Étape 4 : Neuf-Brisach – Strasbourg

Après une bonne nuit de sommeil dans la tonnelle prêtée par les gérants du camping de Neuf-Brisach, je les remercie et leur dis au revoir avant de prendre la route pour l’étape finale : l’arrivée à Strasbourg.

La météo avait annoncé de la pluie pour la nuit et pour la journée. Durant la nuit, il y en a eu très peu. J’espère donc qu’il en sera de même durant la journée. Malheureusement, le ciel n’est pas très encourageant.

Je pars rapidement, en espérant avancer un maximum avant qu’il ne pleuve. Me voici en train de quitter Volgelsheim, pour reprendre la véloroute du Rhin.

Tout comme la veille, je suis sur une véloroute principalement composée de pistes cyclables en site propre et de chemins revêtus dans les champs ou au bord de l’eau, sauf dans les villages où elle emprunte les rues, parfois avec des pistes ou bandes cyclables.

Il y a deux ans, nous avions suivi cet itinéraire alors que la nuit tombait, après avoir visité Neuf-Brisach durant la journée.

À Biesheim, je m’arrête pour retirer de l’argent à un Crédit Mutuel, et au moment de repartir je suis dépassé par un groupe de trois cyclotouristes Allemands.

Je les rattrape et les suis un moment, sur cette portion de véloroute qui est vraiment agréable.

À la faveur d’une descente, je les dépasse. Ils me dépasseront à nouveau un peu plus loin et je roulerai à nouveau derrière eux.

Je les quitte à la sortie d’Artzenheim, à la limite entre le Haut-Rhin et le Bas-Rhin.

En effet, il y a deux ans, nous avions pu constater qu’à partir de cet endroit la véloroute du Rhin était jalonnée sur des routes départementales durant une trentaine de kilomètres. Elle rejoignait ensuite les bords d’un canal, à nouveau en site propre, pour les trente derniers kilomètres avant Strasbourg. Or, le canal en question passe à quelques centaines de mètres d’Artzenheim, et nous avions entendu parler d’un projet d’aménagement du chemin de halage, dont les travaux étaient déjà commencés à l’époque, permettant à terme de relier Strasbourg au Haut-Rhin, intégralement en site propre.

Je me rends donc jusqu’à ce canal et constate que les travaux sont bien avancés. Mais la piste n’est pas revêtue et la signalisation interdit de s’y engager.

Par contre, si l’on prend le chemin de halage dans l’autre direction, il y a une piste cyclable qui semble exister depuis longtemps et qui rejoint Colmar. Je la prends pour faire demi-tour.

À cet endroit se trouve une maison, au bord du canal, où l’on peut acheter des glaces et des boissons. Un vélo fait office de décoration. Il est joli, mais je le trouve justement trop joli pour mériter ce sort…

Je discute avec le propriétaire des lieux, qui m’indique que la piste en travaux est déjà fréquentée mais toujours interdite, et que le revêtement n’est pour le moment pas bon. En trike, je décide de ne pas m’y engager et je remonte sur la route pour suivre le même itinéraire qu’il y a deux ans.

Un optimiste se dirait qu’il roule en direction du beau temps.

Un pessimiste penserait plutôt que le mauvais temps le poursuit.

Un esprit scientifique, lui, se posera la vraie question : qui, des nuages ou de moi, va le plus vite ?

Je n’ai pas la réponse, mais voici justement quelque chose qui va faire baisser ma moyenne : une braderie dans la rue principale de Marckolsheim.

La rue est barrée, et une déviation est en place. Mais je ne prends pas le risque de la suivre : si elle est mal jalonnée, je pourrais perdre du temps. Et dans notre pays, les déviations ne sont pas toujours très bien jalonnées. Je décide donc de passer dans la braderie. Je croise d’autres cyclotouristes qui ont fait le même choix.

Je précise que la foule est moins dense que sur la braderie de Besançon, où circuler avec un vélo est une véritable aventure qu’il vaut mieux éviter…

Évidemment, mon véhicule suscite la curiosité et les commentaires, dans une ambiance sympathique.

Après Marckolsheim, je double à nouveau mes trois cyclotouristes de ce matin, qui se sont arrêtés pour faire une pause. Ils me redoublent un peu plus loin. On commence à se connaître et on se fait signe à chaque fois.

Je roule un moment derrière eux.

Je les dépasse à nouveau dans un village. Ils sont arrêtés et l’un des vélos semble avoir un souci technique. Comme ils semblent se débrouiller seuls, je ne pense pas leur être d’une grande utilité et je poursuis mon chemin.

J’arrive enfin à l’endroit où la route repasse au dessus du canal. Là où nous l’avions rejoint il y a deux ans, pour le suivre jusqu’à Strasbourg.

Je constate que des choses ont changé : le pont a été refait à neuf, et on voit qu’ici aussi, les travaux ont commencé sur le chemin de halage, mais toujours avec un revêtement qui semble provisoire.

En direction de Strasbourg, rien n’a changé. La piste cyclable est toujours la même et c’est tout ce qui m’importe. Le premier tronçon est étroit et revêtu d’un vieux bitume pas très confortable en trike. Je m’en souvenais. De toute façon, cela ne dure pas et on retrouve rapidement un enrobé lisse, large et assez récent.

Je m’arrête pour manger, et je remarque que depuis ce matin je vois plus de cyclotouristes que lors de mes précédentes étapes. Enfin !

Je fais sécher sur le bitume deux t-shirts que j’ai lavés la veille à Neuf-Brisach, et je fais cuire mes pommes de terre.

Les trois cyclotouristes de ce matin me dépassent à nouveau en me souhaitant bon appétit. Ils se sont donc bien débrouillés seuls. Cette fois, je ne les verrai plus.

Malheureusement, les nuages profitent du temps de cuisson non négligeable pour me rattraper, et la pluie arrive avant la fin de la cuisson. Je mets les protections anti-pluie sur la remorque, les sacoches et moi-même, et lorsque la cuisson s’arrête je vais manger à l’abri, sous un arbre et sous mon poncho.

Je finis mon repas et repars sous la pluie. Comme le jeudi soir, j’arrive à placer le poncho, plutôt prévu pour le vélo droit, de façon à ce qu’il me protège sans traîner par terre, et j’ai également mis mon pantalon de pluie et un sweat pour ne pas avoir froid pendant mon repas.

Le sweat tient chaud, et je m’arrête donc sous un pont pour l’ôter.

Plus loin, je passe au niveau d’une grande usine, située de chaque côté du canal et comportant un gros tuyau par dessus ce dernier. Elle nous avait déjà intrigués il y a deux ans. Je remarque qu’à côté d’elle se trouvent de grandes étendues d’eau, ou plutôt d’un liquide non identifié qui me semble être du purin au vu de l’odeur nauséabonde qui s’en dégage.

Après avoir regardé sur Google Maps, je découvrirai que cette usine est la sucrerie d’Erstein, là où est fabriqué le célèbre sucre du même nom, que je ne verrai plus de la même façon.

Plus loin, je suis soulagé de découvrir que là où, il y a deux ans, les racine des arbres avaient créé d’importantes bosses sur des tronçons de plusieurs centaines de mètres chacun, l’enrobé a été refait. Je redoutais en effet de devoir franchir toutes ces bosses avec mon trike.

Malheureusement, l’enrobé a été refait avec la même technique, et ce n’est qu’une question de temps avant que les bosses ne réapparaissent. On en sent d’ailleurs déjà quelques unes à certains endroits.

Je continue mon trajet, et dans la banlieue de Strasbourg je me fais poursuivre par un chien ! Il ne semble pas vraiment méchant, mais n’a pas dû voir beaucoup de vélos-couchés dans sa vie. Il me dépasse alors je lui fonce dessus pour l’écarter, et j’accélère. Il me semble qu’il me poursuit ainsi sur plus d’une centaine de mètres et j’entends sa maîtresse crier. Je me demande comment elle arrivera à le rattraper… Elle aura appris à ses dépens que les panneaux indiquant de tenir les chiens en laisse ne sont pas décoratifs.

Je finis par arriver enfin dans Strasbourg, où je peux quitter le canal pour rejoindre le centre-ville via un très joli pont que je n’avais encore jamais emprunté.

En plus, la pluie décide de s’arrêter au moment où j’entre en ville, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Pour rejoindre la place Broglie où se déroulent les RMLL, je me trompe d’itinéraire, ce qui m’amène à passer devant la cathédrale, que je commence à connaître.

Cette erreur m’amène à remarquer que j’ai plus de mal à me repérer dans Strasbourg en trike que sur un vélo droit. D’habitude, je trouve assez bien mon chemin ici.

J’arrive quand même finalement place Broglie, là où un village de geeks m’attend.

Conclusion :

Une dernière étape un peu moins agréable que les précédentes en raison de la pluie, mais cela aurait pu être pire. Au final, j’ai quand même fait la majorité de l’étape sans pluie, et le plus important est que je sois arrivé aux RMLL sous le soleil, ce qui est beaucoup plus agréable pour une arrivée.

Il était temps que j’arrive, car je commençais à ressentir une certaine douleur dans mon genou et ma jambe gauches à force de pédaler.

J’aurai parcouru 82 km pour cette dernière étape, ce qui fait un total d’exactement 300.

Pour la suite, voir mon article sur les RMLL 2011, ou sauter directement à la première étape du retour.

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