Une journée et une soirée à Lausanne

Nous sommes arrivés à Lausanne, conformément à ce que souhaitait Ai. L’étape a été faite en un rien de temps, et nous avons maintenant du temps devant nous pour visiter Lausanne, mais aussi pour régler quelques soucis logistiques.

En effet, je tente depuis hier soir de recontacter celui de mes trois amis qui avait potentiellement une solution d’hébergement, afin de passer la prochaine nuit à Lausanne.

Je passerai cette nuit seul, car Étienne va venir chercher Ai comme prévu en fin d’après-midi, pour la ramener à Besançon. C’est important car elle a un rendez-vous chez le dentiste demain !

Pour l’instant, mon ami est injoignable via Facebook, et c’est mon seul moyen de le contacter. Je lui ai demandé son numéro de mobile, mais je n’ai aucune réponse.

J’appelle un ami commun, qui me donne un numéro… qui s’avère obsolète lorsque je le teste.

Bref, pas d’autre piste pour l’instant.

Nous prenons alors la direction du centre-ville. Une phrase qui paraît anodine n’importe où… mais pas à Lausanne. Surtout quand on est chargés. En effet, cette ville a un relief qui ferait passer les montées de notre quartier Battant pour des faux-plats plutôt rigolos.

Ça se ressent jusqu’aux bancs des arrêts de bus…

Et malgré tout, il y a tout de même quelques cyclistes. Mais peu. Et avec des vélos plutôt légers. Des pistes cyclables aussi, il y en a peu. Il y a par contre quelques automobilistes avec des voitures de sport qui roulent comme des fous.

Je pense soudain que, pour la première fois, je suis dans une ville où, si je devais y vivre, je ne me déplacerais pas à vélo…

Alors comment je ferais ? La voiture ? Trop peu pratique en ville. Les transports en commun, ou la marche ? Je déteste ça. Reste le scooter ? La moto ?

En fait, tout bien réfléchi, je crois que j’irais quand même à vélo. Mais avec un vélo très léger lorsque je n’ai rien à transporter, et le reste du temps avec un vélo porteur… avec une assistance électrique bien puissante !

Mais revenons à nos montées. Nous montons lentement mais sûrement. Ai s’est un peu allégée par rapport au début du voyage, car j’ai pris sur mon vélo toutes les affaires que je devrai garder avec moi pour la suite du voyage (dont la tente), et elle n’a pris que ce qu’elle rapporte à Besançon.

Les esprits logiques auront compris que si Ai s’est allégée, moi je me suis alourdi. Je dirais même plus que mon vélo est assez mal équilibré. J’ai beaucoup trop de poids à l’avant. Mais je ne vois pas ce que je pourrais enlever, à part éventuellement le PC portable mais je préfère le garder car sans lui je risque d’être embêté si j’ai besoin d’une vraie connexion à internet.

De toute façon, je n’ai jamais trouvé une côte que je n’arrive pas à monter avec ce vélo. Même chargé. Et ce n’est pas aujourd’hui que cela va commencer.

Nous arriverons au centre-ville après cette petite page de publicité.

On y trouve des pigeons, comme dans tous les centre-villes sauf apparemment celui de Genève. En tout cas on n’en avait pas vu.

On y trouve aussi un drapeau Suisse géant au dessus d’une place. Je me demande s’il est imperméable. Ça peut être pratique lorsqu’il pleut.

On se balade, avec nos vélos à la main. Avec ce relief, c’est plus pratique pour flâner à basse vitesse.

Comme dans presque chaque ville où nous allons, voici venu le temps de visiter la cathédrale.

Être en ville avec toutes nos affaires n’est pas pratique. Il faut surveiller les vélos. Ai visite pendant que je reste dehors avec.

Ensuite, c’est à mon tour de visiter.

Mais ce qui éveille notre curiosité, c’est aussi et surtout ce qui se passe autour de la cathédrale.

Un festival se prépare, avec des concerts… Ça l’air super.

De cette scène ronde s’échappe une musique électronique qui m’attire. Ai me dit que je vais passer une bonne soirée ce soir.

Nous entrons pour écouter cela de plus près, et avons la surprise de constater que cette musique est produite par un orchestre qui tape non pas sur des bambous mais sur des… légumes.

Voici le Vienna Vegetable Orchestra.

Nous nous renseignons un peu sur le Festival de la Cité, un festival où l’on trouve de la musique du théâtre de le performance… et dont la dernière soirée est ce soir. Ça tombe bien.

Tiens, un collègue.

Tout à coup, Ai voit passer un cycliste qui roule en pignon fixe, et me le fait remarquer.

Je l’appelle et il s’arrête.

Je me dis que dans une ville de la taille de Lausanne, un mec qui roule en fixe connaît forcément Alban, le copain que je cherche à joindre pour m’héberger.

Effectivement, il le connaît. Il était même avec lui hier soir, pour une course à vélo !

Par contre, il n’a pas son numéro. Mais il entre dans le bar en face, dont il connaît la serveuse qui lui donne le numéro du colocataire d’Alban.

En quelques minutes, je me retrouve avec son numéro à lui, celui du colocataire et celui d’Alban. Un gros pas en avant.

Il doit partir. Je le remercie. Alban ne répond pas au téléphone pour l’instant, mais j’ai bon espoir d’arriver à le joindre.

Il est temps pour nous de redescendre car Étienne nous signale qu’il va bientôt arriver.

La descente passe très vite.

Nous sommes bientôt au bord du lac, là où nous avons rendez-vous avec Étienne. Ai, son vélo et ses affaires prennent place dans la Saxo.

On se dit au revoir.

La voiture démarre.

La pluie aussi.

Me voici tout seul.

Enfin, pas tout à fait.

Je n’arrive pas à joindre Alban.

J’ai la chance d’avoir trouvé un abri, avec une table, des bancs, un point d’eau, et des toilettes.

Je me lave, mange, vais aux toilettes.

J’arrive enfin à joindre Alban.

Il n’a pas de solution pour moi ce soir. Il me dit que j’aurais dû l’appeler avant. Ça fait plus de 24h que je tente de le contacter par tous les moyens…

La pluie s’est arrêtée. Je prends la direction du camping de Vidy.

J’apprendrai plus tard que le troisième ami contacté, celui qui n’avait pas encore donné signe de vie hier soir, m’avait proposé de venir chez lui via Facebook dans l’après-midi. Mais sans connexion (à part une 3G hasardeuse), je ne suis pas allé voir mes messages sur Facebook…

À l’accueil du camping, on me prévient qu’il y a une grosse compétition de course d’orientation ce week-end, que le camping est plein, et qu’il faudra que je me débrouille pour trouver une petite place.

Mais on me laisse quand même entrer, et ça me coûte quand même pas loin de 30 CHF.

Je trouve une petite place entre l’énorme tente d’un groupe de Bosniaques (enfin, je suppose à leur façon de parler) et la petite tente d’un canadien assez sympathique qui commence à parler avec moi en anglais et qui s’appelle Adrian. Joli prénom.

Je monte ma tente, me déleste de toutes mes affaires sauf le strict nécessaire pour un tour en ville, et reprends la direction de Lausanne.

Je suis plus léger. Ça roule mieux. Je monte même au centre-ville sur le second plateau au lieu du plus petit.

Finalement, Lausanne on s’y fait. Je suis rapidement au festival. Je trouve un coin tranquille avec une barrière pour attacher mon vélo.

Je commence par marcher au hasard et tombe sur un spectacle qui m’intrigue.

Il s’agit d’un couple de mimes Japonais. Les deux premières minutes me donnent envie de partir. J’attends un peu. La suite me donne envie de rester. C’est excellent.

Ensuite, je continue vers le haut. J’entends sortir d’un chapiteau un morceau que je connais.

Je m’arrête pour boire une bière dans cet endroit qui s’appelle « Brasserie du XIIème siècle ». C’est en fait le nom d’un bar (ou club ?) de cette rue, qui monte un chapiteau dehors à l’occasion du festival.

Une jeune fille est aux platines. Ou, devrais-je dire, à l’ordinateur. Mais on lui pardonne puisqu’elle passe du bon son.

Je lui pardonne moins la façon dont elle enchaîne le morceau suivant. Je continue mon chemin.

Dans la rue suivante, se déroule un concert. Ou plutôt une performance. Enfin, difficile à dire. C’est surtout un mélange des deux.

Ça s’appelle Jerrycan Space Tour. Les musiciens sont sur deux petites scènes de part et d’autre de la rue, avec des projections vidéos, tandis que le chanteur vole dans les airs !

Je ne dirais pas que leur musique me passionne, mais c’est festif, drôle et carrément bien fait. C’est déjà bien.

Il est maintenant 22h30, et c’est l’heure des légumes. Ils nous l’ont dit cet après-midi.

Leur concert est excellent. C’est varié, drôle, et intéressant musicalement. Ils tiennent à préciser que s’ils font de la musique avec des légumes, leur musique n’est pas de la soupe.

Certains morceaux virent au n’importe quoi, comme « Krautrock », du rock avec des choux… Certes, il faut parler un peu Allemand pour comprendre le jeu de mot, et avoir un minimum de culture musicale pour saisir la référence… Il y a aussi le « Massacre du printemps », une autre référence peut-être plus évidente, qui consiste finalement à faire beaucoup de bruit avec beaucoup de légumes.

Mais en dehors de cela, il y a vraiment d’excellents morceaux. C’est fou ce que l’on peut faire avec de la créativité, des légumes, et de l’amplification.

Si leur musique n’était pas de la soupe, ils nous en servent par contre une vraie à la fin du concert.

Je discute avec une sympathique spectatrice qui vient d’un village du coin. On parle du festival, du concert, de mes voyags à vélo. Elle préfère pour sa part les randonnées à pied, et elle en a déjà fait une en Islande. Pas mal non plus dans son genre.

Nous avons récupéré un instrument de musique mais ni elle ni moi n’arrivons à en tirer un son intéressant. C’est plus dur qu’il n’y paraît.

J’ai aussi deux tomates dont je ne tirerai sans doute pas beaucoup de son mais que je pourrai toujours manger demain.

Je lui dis au revoir et m’en vais vers un autre concert sans même lui demander son nom. C’est un peu dommage, finalement.

Voici Greis, un rappeur du canton de Vaud, dont le batteur vient de Basel. Enfin Bâle, comme on dit chez nous (et ici aussi).

C’est différent de l’orchestre des légumes, mais ça n’est pas mauvais.

Après cela, c’est l’heure de la descente.

Ça va vite.

Ça ne dure pas longtemps.

Je me pose des questions sur les feux de circulation. Je vois plusieurs fois le feu vert pour aller tour droit mais rouge pour tourner à droite. Je ne comprends pas la logique. De toute façon ça passe à chaque fois, presque sans ralentir. Il y a peu de voitures dans les rues. C’est assez agréable.

Après l’élan de la descente, le plat jusqu’au camping se fait sur un grand braquet.

Quand j’arrive à la tente, les Bosniaques (j’ai vérifié sur leur voiture) sont en grande conversation. Je vais faire ma toilette. Ils discutent toujours. Le Canadien les engueule en anglais. Ils se taisent. J’entends des ronflements tonitruants provenant d’une autre tente. Je préférais les intonations des discussions des Bosniaques. Ils ont un accent agréable à l’oreille.

Je m’endors. Demain, je ne me lèverai sans doute pas très tôt. Mais j’essairai de rouler toute la journée.

Je reprendrai tout d’abord l’itinéraire 1 jusqu’à Genève, que je traverserai cette fois sans m’arrêter. À partir de la sortie de Genève, il sera confondu avec un autre itinéraire qui s’appelle la Via Rhona, ou Véloroute du Léman à la Méditerrannée.

À la frontière française, il s’arrêtera. Normal : les itinéraires Suisses c’est… en Suisse. La Via Rhona, elle, continuera. C’est donc ce qu’on appelle un itinéraire Franco-Suisse. 25 kilomètres en Suisse. Plusieurs centaines en France.

Je prendrai donc cette Via Rhona jusqu’à Lyon. Je verrai ensuite ce que je fais là-bas. J’envisage de n’y passer que brièvement et de rentrer ensuite à Besançon via Mâcon, puis Chalons où se déroule le festival Chalons dans la rue, et enfin notre véloroute à nous jusqu’à la maison.

Suite : Lausanne – Les Esserts.

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