La journée du 19 août se déroulera à Cambridge.
Cambridge qui, je le découvre, est jumelée avec… Heidelberg, à laquelle je pensais justement hier.
Une journée, c’est un peu court pour découvrir une ville, mais Ai doit rentrer à Besançon bientôt car elle travaille le lundi 26, et nous avons encore quelque chose à voir après Cambridge…
Nous nous rendons à nouveau à la bibliothèque. Ai doit aller sur internet.
Remarquez le parking à vélos, et l’existence d’une piste cyclable à l’intérieur même de l’Université.
Ici, c’est clair. On comprend vraiment les cyclistes. Cela change des lieux traversés précédemment, même si des efforts visibles y étaient faits.
Pendant qu’Ai est à la bibliothèque, je me rends à University Cycles, un magasin que Ai a repéré et dont je trouve l’adresse en me connactant à Eduroam.
Vu le nom et le bordel à l’intérieur, j’espère que c’est une structure associative et que je vais pouvoir régler les choses qui me posent problème. Ce n’est pas le cas. C’est un magasin classique.
J’achète quand même deux chambres à air neuves, car celle que j’avais réparée en France semble fuire lentement : ma roue était à nouveau molle ce matin. Quant à celle réparée en quittant Londres, j’ai découvert au camping que la rustine avait très mal collé.
Je me pose sur le trottoir et effectue le remplacement.
Il y a énormément de monde qui défile dans ce magasin, et le trottoir est très encombré de vélos. Il ne faut pas longtemps pour qu’il se transforme en atelier improvisé. En effet, alors que je répare mon vélo, un autre cycliste m’emprunte mes outils pour régler sa selle.
Je repars en ville. Je visite le centre.
Au centre-ville, il y a un marché, et sur le marché il y a ce stand.
Je discute celui qui le tient. J’envisage d’acheter une vieille manette de vitesses de VTT non indexée pour la mettre à la place de la mienne qui déconne et que je n’ai, de toute façon, jamais aimé.
Mais à 4,5£ la manette d’occasion, bof. On en a des kilos à Vélocampus.
Il me propose alors de refaire les réglages de la mienne sans la changer. Il me dit qu’il mettra en œuvre toutes ses bicycle repair skills et que ça me coûtera entre 4,5 et 9 £, suivant le résultat obtenu. Et s’il n’arrive à rien, cela ne me coûtera rien. Marché conclu. Me voici piéton temporairement.
Je retrouve Ai et nous allons manger dans une petite sandwitcherie Grecque. Ils proposent de délicieux sandwitches végétariens. Cela nous changera du bacon Anglais.
Ai m’inquiète un peu, car elle me dit que le mec qui répare des vélos sur le marché n’est pas fiable. Il voulait lui prendre 9 £ pour simplement réparer une crevaison, et un cycliste du coin lui a dit que c’était un arnaqueur.
Après manger, nous sommes de retour sur le marché. Mon vélo attend parmi un tas d’autres.
« Je l’ai placé au milieu du tas, car c’est un bon vélo. Si je l’avais laissé devant, tu risquais de te le faire voler. J’ai réussi à faire quelque chose mais ce n’est pas parfait. Regarde. »
Le vélo prend place sur le pied d’atelier.
« J’ai débloqué ta poignée. Tu peux à nouveau changer de vitesses. Et j’ai refait les réglages du mieux possible. Si je change les vitesses dans ce sens là, elles passent bien une par une. Dans l’autre sens, il faut appuyer deux fois au début, ensuite elles changent bien une par une, et à la fin il en passe deux d’un coup. Je ne sais pas pourquoi.
- Je vois. Je ne suis pas étonné de cela. J’avais déjà constaté ce comportement. Mais dans tous les cas, le dérailleur est toujours positionné sur une vitesse. Jamais entre deux ?
- Jamais entre deux ! Garanti. »
C’est déjà un gros progrès. En plus, ça devrait limiter un peu les sauts de chaîne. Mais pas totalement : il m’explique que ma chaîne est très usée et qu’il faudrait la changer ainsi que certains pignons. Effectivement, ça se voit. Je vais prévoir cela dès mon retour à Besançon.
Vu le résultat, c’est le tarif mini qui s’applique. 4,5£. 5,4 avec la TVA mais il me fait cadeau des centimes alors que je les cherche.
(Les pièces Britanniques sont telles que chercher les centimes n’est pas une simple affaire lorsqu’on n’a pas l’habitude.)
On discute encore avec lui. Il est très sympa et a déjà fait des voyages à vélo, et en particulier Londres – Paris – la Bourgogne – Genève, un voyage qui ressemble à un mix entre le mien, en sens inverse, et celui que j’avais fait avec Ai l’année dernière.
Nous quittons notre héros Bicycle Repair Man qui n’était pas un arnaqueur. En fait, ce n’était pas celui que Ai connaissait. Son stand était totalement différent. Ouf.
Nous allons nous promener un peu au bord de l’eau.
Les canards passent. Comment les ramener près de nous pour les prendre en photo ?
Il suffit de lancer n’importe quoi à la surface de l’eau (brindille, gravier). Ils croient que c’est à manger et viennent.
Un vélo-landeau ?!
Retour en ville.
Tiens. Des voyageurs.
En plus d’être jolie et agréable à parcourir à vélo, Cambridge est aussi une ville verte.
Nous sommes près de la gare. Quelques photos du parking à vélos.
Il y a un important magasin de vélos près de la gare. Station Cycles.
Je vois des accessoires pour smartphones, qui permettent à la fois de les fixer sur le guidon et de les protéger de la pluie sans empêcher d’utiliser l’écran tactile.
J’hésite à en prendre un. J’avais le projet de fabriquer moi-même une sorte de plaque à mettre sur le guidon, qui permettrait d’utiliser en même temps un smartphone et une carte papier.
Derrière le magasin, cette passerelle que nous n’aurons pas l’occasion d’essayer.
Et ensuite nous allons à la gare. En effet, Ai doit retirer des billets de train qu’elle a achetés ce matin sur internet.
Il semblerait que dans ce pays, l’accès aux quais soit réservé aux détenteurs d’un billet. Ce n’était pas le cas dans la petite gare de campagne où nous avons pris notre premier train pour Londres, mais ça l’était dans celle d’arrivée en banlieue et à nouveau dans celle-ci.
Il faut donc franchir des portiques assez contraignants, mais un passage spécial existe pour les gens qui ont des objets encombrants, ou un fauteuil roulant, ou un vélo. C’est très bien conçu.
Cette photo me vaudra une discussion avec un des deux agents de sécurité, à droite.
Il vient vers moi.
« (blablablabla) photos in the station? »
Difficile de comprendre le début d’une phrase quand votre interlocuteur parle tellement vite qu’aucune consonne n’est audible. C’est clair que j’avais moins de mal avec les Irlandais.
« Is it forbidden to take photos here?
- Yes sir. But (blabla similaire au précédent) taking photos in the station?
- Do you want me to delete it?
- No. (blabla similaire au précédent) taking photos in the station?
- You want to see it?
- No. (blabla) why are you taking photos in the station? »
Ça y est ! J’ai cru que ça allait durer longtemps comme ça. La question du monsieur c’est « Can I ask you why are you taking photos in the station? ».
Principe de base : quand vous parlez à un étranger et qu’il ne comprend pas, parlez plus lentement !
Maintenant que j’ai compris, je lui explique que je m’intéresse aux infrastructures liées au vélo et aux déplacements, et que j’ai pris en photo ce portique car c’est conçu pour les vélos et les objets encombrants et je trouve que c’est bien pensé.
Il comprend. Il n’y a pas de souci. « But no more photos! ».
Un échange assez représentatif de ce que j’ai ressenti tout au long de ce séjour en Angleterre.
Encore une fois, une réglementation limite absurde, mais de la courtoisie et du discernement de la part de la personne chargée de la faire respecter. En France, dans la même situation, un vigile aurait été hautain et autoritaire. Ici, il a commencé par me demander gentiment pourquoi je faisais cela. Je pense aussi que si j’avais demandé pourquoi c’était interdit, il me l’aurait expliqué. En France, essayez de demander d’expliquer la loi à quelqu’un qui est chargé de la faire appliquer !
Et puisque je parle de la France, à Cambridge comme ailleurs, je m’amuse de voir un certain nombre de magasins avec des noms francophones.
Dans la gare, il y avait une enseigne « Délices de France » là où nous avons par exemple « La Brioche Dorée » et en ville je trouverai « La maison du steak »…
(Remarquez que même à la maison du steak, il y a une offre végétarienne. C’est beaucoup plus développé outre-Manche que chez nous.)
… Et après la maison du steak, je trouve bien pire.
« Le Gros Franck. »
Je ne crois pas qu’en France une telle enseigne serait très vendeuse…
Tiens, sur le site internet du Gros Franck on trouve un lien vers la Maison du Steak. Ça doit être la même maison.
Je suis impressionné de voir qu’on honore encore, au pied du monument aux morts, des gens qu’on n’a vraisemblablement pas connu puisqu’il s’agit d’un monument aux morts de 1914-1919. Oui, 1919. Si vous vous demandez pourquoi, vous n’êtes pas seul.
Je remarque aussi que ces fleurs semblent être les mêmes que celles que voyais sur des calandres de voitures.
Petit passage à l’Université car Ai doit regarder encore des choses sur internet.
En l’attendant, je prends en photo des vélos. Il y en a de toutes sortes dans cette ville : des vélos à l’allure sportive, populaires également à Londres, mais aussi des vélos plutôt ville ou porteurs, plus proches de ce qu’on pourrait trouver aux Pays-bas, en passant par des VTT basiques comme on trouve chez nous et pas mal de vélos de location.
Devant la bibliothèque, les poteaux de décoration représentent des livres.
Nous faisons des courses dans un magasin végétarien. Il est clair qu’ici, le végétarisme est bien plus avancé qu’en France. Par contre, le bio me semble l’être moins.
En effet, en France on trouve pas mal de magasins bio, mais je n’ai jamais vu de magasin végétarien. Mais les végétariens vont souvent dans les magasins bio où ils trouvent plus facilement ce dont ils ont besoin.
Ici, à l’inverse, je n’ai vu aucun magasin bio mais nous trouvons d’excellents produits bio dans ce magasin végétarien.
Nous rentrons ensuite tranquillement au camping après avoir passé une bonne journée.
Bilan :
Jusqu’ici, j’avais été content de visiter les villes et la campagne Anglaises, mais c’est la première fois qu’une ville me plaît réellement, comme me plaisent habituellement les villes Suisses ou Allemandes, et certaines villes Françaises (Lyon, Strasbourg…).
Cette ville est très belle, qu’il s’agisse du patrimoine ou de la verdure, et il est vraiment agréable de s’y déplacer, ce qui n’était pas vraiment le cas dans les autres.
À Londres, le trafic était important et plus difficile à gérer qu’à Paris du fait qu’on roule à gauche. À Portsmouth, c’était une interdiction aux vélos à chaque fois qu’un endroit avait l’air sympa. Quant à Brighton, la ville m’a donné une impression positive mais on n’y est pas restés suffisamment pour que j’aie une réelle opinion.
Ai pense revenir encore travailler sur sa thèse ici l’année prochaine. J’envisage donc moi aussi de revenir. Pourquoi pas rejoindre l’Angleterre à nouveau, par un chemin différent de celui suivi cette année. Par exemple, le tunnel sous la Manche après un passage en Belgique ? Je ne sais pas ce qui est possible en ce qui concerne le tunnel.
Nous avons parcouru 33 km en ville aujourd’hui, et mon vélo est apte à poursuivre le voyage malgré l’usure de sa chaîne.