Dimanche 20 mars. Aujourd’hui se tient une bourse de jouets anciens, trains et voitures miniatures dans le village de Chaussin, près de Dole. Il y a aussi un vide-grenier à Dole et à Bans, dans le même secteur.
Je décide donc d’y aller, toujours avec la voiture de mon père, à la fois pour sa faible consommation et parce qu’il faut que je change les plaquettes de frein de la mienne. J’ai toujours mon Peugeot NS pliant dans le coffre. C’est donc l’occasion idéale pour parcourir quelques itinéraires du secteur que je ne connais pas encore.
Il y a bien sûr une voie verte entre Dole et Chaussin… mais si vous avez lu le récit précédent, vous comprendrez que je ne vais pas la reparcourir deux semaines après. De plus, il vaut mieux que je fasse les deux vide-greniers et la bourse en voiture au cas où j’aurais des achats encombrants ou fragiles à transporter. On sortira donc le vélo après, sur le chemin du retour.
Je commence donc par le vide-grenier de Dole où j’arrive tôt et reste un bon moment. Quelques achats intéressants, mais sans plus.
Ensuite, je repars en direction de Bans, où, après avoir traversé le village je me rends compte que le vide-grenier est de l’autre côté d’une route importante, tout près du village de Mont sous Vaudrey (ce petit détail aura son importance).
A Dole, on était en plein air. Les allées étaient larges, et les acheteurs relativement peu nombreux. Ici, c’est tout l’inverse : on est dans un hangar (un boulodrome), les allées ne sont pas très larges, et il y a énormément de monde. C’est presque difficile de chiner dans ces conditions, et pas idéal non plus par rapport au virus qui n’a pas réellement disparu (d’autant plus que tout le monde ou presque est sans masque).
Je fais quelques achats sympas. Rien d’exceptionnel non plus. Je pars pour Chaussin.
Je reconnais la départementale sur laquelle je roule. Je traverse Villers Robert. J’y suis passé à vélo lorsque j’allais aux vendanges en 2015.
J’aime bien quand mes trajets de brocante recoupent des itinéraires déjà parcourus à vélo et vice versa. Cela rappelle toujours de bons souvenirs.
J’arrive bientôt à Chaussin où je reconnais la fausse locomotive qui orne le rond point à la sortie de la voie verte. Je trouve assez rapidement la salle où se trouve la bourse. J’y reste un moment, fais des achats plutôt intéressants, discute avec un certain nombre d’exposants, et achète un sandwich et une part de gâteau en guise de repas de midi avant de ressortir. On mangera équilibré une autre fois.
Une fois repu, je redémarre. Par un heureux hasard, l’itinéraire le plus court pour rentrer chez moi passe par la route de ce matin jusqu’à l’endroit où démarre la voie verte qui m’intéresse : la Voie Jules Grévy.
Celle-ci a été nommée ainsi en l’honneur du Président de la République qui avait inauguré cette ligne ferroviaire (de Dole à Poligny), et qui l’utilisait lui-même régulièrement pour rejoindre sa maison de Mont sous Vaudrey, où me voici justement arrivé.
Premier constat :
Il y a une erreur dans le SIG de l’AF3V. La voie verte y démarre à un croisement au sud de la gare alors qu’il n’en est rien dans la réalité : elle démarre réellement à la sortie du village. Par contre, sur la portion de voie ferrée qui longe la gare, il y a des engins de chantier. Je me dis que j’irai voir ça avant de repartir, afin de savoir ce qu’il en est et de mettre à jour le SIG.
Second constat :
Au départ de la voie verte, il y a une petite aire avec une table de pique nique et un peu de place pour stationner deux ou trois voitures, ce qui m’arrange bien aujourd’hui même si, sur le principe, je ne suis pas du tout pour l’idée d’encourager les gens à venir en voiture pour faire du vélo sur les voies vertes. Au contraire, ces infrastructures devraient servir à se passer de voiture (pour se balader, partir en vacances, ou même aller au travail dans certains cas). C’est pour ça que je profite des trajets que je fais pour aller les parcourir. Je ne me déplace pas en voiture exprès.
J’ai une hésitation avant de me garer, car il y a ce panneau :
Mais vu la façon dont il est placé, et compte-tenu du fait que le sol est en stabilisé, je pense qu’il ne concerne qu’une place, qu’il n’a pas été possible de peindre au sol. Un monsieur qui promène son chien pense comme moi. Me voici donc garé, et il reste beaucoup de place.
Je sors le vélo.
J’en profite aussi pour prendre en photo mes achats, dont ces deux petites choses qui plairont aux amateurs de vélos.
Entrons dans le vif du sujet. Je m’engage sur la voie verte.
Il y a beaucoup de vent aujourd’hui, et étant donné l’état général des forêts depuis les sécheresses de ces dernières années, qui dit vent dit branches et arbres cassés.
Il y a de très nombreuses brindilles sur la voie verte, et même ces deux arbres, qui ne barrent heureusement pas le passage.
On est à quelques dizaines de mètres seulement d’où je suis garé. Dommage que je n’aie pas la tronçonneuse dans la voiture. Je les aurais dégagés.
Je continue sans m’arrêter.
Il y a des barrières en chicanes, heureusement pas trop serrées. Avec mon NS, je les passe sans ralentir et sans être gêné pour regarder avant de traverser.
Quelques aménagements ont été réalisés le long de la voie.
On y trouve également encore l’ancienne signalisation ferroviaire…
… et même encore cette voie de garage, sur laquelle on ne garera plus grand chose puisqu’il n’y a plus d’accès…
On longe encore de belles gares.
Quelques accès semblent très bien aménagés…
… tout comme les ponts, bien conservés.
Les ponts sont revêtus de planches, qui comportent des barres métalliques anti-dérapantes seulement sur la moitié gauche (dans mon sens). C’est comme si l’on s’attendait à ce que les piétons utilisent cette moitié et les cyclistes l’autre. Pourtant, selon le code de la route, les cyclistes sont censés rouler à droite et les piétons sont censés faire un peu ce qu’ils veulent sur une voie verte tant qu’ils ne bloquent pas le passage…
Je roule à droite, donc sur les planches. C’est très roulant. Je testerai les barres métalliques au retour : cela fait des vibrations, mais c’est supportable.
Au fur et à mesure que j’avance sur la voie verte en direction de Dole, je commence à croiser de plus en plus d’usagers. Au départ, j’étais un peu seul.
Le paysage n’est pas passionnant : on est dans un secteur très plat, et pas particulièrement touristique. En plus, comme les arbres n’ont pas encore de feuilles, ça donne un aspect un peu triste aux photos.
Néanmoins, l’environnement est très agréable, tout comme la météo de cette très belle première journée de printemps.
De plus, pour rompre la monotonie du paysage s’il en était besoin, il y a les gares, les ouvrages d’art, la signalisation ferroviaire, les maisons de garde barrières et… ce genre de chose :
Je découvre ce panneau avec une grande satisfaction. Quand je pense qu’ailleurs, on en démolit encore stupidement (je peux citer Emagny et Ornans ces dernières années… et j’ai un peu peur pour celle de Villersexel vue l’été dernier en sale état…). On peut donc féliciter la ville de Dole (ou son agglomération).
Puisqu’ils demandent un avis, j’y verrais bien une grande brocante, une ressourcerie, ou un atelier pour réparer des vélos, des voitures anciennes, des machines outils, ou des objets en tous genres dans une optique de réemploi… Bon, c’est un avis personnel.
Le paysage est de plus en plus urbain. J’approche de Dole.
Il y a également de plus en plus de piétons à mesure qu’on s’approche de la ville. Mais cela reste facilement gérable.
J’aperçois une saleté de dispositif anti-vélo en contrebas. Là où il est, il ne me dérange pas trop… mais il peut être gênant pour les gens du coin.
Je croise l’Eurovéloroute 6, bien connue des lecteurs de mes récits, qui longe le canal.
Par contre, le croisement ne se fait pas à niveau. C’est malheureusement un escalier, vu la différence d’altitude.
L’escalier est muni d’une goulotte permettant son franchissement avec un vélo, même chargé, mais pas une remorque.
C’est mieux que rien. Même beaucoup mieux. Mais il serait bon qu’il existe également une liaison jalonnée praticable à vélo (et si possible en fauteuil roulant) entre les deux itinéraires. J’espère que c’est prévu. Mais connaissant mal le secteur, je ne sais pas où il faudrait la réaliser.
Après le canal, la voie verte est dans une tranchée. Ça monte très légèrement. Normal puisqu’on est sur la plate-forme d’une voie ferrée qui rejoignait la gare de Dole, située un peu en hauteur.
Je croise une famille, avec des enfants qui jouent avec leurs voitures télécommandées. Je me demande si les inventeurs du concept de voie verte avaient pensé à cet usage. Mais je dois bien admettre que cela s’y prête bien.
Bientôt, me voici arrivé au bout. Il y a un parking, dont l’aménagement me confirme que le panneau PMR de Mont sous Vaudrey ne concernait qu’une place et non pas le parking entier. Ici, c’est assez clair.
La voie verte débouche sur une traversée d’avenue, avec passage piéton, trajectoire bien matérialisée pour les vélos, et bandes cyclables. On est proches de la perfection.
Au delà, il reste des rails. Je ne prends pas le temps d’explorer le secteur. De toute façon, je ne crois pas qu’il soit prévu de prolonger l’aménagement plus loin. Ça ne serait sans doute pas inintéressant (accès à la gare…) mais je ne sais pas si c’est possible matériellement.
On peut s’étonner de voir les bordures abaissées sur toute la largeur d’un côté, et seulement au niveau du passage piéton de l’autre… mais en fait c’est logique puisque, en l’absence de prolongation de la voie verte, les cyclistes sont censés traverser à partir de la bande cyclable uniquement, et pas depuis le trottoir.
Je retraverse et me voici au kilomètre 0.0 de l’aménagement.
Il est en effet gradué ainsi tous les 100 mètres. Cela peut paraître un peu inutile au premier abord, mais je pense que ça peut en réalité bien servir dans certains cas (pour signaler l’emplacement d’un arbre tombé, ou l’emplacement d’un accident…).
Je repars dans l’autre sens. Je fais forcément moins de photos, mais le changement d’angle permet de mieux cadrer certaines choses qu’à l’aller…
Il me permet même de voir celui-ci, que j’avais totalement raté.
Le changement de sens, c’est aussi un changement par rapport au vent : à l’aller il me poussait un peu, tandis que cette fois il me ralentit un peu. Mais je ne l’ai pas franchement en pleine face, et je crois qu’il est moins fort qu’en début d’après-midi.
Au bout d’un certain temps, me voici revenu au point de départ. La voie verte fait environ 17 km.
Je décide alors de suivre l’ancienne voie ferrée jusqu’au coeur du village, où le SIG de l’AF3V indiquait le départ de l’aménagement.
On dirait qu’elle a été défrichée, et l’espace entre les rails a été creusé.
Ici, il y a même des tas de petits cailloux entre les rails, et des engins de chantiers.
Mais s’agit-il de prolonger la voie verte ? Je n’en ai pas l’impression. Les engins sont face à une maison en construction.
Je longe la gare.
Un heurtoir. Au delà, plus de rails.
Il semble donc que des trains ont circulé jusqu’à Mont sous Vaudrey alors que les voies avaient déjà été déposées au delà.
Je reviens au point de départ. Comme j’ai besoin d’aller aux toilettes, je me dis que le plus simple serait de retourner au vide grenier de Bans… Je regarde donc sur mon téléphone, et découvre que je me trouve à moins de 500 mètres de celui-ci ! Je savais que j’étais près, mais pas à ce point.
M’y voici.
J’en profite pour manger un morceau, boire un coup, et refaire quelques achats pendant que les exposants remballent.
Je repars en voiture. Je prends à nouveau le chemin le plus court pour rentrer chez moi.
Mon itinéraire passe par Mouchard.
Cela tombe bien.
Il existe en effet une petite véloroute, la Voie des Salines, qui relie l’Eurovélo 6 (à Rans) à Salins-les-Bains via Arc-et-Senans et Mouchard.
Je l’ai déjà parcourue en partie, il y a très longtemps : pour venir à Arc-et-Senans depuis Besançon (il y a plus de 10 ans), puis d’Arc-et-Senans à Mouchard (il y a au moins cinq ans, un jour où il y avait des vide-greniers dans le secteur). Au délà, elle n’était pas aménagée. J’avais bien tenté, ce jour là, d’aller en repérage sur le futur itinéraire (ancienne voie ferrée), mais j’avais crevé. J’étais alors revenu en stop jusqu’à ma voiture, garée au vide-grenier d’Arc-et-Senans (j’étais heureusement avec le Brompton de Ai).
Depuis toutes ces années, il me reste à parcourir le tronçon de Mouchard à Salins, qui a été aménagé entre temps. Je le sais, car j’ai déjà aperçu une partie de l’aménagement en passant par là en voiture.
Je m’arrête donc à la gare de Mouchard.
Pourquoi la gare ?
Déjà parce que je passe devant.
Mais aussi parce qu’une liaison entre celle-ci et la Voie des Salines a été aménagée. Alors quitte à être sur place, autant la tester aussi et la mettre dans le SIG.
La liaison démarre en contrebas de la gare, à l’entrée de la ville, sur un trottoir qui existait déjà et qui était large. Ensuite, elle croise la sortie du parking de la gare. Elle est en site propre intégral.
J’en profite pour faire une remarque.
Selon les recommandations du CEREMA, une voie verte n’est pas un trottoir et vice versa.
Néanmoins, on voit de plus en plus de voies vertes aménagées de cette manière, sous forme d’un large trottoir le long d’une route à plus ou moins fort trafic.
Je pense que, dans un cadre véritablement urbain, les recommandations du CEREMA sont fondées. Ce type d’aménagement n’est pas adapté.
Mais dans des configurations comme celle-ci (sortie de petite ville en milieu rural, avec peu d’emprise disponible), et dans le péri-urbain en général, je trouve que ce type d’aménagement est au contraire tout à fait adapté.
On n’échappe pas ici à l’absurde « cyclistes pied à terre », qui n’est absolument pas justifié. Je pense qu’on l’a mis parce que la voie verte se rétrécissait légèrement… mais c’est vraiment léger.
En plus, ça concerne une longue portion (110 mètres). Ça n’a aucun sens. Personne ne respectera cela (déjà sur 10 mètres personne ne le fait ou presque…).
Si l’on fait abstraction de cette signalisation, l’aménagement est vraiment très bien.
Mais soudain, ma quiétude est troublée par… une Porsche !
Ça doit être la saison. Je viens d’en croiser une dizaine. Peut-être que celle-ci s’est perdue en suivant les autres…
Son conducteur m’aperçoit, me fait un signe d’excuse car il se sait en tort, et quitte la piste cyclable avec courtoisie. J’apprécie cela. Il me semble utile de préciser, à l’heure où les réseaux sociaux montrent des images de guerre entre cyclistes et automobilistes, qu’un automobiliste peut très bien reconnaître ses torts et s’en aller gentiment de la piste cyclable. Certains d’entre eux devraient suivre cet exemple et certains cyclistes devraient arrêter de considérer tous les automobilistes comme des criminels en puissance. Quant à ce monsieur, j’espère que la prochaine fois il pensera à stationner hors de l’espace prévu pour les cyclistes et les piétons (d’autant plus qu’ici il y avait la place).
Je continue donc ma route et arrive sur ce rond point que je connais bien. C’est ici que je rejoins la Voie des Salines.
Ce n’est pas un hasard si on a mis un tracteur Labourier au milieu du rond-point. Ils étaient fabriqués ici. J’avoue que je préfèrerais quand même le voir abrité.
J’entends un coup de klaxon amical. Un fourgon que je reconnais. C’est un vendeur du vide-grenier de Bans, que je connais bien et qui habite dans le Haut-Doubs. C’est effectivement la route pour rentrer chez lui.
J’étudie la manière dont le franchissement du rond-point a été aménagé.
C’est très simple : on a autorisé les cyclistes dans les deux sens sur les trottoirs (avec des panneaux voie verte et du marquage) et on a fait une traversée bidirectionnelle et un passage piéton sur chacune des trois routes.
C’est un choix pragmatique : ainsi, les cyclistes prennent le chemin le plus court, qu’ils aillent d’Arc-et-Senans à Mouchard, ou d’Arc à Salins, ou de Mouchard à Salins (ou l’inverse). C’est plutôt bien. Mais ça rend d’autant plus ridicule le panneau « pied à terre » à un endroit où l’aménagement est plus large que certains de ces trottoirs.
C’est très bien jalonné.
Me voici sur la Voie des Salines, direction Salins. J’ai déjà plusieurs fois longé en voiture ce site propre séparé de la route par une bordure.
Au bout de quelques mètres, il y a un rétrécissement : on a cru bon de placer en panneau d’information là où il y avait un poteau électrique. Bon, ça passe. Tant qu’on n’ajoute pas un panneau « pied à terre », ça me va.
Second rétrécissement, léger, sous ce pont.
En ce début de soirée, il commence à faire sombre. Ça se ressent sur la qualité des photos. Mais il ne fait encore pas nuit et ma balade est très agréable.
Le début de l’itinéraire descend. Ensuite, on est sur du faux plat. Je ne fais pas vraiment attention au sens de la pente.
Bientôt, on quitte le site propre au bord de la route afin de passer sous l’ancienne voie ferrée qui vient de Mouchard puis de monter sur sa plate-forme.
Je ne sais d’ailleurs pas pourquoi l’itinéraire ne monte pas sur celle-ci plus tôt. Il faudra que je regarde. Mais je crois que quand j’avais exploré le futur itinéraire en Brompton, j’y étais moi-même monté à cet endroit, après avoir pris la route jusqu’ici.
Après quelques kilomètres bien agréables sur la plate-forme, l’aménagement s’arrête.
Je me souviens que j’avais voulu explorer la plate-forme qui se trouve en face de moi, mais il y avait une clôture barbelée. Je pense que la plate-forme de la voie ferrée a donc été privatisée et qu’il n’a pas été possible de la récupérer pour y faire une voie verte. Je m’étais arrêté là à l’époque suite à ma crevaison.
La véloroute va donc suivre ici la route d’Aiglepierre.
Ça monte, et le revêtement est, disons-le clairement, pourri. Mais j’ai toujours dit qu’il était normal d’utiliser les voies existantes en l’état pour faire passer des véloroutes (à la manière des Suisses) afin de garder l’argent pour l’investir là où il faut (sites propres là où on n’a pas de petites routes, ponts et passerelles…).
Après une bonne côte, on arrive au centre de village et on redescend.
C’est toujours bien jalonné…
… mais cela ne m’empêche pas de rater le panneau ci-dessous, alors qu’il est visible sur ma photo !
Je continue donc tout droit sur la route, sans savoir que je ne suis plus sur la véloroute.
Très belle descente. Je regarde le paysage. Je ne me pose pas trop de questions. Ce n’est pas le genre d’endroit où on a le sentiment d’être perdu.
C’est en arrivant ici que je m’étonne de ne plus voir de panneaux.
Je m’arrête et consulte le SIG de l’AF3V.
Je constate tout d’abord qu’il n’est pas à jour : à partir de l’endroit où j’ai quitté le site propre, il indique la véloroute sur la grande route, et non sur la route d’Aiglepierre.
Je constate ensuite qu’il indique que la véloroute reprend en site propre un peu plus loin. Je décide donc de rejoindre cet endroit, en prenant la route la plus directe. Mais pour cela, je dois revenir sur mes pas et remonter une partie de ce que je viens de descendre.
Pendant que je fais ces constats, une débile en voiture me klaxonne. Ça semble lui déplaire que je sois arrêté sur le bord de la route. Ça arrive assez fréquemment. Il y a pourtant deux fois la place pour passer à côté de moi.
En rebroussant chemin, je décide de jeter un œil à cette maison en construction abandonnée devant laquelle je suis passé à vive allure il y a cinq minutes.
Je remarque qu’on fait des charpentes avec pas grand chose…
… et des murs aussi… dont la résistance au vandalisme ne semble pas exceptionnelle…
Par contre, la fissure, là, ça ne semble pas être du vandalisme. Malfaçon ? Glissement de terrain ? Est-ce la cause de l’abandon du chantier ?
Cette maison aurait pu devenir un logis bien agréable, avec une assez belle vue… Mais son destin semble en avoir décidé autrement. Quoi qu’il en soit, si j’aime bien visiter les lieux abandonnés, je ne comprends toujours pas ceux qui y pratiquent le vandalisme et je les déteste toujours autant…
Je repars… et découvre une seconde maison similaire, dans le même état, que je n’avais pas remarquée à l’aller.
Petit tour…
Ici, les travaux étaient un peu plus avancés.
Je prends la direction qui va me mener à la suite de la véloroute.
Rapidement, je retombe sur le jalonnement de celle-ci. Je n’ai donc pas besoin d’aller jusqu’au site propre pour la retrouver. J’ai dû en rater un tout petit bout.
Elle arrive de la rue en photo ci-dessous. J’aurai l’occasion d’y passer tout à l’heure.
Me voici bientôt arrivé là où je peux retrouver à la fois le site propre et la grande route.
Il y a un site propre à ma gauche (non jalonné) et un à ma droite (jalonné en direction de Salins). Cela veut dire que le premier a été réalisé mais n’est pas utilisé par la véloroute. Allons voir jusqu’où il va.
C’est simple : il rejoint un arrêt de bus et s’arrête net ensuite.
A-t-il été réalisé juste pour l’arrêt de bus, ou est-ce prévu de le poursuivre à travers les champs jusque là où le précédent site propre s’arrête ? Pour l’heure, je n’ai pas la réponse à cette question. Je fais demi-tour.
Il y a deux jeunes gens avec une voiture, qui mettent de la musique. Cela met un peu d’ambiance.
Je m’engage en direction de Salins.
Je suis manifestement à nouveau sur l’ancienne voie ferrée.
Un peu plus loin, je réalise que je n’y suis plus. À ma gauche, il y a un haut grillage car il semble qu’on a pris un peu d’espace sur une parcelle agricole pour réaliser la voie verte, et plutôt que d’y recréer une clôture barbelée on a mis un grillage.
À ma droite, il y a la clôture barbelée qui fermait à l’origine la parcelle agricole, mais les panneaux qu’elle comporte ne sont pas très engageants.
Cela donne une ambiance un peu particulière à ce tronçon, désert en ce début de soirée…
Je n’ai d’ailleurs vu aucun usager (cycliste ou piéton) sur les parties en site propre de la véloroute depuis Mouchard.
Un peu plus loin, il est assez clair qu’on est de retour sur la voie autrefois ferrée, puisqu’on franchit un viaduc en pierres.
Après le viaduc, c’est un tunnel.
Croisement avec une petite route.
Ici, c’est un peu bizarre. L’aménagement est étroit.
Un peu plus loin, il s’élargit d’un coup.
Et quelques mètres plus loin, il y a cet alignement de poteaux, idéal pour faire tomber les cyclistes distraits.
J’ai l’impression qu’il existait quelque chose ici, comme un parcours santé avec des infrastructures dont il ne resterait que ces poteaux. Et la voie verte a simplement réutilisé le chemin tel qu’il était. Pure supposition de ma part. Si ce n’est pas ça, je ne comprends pas. En tout cas, je pense qu’il serait souhaitable d’enlever ou signaler ces poteaux, pour des raisons de sécurité.
Nouveau rétrécissement.
On voit la route en contrebas. En effet, si le site propre redémarrait à droite de celle-ci, on se trouve désormais à sa gauche depuis le franchissement du viaduc.
Bientôt, j’ai ce véritable toboggan devant moi. La voie verte descend rejoindre une petite rue de la ville de Salins…
Je me demande comment et où se terminait la voie ferrée, car il est clair que la pente est beaucoup trop forte pour imaginer un train la franchir. Y avait-il un long viaduc ici ? Ou bien est-ce que j’ai déjà dépassé le terminus (mais où était la gare ?). Il faudra que je cherche.
Pour l’heure, la seule chose dont je suis sûr, c’est que je n’ai pas envie de descendre jusqu’au bout juste pour faire demi-tour et remonter. Je me promets de venir voir, la prochaine fois que je passerai dans le secteur, s’il y a un jalonnement pour les cyclistes dans les petites rues, et si oui j’irai voir où il mène.
Je ne tarderai pas à le faire, puisque je repasserai par là un mois plus tard en voiture pour aller à l’exposition Jouef à Champagnole.
Voici donc une…
Mise à jour :
Après une brève recherche, je ne sais pas s’il y avait un viaduc, mais en tout cas je suis certain que la voie ferrée se prolongeait au delà de cette étonnante rampe. En effet, il existe bel et bien une ancienne gare entre la fin de la voie verte et le centre-ville de Salins-les-Bains. Néanmoins, la plate-forme qui y menait a quasi-totalement disparu.
À la place, voici un cheminement possible à vélo, pris en photo le matin du 17 avril en allant à Champagnole en voiture.
(Non, je n’ai pas pris de photo en roulant en voiture. Les rues étaient désertes, ce qui me permettait de m’arrêter à ma guise en pleine voie.)
On commence donc par descendre la rampe que l’on voit sur cette photo prise depuis le bas. On sort ainsi de la voie verte…
… puis on tourne à gauche…
… et immédiatement à droite pour suivre le Chemin des Margiliens.
Ce chemin semble assez tranquille et constituera un itinéraire agréable pour les cyclistes bien qu’il ne soit pas plat.
Ici, on longe le camping et on aperçoit l’ancienne gare.
Arrivé au bout, au cédez-le-passage, on reprend à droite…
… puis immédiatement à gauche au feu pour rejoindre la route principale.
J’aperçois d’ailleurs sur ma droite deux cyclistes avec des sacoches que je tente de prendre en photo mais mon téléphone décide de faire la grêve de la mise au point.
J’ignore s’ils viennent du camping, ou s’ils ont coupé depuis le chemin des Margiliens pour rejoindre l’avenue d’où ils sortent, qui est en impasse pour les voitures mais doit pouvoir être rejoindre à pied et à vélo.
De toute façon, le feu passe au vert et je dois continuer ma route en direction de Champagnole.
C’est quand même dommage que la véloroute se termine comme ça, alors qu’elle est plutôt bien jalonnée sur toute sa longueur. Elle aurait mérité d’être jalonnée jusqu’à un point d’intérêt : camping, centre-ville, office du tourisme, lieux à visiter… Les possibilités ne manquent pas.
C’est la fin de la mise à jour.
Revenons à notre fin d’après-midi du dimanche 20 mars. Je suis sur la voie verte, et je décide de rebrousser chemin plutôt que de descendre jusqu’au bout pour remonter.
Je constate rapidement avec grand plaisir que je suis sur un faux plat descendant. Je n’avais pas fait attention au sens de la pente à l’aller.
Original, ce pilier pour soutenir le rocher. Soit la ligne était à voie unique (mais pourquoi le tunnel était aussi large ?), soit il a été construit après la fin de la circulation ferroviaire.
Ci-dessus, l’entrée du stand de tir que j’ai longé précédemment. C’est ici que la voie verte quitte l’ancienne voie ferrée quelques instants.
Je fais très peu de photos dans ce sens. D’une part, parce que je suis déjà passé. D’autre part, parce que la luminosité baisse. Et d’autre part, parce que ma batterie de téléphone est presque vide. (Oui, cela fait trois parts).
Je précise que je n’ai pas d’appareil photo avec moi aujourd’hui, et que toutes les photos de la journée ont été prises avec mon téléphone. Cela est contraire à mes habitudes de cycliste.
Arrivé au bout du site propre, il n’y a plus ni jeunes, ni voiture, ni musique. Je reprends la route, et tourne à droite à cet endroit :
(Vous aurez remarqué la subtile réutilisation de la photo prise à l’aller.)
Après être passé entre les maisons, le jalonnement m’envoie, à ma grande surprise, non pas sur la route que j’avais dévalée à l’aller depuis Aiglepierre, mais sur un petit chemin fort sympathique.
Ce chemin, non revêtu mais néanmoins bien roulant (c’est du graveuhle), est bien agréable et évite que l’itinéraire soit trop monotone.
Ça grimpe un peu mais rien de bien méchant. Il faut bien remonter à Aiglepierre, de toute façon. C’est bien jalonné, même ici, à un croisement au milieu des champs (c’est d’ailleurs là que c’est important).
Filé presque réussi…
Secteur pavé presque digne de Paris Roubaix.
Cela sera ma dernière photo de la journée.
Après la maison à droite, on arrive dans le village d’Aiglepierre et on retrouve la rue principale là où j’avais pris la photo ci-dessous à l’aller.
Ensuite, je dévale avec un certain plaisir la route qui montait et dont le revêtement était assez mauvais. Je me méfie des voitures, heureusement peu nombreuses, car il commence à faire sombre.
Me voici bientôt à nouveau sur l’ancienne voie ferrée puis sur la voie verte le long de la route. Je remarque que, dans les deux cas, c’est du faux-plat descendant. Il n’y a qu’à l’arrivée à Mouchard que ça remonte.
Cette fois, il fait réellement nuit, mais on s’en fiche lorsqu’on est sur un site propre sans véhicules.
J’avais envisagé éventuellement de faire l’aller-retour jusqu’à Port Lesney, mais vu l’heure je ne le ferai pas. Je me dis que je referai un jour le trajet entre Mouchard et Arc-et-Senans en entier. Je bifurque donc en direction de Mouchard, replie le vélo dans le coffre de la voiture, et finis mon trajet jusqu’à Besançon, toujours par le chemin le plus court, avec la satisfaction de n’avoir fait, pour accéder à ces deux véloroutes et voies vertes, aucun kilomètre supplémentaire par rapport à mon itinéraire déjà prévu pour les brocantes et bourse.
Conclusion :
Voilà deux très beaux aménagements testés et approuvés.
Voie Verte Jules Grévy
Ça ne faisait pas très longtemps que je voulais la tester. En effet, je n’en avais eu connaissance que lorsque les travaux avaient débuté, et c’est un aménagement très récent. Bien que situé dans une zone relativement peu touristique et très plate, elle est très intéressante car elle constitue une liaison de plus entre Dole et ses environs, et un accès de plus au secteur du Val d’Amour depuis l’Eurovéloroute 6. Elle peut être intégrée dans une étape de voyage à vélo ou servir pour des déplacements domicile-travail entre Dole et ses environs. Elle est très bien réalisée. Même les barrières en chicane, que je déteste habituellement, sont supportables car assez espacées et pas trop longues. Mais il serait quand même préférable d’en ouvrir à chaque fois une des deux. Pour terminer, souhaitons qu’un jour l’aménagement puisse permettre d’aller jusqu’à Poligny. Ça serait encore plus intéressant. Mais je ne connais pas du tout l’état de la plate-forme jusque là bas.
Voie des Salines
Là, c’est tout autre chose, puisque je la connais depuis plus de 10 ans, et cela fait très longtemps que je souhaitais la découvrir jusqu’au bout… Mais sa réalisation intégrale a pris du temps, et il m’aura moi-même fallu du temps pour en trouver l’occasion ! Finalement, je l’aurai testée en trois fois, à cinq ou six ans d’intervalle entre chaque fois ! Il n’est jamais trop tard pour bien faire…
Pour donner un avis sur l’intégralité de cette véloroute, c’est un très bel aménagement dont le gros point fort est de relier deux sites touristiques intéressants (les deux salines). Mais en plus, il les relie à un itinéraire important (l’Eurovéloroute 6) et d’une très belle manière. En effet, il alterne de très beaux sites propres qui permettent d’éviter de circuler sur des routes à fort trafic (entre Rans et Arc et Senans, à la sortie d’Arc et Senans, de Port Lesney à Mouchard, et les deux sites propres que je viens de tester) et des passages sur des petites routes très tranquilles (passage par Champagne sur Loue et Aiglepierre) et même un bout de chemin non revêtu. On alterne aussi des endroits où on est proche des routes avec le bruit que ça implique et d’autres endroits où on est dans le calme absolu en pleine nature. Ainsi, on ne s’y ennuie absolument pas. Sans parler des paysages qui sont plutôt agréables, qu’il s’agisse de la Forêt de Chaux, des bords de Loue, ou des reliefs de la fin (qu’on voit sans les subir…). Alors certes, le potentiel domicile – travail de cet itinéraire est assez faible, mais il va sans dire qu’il a un grand intérêt pour les loisirs et le tourisme à vélo.
Je suis donc ravi de cette journée, comme vous vous en doutez…
Sympa tes figurines. Je n’en vois plus dans les brocantes aujourd’hui.