Une journée à Lyon

Je me réveille dans le lit confortable installé pour moi par Cyrille. Nous prenons le petit déjeûner. Il part au travail, et j’ai encore un peu de temps avant de devoir quitter l’appartement : l’un de ses colocataires ne part que pour 9h.

Je commence par allumer mon ordinateur, que je suis encore content d’avoir, car celui de Cyrille est en panne. Je recherche sur internet diverses adresses où je me rendrai dans la journée, ainsi que les horaires de trains. Il y a un train direct à 18h34 pour Besançon. C’est tout simplement parfait.

Je pars. Mon premier objectif est Lyon Cycle Chic. Un magasin de vélos dont le nom fait allusion à mon blog préféré, et dont l’un des fondateurs est, comme moi, un ancien membre actif du forum Vélotaf.

En chemin, je croise de très nombreux cyclistes.

Les cyclistes Lyonnais ne sont pas comme les Genevois. Ils roulent plutôt lentement. Hier, avec tout mon chargement, je les doublais entre la place Bellecour et la gare.

Ils appliquent, peut-être sans le savoir, la devise de Copenhagen Cycle Chic : Style over speed ! Ils sont en effet plutôt chic à regarder.

Dernier détail : ils portent souvent un casque… sur les oreilles. La musique adoucit les déplacements ?

Je me dis que j’en prendrais bien quelques uns en photo.

Je m’arrête. Une bonne heure plus tard, j’ai fait 190 photos.

Pas la peine de recompter. Vous n’en avez vu qu’une cinquantaine. Le reste n’a pas d’intérêt : soit parce que j’ai pris plusieurs photos d’une même personne, soit parce que le cycliste était loin, ou caché par des véhicules, ou pas assez joli… ou tout simplement parce que la photo était totalement ratée.

Quant à eux, je ne sais pas où ils allaient, mais ils étaient nombreux.

Au fait, saviez-vous que le pont de la Guillotière était situé à 499 km de la source du Rhône et à 311 de la mer ?

Maintenant, vous le savez. Et je peux prendre la direction de Lyon Cycle Chic.

Voici le magasin…

… et ce qu’on peut voir devant.

Vélo de courtoisie ? Ça donnerait presque envie de mettre en panne son vélo.

J’entre.

Je suis accueilli par Alex. Enfin, sur Vélotaf on dit le Alex. C’est ainsi.

Il me faut un pneu avant, puisque le mien a maintenant une hernie visible et gênante en roulant.

Il me propose directement du Schwalbe.

Marathon ou Marathon Plus ?

J’opte pour le Plus. C’est renforcé, et vu la façon dont je charge mon vélo ce n’est pas inutile.

On discute. Je me présente. Tout en travaillant et en répondant au téléphone, Alex m’offre le café.

Il a voulu créer un magasin qui ne soit pas comme les autres. Ici, on s’adresse aux gens qui ne sont pas des passionnés de vélo, mais qui ont besoin de matériel et de conseils de qualité pour se déplacer.

J’ai l’impression que c’est plutôt réussi.

Il y a même un Pedersen.

Je repars avec mon pneu neuf à l’avant, et deux jolis t-shirts.

Ma prochaine destination est Pignon sur rue.

Pour cela, il faut prendre la direction de la Croix Rousse, mais s’arrêter avant que ça ne monte pour de vrai.

Il s’agit d’une maison du vélo et des modes de déplacement actifs. Il y a un centre de documentation très bien fourni, et d’autres choses que vous découvrirez en allant sur leur site… ou en allant là-bas.

Je discute un moment avec Sophie, qui y travaille. J’ai de la chance qu’elle soit là, car je ne suis pas dans les horaires d’ouverture. Nous avons forcément beaucoup de choses à nous dire, et vous imaginerez sans mal que la discussion tourne autour du vélo. Je prends aussi quelques documentations. J’en trouve même une à propos de la véloroute des Rives de Saône, dans ma région, que je n’avais pas !

Il est plus de midi, et elle va manger avec son collègue. Elle me propose de les accompagner. J’achète un repas dans un restaurant rapide dont j’ai oublié le nom mais dont le concept est original. On y choisit un récipient et on compose son menu parmi les plats proposés. Le prix dépend de la taille du récipient choisi et des options (boissons, dessert…). Ça change des sandwitches en tous genres.

Nous mangeons dehors. Le ciel est nuageux mais il ne pleut pas.

Après le repas, nous revenons à leur local, où attend mon vélo. Mais je ne le reprends pas tout de suite : je vais visiter l’atelier du Recycleur. C’est la porte à côté. Pratique.

Il s’agit d’un atelier plutôt proche, dans son fonctionnement, de ceux que nous avons à Vélocampus. Les gens ne viennent pas faire réparer leur vélo, mais réparer eux-mêmes et apprendre à le faire. Par contre, sa taille est plus proche de ceux de Genève que des notres. Taille de la ville oblige.

Guillaume en est salarié, et il donne des conseils aux gens avec une pédagogie impressionnante. Jusqu’à maintenant j’avais l’impression de bien connaître la mécanique vélo et d’avoir une bonne pédagogie. En l’entendant je me sens comme quelqu’un qui a tout à apprendre.

Il y a tous les outils pour travailler, ainsi qu’un joli stock de vélos et de pièces détachées.

Des enceintes reliées à un PC diffusent une playlist reggae et dub qui n’est pas pour me déplaire. Dois-je préciser que le PC en question tourne sous Linux, tout comme celui sur lequel Sophie travaillait ce matin ?

Les ateliers vélos associatifs ont vraiment plus de choses en commun que le simple fait de réparer des vélos.

Au mur ou au plafond, quelques vélos exceptionnels.

Il y a toujours du monde, pour demander des conseils ou réparer des vélos.

Et le détail qui tue : le vitrail-roue-de-vélo.

J’ai le temps d’échanger avec Guillaume, d’apprendre des choses en l’entendant donner des conseils aux gens, de donner moi aussi quelques conseils quand il est occupé… Autant servir à quelque chose !

Il est plus de 15 heures et il faut que je songe à revenir à l’appartement de Cyrille. Je dois en effet récupérer mes affaires et tout remettre sur mon vélo avant 16h, car il va rentrer à Besançon en covoiturage et son rendez-vous est à 16h30.

J’avais encore repéré des adresses de magasins de disques, mais ça sera pour une autre fois. J’ai, de toute façon, envie de revenir dans cette ville avant même de l’avoir quittée.

Le rendez-vous de Cyrille est devant la gare Part-Dieu, là où je prendrai mon train. J’y vais avec lui. Comme ça je n’aurai plus besoin de bouger.

Lorsqu’il est parti, j’appelle encore Mathias, un Lyonnais que je connais du forum Vélotaf. Je l’avais prévenu de mon passage à Lyon. Il est disponible. Je l’attends quelques minutes devant la gare.

Il me rejoint sur son beau vélo avec une roue arrière toute neuve de chez Lyon Cycle Chic.

Je propose qu’on trouve une terrasse accueillante près de la gare.

On trouve une terrasse, c’est déjà bien.

Je rencontre donc Mathias pour la première fois en vrai, après pas mal de discussions via le forum. Il travaille dans une fac de médecine, comme moi à l’époque où j’allais sur le forum.

Je lui dis que j’apprécie Lyon, et que je n’ai trouvé ici que des gens sympas. Il me demande si c’étaient vraiment des Lyonnais… Je suis surpris par sa question.

Je réfléchis : le Alex, son associé, Sophie, son collègue, Guillaume, Cyrille, ses colocataires et maintenant Mathias… Tous m’ont dit être originaires d’ailleurs que de Lyon. Je n’ai parlé à aucun Lyonnais d’origine.

Je note : la prochaine fois que je viens à Lyon, je dois parler avec au moins un Lyonnais.

En attendant, c’est l’heure de prendre mon train. Il est à l’heure. Les wagons sont hauts. Un autre voyageur m’aide à monter mon vélo.

Bien sûr, pas question de le pendre aux crochets. Je le laisse sur ses roues, bien attaché.

Dans le train, je discute avec deux autres voyageurs : l’un a aussi embarqué son vélo, l’autre sa trottinette.

C’est toujours comme ça, dans les TER : il y a toujours d’autres gens pour commencer des conversations.

Par contre, ils ne vont pas jusqu’à Besançon comme moi.

C’est toujours comme ça, dans les TER : il y a toujours des gares pour empêcher de teminer les conversations.

J’arrive enfin à Besançon, en retard alors que nous avions démarré à l’heure.

Une voyageuse m’aide à débarquer mon vélo. Comme le train s’est arrêté sur le second quai, je me permets de traverser les voies à niveau sur le passage prévu à cet effet (mais interdit).

Je monte en direction de chez moi. Je me rends compte à quel point mon vélo roule mieux avec de l’huile, des vitesses bien réglées, et un pneu neuf. Même chargé et en montée.

Je retrouve Ai, et pose sur la platine le vinyle acheté à Genève…

Bilan :

15 jours de voyage. 620 km parcourus. C’est assez peu, finalement.

Mais le kilométrage n’est pas le plus important. Ce qui importe, c’est le contenu du voyage, et celui-ci fut très riche.

Précédemment, j’avais fait deux voyages avec Ai, basés principalement sur le parcours d’itinéraires cyclables, et sur des visites de villes. Puis un un autre voyage seul, avec comme objectif les RMLL.

Cette fois, c’était plus mélangé : j’étais avec Ai durant une partie du voyage, seul ensuite, puis enfin avec un nouveau compagnon rencontré par hasard.

Des itinéraires cyclables ont été parcourus, en Suisse et en France, et avec des topologies et des philosophies très différentes, qu’il s’agisse des itinéraires Suisses dont l’un avec des cols, de la Via Rhona, ou encore du petit itinéraire entre Cléron et Ornans le premier jour…

Il a aussi fallu se débrouiller là où il n’y avait pas d’itinéraire, et si cela a apporté quelques mauvaises surprises (comme la route de Sombacour à Pontarlier), c’était en général plutôt intéressant. Les chemins caillouteux au bord du Rhône n’étaient pas déplaisants, avec un vélo qui semble fait pour être à l’aise sur ce genre de terrain. Idem pour le passage de la frontière par la Petite Échelle, qui fut difficile mais nous réserva l’une des meilleures surprises du voyage.

Parlons des paysages ! De Besançon à Lyon via le Haut-Doubs, les Lacs Saint-Point, de Joux et bien sûr le Léman, Genève, Lausanne, les bords du Rhone… Là encore, le voyage a été varié, et le moins qu’on puisse dire est qu’on a vu de très belles choses.

Des visites de belles villes, il y en a eu aussi, à Lausanne et à Genève. Mais aussi des visites d’ateliers vélo, un marché aux puces, un festival avec des concerts, un magasin de disques, l’achat d’un vinyle recherché depuis si longtemps… !

Et bien sûr, les RMLL, qui étaient à la base la raison (ou le prétexte ?) de faire ce voyage. Elles auront été un excellent moment et l’occasion d’avancer sur mes projets liés à OSM.

Et les galères avec la météo ? En 2009, le mauvais temps ne nous avait pas épargné, écourtant même notre voyage à Zürich. Et l’année dernière, j’avais eu aussi quelques grosses averses.

Mais cette année : rien à signaler, en dehors du trajet de Genève à chez Philippe. Le reste du temps, à chaque fois qu’il a plu, nous étions à l’abri : sous la tente, au resto, aux RMLL… La dernière averse étant arrivée lorsque Ai était déjà dans la voiture d’Étienne et moi en train de manger sous un abri.

Quant aux soucis techniques, ils ont été minimes aussi : le rayon cassé n’a pas empêché de finir l’étape et a été vite remplacé. La seule crevaison a été réparée le temps de le dire. Quant aux problèmes de manque d’huile, de gaine et de pneu, ils ont sans doute rendu le pédalage un peu moins efficace, mais pas de quoi mettre en péril la fin du voyage…

Pour terminer, je n’ai jamais rencontré autant de gens sympathiques et intéressants en un seul voyage. Merci à vous tous, si vous lisez ceci.

Quelques jours après mon retour à Besançon, je reçois un message de mon compagnon de route de Seyssel à Lyon. Il est bien arrivé au terme de son voyage et s’apprête à rentrer. Il me dit qu’ « ils sont fous ces Français, mais ils ont l’air heureux ».

Suite : Un voyage en Allemagne avec Vélocampus (à venir).

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