Étape 1 – La maison – Rougemont

20220731_11030930 juillet 2022.

Je n’ai pas fait beaucoup de vélo récemment, si l’on ne parle pas des petits déplacements que je fais dans (et autour de) mon village et dans Besançon.

Il y a eu les petites balades sur les voies vertes du Jura (racontées ici et ici), quelques aller-retours à Baume-les-Dames (20 km) ou Besançon (35 aller, et autant au retour mais pas le même jour), et quelques visites de véloroutes et voies vertes pour vérifier des jalonnements ou regarder l’avancement de certains chantiers… et c’est à peu près tout.

Ma dernière vraie journée de vélo, c’était en août 2021, lorsque je suis rentré des Vosges.

Cela commence à me manquer, mais je n’ai pas vraiment le temps de partir plusieurs jours comme on le faisait autrefois. Ai non plus. Encore moins que moi.

Mais parlons-en un peu, de cette journée du 16 août 2021, et en particulier de sa fin.

En suivant la voie verte de Lure à Rougemont, j’étais arrivé à son extrémité. Elle s’arrêtait tout net, à la limite administrative entre le Doubs et la Haute-Saône, sans autre forme de procès.

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J’avais regretté qu’elle ne se poursuive pas plus loin, sachant que cette ancienne ligne de chemin de fer rejoignait celle de Besançon à Vesoul, le fameux Chemin Vert que je vous ai déjà présenté à plusieurs reprises, relié comme vous le savez à l’EV6 par un jalonnement sur routes jusqu’à Laissey. Si cette continuité avait été assurée, elle aurait constitué une option intéressante pour rentrer jusque chez moi (pas la plus courte, cependant).

Une autre option aurait pu être, tout simplement, de suivre des petites routes depuis l’endroit où je me trouvais et jusqu’à Baume. Mais ne connaissant pas le secteur par cœur, il m’aurait fallu une carte. Or, je n’avais pas de carte papier avec moi, et mon téléphone avait déjà vidé sa batterie.

J’avais donc pris la décision de rentrer par les grands axes routiers, option que j’évite habituellement mais qui offrait l’avantage d’être simple à suivre.

En traversant Rougemont, une première fois sur la voie verte puis une seconde fois par ses rues principales pour rentrer, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à la Grande Fouille, la plus grosse brocante de la région, qui existe depuis 1980 et à laquelle je viens chaque année (ou presque) depuis environ 1995.

En 2020 et 2021, pour des raisons évidentes, cette brocante n’a pas eu lieu, même si d’autres, de taille plus modeste, ont heureusement pu se tenir. Elle fait donc son grand retour, pour mon plus grand plaisir, le 31 juillet 2022. C’est à dire, demain. Mais on m’a toujours dit qu’à Rougemont, il pouvait être intéressant de venir dès la veille, ce que je n’ai jamais fait jusqu’ici. Cela me tenterait bien.

Par ailleurs, j’ai pu constater, en allant à la brocante de Montbozon le 14 juillet dernier, que la voie verte est en cours de prolongation à partir de l’endroit en photo ci-dessus. Je ne sais pas exactement jusqu’où, mais d’après un article trouvé dans la presse par un membre de l’AF3V, ça pourrait aller jusqu’au Chemin Vert. Comme la plate-forme était en travaux le 14, je me dis que, deux semaines plus tard, avec un peu de chance, c’est terminé ou, au moins, praticable.

Ensuite, il y a une autre nouveauté pour les cyclistes, et non des moindres, dans le secteur. Vous vous souvenez du système dont j’avais parlé lorsque nous étions au Pays-Bas ? Là-bas, il n’y a pas seulement des itinéraires cyclables jalonnés. Il y a aussi un système de « points-nœuds » : certains carrefours comportent des numéros, et pour aller d’une ville à une autre il suffit de lister les numéros des carrefours concernés pour les suivre dans l’ordre grâce à des panneaux judicieusement placés…

Voici un exemple, pris en photo à l’époque.

Il faut regarder le panneau du bas.

Le numéro 94 en haut, c’est celui du point où l’on se trouve. Les numéros 21 et 22, indiqués par des flèches, sont ceux des prochains points accessibles depuis celui-ci, avec les directions pour les rejoindre.

Intéressant, comme système.

Tellement intéressant que le département du Doubs, et c’est ça la nouveauté, a décidé de déployer un système identique à celui-ci, et l’une des deux zones choisies pour débuter ce déploiement s’étend de la vallée du Doubs, de Baume à Laissey, jusqu’à Rougemont ! Cela fait quelques semaines que je vois les panneaux lorsque je me déplace dans Baume.

Voilà donc beaucoup de bonnes raisons de prendre aujourd’hui mon vélo en direction de Rougemont.

Je prépare mes affaires en début d’après-midi. Je n’ai pas pu avant, car je n’étais pas là ce matin. Mais pour deux jours, la préparation est rapide. Je n’ai même pas besoin de ma tente. Vous verrez pourquoi.

Je prends néanmoins mes 4 sacoches (dont certaines ne sont pas pleines) et ma remorque. Je risque en effet de rentrer plus chargé que je ne suis parti…

Je démarre vers 15h20.

Je commence par descendre par les petites routes en direction de Baume. Je ne fais aucune photo sur ce trajet où je passe extrêmement souvent. D’autant plus que je n’ai pas pris d’appareil photo. Les clichés que vous verrez seront tous pris avec mon téléphone.

Me voici bientôt sur l’Eurovéloroute 6… pour quelques centaines de mètres seulement.

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Je vois les premiers panneaux du nouveau système de points-nœuds. Ci-dessous, un simple panneau de rappel, indiquant qu’il faut prendre à droite pour atteindre le prochain point.

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Je franchis le Doubs sur la passerelle de l’EV6.

Au pied de la passerelle se trouve un point-nœud, et le panneau qui va avec :

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Vous pouvez constater que le système est très similaire à celui des Pays-Bas. Le numéro du point auquel on se trouve, le 12, figure en haut. Les directions des trois points les plus proches, 15, 51 et 98, se trouvent en dessous avec un fléchage explicite.

Pour aller à Rougemont, mon itinéraire tient sur un petit morceau de papier : 12, 15, 90, 87, 63, 76, 60, 50, 97, 2, 84, 38, 7, 18, 67 et pour terminer 28. C’est là qu’on voit tout l’intérêt d’un tel système, qui évite d’avoir à déplier une carte ou consulter un téléphone mobile.

Je prends donc la direction du point 15, qui m’envoie vers la ville de Baume par la voie en site propre qui relie l’EV6 à la zone de la Prairie.

Cette voie en site propre se scinde en deux un peu plus loin : à gauche, on rejoint la déchetterie et le fond de la zone industrielle de la Prairie, tandis qu’à droite on rejoint les commerces de ladite Prairie. Or, à ma grande surprise, il n’y a pas de panneau à cet endroit ! Pourtant, le premier panneau que j’ai photographié, qui était un panneau de rappel, se trouvait à un endroit où il n’y avait aucune ambiguïté possible : à gauche, c’est le canal, tout droit un chemin de halage couvert d’herbe, et à droite la suite de l’EV6 et la passerelle… Je suis donc étonné de ne pas en trouver à un endroit où il y a deux solutions, sans aucun indice permettant de choisir.

Je choisis alors de suivre un petit panneau avec un logo vert, qui n’est pas un panneau du département, mais un panneau mis par la ville depuis des années pour jalonner la liaison entre l’EV6 et la ville. Je me dis que, peut-être, le département n’a pas jugé utile de mettre des panneaux de rappels pour les points nœuds là où il existait déjà des panneaux de rappels d’itinéraires cyclables. Je prends donc à droite.

J’arrive donc au bout de la voie en site propre, rue de la Prairie.

Ici, aucun panneau.

Je ne suis pas perdu puisque je connais bien la ville, et je sais dans quelle direction je dois aller. Mais je constate que le jalonnement des points nœuds ne se suffit pas à lui-même. En tout cas pas ici. Mais peut-être que c’est un problème ponctuel.

Je poursuis donc par la rue de la Prairie, avant de tourner à gauche rue Ernest Nicolas, en direction du quartier de Champvans, car je sais que mon itinéraire passe par là… et au moment de tourner, je tombe sur ceci :

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Un beau panneau de rappel indiquant le point 15.

Un peu plus loin, il y a ceci :

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Je suis donc au point 15. Le panneau de rappel que je viens de suivre, c’est pour les gens qui arrivent du point 98. Moi, j’étais censé arriver par le point 12.

Le 12 ne figure pas sur ce panneau, car à un même point peuvent se trouver plusieurs panneaux. Le panneau ci-dessus est visible par les gens qui arrivent du point 12. Donc inutile d’y remettre cette indication. Par contre, pour les gens qui arrivent du point 90, il y a le panneau ci-dessous. Et il y en a un troisième, que je n’ai pas photographié, pour ceux qui arrivent du 98.

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C’est donc un système extrêmement simple et facile à suivre.

Désormais, je sais qu’à l’endroit où la voie verte se scinde en deux, j’aurais dû prendre à gauche : je serais ainsi arrivé à la déchetterie, à partir de laquelle une rue en ligne droite arrive exactement ici. C’est bien cette rue qui est indiquée pour le point 12 par le panneau.

Il serait souhaitable d’ajouter un panneau de rappel.

Je continue en direction du point 90.

Ça monte. Ça n’est pas une surprise. Je passe très souvent ici (en voiture), et j’y suis déjà monté une fois ou deux à vélo.

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Je franchis le point 90 dans la montée. Celui-ci se trouve en effet à un croisement où on peut bifurquer sur un chemin qui redescend vers l’EV6. C’est pour cela qu’il s’est vu attribuer un numéro.

Moi j’arrive un peu plus loin, là où on pont a été fermé à la circulation et transformé par la ville en passerelle cyclable de luxe.

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Ici, il n’y a pas d’autre direction intéressante pour les cyclistes. Il n’y a donc pas de point-nœud. Mais il y a un panneau de rappel pour indiquer qu’il faut prendre la piste cyclable pour rejoindre le point 87, que je souhaite atteindre.

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C’est une très belle piste cyclable, bordée d’un trottoir pour les piétons.

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À la sortie, on trouve encore un panneau de rappel. Le point 87 est plus loin.

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Commence alors une très longue montée.

La pente est forte, mais loin d’être infranchissable. Ce n’est pas un col de montagne. On met une petite vitesse, et on y va. Mais c’est long, long, long…

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Au début, ça va. Je profite du paysage.

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Je passe devant chez des gens que je connais un peu.

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Mais au bout d’un moment, ça finit par être très long… Je suis très content d’arriver au sommet de cette côte, juste avant le pont sous l’autoroute. Là, j’aborde une belle descente qui me mène enfin au point 87.

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Vous l’aurez compris : la distance entre deux points est très variable : 1 km entre le 12 et le 15, à peine 500 mètres entre celui-ci et le 90, et presque 4 km (qui en paraissaient plus) entre ce dernier et le 87. Et lorsqu’il n’y a pas de panneau de rappel, c’est simple : on continue sur la route où l’on se trouve, sans s’occuper des chemins croisés. C’est peut-être pour cela que les aménageurs n’ont pas mis de rappel là où j’ai pris le mauvais chemin. Ils ont dû considérer que l’une des deux directions étaient la principale et que c’était évident. C’est peut-être le cas sur plan, mais pas sur le terrain.

Je continue ma route.

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Luxiol. Joli village, tristement célèbre pour la tuerie qui y a eu lieu dans les années 80…

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La photo ci-dessus montre que parfois, les panneaux d’un point sont placés bien avant le point concerné. En effet, la position de la maison, tout contre une chaussée déjà étroite, ne permettait pas de le mettre plus près. Mais ça reste toujours clair et sans ambiguïté.

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Le réseau n’utilise pas seulement les départementales (ça serait dommage) mais aussi les chemins communaux, souvent les plus agréables pour les cyclistes puisque le trafic motorisé y est généralement bien plus faible. De plus, ils constituent très souvent des raccourcis entre les villages, qu’il aurait été dommage de ne pas exploiter.

Celui sur lequel je m’engage comporte un revêtement de très bonne qualité, ce qui est appréciable.

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Je passe quasiment au pied des éoliennes. J’écoute leur bruit. Il n’est pas si gênant que ce que prétendent les détracteurs de ces installations. Pour ma part, la seule chose qui me gêne avec les éoliennes, c’est quand on déforeste pour les installer. Et je me pose évidemment la question de leur bilan écologique global. Il faudrait comparer l’énergie nécessaire à leur fabrication (jusqu’à leur mise en place) et à leur démontage (recyclage inclus) avec la quantité d’énergie qu’elles auront produite au cours de leur vie. Cela a, bien sûr, été fait, mais on entend toujours les mêmes discours : selon leurs partisans, elles produisent beaucoup plus que ce qu’elles ont consommé, tandis que leurs détracteurs affirment l’inverse. Un peu d’objectivité ne ferait pas de mal.

D’un point nœud à l’autre, j’avance plutôt efficacement. Il y a des montées, mais aussi pas mal de descentes et de faux-plats descendants. Les départementales s’enchaînent, tout comme les petits villages. C’est très calme, et le trafic est très raisonnable.

À Tournans, il n’y a que quelques dizaines de mètres entre le point 50 et le 97. Mais comme il y a deux croisement l’un après l’autre, avec plusieurs directions possibles à chaque fois, il fallait bel et bien faire deux points. Cela prouve que les choses ont été faites sérieusement.

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Le point 2, qui est mon prochain objectif, est jalonné par un chemin communal en très mauvais état. Cela descend fortement, mais je suis obligé de rouler lentement.

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Cela fait partie du jeu : si on veut un réseau cyclable complet, il faut utiliser de la manière la plus complète possible le réseau routier existant, et cela inclut ce type de chemin. C’est normal, et c’est à nous, usagers, de faire avec (et ça n’est pas très gênant, à vrai dire).

À l’entrée du village de Trouvans, le chemin défoncé devient subitement une petite rue en enrobé très lisse, avec des bordures de trottoir. Je me trouve en fait dans la rue principale du village.

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Un peu plus loin, je fais mon premier véritable arrêt. Je suis en effet arrivé chez une amie, Nina, qui va m’héberger pour la nuit.

Elle m’héberge alors qu’elle n’est elle-même pas là ! Mais elle m’a fourni une clé.

Me voici sur sa très jolie terrasse.

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Je dépose un certain nombre d’affaires ici pour m’alléger, fais le plein d’eau, et repars.

Je n’ai pas encore parlé de la météo. Nous sommes en pleine sécheresse, et cet été les épisodes caniculaires s’enchaînent. Heureusement, aujourd’hui, il fait chaud mais pas trop.

Inutile donc de parler de pluie… encore que… en 2019, après une sécheresse catastrophique de plusieurs mois sans voir la moindre goutte, la pluie était arrivée vers 6h, le matin de la Grande Fouille, et il avait plu sans discontinuer toute la journée. J’étais rentré trempé jusqu’aux sous-vêtements.

Mais rien de tel n’est annoncé pour demain. Heureusement… On aimerait tous que la sécheresse s’arrête rapidement, mais pas demain.

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En restant toujours sur la rue principale du village (le long de laquelle habite Nina), je ressors de celui-ci sur une départementale, alors que j’étais entré par un chemin communal très abîmé. C’est original, comme configuration.

Il faut dire qu’il n’y a qu’un seul accès principal à Trouvans. Les seuls croisements mènent à des rues qui finissent en impasse, sauf une qui se poursuit par un chemin communal menant jusqu’à Rillans. C’est pour cela qu’il y a quand même un point nœud, le 2, dans le village, mais quasiment aucun trafic motorisé.

Je poursuis ma route.

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Je passe devant le camping de Huanne. C’était mon plan B si je n’avais pas trouvé d’hébergement. J’ai un souvenir dans ce camping… Quand j’avais une dizaine d’année, la famille de mon père y avait organisée un week-end entre cousins. Nous y avions dormi dans un mobilhome, et j’avais passé une journée sur le plan d’eau visible sur la photo, à faire du pédalo (un peu) et du canoë (finalement plus sympa). Mes frères et sœurs étaient rentrés couverts de coups de soleil. Moi aussi mais, étrangement, un peu moins. Je crois que c’est la première fois que je repasse devant. Pourtant, je viens souvent dans ce secteur, mais manifestement pas sur cette route.

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Ci-dessous, à Gouhelans, je reconnais bien un endroit où je suis déjà venu une ou deux fois pour le vide-grenier…

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Et c’est aussi là que mon itinéraire rejoint la route par laquelle j’avais quitté Rougemont l’année dernière pour rejoindre les grands axes routiers. Cette départementale est plus importante que celles qui m’ont amenées jusqu’ici. Il y a de la circulation, même si c’est supportable.

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Cela ne dure pas longtemps. Me voici à l’entrée de Rougemont.

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J’arrive au dernier point-nœud de mon itinéraire, qui se trouve vers l’entrée de la brocante.

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Alors que je prends cette photo, un imbécile derrière moi me klaxonne.

Manifestement, monsieur ne supporte pas de devoir attendre quelques secondes derrière un cycliste à l’arrêt.

Je lui dis qu’il doit juste attendre quelques secondes que je fasse ma photo, et que j’avancerai ensuite.

Je dois répéter ça deux fois et hausser le ton pour qu’enfin il se taise. Il commence à m’agacer. Une fois qu’il finit par se taire, je prends ma photo et redémarre.

Ça m’a pris moins de 5 secondes. Par contre, son coup de klaxon et ses pitreries m’ont fait perdre du temps, mais également aux gens qui arrivent en face, car il a une remorque et comme la chaussée est étroite à cet endroit celle-ci les bloquait. Enfin bon. Moi, je ne suis pas à deux minutes près. C’est juste lui qui est ridicule de s’exciter et perdre ces deux minutes pour se plaindre d’un arrêt de quelques secondes…

Sur le moment, je me dis que ce gros malin est peut-être un collègue. Je m’attends à le retrouver sur la brocante. Cela ne sera pas le cas, ni ce soir ni demain. Mais je ne regarde pas la tête de tous les exposants sur les stands, et après réflexion je me demande si sa remorque n’était pas une remorque frigorifique.

Bref. Me voici arrivé à la Grande Fouille.

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Je m’engage dans les rues où se trouve la brocante.

L’ambiance est particulière : l’entrée est bien sûr libre. Ça ne sera payant que demain. Et on circule facilement à vélo dans les rues (ce qui sera absolument impensable demain). Néanmoins, il y a déjà des véhicules d’exposants garés un peu partout, et beaucoup plus de monde dans les rues qu’un jour normal. Les terrasses de café sont bien pleines, et il y a beaucoup de piétons, mais aussi beaucoup de cyclistes.

Parmi ces derniers, on trouve des familles avec enfants, la plupart venues par la voie verte, qui font un tour dans les rues et s’arrêtent regarder les stands. On trouve aussi des habitants du village, dont probablement des organisateurs de la brocante. Il y a aussi des touristes, mais pas de voyageurs à vélo avec sacoches. Plutôt des gens en vacances, ayant un pied à terre dans le coin ou un véhicule au camping.

Enfin, en voyant le nombre de gens qui chinent à vélo, j’ai l’impression qu’un certain nombre de marchands et de chineurs, pas forcément adeptes du vélo dans leur vie de tous les jours, ont eux-même apporté un vélo pour se déplacer et aller faire des affaires en cette veille de brocante. Cela se justifie pleinement car, si le jour J les stands s’enchaînent et la foule est bien trop dense pour circuler à vélo, ce soir les stands déjà déballés sont très dispersés et les distances à parcourir de l’un à l’autre sont longues.

Je croise un ami collectionneur de voitures miniatures, avec qui je discute un petit coup, puis je me mets moi-même à parcourir les stands. Je suis très content de ne pas être à pied, et si je reviens un jour à Rougement dès le samedi je prendrai un vélo avec moi, même si je viens en voiture ou en fourgon pour vendre.

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Je fais un petit achat sur le stand ci-dessus. Ça sera le seul.

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En traversant la brocante, j’arrive évidemment à la voie verte. Il y a déjà des exposants qui commencent à s’y installer, ce qui réduit sa largeur mais n’empêche pas d’y circuler. Par contre, côté Lure, elle est déjà coupée par des barrières. Ils auraient pu attendre demain matin pour fermer.

Côté Montbozon, elle n’est pas coupée. Il y a en effet chaque année une entrée de la brocante à cet endroit. Ce soir, il n’y a rien, et je m’y engage. C’est maintenant que je vais aller visiter le chantier. Je préfère ne pas attendre demain, car je serai fatigué après avoir chiné, et peut-être chargé

Je roule sur l’enrobé lisse. Je suis pour l’instant sur le tronçon déjà parcouru l’année dernière.

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Il est plus long que dans mon souvenir. J’avais fait peu de photos, et j’avais donc l’impression de m’être arrêté presque dès la sortie de Rougemont, juste après le passage aux cimetières. Je ne me souvenais même pas de ce pont.

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Au bout d’un moment, j’arrive au tronçon qui était en impasse l’année dernière. Il est toujours couvert de débris de végétation.

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Mais cette fois, plus d’herbe en face de moi. À la place, une chaussée…

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L’enrobé n’a pas encore été fait. Mais les travaux ont avancé depuis le 14 juillet. Les cailloux non tassés que j’avais vus ont été remplacés par une sous-couche d’enduit gravillonné, qu’on met avant de faire l’enrobé pour qu’il accroche.

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Ce n’est pas le revêtement le plus roulant du monde, mais c’est quand même tout à fait praticable. Je m’y engage donc sans hésiter.

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Je constate qu’on est en train d’aménager un grand parking. Ça n’était pas forcément nécessaire… Il est toujours aussi absurde de venir avec un véhicule motorisé pour faire une balade à vélo (ou en rollers, ou à pied…) sur une voie verte dont l’existence se justifie au contraire par son rôle d’incitation à moins utiliser les véhicules à moteur.

Ici, la voie verte en construction ne suit pas la plate-forme. Elle contourne le carrefour routier pour faciliter les traversées.

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Comme elle est barrée par de la rubalise (photo ci-dessus), je shunte les quelques mètres concernés et prenant la route…

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Ensuite, on retrouve la plate-forme de la voie ferrée.

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Après un croisement, je tombe sur ces panneaux :

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Je m’engage quand même. Je suis là pour visiter le chantier. Tout le chantier.

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Un peu plus loin, en revanche, je fais demi-tour. L’accès au viaduc est en effet barré, et je ne souhaite pas forcer les barrières.

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Je savais que le chantier était allé jusqu’au viaduc, car en rentrant de Montbozon j’étais venu jusqu’au carrefour ci-dessus où se trouvent les panneaux « route barrée ». Mais j’étais avec mes parents et leur voiture, et si j’avais profité du fait d’être au volant pour faire ce mini détour, je n’avais pas voulu aller explorer plus loin. Je ne sais donc pas si les travaux vont au delà du viaduc.

Afin de le savoir, je quitte la voie verte et traverse le village de Cognières par sa route principale.

Les viaducs, on les voit toujours mieux quand on passe à côté que quand on passe dessus…

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Je retrouve la voie verte à la sortie du viaduc. À ma gauche, c’est barré.

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À ma droite, c’est libre et il y a une famille qui s’y engage. Je les suis, puis les dépasse.

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Maison de gardes-barrières, bien agrandie comme souvent.

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Ici, la voie verte fait un virage bien trop serré pour être celui d’une voie ferrée.

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En effet, alors qu’on arrive au niveau de la ligne TGV, les champs ont été rendus à l’agriculture et la plate-forme a disparu. On la devine à peine, quand on s’en éloigne.

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À la place, la voie verte occupe jusqu’à la LGV l’emplacement d’un chemin qui existait et qu’elle vient de rejoindre…

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… puis elle suit la LGV elle-même…

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… avant de bifurquer, et je ne sais pas vraiment pourquoi, en coupant un champ de maïs en deux…

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Je ne sais pas qui a eu cette idée, mais je pense que l’agriculteur concerné doit être ravi… et ravi aussi de la façon dont on lui a refait une entrée pour son champ en écrasant son maïs.

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Après avoir traversé les champs, on traverse la route.

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À ce moment là, la famille de tout à l’heure me rattrape. Ça devait arriver, à force de m’arrêter pour prendre des photos.

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Ils s’arrêtent un moment en regardant la suite de la voie verte, qui repart en direction de la LGV en longeant la route…

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… puis continuent leur route, non pas sur celle-ci mais sur un chemin qui, d’après ce que je comprends, rejoint leur village.

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Pour ma part, je continue sur la voie verte.

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Elle longe la route, puis à nouveau la voie ferrée.

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La LGV est franchie en passant sous ce pont, qui est très large alors qu’il ne franchissait à la base qu’un petit chemin agricole non revêtu. Avait-on, dès la création de la LGV, anticipé le fait qu’on allait faire passer la voie verte ici ? Ou bien c’est juste la taille standard des ponts de la LGV ? Je me pose la question.

En tout cas, ça permet à la voie verte de longer ce chemin, sans empiéter dessus.

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À la sortie du pont, elle croise le chemin et s’engage à nouveau sur la plate-forme de l’ancienne ligne de Lure à Montbozon.

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La plate-forme a été un peu chahutée lors de la création de la LGV. Il ne devait pas y avoir une telle bosse suivie d’une telle descente. Mais on est dessus.

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Un peu plus loin, à nouveau une descente puis une montée. Dans le creux, on croise une petite route. Ici, il y avait un pont qui a disparu.

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Cette cabane est-elle un vestige ferroviaire ?

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À nouveau, un croisement où l’ouvrage de franchissement a disparu.

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Un peu plus loin, on bifurque subitement à droite. Alors que la plate-forme de l’ancienne voie ferrée va tout droit (là où se trouvait l’aiguillage entre les deux lignes ferroviaires), la voie verte décrit un virage pour aller se raccorder à angle droit au Chemin Vert. C’est sans doute plus logique comme ça, et on a ainsi économisé une bonne centaine de mètres d’enrobé…

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Après avoir parcouru environ 10 km sur la voie verte depuis Rougemont (dont la moitié environ sur la portion en chantier), j’en connais désormais l’intégralité du tracé, et je sais qu’elle se raccorde au Chemin Vert, qu’elle rejoint intégralement en site propre. Je vais pouvoir mettre à jour le SIG de l’AF3V et j’en suis ravi.

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Je vais jusqu’au passage à niveau, situé tout près de la jonction entre les deux lignes.

Je fais demi-tour.

Je constate qu’ici aussi on aménage un grand parking.

Par ailleurs, je n’avais jamais remarqué que le Chemin Vert comportait des panneaux « aire piétonne ». Ça n’a aucun sens. Ça devrait être des panneaux « voie verte ». Je ne comprends pas ce choix. En France, l’aire piétonne est, par défaut, autorisée aux cyclistes… Oui, mais à l’allure du pas… ! Ce qui n’a aucun sens et n’est jamais respecté. La voie verte, à l’inverse, a été inventée justement pour ce type d’infrastructure mixte, sans véhicules motorisés (sauf véhicules de service et riverains éventuels, d’après une récente modification du code de la route).

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Je bifurque à nouveau sur la voie verte en chantier.

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Je n’ai pas d’autre choix que de revenir sur mes pas. En effet, il faut que je revienne à Rougemont, puis à Trouvans pour dormir.

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Cette photo floue sera la dernière de la soirée. La luminosité baisse (d’où la baisse de la qualité des photos) et mon téléphone n’a bientôt plus de batterie, comme chaque soir.

Je refais tout l’itinéraire en sens inverse, y compris la traversée de Cognières là où le pont est barré, et reviens dans les rues de Rougemont.

Là, je jette un œil à quelques stands dont le déballage n’était pas très avancé lorsque je suis passé. Je ne trouve rien de nouveau à acheter. Je m’arrête au bien nommé « Bar des Chineurs » pour boire un diabolo-menthe, puis je reprends l’itinéraire de l’aller.

S’il n’y a pas de gros relief entre Rougemont et Trouvans, il y a quand même une majorité de montées et faux-plats montants. Je commence à être fatigué et donc à en avoir un peu marre. Mais d’un autre côté, je me dis que c’est une bonne chose : demain, pour venir chiner, il faudra que je me lève tôt et que j’avance rapidement sans perdre de temps. Donc ça m’arrange d’avoir un itinéraire en majorité descendant à parcourir…

Me voici bientôt au village. Il fait nuit. Je vois une buvette sous un chapiteau, et du monde dans les rues. Je ne sais pas trop ce qui se passe, mais je ne prends pas le temps de chercher à comprendre. Je m’installe sur la terrasse de Nina pour manger. Ensuite, j’arrose à sa demande son potager (c’est pratique : il y a une fontaine devant la maison), et je prends le temps de faire une photo de mon achat du soir.

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Enfin, je m’arrose moi… d’une bonne douche qui me fait du bien, et je me couche.

Bilan :

Une soixantaine de kilomètres parcourus : 10 de chez moi à Baume, 25 jusqu’à Rougemont, 20 pour l’aller-retour sur la voie verte, et 5 pour rentrer dormir.

Je suis content d’avoir testé le système des points-nœuds du département du Doubs. Je trouve que c’est un excellent système, qui fonctionne fort bien. Il y a ce petit raté entre la véloroute et la ville de Baume, mais il serait facile à corriger par l’ajout d’un simple panneau de rappel. Sur tout le reste de l’itinéraire que j’ai testé, je n’ai vu aucun problème.

La seule autre remarque que j’ai à faire pour l’instant sur l’itinéraire que j’ai testé concerne le secteur ouest de Rougemont. Ici, j’ai testé la voie verte mais pas le réseau des points nœuds, et c’est justement là que je remarque une chose étonnante : en suivant les points 28, 80, 57 et 10, on roule sur la RD 29, pour faire le même trajet que celui qu’on ferait sur la voie verte, en un peu plus long, légèrement moins plat, et avec des voitures en quantité non négligeable ! Ces quatre points mériteraient tous d’être déplacés sur la voie verte. Cela serait facile : il suffirait de tous les déplacer légèrement vers le nord, au niveau des passages à niveau les plus proches… Les connexions avec les autres points resteraient les mêmes. Je me demande si la personne qui a réalisé le réseau ignorait l’existence de la voie verte, ou si elle a fait volontairement le choix de l’ignorer, mais dans ce cas je me demande pourquoi.

Ensuite, je suis très content également d’avoir testé ce nouveau tronçon de voie verte, maillon manquant d’un itinéraire très intéressant permettant de traverser une partie de la Haute-Saône en arrivant des Vosges, et de voir la connexion avec le Chemin Vert, itinéraire encore plus important, enfin réalisée.

Enfin, la découverte de la brocante de Rougemont la veille était un moment intéressant également, mais peut-être moins que ce que j’imaginais. C’est quand même le jour J qu’il faut y être. Vivement demain.

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