Étape 3 : Chagny – Pierrefitte-sur-Loire

Nous sommes samedi. Je suis réveillé par la pluie sur ma tente. Quelques minutes, puis elle s’arrête et le ciel s’éclaircit de nouveau. Puisque c’est ça, je me lève !

Je quitte le camping et reprends la voie verte. J’avance efficacement.

Mon réveil, réglé à 7h40, sonne alors que je roule déjà depuis quelques minutes ! Je m’étonne moi-même de cette capacité à me lever tôt apparue hier matin.

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Je trouve ce tronçon plus agréable que celui parcouru hier avec Judith : le revêtement est en enrobé lisse très confortable, et si l’on est à plat le long d’un canal, le paysage ne l’est pas. On a donc une très belle vue tout en avançant efficacement. Ça compense le fait d’être à nouveau seul.

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Au bout d’un certain temps, j’arrive à Saint-Léger-sur-Dheune et à ce panneau indiquant que l’aménagement se termine.

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S’offrent alors à moi plusieurs possibilités :
- suivre l’itinéraire donné par mon guide Chamina.
- suivre les panneaux.
- suivre la trace que j’avais réalisée avant de partir à l’aide de différentes sources sur internet…

Les trois possibilités sont différentes, mais en partie confondues et avec un gros point commun : au lieu de suivre la route sur le canal, elles n’ont de cesse de monter sur les hauteurs pour redescendre, tantôt d’un côté du canal, tantôt de l’autre.

Je décide de n’opter pour aucune des trois, et de rester sur la départementale 974, une ex-nationale, qui longe le canal à plat.

Le premier tronçon de celle-ci comportera un fort trafic. J’ai revêtu un gilet fluo et j’y vais.

(Il n’y a pas de trafic sur mes photos, car je préfère ne pas faire des photos en roulant lorsqu’il y a des véhicules… !)

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Je remarque que je ne suis pas le seul à choisir la départementale, puisque je croise de très nombreux cyclistes. Beaucoup de sportifs, mais aussi des voyageurs dont un couple avec des remorques : madame tire une Croozer cargo comme la mienne pour les bagages, et monsieur a la charge des enfants.

Le guide Chamina la déconseillait pourtant clairement, mais je trouve que c’est exagéré. (Mais il est vrai que nous sommes samedi et au mois d’août.)

Je la quitte un petit coup car il existe un petit tronçon de voie verte sur l’autre rive. Mais ça ne dure pas très longtemps.

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Je la reprends jusqu’à ce qu’elle s’écarte du canal et s’arrête sur un large carrefour.

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Juste après, c’est un très gros giratoire.

Celui-ci permet de prendre les nationales 80 et 70, qui sont beaucoup plus importantes et sur lesquelles je ne me risquerais pas à entrer. Ce sont, je crois, des voies rapides.

Mais il permet aussi de prendre la départementale 18 qui redescend le long du canal. C’est ce que je fais, après l’avoir franchi avec précautions et sans trop traîner.

Arrivé près du canal, et d’un lac qui le borde, je vois deux chemins en stabilisé : un entre le canal et le lac, et celui-ci, un peu plus loin, qui comporte le jalonnement de la véloroute et que je prends donc.

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Malgré les touffes d’herbes, il est bien roulant. C’est très agréable.

Je l’ai déjà dit, mais un stabilisé lisse est bien plus confortable et souvent plus roulant qu’un mauvais revêtement dur. Un revêtement en dur n’est intéressant que si c’est de l’enrobé vraiment lisse.

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Ici, les panneaux comportent le logo 6. C’est bien, et c’est dommage que ça ne soit pas le cas partout.

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Me voici bientôt au bout de ce tronçon en stabilisé. Je poursuis sur une petite route au bord du canal. Je me retrouve à nouveau sur la D974 et j’y passerai encore beaucoup de temps aujourd’hui. Mais à partir d’ici, le trafic sera modeste et parfois quasi-nul en raison de l’existence de la N70 qui la remplace avantageusement.

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La qualité du revêtement est variable.

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À Montceau-les-Mines, un panneau me dit de changer de rive, et je pense qu’il s’agit juste de prendre une rue parallèle au canal. Alors je le suis…

Mais on s’éloigne du canal…

J’hésite…

L’aménagement cyclable est bien (piste quand on monte, bande quand on descend) et ça m’incite à continuer.

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Malheureusement, ça devient n’importe quoi : c’est toujours très bien jalonné, mais on s’éloigne vraiment du canal et on zigzague dans tout un tas de rues (parfois aménagées pour les vélos, parfois non).

On fait des détours dans la ville, avec du relief…

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J’arrive à la côte de trop ! Celle que je décide de ne pas monter.

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Un coup d’oeil à Google Maps me permet de reprendre au plus court la direction du canal que je n’aurais jamais dû quitter.

En vérifiant sur mon guide Chamina, cet itinéraire délirant n’y figure pas. Ce n’est sans doute pas un hasard.

Au bord du canal, il y a un marché. C’est l’idéal quand on est seul à vélo et qu’on veut faire des courses. Pas besoin de laisser le vélo sans surveillance.

Je fais quelques achats et m’installe un peu plus loin au bord de l’eau pour manger, juste en face de ce que je crois être une centrale nucléaire arrêtée. Après une précision de la part d’un lecteur de cet article, il s’agit en fait d’une centrale à charbon.

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Tiens, 2 € par terre. Ça rembourse le fromage que je viens d’acheter.

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En attendant…

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(Il fallait que je la fasse.)

… je repars.

Cette fois, je reste sur la D974.

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Il y a une coupure sous un pont en chantier, ce qui explique le trafic vraiment nul à cet endroit. Comme me l’ont indiqué des cyclistes que j’ai croisés, ça passe.

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Voilà comment je sais qu’on est sur une ancienne nationale :

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Des choses intéressantes à visiter pour une prochaine fois : la briqueterie, le centre d’interprétation de la ligne de démarcation, ou encore le château de Digoine, visible au loin (l’itinéraire que j’ai shunté passe juste devant ce dernier, mais pas devant les deux autres lieux que je viens de citer).

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Le Soleil tape et il n’y a pas toujours de l’ombre. Mais il n’y a plus le vent de face d’hier, ce qui permet d’avancer.

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À la fin, comme prévu, je retrouve une voie verte en enrobé lisse. Petite pause avant de la prendre.

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Ici, les vaches sont blanches.

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À partir de Paray-le-Monial, l’itinéraire va enfin dans la direction du Nord. En effet, jusqu’ici, le choix de suivre l’Eurovélo 6 m’éloignait de ma destination plutôt que de m’en rapprocher !

Petit arrêt à Digoin pour faire des courses…

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… et je repars sur la voie verte.

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Passage sur un très beau pont-canal.

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Le pont-canal marque aussi le passage de la Saône-et-Loire à l’Allier, et donc de la Bourgogne à l’Auvergne. Jusqu’ici, toute l’étape se déroulait en Saône-et-Loire à l’exception d’un très court retour en Côte d’Or entre Remigny et Corchanu.

Attention : à partir d’ici, c’est le royaume des barrières à la con. Pour moi, pas de souci, mais avec un tandem, une remorque, etc., ça peut être gênant…

Voire même dangereux sur le pont-canal où il ne doit pas être facile de faire passer un tandem chargé ou une remorque sans risquer de tomber à l’eau.

Les écluses sont également traitées de façon bizarre : c’est gravillonné mais avec une forte épaisseur. Il vaut mieux savoir tenir un guidon pour passer ! J’imagine que les chutes ne sont pas rares.

Plus je vois ce genre d’aménagement idiot, plus je suis content d’avoir autant roulé dans les bois en VTT quand j’étais petit. Quand on sait tenir son guidon, on arrive à passer n’importe quel truc tordu. Mais j’ai déjà pu remarquer que beaucoup de cyclistes, y compris des cyclistes quotidiens, peuvent se faire avoir et se blesser à cause de ce genre d’aménagement fait par des non-cyclistes.

Un cycliste du coin fait un bout de chemin avec moi en discutant. Il aime l’aménagement mais se plaint aussi des barrières.

Je m’arrête au camping de Pierrefitte-sur-Loire où j’ai encore l’occasion de parler en Allemand avec des cousins germains qui ont installé leur camping-car dans l’emplacement à côté du mien.

Allez, c’est l’heure de dormir.

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Bilan :

117 km parcourus aujourd’hui.

Je dois dire que les conseils généraux des trois départements de Franche-Comté et du Haut-Rhin méritent des félicitations pour la façon dont ils ont réalisé l’Eurovéloroute 6.

Découvrant depuis hier à quoi elle ressemble en Bourgogne, je me rends compte que la réalisation est très moyenne, et largement inachevée comparée à ce que je connaissais à l’Est.

L’Allier semble faire mieux avec des aménagements neufs, mais ce n’est pas très dur lorsqu’on a peu de kilomètres à réaliser. Et leur choix de mettre des barrières et du gravier est un peu fou (Allier).

Malgré cela, et malgré le retour à la solitude, c’est une étape que j’ai beaucoup appréciée. En fait, j’aime bien lorsque mes conditions de circulation sont variées : un bout de route, un bout de chemin en stabilisé, une belle voie verte en enrobé… D’autant plus que le paysage était joli et qu’il y avait des choses à voir le long de la route.

En plus, avec le canal en point de repère le long d’un itinéraire plat et roulant, je n’ai pas perdu de temps.

Bref. C’est les vacances, j’avance et je suis content.

Ce contenu a été publié dans 2013 - Dole, Chalon, Nevers, Paris, Dieppe, Brighton, Portsmouth, London, Cambridge, Den Haag, Amsterdam, Köln, Koblenz, Strasbourg. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

9 réponses à Étape 3 : Chagny – Pierrefitte-sur-Loire

  1. Clément dit :

    Sauf erreur, il n’y a jamais eu de centrale nucléaire à Montceau, mais il y a une centrale à charbon (http://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_thermique_de_Lucy).

    • Adrien dit :

      Merci. C’est corrigé. Je me disais aussi que je ne l’avais pas trouvée sur la carte des centrales nucléaires françaises. Je ne savais pas qu’une centrale à charbon pouvait avoir cette sorte de tour que je croyais être la tour de refroidissement des réacteurs nucléaires.

      • Clément dit :

        C’est vrai que ça induit en erreur en plus avec le bâtiment du four on peut croire à un réacteur ! En réalité, toutes les centrales thermiques ont besoin d’une source froide pour recondenser la vapeur en sortie de turbine, d’ou la tour de refroidissement. C’est ce qui explique l’un des points commun de la quasi totalité des centrales thermiques, leur rendement pitoyable de l’ordre de 30% (comprendre => ~70% de l’énergie contenue dans le combustible sert à chauffer les oiseaux).

        Content d’inaugurer tes commentaires sinon ;-) .
        J’ai failli en mettre un autre sur ton article précédent : tu pourrais te passer totalement de recharge au camping en mettant une dynamo sur ton vélo, ça devrait suffire pour charger ton portable où quelques petites batteries (mais ça va te faire transpirer un peu plus… ;-) ).

        • Adrien dit :

          C’est vrai pour la dynamo, mais le coût du moyeu-dynamo et celui du transfo pour téléphone m’ont poussé pour l’instant à ne pas le faire.

          (Parce qu’évidemment, je ne vais pas rouler en voyage avec une dynamo classique enclanchée…)

          Mais j’y songe.

    • Adrien dit :

      Au fait, bravo. Tu es le premier à écrire un commentaire sur ce site.

  2. Etienne T dit :

    Souvenirs souvenirs ! !
    Je me souviens tout à fait être arrivé à Saint-Léger sur Dheune et chercher la piste cyclable aussi ! J’avais bêtement suivi Chamina qui me faisait monter et redescendre jusqu’à ce que je me décide de continuer sur la route qui borde le canal.

    Même constat en 2008 concernant la différence entre la Bourgogne et la Franche-Comté. Sauf que cela semble tout de même bien mieux qu’avant, moi, on m’avait fortement déconseillé de passer sur le pont canal. Chamina aussi, j’avais du prendre des petites départementales.

    • Adrien dit :

      Pourquoi déconseillé le pont-canal ? Il n’y avait plus d’aménagement après, c’est ça ?

      Effectivement, la voie verte avec les chicanes de merde semble très récente vu la couleur de l’enrobé. Je crois que le cycliste qui roulait avec moi m’avait dit que ça avait un ou deux ans.

  3. Etienne T dit :

    Je tombe sur ce commentaire suite à ton nouvel article :)

    Après le pont-canal de Digoin, il n’y avait strictement rien d’aménagé à l’époque. C’était des grandes herbes qui allaient me ralentir et je ne savais pas trop sur quoi j’allais tomber. J’avais donc préféré ne pas m’y aventurer.

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