25 août. Je quitte mes hôtes après avoir pris le petit déjeuner avec Wout et échangé nos coordonnées. Je démarre vers 10h30. Nous sommes dimanche.
Je croise beaucoup de monde, à pied et à vélo, tous dans la même direction. Celle de l’église ? Je ne sais pas. J’arrive vite à la sortie de la ville.
Petite hésitation. Je suis bêtement cette belle piste cyclable à un carrefour…
… sans imaginer une seule seconde qu’une piste de cette qualité s’arrêterait net sur le parking à vélos du Mac Do ! Évidemment, ici il y a des pistes de qualité partout.
Je retrouve rapidement la bonne piste… J’avance bien, ce matin.
Un passage à niveau. Comme pour les ponts-levants, la piste cyclable est évidemment intégrée.
Je me demande ce que sont ces filets au bord de la route. Il y a des déchets dedans, mais est-ce fait pour cela ?
Un parking à vélo de taille normale devant une gare…
Une dame un peu âgée sur un tricycle. Encore une façon de se déplacer sans moteur malgré un handicap ou une motricité réduite.
J’arrive bientôt hors de la zone de carte que j’ai téléchargée. Je trouve très vite un wifi et télécharge la suite.
Encore une station service associée à un magasin de vélos. C’est la deuxième fois que je vois cela aujourd’hui.
J’arrive dans une petite ville aux alentours de midi. Je m’y arrête pour manger.
Une façon originale de faire la publicité d’un évènement.
Sous ces arcades, un supermarché.
Ici, pas de supermarchés horribles dans des zones commerciales où tout le monde doit aller en voiture. Le supermarché est au rèz-de-chaussée, sur cette place centrale, et il y a des habitations au dessus.
Tout le monde peut venir faire ses courses comme il le souhaite : à pied, à vélo, ou éventuellement en voiture car il ya quelques places de stationnement.
Il y a des travaux et des pistes cyclables barrées. Je passe quand même car on est dimanche et d’autres cyclistes passent.
Enrobé tout neuf.
Petit arrêt dans un bois. Je découvre que ce n’est pas très propre ici…
J’aime bien cette illustration avec les animaux sauvages qui sortent du panneau.
Scène classique dans ce pays…
Je suis content car ça faisait un moment qu’on « montait » et tout à coup on descend.
Quand je parle de montée et de descente, en France j’aurais parlé de faux-plats, mais quand même suffisants pour que je perde quelques km/h dans la partie montante, et que j’arrive à atteindre 30 dans la descente.
Mais ça reste un relief très relatif…
Le temps est nuageux mais sans pluie.
Nouvelle zone en travaux. Il y a des découpes assez violentes (normalement, on n’est pas censé passer là pendant les travaux).
Je ne sais pas si seuls les endroits comportant ces découpes vont être refaits ou si tout doit l’être, mais j’ai l’impression que c’est tout. Et j’ai du mal de comprendre car voici l’enrobé concerné. Je l’aurais considéré comme neuf.
J’en ai marre des découpes alors je regarde la signalisation. En fait, je comprends que, pour les besoins des chantiers, la piste de l’autre côté de la route a été mise à double-sens avec des pointillés adhésifs au sol.
Vu leur largeur, je pensais que ces pistes étaient à double-sens de chaque côté. Mais visiblement non. En fait, je ne sais pas trop. Les aménagement sont d’extrêmement bonne qualité mais il n’y a pas de signalisation stricte sur ce point. À part à un seul endroit où j’ai vu un sens interdit mais après être déjà engagé depuis plusieurs centaines de mètres.
J’approche d’une ville. C’est déjà Arnhem. Ici, ça descend vraiment bien.
Pour la première fois dans ce pays, voici un aménagement cyclable vraiment mauvais. On ne fait jamais une bande cyclable le long des places de stationnement dans une descente. Les cyclistes peuvent arriver très vite et se prendre une portière qui s’ouvre.
Alors, bien sûr, on peut imaginer qu’un Hollandais n’ouvrira jamais sa portière sans vérifier la non-présence de cyclistes. Mais qu’en est-il si un étranger se gare là ?
Mais l’aménagement mauvais ne dure pas. Je retrouve quelque chose de plus Hollandais.
Un parking à vélos de taille normale…
Me voici près du centre et je tombe sur la signalisation de la véloroute du Rhin. C’est ce que je cherchais car il me suffira de la suivre pour arriver à Strasbourg.
Il y a beaucoup de panneaux.
Mais si beaucoup de choses sont indiquées, j’ai du mal de voir où je dois aller. La place est large et il y a des rues et des pistes cyclables dans tous les sens.
Je dois retrouver un wifi et regarder sur internet.
J’entends de l’electro et j’aperçois ce qui semble être un festival.
Je vais voir.
C’est gratuit et il y a des DJs pas forcément connus mais qui ont l’air intéressants.
Je resterais bien, mais il n’est même pas 16h. Ça serait dommage de ne pas avancer plus alors que je m’étais fixé l’Allemagne comme objectif du soir.
Je repars. Je dois prendre ce pont pour me retrouver de l’autre côté d’un bras du Rhin que je vais suivre.
C’est quoi cette signalisation qui envoie les cyclistes sur un sens interdit ? Elle est bizarre, cette ville, par rapport aux autres de ce pays !
Me voici sur le pont. Oui, ce large truc est bien la piste cyclable.
Rijnfietsroute, en bas du panneau, signifie Véloroute du Rhin. Pas difficile à comprendre.
On passe sur une ancienne route, barrée à la circulation mais quand même bordée d’une piste cyclable !
Le pont de celle-ci, en revanche, n’est pas aménagé pour les cyclistes. C’est peut-être pour éviter d’avoir à le faire qu’il nous a été tout simplement réservé.
Chose étonnante : alors que je suis finalement sur l’itinéraire parallèle au Rhin, la piste cyclable est maintenant plus étroite, sans marquage, et avec un revêtement qui n’a rien d’exceptionnel. En France, je le considèrerais comme correct, sans plus. Ici, il contraste avec ce à quoi je suis habitué.
On dirait qu’un soin plus grand est apporté aux pistes cyclables du quotidien, celles qu’on prend pour aller au travail, par rapport à cet itinéraire de cyclotourisme plutôt considéré comme du loisir.
Après tout, c’est logique. Personnellement j’ai plus besoin d’un itinéraire de bonne qualité pour aller au boulot, que pour pour voyager où j’ai surtout besoin d’un jalonnement et de ne pas être avec trop de voitures.
Ici, je vois même une piste cyclable de meilleure qualité, parallèle durant un certain temps à celle où je roule.
J’arrive soudain à ce panneau. On y voit l’itinéraire de la véloroute et je découvre que je devrai bientôt prendre un ferry, avant de réaliser en levant la tête que c’est maintenant.
Il est à 150 m de moi et s’apprête à démarrer.
En me voyant arriver, il rouvre sa barrière pour que je monte. La traversée commence. Le conducteur quitte son poste de pilotage en pleine traversée pour venir me demander 95 centimes, avant de reprendre les commandes pour accoster.
Nous débarquons. D’autres gens embarquent immédiatement. Je me demande si j’aimerais passer ma journée à conduire un bateau qui ne fait qu’aller sans cesse d’une rive à l’autre et rien d’autre.
En tout cas, c’est mon sixième ferry en comptant les deux gros sur la mer, le ferry pour piétons d’Harwich, et l’aller-retour sur des ferrys pour aller au camping de Quentin et Alexine.
L’itinéraire continue.
Il y a de temps en temps d’autres voyageurs. Guère plus que chez nous. Beaucoup moins que sur la partie Suisse de la véloroute, près des chutes du Rhin par exemple, alors qu’elle est bien plus difficile (mais aussi plus belle).
(Petite parenthèse : entre Basel et le lac de Constance, la véloroute du Rhin sur laquelle je me trouve ce soir est confondue avec l’Eurovéloroute 6 qui passe à Besançon. C’est l’itinéraire que j’ai pris avec Ai il y a trois ans.)
Passage dans un village où un vide-grenier remballe.
J’ai déjà expliqué précédemment le principe des points numérotés. Il est toujours en vigueur ici, et on trouve toujours des cartes au bord de la route.
L’existence de ce principe n’empêche pas celle d’itinéraires jalonnés. Le panneau du haut m’indique ma direction.
Sur la carte, je vois ma position, celle du ferry que je viens de prendre pour passer un bras du Rhin, et celle du prochain que je devrai prendre pour changer de rive.
En effet, le Rhin sert de frontière avec l’Allemagne sur quelques kilomètres, et j’attendrai donc plus vite mon objectif si je suis sur la rive sud.
En plus, c’est aussi sur cette même rive que je devrai être pour entrer en France dans quelques jours.
Le chemin devient étroit, ce qui est assez inhabituel dans ce pays.
Un panneau m’envoie à droite…
… ah oui, en effet. C’est mon ferry.
On y accède par un chemin en pavés très étroit et secouant. Je suis sûr qu’en Angleterre on y aurait mis un « dismount ». Me voici à bord.
C’est deux euros et c’est mon septième ferry du voyage.
Petite ville de Milligen aan de Rijn.
Je regarde un instant mon itinéraire. Je le trouve facilement. Un monsieur avec un gros 4×4 tient tout de même à me l’expliquer et à me l’indiquer au carrefour suivant. Très amical.
À gauche toutes. Dans quelques mètres, c’est l’Allemagne.
Sortie de la ville, changement d’aspect de la signalisation et de la piste cyclable. J’ai passé la frontière.
La route est détrempée. Quelques kilomètres plus tôt, j’avais croisé des cyclistes en train d’enlever des ponchos, et je voyais qu’il semblait pleuvoir face à moi. Visiblement, la pluie a eu la bonne idée de s’arrêter à la frontière d’une part, et de se calmer en plus avant mon arrivée.
Par contre, je découvre, alors que ma chaîne est maintenant mouillée, qu’elle saute beaucoup plus que d’habitude ! C’est simple : elle décroche à chaque coup de pédale. Ça n’empêche pas d’avancer mais c’est beaucoup moins efficace et assez insupportable.
Normalement, on ne change pas une chaîne à ce niveau d’usure sans changer aussi les plateaux et les pignons. Sinon j’aurais déjà racheté une chaîne… Il est vraiment dommage que je n’aie pas eu l’occasion de trouver un atelier associatif durant ce voyage pour rafaire tout cela.
Je décide quand même que j’irai acheter une chaîne quand je trouverai un magasin de vélos. Ça ne roulera sans doute pas très bien sur des pignons usés, mais ça devrait quand même aller un peu mieux…
Je retrouve le jalonnement cyclable Allemand.
À ma grande surprise, il y a encore les numéros du réseau Hollandais. En fait, d’après la carte, le réseau déborde pas mal des frontières du pays à cet endroit. Par contre, les explications sont maintenant en Allemand et il y a un site en .de.
Ma véloroute arrive à une digue où avancent une quinzaine de personnes en Segway, ce véhicule formidable qui va moins vite qu’un vélo et qui a tué son patron.
Je les distance malgré l’état de ma chaîne. Ici, comme aux Pays-Bas, on aime assez les pavés. Mais je le savais déjà. Je commence à bien connaître les habitudes d’aménagement dans ce pays.
Joli pont. Il serait bientôt temps que je trouve un camping car il est 18h20. Coup de chance, il y a un wifi grand ouvert ici, et je peux trouver un camping près d’Emmerich-am-Rhein, pas loin de là.
Ici, les pistes cyclables paraissent minimales par rapport aux Hollandaises… Mais il y en a quand même le long de la plupart des routes, ce qui est déjà énorme comparé à chez nous.
Même remarque pour les traversées. Piétons et cyclistes sont mélangés. Il faut aller chercher le bouton d’appui sur le poteau du feu… Ce n’est pas le confort Hollandais. Mais encore une fois, si on avait déjà ça partout en France on serait contents…
Emmerich est sur l’autre rive du Rhin. Je dois retraverser sur un pont. Moi qui envisageais de rester sur celle-ci jusqu’à Strasbourg ! Mais peu importe, sur la plupart de sa longueur entre Basel et la mer, la véloroute du Rhin existe sur les deux rives.
Me voici au centre-ville.
Tiens, un magasin de vélos. Je passerai voir demain.
Fish’n'Chips??!! What? Je n’ai pas fait près de 1000 km depuis Portsmouth pour remanger des fish’n'chips. Je veux une bière avec un gros bretzel !
Je trouve un café restaurant. Ici, on peut boire de la Bitburger. Je peux en boire aussi à Besançon, mais tant pis. Ça fera l’affaire. Mais je suis moins content quand je découvre qu’il n’y a pas de bretzel.
La patronne a une prononciation qui me rappelle un peu la Suisse, près de Zürich. Je me demande si c’est normal ici, ou si c’est elle qui vient d’ailleurs. En tout cas, je comprends tout ce qu’elle me dit. C’est déjà pas mal.
Je peux même avoir une connexion wifi : elle me propose en voyant mon smartphone.
Après avoir fini ma bière et regardé des infos pour demain sur internet, je pars au camping.
C’est un camping assez tranquille : pour payer, il faut aller sonner à la porte des gens qui le tiennent.
Il ne semble y avoir que des emplacements permanents avec des bungalows, sauf à un endroit où il y a déjà un camping-car. Je peux m’installer à côté. Ce n’est pas très cher, et il y a une armoire électrique où je peux brancher ma rallonge sans souci.
Je discute un peu avec les gens du camping-car. Ils viennent du nord de l’Allemagne, près du Danemark. Un endroit où j’ai bien envie de passer car j’irais bien jusqu’à Copenhague pour un prochain voyage. En y allant au plus direct, ça ne doit pas représenter une distance plus longue que ce que jai déjà fait cette année.
Nous discutons en allemand, mais ils ont deviné tout de suite mon pays d’origine à mon accent.
Bilan :
100 km parcourus aujourd’hui.
J’ai eu une dernière fois le plaisir de rouler sur les beaux aménagements Hollandais, et j’ai maintenant celui d’avoir atteint l’Allemagne et de pouvoir parler allemand.
Par contre, l’état de ma chaîne devient vraiment critique et il faut que je trouve une solution. Ça peut difficilement attendre mon retour en France.
J’en suis donc à 1900 km, 7 ferries, 2 trains, 4 pays, 3 capitales, 2 crevaisons.