Étape 6 : Neuf-Brisach – Saint-Maurice-Colombier

Le jour du 14 juillet, je ne reste pas dans mon lit douillet, mais me lève tôt après une bonne nuit au camping de Neuf-Brisach. Me voici prêt à partir, et de bonne humeur car il fait beau.

J’étale mes affaires afin qu’elles sèchent. Je mets des morceaux de sacs poubelle dans mes chaussures pour pouvoir les enfiler, car elles sont encore trempées. Ça s’avère efficace.

Je vais dire merci et au revoir aux gérants du camping, et surtout payer car cette fois je ne l’avais pas fait la veille.

Ensuite, c’est parti. Je quitte le camping.

Je passe à Volgelsheim.

J’aperçois un panneau qui indique l’Allemagne et me rappelle de bons souvenirs… Il y a deux ans, après notre retour de Strasbourg et une nouvelle nuit à Neuf-Brisach, nous l’avions suivi pour nous rendre à Freiburg… J’aimerais le suivre à nouveau mais ça ne sera pas pour cette fois.

Le temps se couvre un peu, et je devine de la pluie sur ma gauche. Mais dans la direction où je vais, ça ne semble pas se gâter.

J’ai un peu mal à la jambe et au genou gauche, à nouveau. C’est peut-être dû au fait que j’ai roulé très vite hier soir à cause de la pluie.

Dans un village, je comprends pourquoi j’avais raté un panneau à l’aller. Je m’arrête pour le dégager un peu, mais c’est haut et je n’arrive pas à le dégager autant que je le souhaiterais. C’est dommage que le propriétaire de cette végétation, jolie mais envahissante, ne fasse pas l’effort de le faire.

Me voici bientôt arrivé sur la route forestière entre Ottmarsheim et Mulhouse. Elle est rapidement parcourue, malgré son revêtement qui n’est pas très lisse et vibre un peu. Ma jambe et mon genou gauche vont mieux, mais par contre j’ai cette fois mal au genou droit. Je commence à me demander sérieusement si le voyage en trike est une bonne idée. Je n’ai absolument jamais ces douleurs en vélo droit.

Je fais une pause en rejoignant la véloroute 6, afin de sécher les vêtements que j’ai lavés au camping et de manger.

Il y a plus de monde sur les itinéraires cyclables qu’à l’aller. Je vois passer plus de cyclotouristes et également des promeneurs comme ceux-ci.

Je reprends la véloroute, et en approchant de Mulhouse je décide d’être attentif et de tenter de trouver l’itinéraire le plus officiel (mais plus ou moins provisoire), que, finalement, je n’ai jamais pris, puisqu’on s’est toujours débrouillés un peu comme on pouvait, sans réellement le trouver.

Cette fois, je le trouve. Le voici en images.

Quand on vient de la véloroute, on arrive obligatoirement à ce feu rouge. Là, il faut prendre la rue en face. Aucun panneau ne l’indique, mais il y a une flèche au sol, tracée à la peinture par une association locale.

On suit ensuite toujours tout droit, rue du Canal et rue du Dépot avant d’arriver sur l’avenue Bartholdi, qui bifurque à gauche et qu’il faut suivre jusqu’au bout.

On prend ensuite à droite le Grand Chemin de Sausheim, que seuls les cyclistes ont le droit de prendre dans ce sens. Malgré tout, un certain nombre de voitures me dépasseront sur ce tronçon.

D’ailleurs, il y a même un panneau à leur intention.

Le soleil commence à chauffer. Je mets de la crème, mais je crois que j’ai déjà grillé un peu.

L’itinéraire se poursuit et on arrive à Riedisheim, une commune qui aime les panneaux.

La suite est facile : toujours tout droit, dans une rue aménagée d’une façon originale. Tout d’abord, une piste cyclable à double sens peinte sur la gauche.

Ensuite, cet aménagement auquel on peut décerner un prix spécial.

Je passe comme je peux, mais j’y parviens sans trop de mal.

Et pour terminer, un peu d’art abstrait.

Mais on est bien sur la bonne route. On passe sous un petit pont et on rejoint un axe plus important, la rue de Bâle.

Là, c’est un peu n’importe quoi : dans le sens descendant, il y a une bande cyclable correcte, mais dans le sens montant il n’y a rien, à part un coup de peinture pour faire passer les cyclistes à droite d’un arbre avant de monter sur le trottoir.

Ensuite, il faut aller tout droit au milieu de ce vaste carrefour (donc se placer plus à gauche que moi, mais je ne pouvais pas le savoir avant…).

Puis redescendre, toujours tout droit.

Là, on va retrouver un semblant d’aménagement cyclable et des panneaux. Remarquez le scooter qui tire une vieille charrette. J’avais plutôt vu ça à Bâle qu’en France. Mais on n’en est pas loin…

On arrive enfin dans Mulhouse, par une rue qui s’appelle aussi la rue de Bâle, et sur laquelle on peut se demander ce qu’ils attendent pour tracer des bandes cyclables.

Ensuite, on retrouve des panneaux, qui nous font à nouveau changer de rive, et on arrive sur la suite de la piste.

Un panneau précise « piste non déneigée et non salée ». On peut rajoutée « non revêtue, et même non réalisée ». On arrive à passer, mais j’aimerais bien savoir néanmoins pourquoi la ville de Mulhouse laisse en jachère cette piste qui est un maillon de l’EuroVéloroute 6, donc quelque chose de non négligeable…

Arrivé au bout de cette portion, on retrouve la piste que l’on connaît, en enrobé lisse le long du canal.

Je la suis et retrouve ensuite la piste toute neuve que j’avais découverte à l’aller. Là, je remarque deux panneaux : l’un indiquant que Mulhouse réalise pour nous (c’est gentil) un aménagement cyclable, et l’autre indiquant que le chantier est interdit au public. J’avoue que je n’avais pas remarqué à l’aller qu’on était encore sur un chantier. D’une part, il n’y avait aucune signalisation pour l’indiquer de l’autre côté (j’ai vérifié), et d’autre par il y avait beaucoup de cyclistes dessus, dans les deux sens. Je la prends donc, tout comme à l’aller.

Plus loin, au niveau d’Illfurth, je reconnais l’immeuble au pied duquel nous nous avions planté la tente à notre retour de Freiburg en 2009.

Je recroise encore à nouveau un handbike, donc j’imagine que c’est bien le même que je croise toujours dans ce coin. Il doit connaître la véloroute par coeur…

J’ai mal au genou et je redoute la série de 14 écluses qu’il va falloir remonter bientôt. Mais finalement, je me rendrai compte que ce qui me paraît le plus long, et même interminable, c’est la partie entre Mulhouse et cette série. En effet, chaque écluse monte, et de longues distances les séparent. La série de 14, quant à elle, s’enchaîne plutôt vite puisqu’elles sont proches les unes des autres et numérotées.

Je la monte rapidement et arrive donc dans le Territoire de Belfort où je fais une petite pause.

Il sera traversé très vite, puisque maintenant les écluses descendent, et j’arrive bientôt dans le Doubs.

C’est un peu le retour à la maison, mais pas tout à fait. La maison, je n’y serai pas ce soir, car il est déjà 18 heures, j’ai parcouru déjà une centaine de kilomètres, et il m’en resterait encore autant si je voulais y parvenir. Si je n’avais pas mal aux genoux, je serais capable de le tenter. En effet, peu importe l’heure à laquelle on arrive quand on arrive chez soi… Mais dans l’état actuel des choses, ce n’est pas possible.

Je suis donc confronté au même problème qu’à l’aller : j’arrive dans le Pays de Montbéliard, où il n’y a aucun camping, et je ne sais donc pas où dormir.

Arrivé à Montbéliard, après avoir discuté avec un couple de promeneurs à vélo très sympathiques, j’appelle Romain, qui m’avait hébergé à Voujeaucourt à l’aller. Mais il n’est pas chez lui ce soir. Il va falloir que je me débrouille.

À la sortie de Voujeaucourt, il y a un hôtel. J’hésite, mais je suis plutôt partant pour le camping. Il faut bien que la tente serve au moins une fois.

Mes genoux semblent plus ou moins calmés, donc je pédale en me disant que je vais essayer d’entrer au camping de l’Isle-sur-le-Doubs, quitte à payer en partant si la réception est fermée quand j’arrive.

En roulant, j’aperçois un groupe de cyclistes avec des sacoches qui traverse un pont à un endroit où la véloroute ne change pourtant pas de rive. Je regarde où il vont, et j’aperçois ceci de l’autre côté du canal.

En fait, c’est un groupe de sept Allemands, et ils viennent comme moi de découvrir le Relais de la Gare, sur la commune de Saint-Maurice-Colombier. Un gite composé d’une grande chambre avec dix lits, et d’un grand réfectoire dans lequel on peut cuisiner soi-même. Il y a tout le nécessaire : plaques de cuisson, vaisselle, évier, frigo, etc.

Bien sûr, il y a également des toilettes et des douches, et un garage pour les vélos, et tout ça pour sept euros la nuit. Vous en aviez rêvé ? La Communauté de Commune des Trois Cantons l’a fait !

C’est vraiment une initiative remarquable de la part d’une communauté de communes composée de petits villages, alors que les grandes agglomérations n’ont même pas l’idée de mettre en place ce genre de choses !

La personne qui gère le gite ne parle pas Allemand, alors c’est moi qui explique aux Allemands qu’il faut qu’ils aillent payer maintenant. Ensuite, je discute un peu avec eux, et je réponds à certaines de leurs questions sur la météo, ou encore sur l’embarquement des vélos dans les trains français. Eux aussi ont roulé sous la pluie avant hier, et ils me disent que leur tente est complètement mouillée. Il a fallu que je revienne dans le Doubs pour pouvoir enfin parler allemand avec des Allemands !

La douche me fait le plus grand bien, d’autant plus que je n’en ai pas pris la veille : m’étant essuyé et séché à fond en arrivant au camping de Neuf-Brisach, j’ai préféré ressortir le moins possible et ne pas me mouiller. D’autant plus que pour ressortir, je devais remettre mes chaussures, détrempées elles aussi…

Ensuite, je mange, et je discute avec un couple de Français (Normands) qui passe la nuit ici aussi. Au total, nous sommes sept Allemands et trois Français. Les dix lits sont occupés. J’ai eu la dernière place en arrivant.

Le couple est un peu déçu car ils étaient surpris et contents d’avoir le gite pour eux tous seuls… jusqu’à ce que les Allemands et moi arrivions, tous en même temps et très tard.

Ils craignent surtout de ne pas pouvoir se coucher tôt, avec tous ces jeunes. Mais finalement, dès qu’ils vont au lit, les Allemands font de même. C’est moi qui me coucherai le dernier.

Conclusion :

Une étape très agréable, même si la partie entre Mulhouse et le Territoire de Belfort m’a paru un peu longue, et même si mes douleurs aux genoux m’ont fait comprendre définitivement que je n’étais pas fait pour les longues distances en trike.

Je suis vraiment content d’avoir découvert ce Relais de la Gare, car les infrastructures dédiées à la véloroute manquent cruellement en France, par rapport à la Suisse par exemple.

J’estime la longueur parcourue à environ 130 km. Je mettrai cette valeur à jour lorsque je traiterai les traces GPS de mon retour.

Suite et fin du voyage.

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