Une journée inattendue à Zürich

Nous nous réveillons à l’hotel et allons retirer de l’argent afin de payer la chambre. Une fois ces formalités effectuées, je me connecte à internet (il y a un wifi gratuit au bar de l’hotel) et découvre grâce à Google qu’il existe un camping à Zürich même, au bord de l’eau, à seulement quelques kilomètres du centre ville ! Je ne sais plus quel moteur de recherche utilisait notre sympathique étudiante d’hier, mais rien ne semble avoir l’efficacité de Google (hélas ?).

Nous décidons donc de nous rendre à ce camping et d’y monter la tente pour y laisser nos affaires. Ainsi, nous aurons ensuite tout le loisir de nous balader au centre-ville.

En quittant l’hôtel, nous voyons un couple pas banal. L’homme est tatoué, et la fille est en tenue plutôt légère. C’est curieux. Ensuite, nous apercevons un car d’Italiens déguisés. Y aurait-il un carnaval ?

Pour aller au camping, il faut passer par le centre-ville (ça descend) puis longer le lac (à plat), ce qui nous arrange bien.

À mesure que nous approchons du centre, nous voyons de plus en plus de gens déguisés. Leurs tenues me rappellent en particulier celles qu’on voit sur les photos de la Love Parade de Berlin, ou de la Technoparade à Paris.

Il est midi et demie lorsque nous arrivons au centre-ville, qui grouille de monde. Des rues importantes sont fermées à la circulation. Pas de doute, il se passe quelque chose.

Nous continuons en direction du camping. La police dévie les autombilistes. Il y a des barrières et des toilettes de chantier installées dans les pelouses, et des campeurs dans les parcs ! De la musique electro sort des tentes et des enceintes des voitures. Je ne sais pas encore exactement ce qui se passe, mais ça me plaît.

Nous trouvons notre camping. Les personnel nous acceuille et parle français. Parmi eux, deux hommes plutôt sympathiques nous expliquent que notre nuit au camping risque d’être bruyante, car aujourd’hui il y a la Street Parade. C’est comme la Love Parade en Allemagne, nous disent-ils. Il peut y avoir un million de personnes dans les rues ! Génial !

Nous montons donc la tente, et rangeons toutes nos affaires dedans (y compris la remorque). À l’occasion de la Street Parade, le personnel du camping ne plaisante pas. Il faut payer la nuit d’avance, et on nous donne un bracelet sans lequel nous ne pourrons pas entrer. Cela nous garantit un minimum de sécurité pour nos affaires.

Ensuite, nous revenons en direction du lieu de la parade. Celle-ci n’est pas encore commencée, et la foule n’est pas très dense. Il est encore possible de circuler à vélo, sauf près des scènes où des DJs mixent déjà.

Nous allons faire des courses dans un magasin devant lequel Ai se fait piquer à un doigt par une guêpe. Pas de chance. Elle avait dû confondre Street Parade et guêpe pride…

Ensuite nous revenons à la Parade. Cette fois, elle est commencée. Nos vélos, d’habitude synonymes de liberté en milieu urbain, sont tout à coup extrêmement encombrants au milieu des 800 000 personnes présentes. Après avoir mangé, nous les attachons sur des arceaux, à un endroit où la foule n’est pas très dense, donc relativement tranquille.

Ai reste à proximité des vélos. Elle peut s’assoir et voir passer les chars de loin. Elle n’a pas envie d’approcher car elle ne se sent pas à l’aise au milieu d’une foule dense qui danse…

Moi je m’approche. Le spectacle est génial ! La majorité des chars diffusent une musique commerciale assez éloignée de la vraie techno. Mais les gens ne sont pas là pour ça. Ils sont là pour le spectacle et faire la fête ensemble. Et c’est déjà pas mal.

Il s’est mis à pleuvoir, mais tout le monde s’en fiche. L’important, c’est de faire la fête.

Si, à quelques exceptions près, les chars ne diffusent pas une musique très pointue, il y en a, par contre, qui n’ont pas n’importe quoi comme sound system. En particulier le tout dernier char… Certains apprécieront.

Vers la fin de la parade, le sol est un tapis de déchets de toutes sortes. Je m’enfonce d’ailleurs un morceau de verre dans la chaussure et (légèrement) dans le pied. Je vais au poste de secours mettre un petit peu de désinfectant et un pansement.

Je reviens vers Ai qui m’annonce qu’elle a surpris un type en train d’uriner dans une des sacoches de son vélo ! Pris sur le fait, l’imbécile n’a rien su répondre d’autre que « Excuse-me ! I’m from Austria ». Vous voyez un rapport ?

À part ça, tout se passe bien. C’est vraiment une excellente après-midi. Ai aime aussi le spectacle et finit par venir avec moi dans une zone où la foule est moins dense, pour approcher les chars.

Après la fin de la Parade, et comme j’ai pu trouver le programme, nous nous dirigeons vers une scène où joue DJ Hell. Nous l’écoutons une demi-heure.

Il est environ 21 heures et malheureusement, après cette pluie continue depuis le début de l’après-midi, mon imperméable a traversé. Je suis trempé et j’ai froid. Ai est fatiguée.

Je propose à Ai de rentrer au camping, afin que nous mangions. Ensuite, je reviendrai seul pour Paul Kalkbrenner, qui joue à 22 heures.

Nous reprenons nos vélos, qui n’ont pas rencontré de souci à part l’épisode du soi-disant Autrichien.

Nous avions fait attention en choisissant l’endroit où nous les avions attachés. En effet, à d’autres endroits où la foule était beaucoup plus compacte, nous pouvons voir de nombreux vélos avec les roues pliées. Pas par vandalisme, mais simplement sous la pression de la foule…

Arrivés au camping, nous constatons que de l’eau est rentrée dans la tente. Pas beaucoup, mais suffisamment pour mouiller le seul pantalon qu’il me restait pour me changer.

Je n’ai donc rien à me mettre qui soit sec, et le temps de manger et de ranger un peu la tente pour qu’Ai puisse se coucher, il est plus de 23 heures. Tant pis pour Kalkbrenner.

Comme j’ai repéré le long du chemin un club, à proximité duquel j’ai vu une affiche pour une soirée qui m’intéresse (M.A.N.D.Y., Reboot, Mirko Loko…), je me décide à repartir malgré mes vêtements mouillés, pour essayer d’aller à cette soirée. Une fois à l’intérieur, mes vêtements sècheront !

J’y vais à pied, car le club est situé pas trop loin du camping. Malheureusement, arrivé sur place, je constate que la soirée qui m’intéresse n’est pas ici mais dans un autre club, au centre-ville. Dans celui-ci, je ne sais pas ce qu’il y a (et les gens dans l’immense queue ne semblent pas vraiment savoir non plus !). Tant pis, je rentre et je me couche. J’ai trouvé un short sec, ça suffit pour dormir.

Bilan :

Sans aucun doute la journée la plus inattendue des vacances. Nous débarquons à Zürich pour visiter la ville, et nous nous retrouvons dans une foule de 800 000 personnes, en pleine Street Parade, avec quelques bons DJs annoncés sur le programme. Hasard extraordinaire du calendrier !

Malheureusement, la pluie m’aura empêché de voir ce qui m’aurait le plus intéressé. Mais je pense que je reviendrai…

Au moment de manger, nous avons fait un point sur notre situation.

Nos vêtements sont mouillés.

Ai a mal à un genou.

Nous en avons marre de la pluie.

Il nous reste encore du chemin avant d’être à la maison.

Il n’y a presque plus d’argent sur le compte de Ai. Sur le mien, il y en a, mais ma carte est limitée concernant les retraits à l’étranger. Et je n’ai pas sur moi mes identifiants internet pour lui faire un virement. Donc si nous restons plus de quelques jours en Suisse, nous risquons donc d’avoir des soucis financiers.

Nous avons fait un beau voyage jusqu’à Konstanz, mais le retour nous passionne moins.

Nous avons passé une excellente journée à la Street Parade, qui pourrait être une belle conclusion pour nos vacances.

Pour toutes ces raisons, notre décision est prise : demain soir, nous serons à Besançon. Demain matin, j’irai me renseigner à la gare.

Suite : étape 10

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