Jeudi 14 août.
Hier soir, je suis arrivé à Namur, et non pas à Bruxelles comme je l’avais estimé initialement. J’avais sous-estimé la distance et le relief.
Pas grave. Je n’ai pas vraiment de contraintes de temps.
J’avais pensé rester deux jours à Bruxelles, puis rentrer, si possible, dans la voiture d’un copain qui y vit et va en Franche-Comté ce week-end pour voir sa famille et se rendre au barbecue que mon frère organise chaque année.
Le copain m’a prévenu que ça ne serait pas possible car il avait trop de choses à transporter : en effet, il part avec sa femme et leur enfant, et le matériel qui va avec (poussette…) car ils partent en vacances après leur passage dans notre région. En plus, il part ce soir et non dans la nuit de vendredi à samedi comme je l’aurais imaginé.
Par conséquent, je vais devoir rentrer en train. Cela me coûtera plus cher, mais je suis libre de choisir quel jour je pars.
Cette seconde nuit dans une auberge de jeunesse, un peu moins calme que la précédente, s’est bien passée. J’ai entendu l’Italien et le Belge rentrer vers 1h, et le Hollandais se lever vers 6h30. Mais cela ne m’a pas empêché de me rendormir.
Je descends prendre le petit déjeûner. Hier matin, j’avais mangé dans ma chambre et réalisé en partant que j’aurais pu prendre un petit déjeûner inclus dans le prix de la nuit.
Il y a beaucoup de choix et j’en profite un peu comme il me semble que je digère toujours assez correctement depuis quelques jours. De retour à la maison, en espérant que je digère toujours bien et ne sois pas obligé de manger à nouveau de pâtes quotidiennement, je suivrai rigoureusement les conseils de la naturopathe que j’ai consultée la veille du départ. Mais pendant le voyage c’est techniquement impossible.
Je mets de côté une petite dose de sirop de Liège pour rapporter à Ai.
Tout en mangeant, je fais ce que j’ai à faire sur internet. J’ai descendu mon ordinateur car le wifi – gratuit – ne va pas jusqu’à la chambre.
Je remonte vers 9h. Les deux autres sont levés. Je peux prendre mes affaires sans risquer de les réveiller. Je vais chercher mon vélo.
Voilà ce qui traîne vers le garage à vélos. Frites et bière, je sais dans quel pays je suis…
Je charge mes affaires et démarre.
Il pleut. J’ai mis ma cape de pluie.
Je longe toujours la rivière, en direction du centre-ville.
En tout cas, la signalisation est abondante…
Sur les poteaux sont visibles les signalisations de plusieurs RV qui empruntent le RAVeL, sur lequel je suis toujours, pour traverser la ville avant de partir dans différentes directions.
Je suis venu par le RV 6 et devrai prendre le RV 10 pour quitter la ville. Pour l’instant, je suis sur les deux à la fois.
Tiens, ici les portes d’écluses ne sont pas interdites aux piétons. On y fait même passer les cyclistes.
Un Brompton…
Des affiches qui contrastent avec la météo…
Une dame m’arrête dans la rue pour savoir où j’ai acheté ma cape de pluie. Pas étonnant que ça lui fasse envie, avec ce temps. Je lui dis que ça vient de Décathlon (c’est là que l’avait achetée l’ami qui me l’a donnée). Elle me dit qu’il y en a en Belgique et qu’elle ira voir.
C’est bien joli tout ça, mais alors qu’il y avait pléthore de panneaux tout à l’heure, là où tous les RV et le RAVeL suivaient simplement la rivière, je ne trouve plus mon jalonnement ici, où ils se séparent. Je tourne en rond et tente différentes directions sans succès. Je perds un temps non négligeable.
Je finis par aller voir s’il y a un plan sur la borne des vélos en libre service, et là je glisse sur une bordure de deux centimètres – les mêmes contre lesquelles j’ai tenté de lutter sans succès à Besançon. Je me rattrape de justesse et retombe sur mes pieds.
Cette ville est jolie mais elle commence sérieusement à me gonfler.
Au moins, il y a un plan. C’est déjà ça.
Et en plus il est plutôt bien fait et comporte les RAVeL. Celui qui m’a amené là, et un autre que je dois suivre car le RV 10 l’emprunte pour sortir de la ville.
Grâce au plan, je comprends où je suis et quelle direction je dois prendre. C’est parti.
Il n’y avait pas de meilleur endroit pour stationner… Tant pis pour eux, mon chargement frotte des deux côté.
J’ai retrouvé mon balisage.
Sympa la bordure à franchir…
S’il dort, on ne le réveillera pas…
Mon itinéraire traverse des emprises ferroviaires via des souterrains et des chemins comme celui-ci.
Puis me voici sur le RAVeL. Une très belle voie verte, sur une ancienne voie ferrée. Ça monte régulièrement mais en pente douce.
J’espère que cela va monter ainsi suffisamment longtemps pour être bien haut et n’avoir ensuite que des descentes jusqu’à Bruxelles. On m’a dit qu’aujourd’hui ça serait plus facile que mes étapes précédentes.
Au bout d’un certain nombre de kilomètres, il y a ceci sur ma gauche :
Les bandes sont bien plus grosses que d’habitudes, histoire qu’on ne les rate pas. Bien vu.
Je quitte donc le RAVeL pour suivre mon itinéraire sur des petites routes.
Le long du chemin, j’ai vu plusieurs panneaux d’une randonnée vélo qui semble suivre mon itinéraire pendant un certain temps.
Un petit camion arrive derrière moi. À bord, trois organisateurs de cette manifestation qui a lieu demain. Ils sont très sympas et on discute un petit moment. Je leur demande si, entre ici et Bruxelles, je vais trouver des gens, en Flandres, qui n’aiment pas parler français (car il y en a). Ils me disent que non. Ça, c’est plus au nord. Là où je vais passer tout le monde parle français.
L’un d’eux, qui est visiblement originaire de là-bas, me dit que pour une prochaine destination je pourrais choisir le Maroc. C’est drôle car j’y pensais justement quelques kilomètres plus tôt – mais pas très sérieusement. La météo aidant, j’étais en train de me dire que je pourrais de temps en temps partir vers le sud plutôt que le nord, et que si un jour je choisissais l’Espagne je pourrais traverser le détroit de Gibraltar en bateau… C’est ce qu’a fait Mustapha, un ami à moi très cycliste, dont la famille est originaire du Maroc.
Traversée d’une route importante. Mon chemin continue tout droit. J’ai vu qu’ici on cultivait des betteraves. Sur la route passe un tracteur avec les roues adéquates (roues très fines).
Des vaches. Normal, on passe à Meux. Les anciens du lycée Pergaud apprécieront.
Je fais des courses dans un petit supermarché. J’achète de quoi manger à midi et ce soir, et je prends des gaufres de Liège. Ça semble industriel mais j’ai envie de goûter.
Un joli secteur pavé, façon Paris-Roubaix. C’est le genre de truc dont j’apprécie l’existence car il évite la monotonie. Mais comme les blagues, les plus courts sont les meilleurs.
Ça va, il n’est pas très long.
Encore des vaches… jusqu’au panneau. Après, on n’est plus à Meux. C’est quand même bien conçu la Belgique.
Sympa, la flaque :
Je la traverse par le milieu.
C’est comme un jeu vidéo. La suivante a un niveau de difficulté supplémentaire.
Une voiture arrive en face et renonce à passer.
Pour ma part, je passe dans le champ de gauche.
Joli moulin.
Il ne pleut plus depuis un moment. Il y a même eu du soleil. Mais un fort vent pousse de gros nuages noirs. Le ciel se couvre rapidement.
Je croise un RAVeL dans un village.
Ici, beaucoup de fermes sont grosses et entourées de murs. Il est difficile de faire des photos car de l’extérieur on ne voit que des murs.
Petite pause sous un abri, car il pleut. Mais ça ne dure pas. Je m’attendais à pire.
Il tombe des gouttelettes. Je roule avec la cape de pluie. Je vois une belle ancienne gare. Le RAVeL que j’ai vu part sur l’ancienne voie ferrée, mais moi je dois continuer tout droit.
Dans une forêt, un second secteur pavé digne de Paris-Roubaix.
Les pavés sur le côté sont trop irréguliers pour rouler. Ceux de la bande principale, au centre sont à peu près réguliers, mais ils sont en dévers sur les bords. Et en plus c’est très mouillé donc glissant.
Seul le centre de la chaussé est donc utilisable.
Mais cette route est assez circulée malgré son aspect (après le secteur pavé, elle a l’aspect des photos suivantes).
Je descends donc ce secteur à faible vitesse, en roulant au milieu, et en me serrant quand il faut laisser passer des véhicules. Les conducteurs semblent tolérants. Ils doivent comprendre la situation.
Je trouve ça sympa, mais je n’aurais pas aimé rencontrer un tel secteur en voyageant avec Ai. C’est réservé aux cyclistes ayant un peu de maîtrise technique. Le fait d’avoir fait des kilomètres de VTT dans les bois – j’ai grandi à la campagne – m’aide beaucoup dans ce genre de situation.
J’arrive dans une commune dont les panneaux indiquent qu’elle est pilote dans le projet de la Wallonie cyclable. Il y a des aménagements, ainsi que des panneaux de promotion du vélo.
Par contre, je ne vois plus mon jalonnement. Tant pis. J’ai faim. Je m’arrête pour manger sous un abribus.
Pas mauvais, le fromage.
Après le repas, je reviens un peu sur mes pas et retrouve mon balisage.
Comme hier, un coup de klaxon alors que je suis arrêté pour le regarder. Pourtant, comme hier, j’avais laissé toute la place nécessaire pour passer. Et par ailleurs, le conducteur m’avait vu tourner et m’arrêter. Je lui demande pourquoi il n’est pas content, mais il s’en va.
J’ai dû rencontrer les deux cons de Wallonie.
Encore une nasse pour jeter les déchets depuis la voiture. Depuis que je suis en Belgique, les routes sont bordées de déchets. C’est assez effarant. Ça me semble pire qu’en France. J’ai dû voir plusieurs centaines de cannettes de Jupiler, principal sponsor de cette pollution.
Une race de vaches très courtes sur pattes ?
Non, juste enfoncées dans la boue… !
Pourtant, tout le reste du champ est en herbe bien propre. Elles aiment les bains de boue ?
Je suis toujours dans la commune pilote. Ici, on a voulu faire comme aux Pays-Bas. Une bande cyclable de chaque côté, sur laquelle les voitures sont obligées de mordre pour se croiser.
Mais on n’est pas aux Pays-Bas, et le relief n’est pas plat. Alors à chaque bosse, faute de visibilité, l’aménagement s’interrompt pour que les voitures serrent à droite.
Je m’interroge sur l’utilité de la chose. En tout cas, le panneau pour signaler la bosse est rigolo.
Pendant ce temps là, le temps se couvre fortement.
En quelques minutes, c’est la drache. Si vous ne connaissez pas le sens de ce terme Belge, cette photo devrait vous le faire comprendre…
J’ai juste eu le temps d’arriver dans un village et de rentrer dans le premier garage ouvert que j’ai vu.
Certes, j’ai une cape de pluie. Mais même bien équipé, quand ça tombe aussi fort on finit par être mouillé. Si on ne l’est pas par le dessus, on l’est par en dessous. Ça rebondit et gicle sous les roues malgré les garde-boues.
Il ne drache pas très longtemps (oui, c’est aussi un verbe).
Je repars.
Je ne sais plus trop si je suis sur un chemin ou dans un cours d’eau…
Qui a perdu le logo de sa Mercedes ?
Attention aux trous.
Je croise une route importante mais bien aménagée pour les vélos. Mais mon itinéraire ne la prend pas.
Une des nombreuses fermes dont je parlais.
Après un secteur en béton (il y en a beaucoup aujourd’hui), plusieurs nouveaux secteurs pavés.
Celui-ci est particulièrement défoncé et rafistolé avec du goudron.
Jusqu’ici, les itinéraires RV m’avaient conduit uniquement sur des routes (en goudron, béton ou pavés) ou sur des RAVeL. Mais là, le jalonnement m’envoie sur ce chemin.
Étonnant !
Il est même assez difficile de passer, avec le buisson détrempé à droite, et la boue glissante en dévers. Je manque une seconde fois de chuter. Je dois parfois poser les pieds au sol, mais ceux-ci glissent tout autant que mes pneus !
Ce tronçon était très court. Revoici un secteur pavé qui paraît bien roulant en comparaison.
Alors que je pensais avoir bien avancé, en suivant toujours mon jalonnement, je consulte ma carte et réalise que je ne suis plus sur le bon RV !
Comme je suivais le balisage, je n’ai pas regardé la carte depuis un moment etj’ai dû rater une bifurcation. Cela fait environ 10 km que je suis sur le RV U (pour universitaire) dans la direction de Louvain (Leuven) et non celle de Bruxelles.
Heureusement, cela ne m’a pas éloigné de la capitale. Je suis juste sur un itinéraire qui la contourne plus ou moins, sans s’en rapprocher ni s’en éloigner. Je n’aurai pas besoin de faire demi-tour. Je peux retrouver un autre RV, le 4, pour m’y rendre.
Par contre, j’ai quand même rallongé mon itinéraire d’une dizaine de kilomètres, dans cette histoire.
Et contrairement au 10, le RV 4 ne traverse pas Louvain-la-Neuve.
Dommage. La plupart des Belges que je connais y ont étudié, et c’est une ville récente dans laquelle la voiture a été reléguée à sa juste place (hors de la ville ou en souterrain). J’aurais aimé voir cela.
Je reviendrai.
Je poursuis ma route. Le revêtement n’est jamais monotone…
Tiens, une piste cyclable.
Elle est plus folklorique qu’utile. Voilà à quoi ressemblent les intersections.
Tiens, les inscriptions sur le camion (qui est stationné dessus) sont en flamand… et quelques mètres plus loin la signalisation aussi.
Je suis arrivé en Flandre.
Le petit détour que j’ai fait m’amène à rouler en Flandre un peu plus que prévu. Cela ne me déplaît pas.
Le flamand, c’est une langue proche du néérlandais, mais pas identique, et qui varie d’un endroit à un autre.
Une Belge m’expliquera qu’à l’école, les Belges francophones apprennent un flamand qui est un mélange des trois principaux dialectes, et qui permet d’être compris partout et même aux Pays-Bas. Mais l’inverse n’est pas vrai : cet apprentissage ne permet pas de comprendre les hollandais.
Pour ma part, je suis bien incapable de voir la différence. Comme aux Pays-Bas, j’arrive à comprendre la plupart de la signalisation car soit ça ressemble à l’allemand, soit ce sont des mots que j’ai rencontrés là-bas l’année dernière et dont j’ai retenu le sens.
« Dans l’intérêt de nos enfants, nous parlons néérlandais. Vous aussi ? »
Tiens, pour une fois, ce n’est pas Jupiler.
On m’avait dit que la Flandre était plate, mais je viens d’y entrer et j’ai encore une belle côte devant moi. Je suis doublé par un cycliste sportif. J’en croise pas mal.
Depuis ce matin, je ne fais que monter et descendre. Moins fortement qu’hier et avant-hier, mais tout de même.
Je me demande ce que sont ces panneaux de sens interdit temporaires dont je me permets de ne pas tenir compte (comme le cycliste qui m’a doublé).
Arrivé en haut, il y a des gens.
Ils parlent, bien sûr, flamand entre eux. Mais pas de problème pour parler français avec moi.
L’un d’eux m’explique que ce soir a lieu une course de vélos ici. D’où les panneaux et les nombreux cyclistes sportifs. Et il n’y a pas de problème pour que je suive l’itinéraire de la course à contresens car elle ne commence pas tout de suite.
Il me demande où je vais. Je lui montre le balisage, et l’itinéraire que je suis pour aller à Bruxelles, sur la carte. Ça me donne l’occasion d’entendre prononcer correctement le nom des localités que je vais traverser.
J’arrive au centre d’une petite ville, où se trouve le départ de la course. Mais il m’est impossible de retrouver mon balisage (même en allant scruter des poteaux, sous les diverses affiches et signalisations mises en place pour la course).
Tant pis pour l’itinéraire. Je connais les principales communes à traverser. Je demande si la rue en face de moi va bien à Tervuren. Affirmatif. Apparemment j’ai bien prononcé.
(C’est aussi le nom d’un type de chien, de la race berger Belge. Je les sais car mes parents en avaient un.)
Depuis que je suis en Flandre, il y a souvent des pistes cyclables. Visuellement, elles ressemblent à celles des Pays-Bas. Mais elles n’ont pas la même qualité.
Après avoir bien avancé, je demande mon chemin au serveur d’un restaurant. Il m’indique, dans un français sans accent (il n’est probablement pas Flamand), la bonne rue à prendre. Il me dit que je vais passer un giratoire, puis rejoindre un axe très important qui va directement à Bruxelles. Mais il me dit que le trafic est très fort et ne se souvient plus s’il y a une piste cyclable.
Je prends la direction indiquée.
Je n’aurai pas vu de giratoire, mais j’arrive sur l’axe qui correspond à sa description : deux fois deux voies à chaussées séparées, en ligne droite, avec beaucoup d’arbres.
C’est bordé par un tramway.
Et heureusement, il y a une piste cyclable (pas terrible, mais praticable).
Bruxelles est à 12 km, et c’est relativement plat. Je n’ai plus qu’à pédaler sans réfléchir, comme hier soir. C’est parfait pour une fin d’étape.
L’état de la piste varie, mais plutôt en s’améliorant.
Il pleut. Je m’en fiche, j’ai ma cape.
J’avance à bonne allure, surtout quand je rencontre des faux-plats descendants.
J’ai toujours pensé que les chiens verts existaient…
La transition progressive entre la verdure et l’entrée dans une grande ville est toujours un moment particulier en voyage à vélo.
Surtout lorsque la ville en question était l’objectif du voyage et qu’on y entre avec la satisfaction de l’avoir atteint.
Près d’un grand parc, je demande la rue Royale à une jeune fille fort sympathique qui a un joli vélo. Elle m’indique la bonne direction.
Quand j’ai bien avancé, je redemande à un homme qui me l’indique. Il me montre la carte sur son smartphone. C’est plus facile à mémoriser qu’à l’oral.
Il sent les frites. Je suis sûr qu’il vient de manger dans une friterie.
Je découvre que le Crédit Mutuel existe ici. Il s’appelle BKCP mais le logo ne trompe pas.
J’insère ma carte. J’ai effectivement accès à tous les détails de mes comptes, et je vois que j’ai reçu mon allocation de Pôle Emploi. Je retire de l’argent.
Ça, c’est une grande nouvelle, car suite à mon changement de statut (étudiant durant l’année, mais pas durant les vacances) un conseiller m’avait dit que j’aurais des démarches à faire pour cela. Et je suis parti en vacances sans les faire…
Serait-ce, avec l’amélioration nette de ma forme ces derniers jours, le signe que les emmerdes m’ont lâché ? J’ai envie d’y croire, en tout cas.
Je demande une dernière fois ma rue à des gens, à la terrasse d’un bar. Je suis quasiment arrivé.
Ah tiens, un classique, mais sympathique, détournement de panneau.
Ça, par contre, c’est moins chouette :
C’est l’autocollant d’un parti Flamand d’extrême droite.
Me voici rue Royale. Je cherche le 123. C’est là que je dors.
Pourquoi je me permets de donner ainsi l’adresse ? Parce que ce n’est pas un lieu comme les autres.
C’est une association d’habitants qui occupe, avec une convention, un immeuble désaffecté en plein centre-ville. Un peu comme un squat, mais légal.
Et comme souvent dans ce genre de lieu, des activités sont proposées dont un très joli atelier vélo.
Lorsque j’ai envoyé des demandes sur Warmshowers, j’ai reçu une réponse positive d’un certain Réginald qui habite ici.
Ce n’est qu’après avoir réçu sa réponse, positive, que j’ai réalisé que je l’avais déjà rencontré. En effet, lorsque j’étais allé à Nancy avec Quentin pour les rencontres de l’Heureux-Cyclage, il était là aussi. Et il était le seul, hormis nous deux, à être venu à vélo.
Je vais donc occuper pour cette nuit une chambre de l’immeuble qui est prévue pour les voyageurs de passage (cyclistes ou non).
Elle m’avait déjà été réservée hier, mais j’avais prévenu Réginald que je ne pourrais pas venir, afin qu’elle soit disponible en cas de besoin.
Je fais connaissance avec des habitants et des bricoleurs. On m’emmène à ma chambre. Mon vélo est attaché en bas, à l’abri de la pluie et du vol.
En chemin, je trouve à manger. En effet, quelqu’un qui pratique la récupération d’invendus de magasins en a déposé et on peut se servir.
Je m’installe dans la chambre, mange, et fais ce que j’ai à faire sur internet. Il y a un wifi, derrière un routeur sous Linux évidemment.
Je m’endors confortablement.
Bilan :
Objectif atteint !
Je suis à Bruxelles après 790 km de pédalage, dont 95 aujourd’hui, comme hier.
Et je suis en bien meilleure forme qu’au moment de mon départ.
Une collègue d’association m’avait déconseillé de partir dans mon état. Je lui avais répondu que ça serait sans doute un moyen d’aller mieux. Je crois que cet objectif est atteint. Et c’est encore plus important que d’avoir atteint Bruxelles.
Demain, je visite la ville en compagnie de Janice, une amie Belge que j’ai contactée en quittant le Luxembourg et qui m’a répondu qu’elle habitait désormais la capitale, qu’elle était en vacances, et que ça lui plairait de me faire visiter. Parfait.