Dans l’escalier de l’immeuble, je croise une jeune femme et sa petite fille. Quelques secondes plus tard, j’entends le bruit d’un vélo qu’on détache. Scène de vie quotidienne normale ici. À la maison, j’aurais entendu des portières puis un moteur…
Nous sommes le 22 août et nous avons passé une mauvaise nuit chez nos hôtes. Ils étaient vraiment sympathiques et nous ne regrettons pas de les avoir rencontrés, mais la prochaine fois qu’on nous proposera des matelas pneumatiques nous saurons qu’il vaut mieux utiliser nos lits de camping.
Sanne et son colocataire sont déjà partis au travail et nous sommes dehors, mais je capte encore son wifi. Je regarde sur Warmshowers. Toujours aucune réponse positive pour ce soir.
Je demande à Google un itinéraire pour sortir d’ici direction Amsterdam. Il y a tellement de pistes cyclables dans ce pays (peut-être même plus que de routes !) que je sais que je pourrai suivre l’itinéraire en toute confiance.
Nous démarrons. Pour le petit déjeuner, nous nous arrêtons dans cet endroit qui fait boulangerie, sandwitcherie, et même apparemment kebab. C’est tenu par un jeune homme bien sympa qui parle bien anglais et même un peu français.
Comment sait-on que le vélo est développé dans un pays ? Quand même les enseignes les plus puantes font de la publicité à destination des cyclistes.
Un carrefour normal aux Pays-Bas. Une photo comme j’ai pu en voir des dizaines auparavant sur internet. Mais cette fois, c’est moi qui la prends sur place.
Nous quittons la ville.
Un fil conducteur des voyages à vélo : les canaux. Après en avoir longé en France et en Angleterre, en voici ici aussi. C’est même un pays connu pour ça.
Un chantier. La piste cyclable étant occupée par les travaux, une circulation alternée a été réalisée sur la chaussée pour libérer un espace pour les cyclistes. L’ouvrier du chantier fait signe au cycliste que cet espace est pour lui.
Même les routes tranquilles sont la plupart du temps bordées de pistes cyclables.
Elles ne semblent pas réalisées seulement quand la sécurité l’exige, mais partout, dans le but de permettre la circulation des très nombreux cyclistes séparément de celles des voitures.
« Andere richtingen ». Autres directions. Quasiment identique à l’allemand. C’est la première fois que je circule dans un pays dont je ne connaissais pas du tout la langue avant, mais je n’ai pas choisi le plus difficile.
J’ai pris cette photo pour un seul des lecteurs de ce blog, qui se reconnaîtra. Oui, c’est un vélo Renault, et la roue avant est défoncée. Je n’ai jamais ce problème avec un de mes Peugeot. J’attends maintenant un commentaire.
Des pavés, des canaux, et un pont levant. C’est assez représentatif de ce pays.
Je dis à Ai que, tout comme les Allemands, les Hollandais mettent des pavés un peu partout. « Tu verras, je suis sûr qu’à un moment ou un autre on se retrouvera avec des pistes cyclables en pavés alors que les automobilistes auront un bel enrobé lisse. »
On ne serait pas dans ce pays s’il n’y avait pas des moulins à vent.
Le relief ici ne pose aucune difficultés à Ai. 3 vitesses, c’est du luxe. Une suffirait. Quant à moi, l’état de ma chaîne ne s’est pas amélioré, alors j’utilise la vitesse qui saute le moins et je suis content que le relief ne demande pas d’appuyer sur les pédales.
J’ai déjà fait les louanges des itinéraires Suisses, et critiqué les itinéraires Anglais qui semblent avoir voulu faire comme les Suisses mais sans y parvenir.
Dans ce pays, l’approche est différente. Étant donné la qualité du réseau de pistes cyclables, on peut faire beaucoup mieux qu’un réseau d’itinéraires. Il y a en fait un certain nombre de points, numérotés, et on fait soi-même son itinéraire en fonction de la distance que l’on souhaite parcourir et des endroits qu’on veut visiter. Et on trouve donc, en plus des panneaux indiquant les lieux, des poteaux indiquant la direction des différents points.
Si je n’avais pas eu mon smartphone, j’aurais donc simplement pu préparer sur internet la liste des points entre Den Haag et Amsterdam, et suivre ensuite ces poteaux.
Ici, c’est une réserve naturelle avec des oiseaux. Les chiens y sont interdits. Pas les vélos qui disposent d’une piste cyclable pour la traverser. Il faut simplement ouvrir la barrière pour entrer.
Déviation. Suivre les panneaux pour vélos. Encore une fois, ça ressemble suffisamment à l’Allemand pour être compris sans difficulté.
Un passage à niveau entre une piste cyclable et une voie ferrée…
… et entre cette même voie et le canal. Ça ne doit pas être une ligne TGV… !
Lorsqu’il n’y a pas la place nécessaire pour une route à double sens et une piste cyclable, il y a des bandes cyclables sur la route.
Dans certains cas, comme ici, elles ont été tracées au détriment de la place nécessaire aux automobilistes pour se croiser. Ceux-ci n’ont donc pas d’autre choix que d’empiéter sur la piste cyclable. Mais ils savent qu’ils empiètent sur notre place et doivent donc agir en conséquence.
L’approche est très clairement différente de la notre. Le code de la route français interdit à un automobiliste de mordre une bande cyclable (c’est très théorique !), et donc dans un tel cas on n’en tracerait pas, faute de place. Et les automobilistes contineraient à considérer que nous occupons leur place…
Ah un chantier sur l’itinéraire.
Pas difficile à contourner, même s’il n’y a plus de route. Ici, le moindre escalier est prévu pour qu’on passe à côté avec un vélo.
Encore un pont levant. Le panneau demande, je suppose, d’éteindre son moteur lorsque le pont est ouvert. Je me demande si c’est respecté comme en Suisse ou plutôt comme en Angleterre…
Le transport d’un vélo à vélo. À Besançon, on me regarde comme un extra-terrestre lorsque je fais ce qui, ici, est banal.
L’image du vélo est vraiment partout.
Tiens, des chevaux aussi sur les pistes cyclables. En fait, ils sont sur la piste pour passer sous le pont mais continuent ensuite dans l’herbe.
Les pistes cyclables sont intégrées très intelligemment aux infrastructures routières. Les Allemands sont forts pour cela également, mais ici on est encore un niveau au dessus.
Plusieurs races de vaches ici, dont des Montbéliardes apparemment.
Tiens, on dirait un vieux Massey-Ferguson. Mais mieux vaut éviter de rouler de nuit avec…
Pause repas sur un banc près de cette maison. Il tombe quelques gouttes. Presque rien.
Beaucoup de cyclistes passent. Je m’amuse d’en voir certains faire mine de forcer pour passer ce tout petit dénivelé que je n’aurais même pas remarqué. Ils sont clairement doués pour tout faire à vélo, sauf monter les côtes.
Nous repartons.
Dans les chantiers, les pistes cyclables peuvent avoir un aspect surprenant mais ça reste toujours praticable et suffisamment confortable.
Un passage impressionnant où la voie ferrée et la route s’enfoncent dans un tunnel sous le canal que nous suivons.
Un marquage au sol étonnant. Une chicane pour les voitures, mais uniquement en peinture. Je me demande si ça a un quelconque effet.
Comme ce matin, un aménagement où les voitures doivent empiéter sur les bandes cyclables pour se croiser.
Bandes cyclables suffisamment larges pour que des cyclistes y circulent de front, d’ailleurs.
Voitures qui se croisent.
Un nouveau pont levant assez impressionnant.
Sur la fin de la journée, nous sommes sur une très longue ligne droite (peut-être 10 km) encore aménagée avec des bandes cyclables où les voitures empiètent.
Ici, le trafic est très important, et c’est donc moins agréable que le reste de notre trajet du jour.
Mais tout est relatif : la circulation reste apaisée, et c’est extrêmement plus agréable que les routes Anglaises ou même Françaises.
Dans tous les cas, je n’aimerais pas devoir conduire une voiture sur ce type d’aménagement. Mais ça ne me dérange pas d’y être à vélo. Je pense que quand on en est là, l’objectif est atteint : seul quelqu’un qui a vraiment besoin de passer là en voiture le fera.
Le panneau annonce des contrôles radar. Ce type d’aménagement ne peut en effet fonctionner si la circulation est rapide.
Un panneau rappelle le fonctionnement de l’aménagement.
Nous sommes à quelques kilomètres d’Amsterdam. Ici, il y a un itinéraire pour les cavaliers. Il y a donc un bouton pour les cyclistes pour déclencher le feu, et un autre pour les cavaliers, avec des hauteurs adaptées.
Nous voici au camping. Il est 14h40. Notre étape a été rapide : parfaitement plate, sans vent, et sans avoir besoin de chercher notre route…
Ici, on peut évidemment louer des vélos. Être à Amsterdam sans vélo a sans doute autant d’intérêt que d’être sur un terrain de foot sans ballon.
Nous nous installons au camping et y restons un petit moment avant de partir en direction de la capitale.
Un itinéraire jalonné permet de rejoindre Amsterdam à travers une forêt. Ici, il n’y a pas de route mais une piste cyclable, un chemin pour les piétons, et un autre pour les chevaux.
Pont pour les trois catégories. Chacun a sa place.
Changement d’ambiance. Nous approchons de la ville.
Encore un exemple de conduite de deux vélos à la fois. Et j’avais supposé juste : à l’approche de la ville, les pistes cyclables sont pavées bien avant les rues. Elles sont donc parfois moins confortables.
Par contre, jamais on ne rencontrera le moindre seuil, même de quelques centimètres, au moment de passer d’une piste à une rue.
Un mystérieux poème sur un poteau de feu rouge.
« Tu attendais ici au feu rouge. / ? / Le feu est passé au vert. / Tu t’en es allé(e) / ? »
Dommage qu’il me manque le sens des deuxième et dernière phrases. Et chercher Bolestein sur Google, comme conseillé tout en bas, ne donne rien d’intéressant.
Pratique extrêmement courante.
Un panneau indique une exposition d’Ai Weiwei, un artiste Chinois dont les œuvres comportent notamment des gens tous nus ou des vélos. Il y a là-dedans au moins une bonne raison d’aller voir…
Blague à part, si vous ne connaissez pas cet artiste important, lisez au moins ceci.
Nous allons voir. L’entrée est libre. Il n’y a personne, mais il y a ceci.
Après cela, nous continuons en direction du centre.
J’ai envie d’acheter un support de guidon pour smartphone, comme j’ai vu à Cambridge. J’ai déjà regardé dans deux magasins de vélos aujourd’hui, sans succès.
Mais je me dis qu’ici tout le monde fait du vélo, et que ce n’est donc pas vraiment un accessoire pour les cyclistes mais un accessoire pour les utilisateurs de smartphone. J’entre donc dans un magasin de téléphones. Il n’a pas cela, mais m’envoie chercher dans un autre magasin qui s’appelle Halfords et qui vend des accessoires pour vélos (70% du magasin) et voitures (30%).
Ils en ont un mais qui ne me convient pas trop. Je passe devant un autre magasin de téléphones qui en a aussi, mais même constat. Celui de Station Cycles était une vraie poche avec protection anti-pluie. Les leurs sont un peu moins chers (20 € contre 20 £) mais pas anti-pluie.
Nous arrivons par hasard dans une rue en chantier. Probablement la construction d’un tramway, si j’en crois les lignes qui passent à chaque extrémité de celle-ci et qui comportent déjà les aiguillages nécessaires.
Nous remarquons que malgré le chantier, des pistes cyclables très larges ont été préservées dans les deux sens.
Dans cette rue, il y a un supermarché. On va faire des courses.
Dans un supermarché aux Pays-Bas, on trouve bien sûr à manger, mais aussi ceci :
Fleur pour guidon.
Sacoches très colorées.
Sonnettes originales.
Décorations de guidon.
Encore des fleurs et des sacoches.
Des badges à fixer sur sa caisse de vélo !
Des porte-bagages avant classiques.
Un écarte-fourche. Pourquoi un truc aussi spécifique dans un supermarché ? Il ne m’est arrivé qu’une fois d’écarter une fourche pour mettre une roue un tout petit peu trop large.
En fait, c’est pour écarter la fourche et changer une chambre à air sur un vélo où il est « compliqué » de démonter la roue (frein à tambour, moyeu à vitesses…).
Et bien sûr, des caisses de vélo.
Et des vélos.
J’avais déjà vu tous ces accessoires sur des vélos (en particulier les caisses, très répandues), en photo, ou en vrai depuis aujourd’hui.
Mais jusqu’ici j’imaginais que les gens récupéraient ou achetaient une caisse dans un magasin de bricolage, ou mettaient des fleurs de décoration… À aucun moment je n’avais imaginé que ce type d’accessoire se trouvait simplement au rayon vélo d’un supermarché. Cela paraît logique, finalement.
Dans ce Hema, je trouve aussi un câble USB pour remplacer celui que j’ai perdu. 5 € et tout jaune. Moins cher qu’en Angleterre (entre 5 et 8 £ selon les endroits où j’ai demandé) et avec une couleur plus difficile à perdre en camping.
Je remarque aussi cette publicité. Je pense que, pour une prochaine fois, ça m’intéresse.
Nous continuons.
Nous passons dans une rue qui est très sale. En fait, chaque jour, il y a ici un marché. Et lorsque nous passons c’est le moment où l’on remballe avant de nettoyer.
Au bout de cette rue, c’en est d’autres avec de nombreux cafés et restaurants.
Nous regardons plusieurs terrasses et finissons par nous installer à l’une d’elle pour manger et boire une bière.
Évidemment, il n’est pas facile de trouver une place pour garer son vélo dans un tel quartier. Je finis par y arriver.
Nous sommes chez Flinck. Il y a à manger, à boire, et un wifi.
La bière la plus connue d’Amsterdam est Heineken. Mais est-ce que je bois de la Kronenbourg lorsque je suis à Strasbourg !? Ici, c’est pareil. Je préfère découvrir d’autres bières qui sont sur la carte. Il y a pas mal de Belges et d’autres Hollandaises. Je choisis une Weissner (blanche). Ça change de la ginger beer.
Après avoir mangé, nous retraversons la ville en direction du camping. Et sur le chemin, je vois une 2CV garée sur une place réservée aux voitures électriques… et branchée.
Incroyable mais vrai !!
Sympa, l’autocollant. Ça serait sympa de faire pareil sur une traction dont le moteur serait mort.
Nous rentrons au camping par un autre itinéraire que celui du bois, pour des raisons de luminosité. De toute façon, ici, il y a des pistes cyclables partout…
Bilan :
Une première vraie étape dans ce pays qui est réellement le paradis des cyclistes, et la découverte d’une ville assez grandiose.
80 km parcourus aujourd’hui, dont une vingtaine après être arrivés au camping. L’étape elle-même était courte.
alors Renault n’a jamais vraiment fait de vélo, c’était sous traité et ils mettaient juste le nom dessus…donc c’est pas vraiment du renault…
cela dis, j’ai rien contre les vélos peugeot, juste contre les voitures.
la 2cv electrique terrible!
Ouais. J’ai juste pensé immédiatement à toi en voyant Renault, et avec la roue cassée j’ai trouvé une bonne connerie à dire.
j’avais bien compris que c’était de l’humour.
je t’enverrai prochainement la photo de la roue du vtt de manu suite accrochage avec un scooter…