et à me séparer de ce véhicule.
C’est là qu’intervient le hasard.
Il se trouve que le compagnon de ma cousine, qui s’appelle Max, et qui s’était associé avec quelqu’un pour monter un garage, doit subitement laisser tomber ce projet pour des raisons bien regrettables. Le problème, pour faire court, est que son associé, qui est beaucoup plus âgé et qui se considère comme le chef, le traite comme un larbin et cela a finir par dépasser la limite du supportable.
Max finit donc par décider de laisser tomber ce projet.
Évidemment, lorsqu’il fait part à son associé de sa décision de le quitter, ce dernier rentre dans une colère noire et lui tient des propos du genre « Avec moi, tu avais un avenir. Sans moi, tu n’es rien. ».
Problème pour Max : il avait organisé toute sa vie autour de ce projet. Il habitait chez son associé, et toutes ses affaires et son outillage s’y trouvent. Même sa voiture (qui est en panne, pour ne rien arranger).
C’est à ce moment là que ma cousine me contacte.
Elle m’explique l’histoire, et me demande si je peux participer au déménagement de Max.
Le principe est simple : il s’agit d’aller chercher toutes ses affaires en une seule fois, de tout charger au plus vite, et de partir, car on ne sait pas vraiment jusqu’où l’ex-associé en colère peut aller…
Pour mener à bien une telle mission, il faut qu’on soit le plus possible. D’une part pour des raisons logistiques. Ensuite, pour être suffisamment nombreux si l’ex-associé dérapait de manière violente. Enfin, pour faire une petite démonstration de force à monsieur Jesaistout. Il s’agit qu’il voie que Max est bien entouré et soutenu, tandis que lui n’a pas grand monde qui l’apprécie encore…
Ma réponse est la suivante :
Max est dans la merde. Je suis solidaire et je répondrai présent. Mais je rappelle que j’y suis aussi avec mon J9, et j’ai besoin qu’on soit présent réciproquement pour moi. Max acquiesce.
C’est ainsi qu’un matin, très tôt, un convoi composé de Trafic de ma cousine (conduit par Max), du Kangoo de ma tante (conduit par ma cousine) avec une grande remorque (prêtée par un ami) et de ma 305 break avec une grande remorque (prêtée par un ami) démarre en direction de chez l’ex-associé de notre ami.
Là-bas, nous sommes rejoints par deux amis qui habitent le secteur : l’un d’eux est venu avec sa voiture, et l’autre avec sa voiture et une remorque.
Au total, si l’on compte les personnes présentes et celles qui ont prêté un véhicule ou une remorque, ce sont 7 personnes différentes, 5 véhicules, et 3 remorques, qui sont mobilisés pour Max en un temps record.
L’ex-associé de Max fait une drôle de tête en nous voyant arriver. Il ne s’attendait pas à cela. Cela contredit quelque peu ses discours… Il va sans dire que, malgré la crise qu’il pique (concentrant sa rage, courageux comme il est, sur ma cousine !), l’ensemble des affaires de Max sont sorties en un temps record.
Puis, une fois sortis de ce guêpier, nous prenons le temps, sur la place du village, de mieux les répartir entre les véhicules avant de démarrer.
La Mégane bleue, qui n’a pas de remorque et n’a pas été chargée sera laissée sur un parking dans un village, car les deux « locaux » du jour rentreront chez eux ensemble.
Petite pause croissants…
Petite photo de l’équipe de choc au complet.
Pause courses à 10 km de l’arrivée.
Mission accomplie !
En une matinée, Max a déménagé de chez cet ex-associé toxique vers chez ma cousine où il va désormais habiter provisoirement.
Nous sommes à la fin du mois d’août.
Max tient parole.
En septembre, dans la limite de ses disponibilités, mais aussi des miennes car j’ai retrouvé un travail à Besançon deux jours par semaine en plus de mon activité commerciale, Max viendra m’apporter son aide à chaque fois que j’en aurai besoin.
Ainsi, nous réaliserons les petite opérations suivantes :
- Découpe d’une trappe dans le plancher afin d’accéder à la crépine du réservoir (moi).
- Démontage de celle-ci (ensemble).
- Nettoyage de celle-ci (Max).
- Rassemblement de tous les filtres à gazole dont je dispose, avec les porte-filtres et les pompes d’amorçage (moi).
- Tests (ensemble).
- Choix de garder le porte-filtre d’origine de mon J9 en le nettoyant et en remplaçant le filtre par un neuf (moi).
Je ne fais pas de photos de toutes ces opérations, finalement assez basiques.
Je fais, en revanche, des vidéos, à chaque fois que j’ai un doute sur quelque chose, et je les envoie à un groupe d’amis dont fait partie Antoine et un autre ami, Cédric, qui a un J9 aussi. Cela leur permet, à distance, de m’aider en me donnant des conseils et en m’envoyant des photos ou des vidéos.
Durant ces opérations, nous avons quelques mauvaises surprises. Notamment le fait de constater que des parties de carrosserie déjà traitées en appret pour ne pas qu’elles rouillent on rouillé sous l’appret. Mais aussi le fait que le niveau du réservoir de gazole semble avoir monté. Il semblerait que, après que nous avons enlevé la crépine pour la nettoyer, il a plu tellement fort que de l’eau a ruisselé à l’arrière du J9 et a fini dans le réservoir…
Il faudra s’occuper de résoudre ces problèmes.
Mais pour l’instant, il est temps d’attaquer la dépose du moteur.
J’y travaille seul ou avec Max, en fonction des besoins.
- Vidange du circuit de refroidissement (moi).
- Débranchement de tous les fils électriques (moi) en faisant à chaque fil une vidéo permettant de repérer quel fil était branché où.
- Dépose du marchepied droit (le gauche est déjà enlevé depuis les travaux de carrosserie (moi).
- Dépose du pare-choc (ensemble).
- Dépose du circuit de refroidissement (ensemble).
- Mise en place du véhicule sur des rampes pour le surélever (ensemble).
- Dépose du démarreur (Max)… moment où nous constatons qu’il était fixé par deux vis au lieu des cinq d’origine !
Et enfin, dépose du moteur (ensemble).
Au moment de sortir le moteur, alors que tout le reste s’était bien passé, je le tire un petit coup afin de le sortir de sous le véhicule, dans le but de le caler correctement car je sais qu’il ne l’est pas. Malheureusement, lui aussi le sait, et au moment où je tire il bascule vers l’avant, sans que Max n’arrive à le retenir. Bilan : un ventilateur cassé. Bon, ça aurait pu être plus grave. Mais c’est quand même agaçant.
Afin de pouvoir le stocker correctement, je réalise un support adapé en bois.
Désormais, je peux le ranger sans risque qu’il bascule à nouveau.
Mais pour le ranger, il me faut une place, et pour avoir une place il faut sortir de la maison celui qui est destiné à le remplacer.
Voilà. C’est fait. Il est bien abrité, en plus. Plus qu’à le mettre en place prochainement.
Maintenant, je peux ranger l’ancien.
Mon tire-palettes et celui de Max ont bien servi.
Un peu plus tard, je m’y remets.
Tout d’abord, je nettoie le compartiment moteur de mon J9, en profitant du fait qu’il y a de la place, puis je nettoie aussi le nouveau moteur et commence à le mettre à sa place, dans la limite de ce que je peux faire seul.
Arrivé là, j’ai besoin de l’aide de Max, qu’il ne tardera pas à venir me donner. Décidément, il n’est pas ingrat. Il faut dire que je l’aide aussi épisodiquement sur d’autres travaux. Nous avons par exemple changé ensemble une biellette de direction de son T3. Opération pour laquelle une presse était nécessaire, ce qui fut donc l’occasion d’utiliser la presse achetée par mon père.
Je réalise que je n’ai pas fait de photo de la fin des opérations (seulement des vidéos que j’ai envoyées à nos amis), mais grâce à son aide le moteur sera rapidement remis à sa place, beaucoup plus facilement que ce que j’avais imaginé !
Suivent alors un certain nombre d’opérations que je réalise seul, comme tester les deux démarreurs que j’ai (celui de ce J9 et celui de la bétaillère bleue), pour constater que seul le premier fonctionne à vide, car le second est resté dehors à un moment et a pris l’eau et rouillé à l’intérieur.
Mais comme je sais que, en place, le premier ne fonctionne pas bien, cela ne m’arrange pas. Je décide alors d’intervertir les solénoïdes de ces deux démarreurs. C’était la bonne idée : après test à vide, puis nettoyage et remise en place, celui de mon J9 fonctionne parfaitement, et entraîne bien le moteur, sans jamais décrocher. Voilà une bonne chose de faite.
Il me fera quand même une (mauvaise) blague : au premier test, il se bloque. Me voici désemparé, et profondément dégoûté que rien ne fonctionne comme prévu… jusqu’au moment où j’ai l’idée de tourner à la main la poulie du vilebrequin du moteur. Cela provoquera un petit clic, et à partir de là le démarreur fonctionnera.
Autre très mauvaise blague de la journée : en testant le démarreur, je monte dans le véhicule, et cela a pour effet de le faire bouger… et de lui faire franchir les cales, pourtant assez grosses, que nous avions mises sous les deux roues arrières. Il descend alors des rampes et recule de quelques mètres… heureusement, sans entrer en collision avec quelque chose.
Un coup de chance que cela ne se soit pas produit au moment où nous étions deux à travailler dessus. Il est arrivé quelques fois que Max soit dessous et moi dedans, ou l’inverse…
Je ne peux m’empêcher de ressentir une grande lassitude face à tout cela.
D’un côté, les travaux avancent, je résouds un certain nombre de problèmes moi-même, et c’est stimulant.
Mais de l’autre, j’en ai vraiment marre d’être obligé de travailler dehors parce que la stupidité humaine m’a forcé à abandonner mon projet d’atelier, et je commence à en avoir sérieusement marre de tous ces imprévus qui s’accumulent à chaque étape.
Depuis que j’ai ce véhicule, j’ai eu énormément d’imprévus dessus, qui m’ont pris beaucoup de temps et qui l’ont conduit à ne plus rouler alors qu’il roulait très bien quand je l’ai eu. Je voudrais bien que, pour une fois, les choses se passent un peu mieux. Je voudrais au moins pouvoir le remettre en route et finir les travaux de carrosserie. Ensuite, s’il reste des choses à faire dessus, je le confierai à un garage afin d’être certain que tout soit fait vite et correctement.
Nous sommes déjà en octobre. Finalement, je n’ai pas passé énormément de temps dessus en septembre, car j’ai dû remplacer un collègue de travail et faire 3 ou 4 jours de travail par semaine au lieu de 2.
Désormais, je travaille à nouveau seul car Max a retrouvé un travail. Il n’a pas traîné, et c’est une bonne nouvelle pour lui dont je ne peux que me réjouir. Mais malheureusement, son travail est à Dijon, donc il n’est là que le week-end, et pas tous les week-ends. Dommage, car il avait cherché plus près, et il était passé à deux doigts d’être embauché à Besançon sans un mauvais concours de circonstances.
Seul, je remets en place l’alternateur et toutes les courroies.
Facile ? En principe oui, sauf que la vis de fixation dans la pipe d’admission de la patte qui sert à tendre la courroie d’alternateur était cassée dedans depuis la dépose du moteur de la bétaillère bleue.
Je perce donc la vis, puis je taraude… tant bien que mal car il est difficile de centrer la perceuse, et impossible de faire tourner correctement le taraud en place à cause des diverses choses qui sont autour du trou (poulies, etc.).
J’y arrive malgré tout, et quand je mets une vis, ça semble tenir solidement. Je suis assez content de moi. Mais voilà encore un imprévu dont je me serais bien passé.
Ensuite, je rebranche les durites de dépression pour les freins. C’est une formalité. Je rebranche aussi tous les fils électriques. C’en est une autre, puisqu’il me suffit de regarder mes vidéos pour savoir lequel va où.
Enfin, je tente un petit test : en branchant provisoirement un porte-filtre, avec filtre neuf, sur la pompe d’injection et dans un petit réservoir contenant du gazole, je tente de voir s’il démarre. Je n’ai pas l’intention de le faire tourner plus de quelques secondes (le circuit de refroidissement n’est pas remonté…). Mais avant de poursuivre les travaux, il me semble normal de m’assurer que je n’ai pas fait tout ça pour rien.
Malheureusement, je n’arrive pas à le réamorcer.
Après discussion, Antoine me dit que c’est normal : il faut absolument dévisser les arrivées aux injecteurs pour avoir une chance d’amorcer. Mais il me dit que, auparavant, il faut dévisser une vis de purge sur la pompe et s’assurer que le gazole arrive jusque là.
Je suis donc encore plutôt confiant. Au prochain essai, je vais suivre correctement la méthode qu’il m’indique, et cela devrait fonctionner.
Quelques jours plus tard, il fait beau et Max est là. La veille, nous avons travaillé ensemble sur sa voiture. Aujourd’hui, c’est lui qui vient m’aider.
Nous branchons tout correctement :
- Une bouteille de gazole est branchée sur le porte filtre, avec filtre neuf, qui est lui-même branché sur la pompe d’injection.
- Le retour de celle-ci est branché sur une durite qui va dans une autre bouteille.
Malheureusement, après de nombreux essais, et même un changement de porte filtre au cas où la pompette d’amorçage serait morte, nous n’arrivons à rien. Il n’y a ni gazole qui arrive à la vis de purge, ni gazole qui ressort au retour (alors que lors de mon précédent test, réalisé vraiment à la va-vite, il y en avait).
C’est comme si une nouvelle panne était apparue entre les deux tests, mais je ne vois pas laquelle et Max non plus. On pense bien à l’electrovanne, mais on l’entend bien s’ouvrir quand on met le contact. Alors, qu’est-ce que ça peut être d’autre ? Aucune idée.
En plus, nous sommes passés à l’heure d’hiver, et le T3 de Max (son seul véhicule pour retourner à Dijon) a une panne d’éclairage. Donc nous sommes obligés d’arrêter très tôt.