Étape 3 : Pontarlier – la Petite Échelle

La nuit au camping de Pontarlier est à peine plus mouvementée que la précédente. Ce ne sont pas quelques gouttes mais une bonne averse qui survient. Au réveil, il y a de l’humidité dans la tente. Rien d’important n’est abimé, heureusement. Mais il faudra faire sécher quelques affaires.

Nous quittons le camping, ainsi que Pontarlier qui nous laisse un souvenir assez mitigé. Lors de mes derniers passages en voiture dans cette ville, elle m’avait fait bonne impression : il m’avait semblé y voir des cyclistes et des pistes cyclables. J’imaginais une petite ville dans laquelle il fait bon circuler et vivre. Finalement, on a surtout vu une ville pleine de bagnoles, où les quelques pistes cyclables n’étaient jamais là où nous en avions besoin, et avec en plein centre-ville des sens interdits sans double-sens pour les vélos…

On finira même par choisir de rouler sur le trottoir pour sortir de la ville. Cela ne nous ressemble pas…

Et on dirait presque que c’est fait pour, puisqu’en arrivant à la sortie c’est ce même trottoir qui se transforme en douceur en bande cyclable. A partir d’ici, l’itinéraire de la journée sera de plus en plus agréable.

Une belle bande cyclable qui se transforme à nouveau en trottoir puis à nouveau en bande… Nous passons de la nationale à la départementale qui mène au lac Saint-Point. Le paysage est joli. On franchit le Doubs.

La qualité des bandes cyclables est variable… Mais globalement c’est correct. On est content de les avoir…

… jusqu’à ce qu’elles s’arrêtent à partir d’Oye et Pallet.

Mais même si on se retrouve avec les voitures, le comportement des automobilistes ici est très correct. Rien à voir avec Pontarlier et la route venant de Sombacour. Le lac apaise les esprits ?

En plus, à partir du lac, la route la plus importante part à gauche, tandis que nous restons sur la rive opposée.

Opposé… C’est le mot qui convient pour parler de ce que pensent les riverains du projet de voie verte autour du lac.

Vu comme ça, ça ne paraît pas très sympathique pour les cyclistes que nous sommes. Mais si l’on réfléchit un peu, c’est peut-être un peu plus compliqué que ça n’en a l’air.

Autour du lac, pour des raisons techniques et écologiques, on ne peut pas faire une voie verte en site propre partout, alors qu’est-ce qui a été décidé ?

  • Faire le projet sur une partie du tour du lac seulement, à l’exclusion notable du tronçon où le trafic est le plus élevé sur la route. Autrement dit : on met de l’argent pour sécuriser un tronçon qui était déjà tranquille, sans s’occuper de là où ça l’est moins.
  • Là où il n’y a pas la place pour faire la voie verte à côté de la route, on va réserver la moitié de la largeur de celle-ci aux usagers non motorisés, et mettre en place un alternat pour les autres. Autrement dit : une grosse contrainte pour les automobilistes, qui serait pleinement justifiée en milieu urbain où la voiture est plus nuisible qu’utile (ça a été fait avec succès à Besançon, sur les rives du Doubs à Velotte), mais qui est inutilement pénalisante en milieu rural, où les gens ont besoin de leur voiture.

Je crois que personnellement j’aime mieux cette route telle qu’elle est, c’est à dire déjà adaptée à la circulation à vélo. Je pense que le Conseil Général pourrait mettre de l’argent dans d’autres itinéraires cyclables plus intéressants. Par exemple un accès à Pontarlier depuis la vallée d’Ornans, en sécurisant (ou en évitant) la route qui vient de Sombacour. Et une vraie liaison entre Besançon et Ornans. Ou entre Baume-les-Dames et la vallée du Cusancin… Sans oublier la véloroute 6 qui grimpe toujours par Etouvans au lieu de rester à plat au bord du Doubs… Il y a sans doute beaucoup d’autres exemples à citer.

Nous continuons au bord du lac. Le temps est agréable : nuageux mais sans pluie. Il fait bon mais pas trop chaud. C’est parfait.

Après avoir quitté les bords du lac, nous arrivons à Labergement Sainte-Marie. Ici, on fabrique des cloches.

Nous mangeons en sortant du village, sur une petite aire de pique-nique aménagée avec une table. En repartant, je découvre que le chargement du vélo de Ai appuie sur un de ses patins de freins, qui frotte donc sur la jante. Elle me dit avoir remarqué qu’elle avait du mal d’avancer aujourd’hui, mais n’avait pas compris pourquoi ! Je règle le problème et ça va mieux pour elle. Heureusement car la suite ne sera pas de tout repos.

Ca monte déjà un petit peu pour atteindre Rochejean.

 

Et ensuite, il nous faudra passer de 900 m (altitude de Rochejean) à plus de 1200 avant d’atteindre la frontière Suisse. Le tout en peu de kilomètres. Ca sera donc assez raide. Mais le paysage vaut l’effort.

A un moment, nous pensons être arrivés en haut, et à la frontière.

Mais ce n’est pas le cas. Nous sommes toujours en France et ça monte encore.

Nous sommes surpris de constater que le chemin arrive dans une propriété privée, avec un passage canadien pour entrer. Nous verrons plus tard que nous en rencontrerons tout au long de ces vacances.

Nous croisons un groupe de randonneurs à pied. L’un d’eux nous suggère de nous arrêter avant la frontière, à la Petite Echelle, un chalet d’alpage. Il nous dit qu’on nous y laissera planter notre tente. C’est sa fille qui gère le chalet.

Nous continuons notre route. La Petite Echelle est indiquée bientôt.

Tout à coup : bonne nouvelle. Nous ne sommes pas encore à la frontière, mais le col est passé. Ca redescend.

Après un ou deux nouveaux passages canadiens, voici la Petite Echelle. Vu de la route, ça n’a rien d’extraordinaire avec son toit en tôle…

Mais de l’autre côté, ça a son charme.

Et quel paysage… pourtant si proche de chez nous…

C’est l’heure du repos bien mérité.

L’endroit fait restaurant et hébergement en yourte. Nous nous régalons d’une fondue, avant d’aller nous installer dans une yourte entourée de sympathiques bovins. Ici, chaque vache a une cloche. On comprend mieux la présence d’un fabriquant de cloches quelques kilomètres plus bas.

Avant de dormir, les vélos restent au chalet et nous faisons une balade à pied dans les hauteurs.

Bilan :

Encore une étape courte : 35 km. Mais cette fois c’est volontaire. Nous aurions pu redescendre sur la Suisse ce soir, après ce dernier col avant la frontière. Mais nous sommes tellement bien ici, à 1100 mètres d’altitude, en compagnie des vaches et des gens sympathiques, qu’il aurait été dommage de ne pas y rester un peu. La Suisse sera pour demain.

Côté météo, toujours rien à signaler. Jusqu’à maintenant, la pluie a eu le bon goût de ne tomber que la nuit.

Et cette fois, l’arrivée à Genève est prévue pour demain. Une étape qui sera plus longue que les précédentes, et globalement composée de plat et de descentes… à quelques exceptions près.

Suite : étape 4.

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