Étape 8 : Konstanz – Oberbüren

Depuis la dernière vraie pluie datant de notre seconde nuit à Mulhouse, la météo nous avait plutôt épargnés. Quelques averses à Huningue quand nous étions au camping, une espèce de mini-averse lors de notre visite de Konstanz le matin, et c’est à peu près tout. Le reste du temps, le temps était plutôt correct : souvent nuageux, parfois quelques gouttelettes, mais pas de vraie pluie. Et nous avions quand même eu quelques jours de vrai beau temps durant nos étapes Suisses.

Mais ce matin du jeudi 12 août, c’est différent. Nous nous réveillons et remballons sous une vraie pluie, qui nous oblige à bien nous organiser pour réussir à tout abriter et ne rien mouiller (ou presque) en remballant.

Alors que nous étions ravis, la veille, de nous balader sur l’île sous un beau ciel bleu, la motivation n’est plus vraiment là ce matin, sous la pluie.

Quand je pense qu’il nous reste un trajet estimé à une semaine avant d’arriver chez nous, je me sens même découragé. J’ai tout à coup envie d’être chez moi.

Sous la pluie, le lac est toujours aussi beau, mais triste…

Remballer sous la pluie demande de l’organisation. Il faut placer la remorque sous une bâche afin de pouvoir la charger sans qu’elle ne soit mouillée. Ensuite, la bâche sera utilisée pour couvrir la remorque durant le trajet.

Nous rassemblons un peu de motivation pour quitter le camping et prendre la route.

En quittant Konstanz, j’en profite pour prendre encore en photo quelques aménagements cyclables.

Ici, une piste cyclable à double-sens est parallèle à une chaussée qui n’est pas un grand axe… Pourquoi ? Tout simplement parce que la chaussée principale est réservée aux piétons ! Les vélos peuvent bien sûr y pénétrer, mais uniquement pour s’y arrêter, pas pour y circuler.

Piste cyclable à double-sens sous un pont.

Véhicule d’entretien de la ville. Il s’agit d’un triporteur !

Carrefour de pistes cyclables.

Piste cyclable parallèle à la chaussée, sur un pont.

Pour rentrer chez nous, nous devons prendre l’itinéraire cyclable national n°5 (Mitelland route). Cet itinéraire part de Romanshorn (le long du lac de Constance, à 30 km à l’est d’où nous nous trouvons), et arrive à Lausanne.

Nous ne le suivrons pas jusqu’au bout, car aller jusqu’à Lausanne nous éloignerait plutôt de chez nous. Nous avons prévu de le quitter vers la ville de Ins, pour chercher l’itinéraire le plus direct pour revenir sur le Haut-Doubs (et en cherchant si possible, un moyen de remonter sans pédaler, par exemple un train).

Par contre, nous décidons de le prendre depuis le début, et donc de nous rendre à Romanshorn. Pour cela, nous allons suivre encore un petit bout de l’itinéraire 2, qui nous avait amenés à Kreuzlingen.

Le début de l’étape jusque là bas est plutôt tranquille. Mais comme nous roulons sous la pluie, je ne ferai pas de photos. À part ceci :

La Suisse nous avait impressionnés par sa signalisation pour les vélos. Elle arrive encore à nous surprendre ! Cette fois avec une signalisation pour les rollers !

Nous voici à Romanshorn. Devant la gare, nous trouvons un panneau avec différents itinéraires. C’est ici que démarre le n°5.

Cet itinéraire commence par pas mal de dénivelés (alors qu’il est décrit comme facile dans les documents de la Suisse à Vélo) et nous remarquons que, par rapport aux itinéraires que nous suivions précédemment, il est très peu fréquenté. Nous croisons très peu de cyclotouristes, et uniquement quelques cyclistes locaux (promeneurs ou déplacements utilitaires). Mais la météo y est sans doute aussi pour quelque chose.

Il n’y a pas énormément de curiosités à voir le long du chemin. Par contre les paysages sont toujours très beaux, et on passe au coeur de la vie locale des villages.

Des villages dans lesquels on verra entre autres des lamas dans un pré, ou encore, toujours en pleine campagne, une limousine qui semble abandonnée…

Il pleut jusqu’à presque 16 heures. Une fois la pluie calmée, nous mangeons notre repas de « midi » un peu tardivement, et reprenons notre chemin.

Vers la fin de l’après-midi, arrivés dans un bourg un peu plus important, je fais remarquer à Ai qu’il y a une gare… Peut-être que nous pourrions… ? La démotivation du matin est toujours là, et j’ai vraiment envie de rentrer. Et ce temps et ces dénivelés n’arrangent rien !

Elle préfère, pour l’instant, que nous poursuivions à vélo. Elle sait que notre itinéraire passe à proximité de Zürich, et elle a envie qu’on s’y arrête. Je n’avais pas prévu cela, mais après tout pourquoi pas.

Nous continuons donc et, comme si c’était fait exprès pour nous ménager un peu, l’itinéraire continue le long d’une rivière, sur un chemin en graviers roulant, en faux plat descendant. Dans ces conditions, et apercevant un peu de ciel bleu, on se remotive un petit peu et on avance bien.

Le soir, nous approchons d’une ville. Nous décidons d’y chercher un endroit où dormir. Mais après avoir parcouru plusieurs rues, il ne semble pas y avoir de camping, et les hôtels sont hors de prix (140 CHF la nuit pour l’un, et 165 pour l’autre). Ça n’existe pas, les Formule 1, en Suisse ?

Nous ressortons de la ville et revenons près de la véloroute, car il y avait quelques fermes. Pour ma part, j’ai envie de simplement demander à un paysan pour passer la nuit dans un de ses champs. Le seul souci c’est que je ne sais pas demander ça en allemand…

Je décide d’expliquer que je cherche un camping, en espérant que les gens me proposent d’eux-même de monter la tente près de chez eux.

Je m’approche d’une dame qui fait faire de l’exercice à un cheval. Je lui formule tant bien que mal ma demande, et elle me dit qu’il y a un camping dans un village en m’indiquant une direction qui nous ramènerait sur nos pas. Ce n’est pas le résultat attendu…

Deux cavalières arrivent ensuite près de nous. Je réitère ma demande, et là, l’une d’entre elles me répond : « Vous parlez français ? ».

Cette demoiselle est parfaitement bilingue français-allemand ! La communication est donc tout de suite plus facile. Elle me propose d’aller voir le propriétaire des lieux et de lui demander à notre place. Je la suis et quelques minutes plus tard nous voici en train de monter la tente à côté de l’écurie. Nous la remercions et elle continue son chemin avec son amie et leurs montures.

Nous mangeons puis nous endormons dans le calme et l’odeur de l’écurie…

Bilan :

Une journée beaucoup moins agréable que le reste des vacances. Au moment de quitter le lac, et en sachant qu’il nous faudrait près d’une semaine pour arriver chez nous, la motivation n’était plus là. Surtout sous la pluie qui est tombée durant les deux tiers de la journée.

La fin de l’étape fut un peu moins désagréable, sur le plat et sans pluie, mais la recherche d’un endroit pour dormir fut à nouveau un moment de démotivation. Jusqu’à l’arrivée de cette jeune fille qui rendit tout à coup les choses faciles !

Nous avons parcouru 60 km, ce qui donne un total de 590 km depuis le début des vacances, en incluant bien sûr les balades de la veille.

Suite : étape 9

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