Des Vosges à la maison à vélo : si on rejouait la fin de l’histoire ?

20210816_070501Il y a des gens – j’en connais – qui, lorsqu’un film se terminent mal, ne peuvent s’empêcher, une fois couchés, de rejouer la fin du film dans leur tête pour lui donner une fin heureuse.

C’est en quelque sorte ce qui va se passer ici.

Pourtant, à l’origine, mon histoire ne se terminait pas mal. Mais une succession de hasards et de coïncidences vont m’amener à en rejouer la fin.

Le contexte : le retour d’un petit voyage à vélo

Il faut remonter en juillet 2016. Je me suis rendu au nord des Vosges pour le stage mécanique du club Peugeot 403, et je rentre comme je suis venu : à vélo, mais pas par le même chemin.

Premier hasard : alors que j’envisage initialement de tester la Voie Verte des Hautes Vosges Sud jusqu’au bout, puis de franchir le Ballon d’Alsace pour rentrer par Belfort, je change d’avis en cours de route et décide de couper au plus court : je vais viser Rougemont, dans le Doubs, car c’est à la fois la bonne direction pour rejoindre mon village, et pour rejoindre Besançon à vélo. Je pourrai donc faire un choix le lendemain entre ces deux destinations.

Pour quitter la voie verte en direction de Rougemont, Google Maps me fait passer par un petit sentier escarpé au bout duquel je tombe sur une maison isolée et un Peugeot D4A bien fatigué.

Je laisse ce brave petit fourgon à son triste sort, et j’écris même qu’il ne reprendra jamais la route.

Ensuite, je franchis le secteur des Mille Étangs pendant que la nuit tombe, puis dors dans un camping à Melisey, et reprends la route le lendemain en direction de Besançon. Finalement, je ne passerai pas par Rougemont, mais rejoindrai le Chemin Vert (ancienne voie ferrée de Besançon à Vesoul) puis un itinéraire cyclable en partie jalonné jusqu’à Besançon.

Pour cela, je roulerai tantôt sur des petites routes, tantôt sur des routes importantes. En effet, il n’y a pas de voie verte dans ce secteur avant le Chemin Vert. Il existe bien une ancienne voie ferrée de Lure à Montbozon (qui rejoignait la ligne Besançon Vesoul donc l’actuel chemin vert) mais j’ai écrit en 2012 au Département de la Haute Saône pour savoir s’il existait un projet de voie verte dessus et la réponse a été négative. Dommage.

Comment réécrire l’histoire…

Et si je n’avais pas laissé là ce brave petit D4A ?
Et si j’avais réellement rejoint Rougemont ?
Et si j’étais ensuite remonté non pas à Besançon mais dans mon village ?
Et si la Haute Saône s’était décidé à réaliser une voie verte sur l’ancienne ligne de Lure à Montbozon ?

Ça fait beaucoup de « si », mais pourtant…

… et pourquoi ?

C’est une succession de hasards et de coïncidences.

En 2017, lors de notre voyage vers le sud, je fais la connaissance réelle d’Antoine, que je connais virtuellement via Facebook par un grand hasard. Nous avons beaucoup de centres d’intérêt communs : vélos, trains, vieilles mécaniques, vieux objets, brocantes… et il devient donc fort logiquement un de mes meilleurs amis.

Peu de temps plus tard, Antoine refait entièrement (mécanique et bas de caisse) un Peugeot D4A qu’il a acquis non roulant, et commence à rouler avec.

Printemps 2021 : Par hasard, je vois passer sur internet une photo du D4A d’Antoine, prise par un amateur de voitures anciennes alors qu’il circulait à proximité de chez lui. Je lui signale l’existence de ce joli cliché.

Juillet 2021 : Amusé, Antoine m’envoie le lien vers une petite annonce, illustrée par… la photo que je viens de mentionner. L’annonce, qui précise quand même « photo d’illustration », a été mise par quelqu’un qui souhaite vendre une épave de Peugeot D4A. Après une prise de contact, Antoine décide de faire l’acquisition de cette épave, pour les pièces.

Août 2021 : Lorsqu’Antoine m’indique qu’il va aller chercher le D4A dans le Vosges et qu’il passera me voir en y allant, j’envisage de l’accompagner. Afin d’étudier la faisabilité de la chose, je lui demande la localisation du véhicule… et comprends rapidement qu’il s’agit de l’épave devant laquelle je suis passé en 2016 !

Coïncidences…

Une idée germe alors dans mon esprit

Sachant qu’il y va un dimanche, et qu’il n’y a aucune brocante autour de chez moi ce dimanche là…

Sachant qu’il y a une brocante le long de l’itinéraire et plusieurs dans les Vosges ce jour là…

Sachant qu’après avoir chargé le D4A, il doit se rendre le lendemain en Alsace puis rentrer chez lui très rapidement pour un rendez-vous…

Sachant que j’ai très envie de faire du vélo, mais pas le temps de partir en voyage cette année, même pour quelques jours…

Sachant qu’une voie verte a été réalisée sur l’ancienne voie ferrée entre Lure et Montbozon, là où le département m’avait dit, il y a dix ans, ne pas avoir de projet (ce qui montre que les choses bougent dans le bon sens dans ce domaine), et que je ne l’ai encore jamais testée…

je fais une proposition à Antoine :

Il dormira chez moi le samedi soir comme prévu, puis nous partirons ensemble avec sa voiture chercher le D4A. Nous ferons une ou plusieurs brocantes avant d’aller charger le fourgon.

J’emmènerai mon vélo avec moi, ainsi que ma remorque au cas où j’aie des achats à transporter suite aux brocantes, et lorsque nous aurons chargé le fourgon, nous nous séparerons : un convoi motorisé vers l’Alsace, et un autre à pédales en direction du Doubs.

Si nous terminons rapidement de charger le véhicule, nous nous séparerons tout de suite. Il dormira quelque part en Alsace et moi quelque part en Haute-Saône. Sinon, nous camperons ensemble et nous séparerons au petit matin.

Il accepte volontiers ma proposition.

L’aller : brocantes, et chargement du D4A

Antoine est arrivé chez moi la veille. Nous avons travaillé ensemble sur ma 403, et sommes allés manger le soir au barbecue annuel de mon frère qui tombe ce week-end.

Nous ne nous sommes pas couchés très tôt, et ne nous levons donc pas très tôt non plus.

En principe, quand je vais aux brocantes, j’essaie d’arriver à 6h30 sur la première de la journée. Mais aujourd’hui, ça ne sera pas le cas puisqu’il est 9h30 quand nous sommes prêts à partir.

Nous démarrons.

La vieille Mercedes 123 tire le plateau, lentement mais surement.

20210815_094413

Nous prenons la D50 qui passe par Baume-les-Dames et rejoignons ainsi la route de Besançon au Thillot, ex nationale 486 qui porte aujourd’hui le numéro D486 dans les trois départements qu’elle traverse, sauf entre Rougemont et la Haute-Saône où elle a été intégrée à la D50… Drôle de choix qui entraîne une étonnante anomalie de numérotation.

Après un peu de route, nous arrivons à la première brocante de la journée : un vide grenier de bonne taille dans un village de Haute-Saône.

D’après l’affichage sur place, le passe sanysertàrien est demandé, mais les contrôles sont aussi efficaces que ces portails photographiés à 50 mètres de là.

20210815_122502

De toute façon, c’est du zèle. Le passe n’est théoriquement obligatoire que pour l’accès à l’espace restauration.

Nous faisons tous les deux quelques achats sympathiques. Rien d’exceptionnel, mais de quoi se faire plaisir et quelques objets utiles.

Nous nous retrouvons ensuite à la voiture et reprenons la direction des Vosges, toujours par la D486.

Arrivés au Thillot, nous prenons la direction de Bussang où nous irons à notre second vide-grenier de la journée, non sans nous arrêter en chemin dans une petite boulangerie sympathique pour acheter un casse croûte.

Nous voici à Bussang.

Cette très belle gare constituait le terminus de la ligne de chemin de fer reconvertie en voie verte que j’ai suivie à partir de Remiremont en 2016, avant de la quitter prématurément et de tomber sur le D4A.

20210815_142529

Le vide grenier est petit, mais très sympathique. L’ambiance est détendue. Pas de passe inutile, mais, revers de la médaille, beaucoup (trop) de gens sans masque.

Nous faisons là encore quelques trouvailles intéressantes. Je ne regrette pas d’avoir pris ma remorque de vélo, car tout ne tiendra pas dans mes sacoches.

Il est déjà plus de 15h lorsque nous quittons le vide-grenier, qui sera donc le dernier de la journée. Nous en avions repéré d’autres, mais il aurait fallu se lever très tôt pour en faire plus, et nous étions fatigués tous les deux. Pour ma part, je me suis levé à 5h la veille pour aller à la brocante de Nozeroy (pas à vélo, contrairement à l’année dernière).

Nous nous rendons à Ramonchamp, où nous avons rendez-vous au centre du village avec le vendeur du D4A.

Rendez-vous pas forcément utile puisque, pour ma part, je sais très bien où il est. Mais ça, le vendeur ne le sait pas encore.

Nous le suivons sur un chemin qui monte tout autant que celui par lequel j’étais monté en 2016… Toutefois, celui-ci est goudronné jusqu’au bout.

20210815_154256

Il débouche, non pas là où se trouve l’épave, mais le long de la départementale qui passe au dessus, en Haute-Saône.

Je reconnais le croisement où j’avais pris cette photo.

Quelques centaines de mètres sur la départementale plus tard, nous arrivons au petit chemin que je connais bien, et à ceci…

La maison tient toujours de la même manière…

Les trois personnes (deux hommes et une femme) qui nous accueillent nous font un peu l’historique de l’endroit.

Un monsieur a habité là jusqu’à une époque récente. Il y était lorsque je suis passé en 2016, mais la partie habitable donne sur le terrain, du côté non visible depuis le chemin.

Depuis, il est parti en maison de retraite, et sa famille a vendu peu à peu tous ses biens pour financer son hébergement.

La maison était pleine à craquer d’objets en tous genres, comme souvent chez les bricoleurs, et après le départ de son dernier occupant il y a eu des tentatives de cambriolage. Mais cette fois, elle est totalement vide. Dommage pour moi : j’aurais peut-être trouvé des choses à acheter.

Peu importe, celui que nous sommes venus chercher est ici :

20210815_174351

Photo à comparer avec celle de 2016 :

Il n’a pas beaucoup changé, hormis le fait que sa calandre a malheureusement été volée.

(Pas le pare-choc, c’est moi qui l’ai déjà enlevée avant de penser à prendre une photo.)

Comme il n’a plus de roues, nous allons commencer par lui en mettre.

L’opération n’est pas si simple. Antoine et les deux hommes présents sur place s’acharnent à lever le véhicule du côté où c’est le plus difficile, pendant que je mets en place une roue de l’autre côté, où c’est facile.

Un troisième homme nous rejoint.

20210815_174325

20210815_174314

Une roue est mise en place, puis deux, trois et enfin quatre.

Il est 17h45 lorsque les quatre roues sont en place, sachant que nous sommes arrivés sur place à 15h45.

Nous faisons un constat : tout est grippé. Aucune roue ne tourne.

Ça ne va pas être simple. Antoine semble s’inquiéter.

Heureusement, l’un des trois hommes présents, qui était parti, revient avec un tracteur.

20210815_181001

Mais le tracteur est un peu faible pour cette opération, et il n’est pas possible, pour une raison que j’ignore, de bloquer le différentiel du pont arrière. Très dommage pour un tracteur.

Alors entre les roues bloquées, et les grosses pierres présentes sous le véhicule qui le coincent à plusieurs reprises et nous obligent, pour les extraire, à le remettre sur cric et à faire levier avec ce que nous avons sous la main… nous mettons beaucoup de temps à tirer le véhicule jusque sur le chemin.

20210815_181637

20210815_191500

19h45 : deux heures pour le mettre sur ses roues, deux heures pour le sortir d’où il était…

20210815_193809

L’endroit où il se trouvait ressemble à un champ de bataille…

20210815_194059

Détail amusant : cette plaque que j’avais photographiée en 2016 est toujours là. J’ai même le droit de la récupérer en souvenir.

Il faut encore charger le D4A sur le plateau. Ce dernier n’est pas équipé d’un treuil. Mais Antoine a apporté un tire-fort… qui n’est pas assez fort…

Heureusement, l’un des deux hommes présents (le troisième et la dame sont partis) en a apporté un aussi, et en combinant les deux on finit par y arriver, centimètre par centimètre…

20210815_203624

20210815_205409

À 21h, l’animal est chargé.

Le temps de le sangler et de tout ranger, il est 21h45.

Six heures en tout pour le mettre sur ses roues, le sortir de là, le charger et ranger.

La nuit tombe.

Nous ne savons pas où dormir et nous n’avons pas mangé.

J’ai envie de demander aux gens pour camper ici, car nous aurions l’eau et l’electricité. En plus, la maison étant vide, je ne vois pas pourquoi ils refuseraient. Mais Antoine n’a pas envie. Il préfère aller dans la nature ou dans un village.

Il n’a peut-être pas tort car depuis 19h environ les moustiques sont très nombreux. Je les avais mentionnés dans mon récit de 2016.

Antoine paye son acquisition (j’entends que le prix est sympa, et bien en dessous de ce qui avait été évoqué initialement), je charge mes affaires sur mon vélo en les répartissant judicieusement entre sacoches et remorque.

À la nuit tombée un bien étrange convoi quitte les lieux

Comme a dit l’un des deux hommes au moment de se dire au revoir : « Il y en a un qui pédale, et l’autre qui appuie sur la pédale. » C’est un bon résumé de la situation.

Pour remonter jusqu’à la départementale, Antoine passe devant avec son convoi motorisé. Ensuite, arrivés sur celle-ci, nous échangeons les rôles. C’est plus sécurisant ainsi car je roule à la lumière de ses phares et il me protège des éventuels véhicules qui arriveraient derrière nous. Par ailleurs, ça lui permet de s’adapter à ma vitesse, et ça m’évite de respirer les gaz d’échappement du diesel.

C’est ainsi que les animaux de la forêt et les quelques voitures que nous croisons peuvent voir passer un vélo tirant une remorque, suivi d’un vieux break Mercedes des années 70 tirant lui aussi une remorque portant un fourgon Peugeot des années 50

L’ensemble circule à la vitesse d’un vélo, encombre comme un camion, et pollue comme une voiture. Comme dira l’un de nos amis : « Bravo les gars, la nuisance à son maximum ! ».

Pour ma part, rouler dans les phares de la Mercedes est plutôt confortable. Le bruit du diesel dans les montées n’est pas trop gênant car ça ne dure pas longtemps. En effet, elles sont peu nombreuses et assez douces, tandis qu’il y a beaucoup de faux-plats descendants, voire de véritables descentes durant lesquelles le moteur se fait beaucoup plus discret.

La situation est plutôt amusante.

Soudain, dans la nuit, alors que nous avions l’impression d’être au milieu de nulle part, je vois des gens au bord de la route, de nombreux véhicules stationnés, et les lumières d’une ville sur ma gauche, dans la vallée.

Nous sommes tout simplement arrivés à la D486, au col des Croix. La ville, c’est le Thillot, et au niveau du col se trouvent un restaurant et un hôtel. Je ne sais pas si tous les gens sont là pour ça, ou si c’est aussi un lieu de balade, mais il y a du monde. Nous nous arrêtons au bord de la route et réfléchissons.

Pour ma part, je souhaite trouver un endroit éclairé pour manger. Mais ici, ce n’est pas l’endroit idéal. Nous n’avons pas de place pour stationner (le convoi est arrêté sur le bord de la chaussée) et pas de place non plus pour nous asseoir.

Normalement, c’est ici que nos routes se séparent : il devra partir à gauche en direction des Vosges puis de l’Alsace tandis que moi je dois redescendre côté Haut-Saônois. Mais il me dit que cela ne le dérange pas de rouler un peu dans ma direction pour que nous mangions et campions ensemble.

Nous prenons donc la D486.

À un carrefour, il y a un poteau d’éclairage public. Je m’arrête juste pour regarder les panneaux, mais Antoine pense probablement que je veux tourner à gauche, et il le fait… et je réalise qu’il a raison : en bas de la descente qui s’offre à nous, il y a un village. Je repasse devant lui et m’arrête sur la place centrale.

Il s’arrête derrière moi. Ici, il y a de la place.

20210815_224824

Notre convoi improbable a roulé une dizaine de kilomètres. Chose étonnante : nous avons croisé quelques véhicules, mais personne ne nous a suivis ou doublés. Tant mieux.

Nous mangeons tranquillement nos provisions quand une voiture s’arrête à notre hauteur.

C’est Mme la Maire de la commune de Haut-du-Them – Chateau-Lambert.

Nous discutons et je lui demande si elle connaît un endroit pour passer la nuit. Elle nous autorise alors à camper ici : la voiture sur la place goudronnée, et la tente dans l’herbe.

Et quand je lui demande s’il y a de l’électricité ici, elle m’emmène faire le tour de la petite gare de tacot à quelques mètres de nous, et me montre une prise et un robinet d’eau (non potable, précise-t-elle).

Le grand luxe !

Nous terminons notre repas, mais au moment de nous installer la pluie arrive. Nous nous mettons à l’abri sous l’avant-toit de la gare, qui est assez spacieux pour abriter le vélo, la remorque, et les deux individus.

La pluie est très forte, et toutes les deux minutes environ elle redouble d’intensité alors que je pensais à chaque fois qu’elle avait déjà atteint son intensité maximale !

Nous avons vraiment de la chance ! Si elle était arrivée plus tôt, ou si nous n’avions pas trouvé cet endroit idéal, nous serions dans une situation critique… surtout moi avec toutes mes affaires et mes achats de brocante dans mes sacoches et ma remorque non bâchée.

La pluie finit par se calmer. Antoine fait du vide dans sa voiture pour s’y coucher. Moi je monte ma tente et fais de même. Il ne pleut plus du tout. Nous pouvons dormir… accompagnés par l’église en face de nous qui sonne toutes les heures (voire plus ?).

Le retour : traversée de la Haute-Saône à vélo

Je n’ai pas de réveil. Mon téléphone est branché à la gare de tacot, pour se charger. De toute façon, j’ai prévu d’être réveillé par le bruit d’une Mercedes qui démarrera…

Mais ça ne sera pas nécessaire. J’émerge le premier, lorsque l’église sonne 6 heures.

Voilà à quoi ressemble notre campement. Pas mal, non ?

20210816_062411

Antoine bouge à son tour.

20210816_063352

20210816_063125

Je découvre à quoi ressemble vraiment l’endroit où nous avons dormi. La décoration semble avoir été prévue juste pour nous : des wagonnets comme j’aimerais pouvoir en récupérer pour chez moi (pour les utiliser réellement !) et des roues de vélos…

20210816_063210

20210816_063230

20210816_063328

Pendant que je remballe mes affaires, le convoi motorisé démarre…

20210816_065919

20210816_070155

20210816_070213

20210816_070216

… et s’arrête presque aussitôt pour une pause photo devant cet impressionnant bâtiment…

20210816_070309

20210816_070501

Me voilà seul. Je finis de ranger mes affaires et démarre à mon tour.

20210816_073123

20210816_070510

20210816_070522

20210816_074058

En 2016, j’avais quitté le D4A en direction de Lure en traversant les Mille Étangs par un itinéraire principalement non goudronné, jusqu’à ce que je rejoigne des petites départementales. J’étais passé par Melisey, où j’avais dormi au camping puis rejoint la D486 en direction de Lure car, même si c’est une grande route, le trafic est supportable en été et ça reste l’itinéraire le plus simple (et c’est plat).

Cette fois, je suis déjà sur la D486 dès que je sors du village. Je n’ai donc plus qu’à la suivre jusqu’à Lure.

Je ne fais pas de photos, car je n’ai que mon téléphone et ce n’est pas pratique pour prendre des photos en roulant.

Dans mes sacoches, j’ai mon appareil photo compact et une carte SD, mais les piles sont vides.

Par ailleurs, je n’ai rien mangé ce matin.

Mon premier objectif est donc de trouver un magasin pour acheter à manger et des piles. Mon second objectif sera de trouver des toilettes.

Je me laisse descendre sur la D486. Ça va tout seul, et pour l’instant le trafic est négligeable…

Dans un petit village, je trouve un petit magasin ouvert. Je m’arrête, et achète tout ce dont j’ai besoin. Parfait.

Je suis mi-amusé mi-agacé par cette vieille dame qui vient y faire ses courses en 205… en laissant le moteur tourner…

20210816_081117

Ça me fait plaisir de voir une personne qui a conservé ainsi sa vieille voiture (peut-être achetée neuve il y a 35 ans) et qui n’a pas peur de rentrer dans le magasin en laissant les clés dessus car il y a peu de risques dans ces petits villages… Mais ça m’agace qu’on laisse tourner inutilement un moteur polluant quand on fait ses courses.

Une employée du magasin m’a indiqué des toilettes publiques.

Je dois rebrousser chemin sur 50 mètres environ, et les trouve.

Toilettes turques, et pas de papier toilette ! Heureusement, j’en ai !

En sortant, je mets mes piles dans mon appareil photo et fais une première photo avec.

IMGP6649

Je réorganise aussi le contenu de la remorque car il se met à pleuvoir. Une petite pluie fine tout à fait supportable. Heureusement, car je n’ai pas pris d’équipement de pluie pour une seule journée car la météo n’en avait pas annoncé.

Pour ne pas que mes achats de brocante mouillent, je les enveloppe dans des sacs en plastique. J’en avais quelques uns.

Je repars donc et roule sous cette petite pluie fine qui s’arrêtera au bout d’un petit moment. Je n’y fais même pas vraiment attention.

IMGP6650

IMGP6653

IMGP6654

Je croise quelques voitures, et plusieurs camions de ferrailleurs.

IMGP6655

Je suis doublé par un cycliste électrique…

IMGP6657

IMGP6658

IMGP6659

IMGP6660

IMGP6661

IMGP6662

IMGP6663

Me voici à Melisey, où le supermarché d’une autre époque est toujours là. Mais sa devanture est cachée par un panneau décoratif pour les touristes, avec de belles photos, qui vante les mérites du coin.

IMGP6665

Lui aussi, il est toujours là :

IMGP6666

Il a juste changé de sens par rapport à 2016, et il a perdu ses sacoches et une partie de ses fleurs.

Pour le prendre en photo, je me suis arrêté, car je l’ai vu un peu tard.

Je ne sais pas ce qui est le plus curieux : qu’on aie éprouvé le besoin d’indiquer, en plein milieu d’un croisement, qu’il est interdit de stationner sur la chaussée (une coutume de certains habitants du coin ?) ou que j’aie justement stationné mon convoi à pédales à cet endroit, assez naturellement, pour éviter les manœuvres et les bordures de trottoir.

IMGP6667

Mais je vous rassure. Je suis resté là le temps de prendre la photo, et pas plus.

IMGP6668

Le garage Renault est toujours là.

IMGP6669

La Frégate aussi…

IMGP6670

Mais elle a bougé, et l’environnement autour d’elle a un peu changé depuis 2016 (photo ci-dessous).

IMGP6671

IMGP6672

IMGP6673

Toujours les mêmes pistes cyclables qu’en  2016. Un peu foireuses, mais utilisables quand même, même avec la remorque.

IMGP6674

Ici, j’avais tourné à gauche pour rejoindre Lure par une départementale moins importante.

Cette fois, je continue tout droit.

IMGP6675

IMGP6676

Je reste donc sur ce que cette plaque de cocher nomme « Chemin Départemental de Besançon au Thillot » et qui se nomme aujourd’hui D486 comme vous le savez.

IMGP6677

IMGP6678

IMGP6679

Mon appareil photo s’amuse à faire des blagues. Il n’ouvre pas toujours son objectif totalement lorsque je le rallume. Ça durera ainsi une petite heure et il finira par s’en lasser.

IMGP6680

À la vitesse à laquelle je roule, cette chose là ne me dérange pas.

IMGP6681

Me voici à Lure.

IMGP6682

Je me souvenais y être entré en 2016 par une rue avec une bande cyclable. C’est encore le cas aujourd’hui. Pourtant, ce n’est pas la même rue.

IMGP6683

J’avais également cherché en vain l’endroit où j’avais vu un J9. Cette fois, je ne le cherche pas. En fait, je l’ai retrouvé depuis en passant en voiture, et je suis même allé le voir de près. Mais en passant hier en voiture avec Antoine, nous sommes repassés juste devant, et j’ai pu constater qu’il avait disparu tout comme les Panhard qui l’entouraient.

IMGP6684

IMGP6685

IMGP6686

Je demande à Google Maps l’itinéraire vers la rue où démarre la voie verte que je souhaite rejoindre et tester, et je roule en écoutant ses instructions. Je fais rarement ça, mais pour traverser une petite ville que je ne connais pas c’est pratique.IMGP6688

IMGP6689

IMGP6690

Je trouve que Lure est une jolie petite ville. Je la connais très mal.

IMGP6691

IMGP6693

IMGP6694

IMGP6695

IMGP6696

IMGP6697

IMGP6698

IMGP6699

Désolé pour les cadrages parfois un peu foireux. Toutes les photos sont faites en roulant.

IMGP6700

IMGP6701

IMGP6702

Me voici à la gare.

Ce n’est pas une surprise.

Comme beaucoup de gares, celle-ci est longée, de l’autre côté des voies par rapport au bâtiment voyageurs, par une petite rue tranquille.

Et comme beaucoup de voies vertes sur d’anciennes voies ferrées, celle que je vais rejoindre démarre juste après de la gare, et a été connectée à cette petite rue tranquille là où l’ancienne voie ferrée se connectait aux voies encore en service aujourd’hui.

IMGP6703

IMGP6706

IMGP6707

La rue en question s’appelle rue de la Reigne, et il y a même un jalonnement entre la voie verte et la gare.

C’est bon cygne.

IMGP6708

IMGP6709

Ça y est : voici le début officiel de la voie verte.

IMGP6711

IMGP6713

Une signalisation de qualité dans les deux sens.

IMGP6714

IMGP6715

Des panneaux expliquent l’historique de la ligne de chemin de fer.

C’est comique de voir la SNCF apposer fièrement son logo sur ce type de panneau… comme si elle était fière de ne pas avoir été capable de conserver son réseau…

Comme à chaque fois, je vais le redire : je suis content de profiter de ce type d’infrastructure, et je ne vais pas bouder mon plaisir. Mais objectivement, il serait plus pertinent d’y voir encore circuler des trains, et de pouvoir faire du vélo partout sur les routes car il y aurait moins de trafic.

IMGP6716

Je ne traîne pas à cet endroit car c’est plein de moustiques.

Je m’engage donc sur la voie verte et avance.

IMGP6717

La voie verte est bien entretenue : la preuve.

IMGP6718

IMGP6719

IMGP6720

IMGP6721

IMGP6723

IMGP6724

IMGP6725

IMGP6726

Je rattrape un mini-tracteur qui fauche les accotements.

Il arrive à se glisser entre les barrières, mais doit faire frotter sa faucheuse sur le sol pour cela.

IMGP6727

Cela n’endommage pas le sol. Par contre, les ronces qu’il a fauchées se déposent là où les cyclistes doivent passer. Je m’arrête pour les enlever.

Cela illustre un problème : ces barrières sont très contraignantes, pour les cyclistes comme pour le personnel qui entretient l’infrastructure.

Avec la remorque, ça passe mais je suis obligé de ralentir vraiment fortement puis de réaccélérer, ce qui n’est pas agréable quand on tracte une charge aussi lourde.

Il faudrait au moins en laisser une des deux ouvertes en permanence, comme c’est le cas presque partout sur l’Eurovélo 6 dans le Doubs, sur les chemins de halage.

Ça me rappelle la voie de Gilley à Pontarlier et celles de la Saône-et-Loire l’année dernière.

Il y a cinq ans, j’avais fait presque la même photo que celle-ci  :

IMGP6728

Mais il n’y avait pas la voiture, et j’avais pris la photo depuis la chaussée de la route. En effet, je suis en train de recroiser la D486 où j’avais circulé.

À l’époque, les rails sur la voie ferrée et le ballast étaient en bon état, mais ils avaient déjà été déposés au niveau de la traversée de la chaussée.

Il me semble que la voie ferrée avait été réouverte pour des trains de chantier lors de la construction de la LGV, puis refermée ensuite. Cette fois, il n’y a plus ni rails ni ballast, remplacés par l’enrobé sur lequel je roule.

IMGP6731

IMGP6732

IMGP6733

Je croise de temps en temps un ou deux voyageurs à vélo. Là, c’est un couple en tandem.

IMGP6734

IMGP6735

IMGP6736

IMGP6737

IMGP6738

IMGP6739

IMGP6740

IMGP6741

IMGP6742

IMGP6743

IMGP6744

IMGP6745

IMGP6746

IMGP6747

IMGP6748

La photo ci-dessus illustre bien le problème des barrières. Si l’une des deux restait ouverte, cela serait bien. D’autant plus qu’on a poussé le zèle jusqu’à en mettre pour le moindre petit chemin sans importance.

IMGP6749

Je rattrape cette famille à vélo.

IMGP6750

Au moment où je dépasse, une petite fille se déporte vers moi et m’oblige à freiner.

Sa mère la dispute : « Regarde ce que tu fais. Fais attention ! Tu gênes tout le monde ! ». La petite fille semble alors stressée et zigzague encore plus.

Ça m’agace.

Cette petite fille ne gêne pas tout le monde, mais juste moi. Et on est sur une voie verte, pas sur un circuit de course. Donc elle a le droit d’apprendre à faire du vélo ici sans stress inutile, et c’est à moi de m’adapter.

Calmement, je réponds « Mais non. C’est normal. Il faut qu’elle apprenne. »

La petite fille semble un peu rassurée. Cette fois, elle roule bien droit.

Je la dépasse en la prévenant que je passe à côté d’elle et que j’ai une remorque.

Ce n’était pas si compliqué, et il n’était pas nécessaire de la gronder.

Après avoir dépassé toute la famille, je réaccélère.

IMGP6751

IMGP6753

IMGP6755

IMGP6756

Me voici à Villersexel.

La bâtiment voyageurs est en bon état et semble habité. L’abri de quai en face est plutôt bien conservé. Par contre, la halle à marchandises est un véritable scandale…

IMGP6757

IMGP6758

IMGP6759

IMGP6760

IMGP6761

IMGP6762

J’en fais le tour.

IMGP6763

IMGP6764

IMGP6765

IMGP6766

Au lieu d’écrire ce genre d’avertissement, ne ferait-on pas mieux de faire en sorte que le bâtiment ne soit plus en ruine ?

IMGP6769

Une halle à marchandises comme cela, ça peut intéresser beaucoup de monde.

La charpente est facile à refaire : c’est gros, mais il suffit de reproduire le modèle.

Les murs sont rarement très abîmés car c’est de la grosse pierre très solide, mais si c’est le cas il existe des maçons compétents pour ça.

Ensuite, c’est un grand espace vide donc facile à aménager, et même à isoler en BBC si on fait les choses correctement.

Ça peut donc devenir une maison, un lieu de stockage, un commerce (brocante…) avec un grand parking pour accueillir les clients et même ici une voie verte pour les clients non motorisés…

Il n’y a vraiment aucune excuse pour ne rien en faire.

Espérons qu’elle ne finisse pas comme celle d’Ornans, qui a été démolie stupidement il y a deux ou trois ans.

20210816_114447

IMGP6768

Je repars. À un passage à niveau, je m’arrête pour prendre cette photo…

IMGP6770

… et celle-ci…

IMGP6771

… quand soudain, surgit une BX !

En plus, ce petit chef d’œuvre du design à la française s’arrête pour me laisser passer.

Plutôt que de passer, je la cadre, et la prends en photo.

IMGP6772

Les deux jeunes gens à l’intérieur se mettent alors à rire, et redémarrent.

IMGP6774

IMGP6775

IMGP6776

IMGP6777

Ici, une route a été construite.

Plutôt que de préserver la plate-forme de la voie ferrée, étant donné qu’il y a un cours d’eau à quelques mètres, donc un pont routier, on a fait faire à la voie verte un détour de quelques mètres pour lui faire longer l’eau et ne faire qu’un seul pont.IMGP6778

IMGP6779

Pour les cyclistes, c’est très agréable. C’est même plus agréable que de rouler toujours (presque) tout droit.

D’autant plus qu’on retrouve la plate-forme juste après ce passage. Le détour ne fait que quelques dizaines de mètres, et sans dénivelés excessifs.

IMGP6780

IMGP6781

IMGP6783

Pourtant, cette façon de faire est problématique, car elle condamne définitivement la voie ferrée.

Il est désormais certain qu’il sera impossible, ou en tout cas très difficile, d’y remettre des trains.

Or, on devrait faire en sorte de préserver intégralement les plate-formes ferroviaires pour anticiper un éventuel retour du ferroviaire.

Dans les années 60, qui aurait parié sur un retour des tramways dans les villes ? Et pourtant…

IMGP6784

IMGP6785

IMGP6786

IMGP6788

IMGP6790

Franchissement de la D9.

IMGP6791

IMGP6792

IMGP6794

Je trouve que le damier est plutôt une bonne idée. C’est visible.

IMGP6795

Par contre, impossible de passer les barrières avec la remorque sans poser pied à terre.

Il aurait au minimum fallu mettre la barrière de gauche avant celle de droite. C’est du bon sens.

IMGP6796

Comme partout, le long de cette voie verte, on n’a pas lésiné sur la signalisation et c’est appréciable.

IMGP6797

IMGP6798

IMGP6799

Par endroits, il y a une bonne surprise : pas de barrières pénibles, mais un autre modèle qui n’est pas du tout gênant. On en aperçoit sur la photo ci-dessous.

IMGP6801

Attention : ici, il faut siffler.

IMGP6802

Il est bientôt l’heure de manger.

Je ne m’engage pas sur ce pont, car je reconnais l’endroit où je suis.

IMGP6803

Je vais plutôt descendre ce petit raidillon en poussant mon vélo (enfin, en le retenant tant bien que mal, plutôt !).

IMGP6804

Me voici en effet dans un lieu bien connu des gens du coin, mais aussi des explorateurs urbains (et ruraux) et malheureusement aussi des vandales…

Je traverse un champ, en apparence comme n’importe quel autre champ…

20210816_122437

… sauf qu’à l’autre bout, il y a ceci…

20210816_122806

… et ceci…

20210816_122810

Je bifurque en direction d’un pont où je vois ceci…

20210816_123220

20210816_123323

… manifestement un vieux téléviseur explosé. C’est la première fois que je le vois ici, alors que j’y passe assez régulièrement.

20210816_123327

Je sais où je vais. Quoi de mieux pour manger qu’un restaurant ?

20210816_123331

20210816_123503

En plus, ici, on ne me demandera pas de passe…

20210816_123717

Ce qui me désole, par contre, c’est de voir à quel point le lieu a été fracassé depuis mon dernier passage.

20210816_123745

Certaines œuvre d’art sont sympas.

20210816_123801

Mais par contre, il n’y a plus aucune vitre.

20210816_123809

La première fois que je suis venu, il y avait encore des vitres et des portes, même si beaucoup de choses étaient déjà abîmées.

Un jour, j’ai discuté ici avec un pêcheur.

Il m’a dit qu’un jour il avait entendu du bruit. C’étaient des casseurs. Il est allé leur parler.

Il leur a demandé pourquoi ils faisaient ça.

Ils lui ont répondu qu’ils étaient ouvriers chez Peugeot et qu’ils venaient ici après le travail pour se défouler.

Quelle tristesse.

J’ai l’impression que, petit à petit, tout ce qui pourra être cassé ici le sera.

20210816_123817

20210816_123828

20210816_123840

Je hais ces casseurs.

Je suis également agacé par l’attitude des propriétaires qui laissent ce lieu à leur merci au lieu d’en faire quelque chose.

Il y a quelques temps était paru un article dans le journal au sujet de cet endroit. Il était indiqué notamment que les propriétaires avaient constaté une recrudescence du vandalisme et comptaient agir.

Je ne vois aucune trace de leur action.

Il n’y a pas 50 solutions pour préserver un tel lieu, désormais, étant donné sa notoriété.

Il faut l’occuper et y faire quelque chose.

Toute autre tentative (cloture, etc.) sera vouée à l’échec.

Par contre, ce qui est certain, c’est que ce genre d’article dans les journaux, qui donne explicitement l’emplacement du lieu, ne peut qu’y attirer plus de monde. Y compris des casseurs.

Vous allez me dire que le récit que vous êtes en train de lire permet aussi de trouver le lieu.

Oui, mais je ne mentionne aucun mot clé permettant à quelqu’un qui cherche ce genre de lieu de tomber sur mon article. Par ailleurs, je ne mentionne pas le nom de la commune ni l’endroit exact, donc il faut être capable de chercher un peu pour trouver où c’est vraiment (ce qui n’est pas hyper compliqué, mais pas à la portée du casseur moyen stupide). Pour terminer, je considère désormais que le mal est fait. Si le lieu était encore en bon état, je n’aurais pas du tout fait mention de mon arrêt ici dans ce récit.

20210816_123848

20210816_123856

20210816_123904

20210816_124012

20210816_124018

20210816_124035

20210816_124111

20210816_130915

Je n’ai pas réservé, mais je crois que ce n’était pas nécessaire. Je pose un morceau de bois sur un meuble qui traîne par terre, pour improviser un siège, et je mange.

Un homme arrive, avec une jeune adolescente.

Ce sont des Allemands.

Il m’explique qu’il est déjà venu ici il y a dix ans.

Il me dit qu’à l’époque il y avait un gardien et un chien, et qu’il avait fini par fuir. Il me dit aussi qu’il y avait encore les lampes au plafond. Il constate comme moi les dégradations.

Moi, ça fait deux ou trois ans que je suis venu la première fois, donc je n’ai pas connu le lieu avec un gardien et des lampes en bon état.

Ce que je sais de l’histoire du lieu, c’est qu’un homme avait voulu réaliser ici, autour d’un bâtiment ancien, un parc sur le thème de notre capitale en 1900.

Son projet était bien avancé et le restaurant à ouvert quelques temps, tandis que le reste était encore en construction.

Il avait réussi à installer ici une (ou deux ?) véritables rames de métro (qui ne sont plus là depuis longtemps).

Ensuite, il a eu des problèmes de santé (ou financiers ?… ou les deux ? … l’un entraînant l’autre ?) et le projet a périclité.

Depuis, c’est à l’abandon…

Il me semble que sa famille n’est plus propriétaire de ces lieux, mais que cela a été racheté, et c’est pour ça que ça m’agace que les actuels propriétaires n’en fassent rien. Mais peut-être que je me trompe.

Je tiens certaines informations d’un ami qui connaissait quelqu’un de la famille du créateur du parc. Cet ami venait faire de l’airsoft ici à l’époque où nous étions étudiants à l’IUT de Belfort. Je regrette fortement de ne pas lui avoir demandé pour participer à l’une de leurs séances, juste pour visiter… J’aurais aimé voir le lieu avant qu’il subisse toutes ces dégradations.

J’ai fini de manger.

L’Allemand et sa fille sont partis plus loin.

Je remets des piles dans mon appareil photo, car celles de ce matin sont déjà vides.

IMGP6805

Je sors du restaurant. Au loin, j’aperçois le seul bâtiment ancien du site. Je n’y vais pas. Je l’ai déjà visité.

IMGP6806

Je remarque que cet arbre est mort.

IMGP6807

Sur les brochures de présentation du parc, qui traînent encore dans certains bâtiments, j’avais remarqué des petits arbustes d’ornement devant le restaurant, et j’avais eu la curiosité de vouloir regarder s’ils étaient encore là…

En consultant mes photos, j’avais pu voir qu’ils étaient encore là, mais ils étaient devenus énormes puisque personne ne les avait taillés depuis au moins 30 ans.

Ils étaient encore tous en bonne santé lors de ma première visite. Mais apparemment les aléas climatiques de ces dernières années les ont tués.

IMGP6808

IMGP6809

IMGP6810

IMGP6812

IMGP6813

IMGP6814

Je prends un chemin en direction de la voie verte.

IMGP6815

IMGP6816

IMGP6817

Je réalise que ce chemin va jusqu’à la voie verte et la croise. Pas besoin de reprendre le raidillon par lequel je suis arrivé. Tant mieux.

IMGP6818

IMGP6819

IMGP6820

IMGP6821

Je franchis le pont et continue mon trajet.

IMGP6823

IMGP6824

Encore une maison dont le mur tient d’une manière originale…

IMGP6825

IMGP6826

Retour des barrières pénibles. Dommage.

IMGP6827

IMGP6828

IMGP6829

Bientôt, la voie verte s’interrompt sur un chemin caillouteux. Ça me surprend car je viens de croiser un groupe de cyclistes sportifs à pneus fins.

Face à moi, la plate-forme n’est qu’un tout petit sentier dans un buisson.

IMGP6830

Un panneau indique Bonnal et Rougemont, pour les cyclistes, à droite. Je le suis.

IMGP6831

IMGP6832

IMGP6833

IMGP6834

IMGP6835

IMGP6836

IMGP6840

IMGP6841

IMGP6842

IMGP6844

IMGP6845

IMGP6846

Me voici effectivement à Bonnal.

J’ai donc roulé à Bonnal-Lure.

IMGP6847

Par contre, il n’y a plus aucun panneau pour les cyclistes.

Je consulte alors le SIG de l’AF3V.

Je constate qu’il y a effectivement une interruption entre deux portions de voies vertes réalisées.

VVVV

Je suis dans le Doubs.

Je suis arrivé de la Haute-Saône et donc du Nord. La voie verte a franchi la limite entre les deux départements sans s’interrompre, ce qui n’est déjà pas mal.

Ensuite, il est impossible de continuer sur la plate-forme de l’ancienne voie ferrée, car celle-ci a été coupée par la ligne TGV. Même cas de figure que le précédent avec la route, mais en pire.

C’est pour ça que l’aménagement s’est arrêtée le long de ce chemin caillouteux.

Je constate qu’il existe deux solutions, si on regarde la carte :
- Celle que je viens de suivre, qui consiste à prendre le chemin en direction du Sud-Ouest pour arriver à Bonnal.
- Ou alors, prendre le chemin dans l’autre direction, ce qui revient à longer la voie verte en sens inverse, puis à traverser le bois pour rejoindre la suite de la voie verte, à la limite entre les communes de Bonnal et de Rougemont.

Curieusement, ce petit tronçon n’est pas aménagé. Le SIG l’indique en pointillés gris, donc « en projet ». Par contre, à partir de la limite entre les deux communes, on retrouve un trait violet continu, ce qui correspond à de l’enrobé lisse.

C’est assez curieux. D’habitude, les interruptions correspondent plutôt aux limites entre départements. Pas entre communes… Mais en regardant mieux, Bonnal et Rougemont sont dans deux communautés de communes différentes.

Voilà l’explication.

Si les premières voies vertes étaient presque toujours réalisées par les départements, il arrive de plus en plus souvent que ce soient les communautés de communes qui s’en chargent.

La partie Haut-Saônoise de la voie verte est plus ancienne que celle qui traverse Rougemont. Ça, je le savais.

Lorsqu’elle a été réalisée, le maître d’ouvrage a donc fait le nécessaire pour ne pas s’arrêter à la frontière entre départements, et c’est pour ça qu’elle vient jusqu’au chemin qui rejoint Bonnal. Le panneau a été placé dans ce sens, car c’était le plus pertinent à l’époque.

Ensuite, la CC2VV (Communauté de communes des Deux Vallées Vertes) a souhaité faire sa part de la voie verte. Elle l’a donc réalisée sur toute l’emprise de l’ancienne voie ferrée, sur son territoire. Au nord, la limite correspond au tracé de la LGV, qui coupe la plate-forme.

Mais il existait, toujours sur son territoire, un chemin forestier effectuant le détour nécessaire pour franchir la ligne, et déjà en partie aménagé (enrobé et pont) lors de la création de celle-ci. La CC2VV a donc fait le nécessaire pour y connecter la voie verte.

Voilà comment aboutir à une incohérence alors que chaque aménageur a pourtant fait les meilleurs choix possibles à l’instant où il les a faits…

On peut heureusement espérer que cette incohérence soit provisoire, et que le petit tronçon manquant soit bientôt réalisé.

Mais moi, qu’est-ce que je fais ?

Depuis Bonnal, il existe une petite route qui rejoint Rougemont. Je pourrais la suivre et retrouver la voie verte au premier passage à niveau. Ça serait le plus simple.

Oui, mais mon but est de tester toute la voie verte. Pas d’en rater un bout.

Je rebrousse donc chemin.

IMGP6849

Je croise une famille de Hollandais à vélo. Je les avais déjà croisés là où la véloroute faisait un petit détour le long de l’eau pour croiser une route.

Me revoici là où la voie verte s’est arrêtée.

IMGP6850

Je passe devant et continue en face de moi.

IMGP6851

Au début, le chemin est caillouteux et bien roulant.

IMGP6852

À l’entrée du bois, un tronc d’arbre en travers… mais il y a la place pour passer à côté.

IMGP6854

Je me demande s’il n’a pas été placé là exprès pour réserver le chemin aux vélos. C’est un tronc coupé net à la tronçonneuse. Pas un arbre qui est tombé en cassant.

IMGP6855

Je m’enfonce dans le bois. Le chemin est propre jusqu’à… ceci.

IMGP6858

Là,  c’est un arbre qui est tombé, et plutôt que de venir mettre les coups de tronçonneuse nécessaires on est venu mettre de la rubalise !

Ça doit faire un moment que cela dure, car un sentier s’est créé pour le contourner.

IMGP6859

Je le prends en poussant mon vélo. La remorque suit…

IMGP6860

IMGP6862

L’endroit est infesté de moustiques. À vélo, je remarque qu’on n’est jamais embêtés par ceux-ci. Mais lorsque l’on marche, c’est différent.

Je retrouve le chemin principal après l’arbre, mais il n’a plus l’aspect qu’il avait jusqu’ici. Il est très humide et très boueux, et je peux constater qu’on y trouve les traces de toutes sortes des vélos : peu de VTT, mais beaucoup de vélos de randonnées, vélos tous chemins et même vélos de course à pneus fins.

IMGP6864

IMGP6865

Ça monte. Avec la boue, je dois pousser le vélo. Sans la remorque, ou sans l’arbre qui a interrompu mon élan, j’aurais pu passer sans mettre pied à terre.

Comme prévu, ce n’est pas long. Bientôt, j’aperçois devant moi une plate-forme en enrobé.

IMGP6868

Me voici sur l’enrobé, avec les roues pleines de boue.

IMGP6869

Je pense qu’ici l’enrobé a été réalisé en même temps que le pont, lors de la construction de la LGV.

IMGP6870

IMGP6871

IMGP6872

IMGP6873

IMGP6874

IMGP6875

IMGP6876

Je longe la ligne TGV. Pas de train. À ce stade, j’ignore si le chemin sur lequel je roule est une voie verte ou s’il est ouvert à tous les véhicules.

IMGP6878

IMGP6879

J’ai bientôt la réponse, puisque je tombe sur un gros damier bien visible, qui signale l’endroit où la voie verte reprend. Au delà, le chemin n’est plus enrobé. Par contre, sur ma gauche, la voie verte l’est.

IMGP6880

Je m’engage dessus.

IMGP6882

Si je me retourne, je peux voir le damier, et la plate-forme de la voie ferrée à l’état sauvage puisque quelques mètres plus loin elle est interrompue par la LGV.

IMGP6881

Je poursuis mon chemin sur la voie verte.

Je croise deux vélos couchés. Je me dis que la partie VTT que je viens de franchir ne sera pas simple pour eux.

IMGP6883

IMGP6887

IMGP6888

IMGP6889

IMGP6890

IMGP6891

Je suis à Rougemont, une commune où je viens d’habitude tous les ans pour la plus grosse brocante de la région. Je ne suis donc pas habitué à voir ses rues vides. Ici, à chaque coin de rue, je peux me souvenir d’un objet que j’ai acheté. Il faut dire que j’y viens depuis plus de 20 ans…

Mais ça fait deux années de suite que la brocante n’a pas lieu à cause du contexte sanitaire, ce  qui est désolant.

IMGP6892

Montbozon et Vesoul sont indiqués.IMGP6893

IMGP6894

IMGP6895

IMGP6896

IMGP6897

IMGP6898

Pendant des années, j’ai connu les rails dans les rues de Rougemont. La voie ferrée avait été déposée partout, sauf aux passages à niveau. C’est désormais chose faite partout, et on peut profiter d’une belle voie verte. Ça change la manière de percevoir le village, car à certains endroits la plate-forme était barrée.

IMGP6899

IMGP6900

La gare. Elle était en vente il y a quelques années sur le Bon Coin.

IMGP6901

IMGP6902

IMGP6903

IMGP6904

IMGP6905

IMGP6907

IMGP6908

IMGP6909

Après la gare, la halle à marchandises, rénovée ces dernières années…

IMGP6910

La rénovation n’est pas du meilleur goût…

IMGP6911

Mais bon, elle est préservée et c’est déjà ça.

Le quartier de la gare a considérablement changé ces dernières années avec beaucoup de constructions neuves là où il n’y avait que des terrains vagues. La voie verte arrive au bon moment pour desservir tout cela.

À la sortie de la brocante, euh pardon, du village, je monte jusqu’au cimetière car je cherche de l’eau. J’en trouve et remplis mes bouteilles.

Je découvre alors qu’il y a trois cimetières ici :

- Le cimetière de Rougemont.
- Le cimetière militaire.
- Le cimetière de Saint-Hilaire qui, curieusement, se trouve à Rougemont tout comme l’église qui va avec. Mais rien à voir avec la commune de Saint-Hilaire, à plus d’une dizaine de kilomètres d’ici. Il s’agit de l’église paroissiale des communes de Montferney et Chazelot. Je vous laisse lire les plaques explicatives.

IMGP6912

Je visite ce dernier car il est ancien, tout comme l’église qui est très jolie.

IMGP6913

IMGP6914

IMGP6915

IMGP6917

IMGP6918

IMGP6920

IMGP6921

IMGP6922

Je redescends à la voie verte.

IMGP6923

IMGP6924

Mais après un dernier passage à niveau, je suis surpris : la voie verte, pourtant toute neuve, est envahie par la végétation comme si elle était abandonnée. C’est très curieux.

IMGP6925

Je comprends mieux quand j’arrive devant ceci  :

IMGP6926

Il s’agit tout simplement de la fin de l’aménagement.

Il existe un petit sentier improvisé pour rejoindre la route toute proche, alors je le prends.

J’ai atteint mon principal objectif de cette traversée Haut-Saônoise, puisqu’il s’agissait de tester cette voie verte du début à la fin.

Maintenant, il faut rentrer chez moi.

Le long de la route, il y a une borne : je suis en train de repasser du Doubs à la Haute-Saône.

Là, je consulte mon téléphone… pour constater qu’il n’a plus de batterie et qu’il s’est éteint !

Pourtant, la dernière fois que je l’ai regardé, il indiquait encore 45%. Il se moque de moi…

Sans lui, je ne vais pas pouvoir suivre l’itinéraire que j’avais tracé sur les petites routes en utilisant Google Maps. Je connais un peu le secteur, mais pas par coeur, donc tenter les petites routes sans carte serait prendre le risque de faire beaucoup de détours inutiles avec des dénivelés non négligeables…

J’ai deux solutions :

Soit je rejoins Montbozon et le Chemin Vert, et je suis celui-ci en direction de Besançon. Il est aménagé sur l’ancienne voie ferrée jusqu’à Loulans, où on trouve ensuite un jalonnement pour rejoindre l’Eurovéloroute 6 à Laissey. De là, je peux remonter dans mon village, car je n’ai de toute façon pas l’intention d’aller à Besançon.

C’est une bonne option en terme de cyclabilité, mais ça n’est pas le plus court, et ça comporte pas mal de reliefs.

L’autre solution, ça serait de revenir à Rougemont, et de rejoindre ensuite Baume-les-Dames par la route principale. De là, je pourrai remonter chez moi.

C’est moins cyclable. Ça comporte aussi du relief (il faut bien franchir la vallée du Doubs d’une manière ou d’une autre). Mais probablement un peu moins, et c’est un peu plus court.

En principe, je devrais opter pour la première solution. Mais je tire une remorque lourde et je commence à fatiguer un peu. Je décide de choisir la seconde.

Je reprends la voie verte et la quitte avant la gare. Me voici dans les rues de Rougemont.

IMGP6927

À la sortie du village, je prends la route de Gouhelans qui constitue un raccourci pour rejoindre la route principale. Même en voiture, je la prends, depuis que Google Maps m’y a fait passer.

Ça monte un petit coup, puis on redescend vers le village où je prends en photo un mignon petit chat, avant de remonter en direction de la route principale.

IMGP6928

IMGP6929

IMGP6930

Me voici sur la D50. Ça circule, mais avec ma remorque et mes sacoches mon vélo est très stable et le trafic ne me gêne pas tant que ça. La plupart des véhicules ne frôlent pas trop.

IMGP6931

Petite pause au niveau de ce restaurant qui semble abandonné.

IMGP6932

Quand je repars, il pleut. Des toutes petites gouttes… puis des grosses… durant à peine trente secondes… puis à nouveau des petites et plus rien jusqu’à la fin de la journée.

IMGP6933

IMGP6934

IMGP6935

IMGP6936

IMGP6937

Je franchis la sortie de l’autoroute A36. À partir de là, il y a probablement encore un peu plus de trafic. Quoique, la différence ne me paraît pas flagrante.

Mais surtout, ce qui est bien, c’est que ça descend très franchement jusqu’à Baume-les-Dames pendant 4 km.

IMGP6938

Baume-les-Dames. J’arrive donc par la D50, continue sur la nationale, et reprends à gauche la suite de la D50 non sans respecter le feu rouge.

IMGP6939

Je quitte la grande route à la sortie de la ville pour prendre l’Eurovéloroute 6 sur quelques centaines de mètres. C’est plus agréable et plus plat que la D50 à cet endroit. Je roule derrière un voyageur à vélo.

IMGP6940

Je quitte la véloroute au niveau de l’ancienne usine des Pipes Ropp.

IMGP6941

Je constate d’ailleurs que la plaque au dessus de la porte d’entrée a disparu. Elle était encore là il y a quelques années.

IMGP6942

IMGP6943

IMGP6944

À partir d’ici, je peux reprendre la D50 le long du Cusancin et c’est plat. Mais c’est très étroit pour une route avec un tel trafic, et je déteste passer là à vélo. Je décide de faire un détour par l’autre côté de la rivière. Il y a une petite bosse, mais pas longue, et je pourrai faire une pause chez quelqu’un chez que je connais.

IMGP6945

La petite montée est vite avalée. Pause.

L’ami que je viens voir est chez lui.

Je l’ai rencontré par hasard. On m’a signalé une épave de J7 chez lui, à débarrasser gratuitement, et je suis allé le chercher. Mais en plus, j’ai recupéré là-bas d’autres objets dont des pièces de vélo, et je lui ai acheté deux plaques émaillées dont l’une des deux est encore là-bas car elle était fixée à une poutre et je n’avais pas le temps de l’enlever le jour où je l’ai achetée.

Nous prenons le temps de la dépendre et de la protéger et elle prend place sur la remorque.

IMGP6946

Ensuite, nous buvons un coup et discutons un certain temps.

IMGP6947

Je repars.

Depuis ici, j’ai une agréable petite descente jusqu’au village de Pont les Moulins.

Ensuite, je dois reprendre la D50 et monter la côte qui relie ce village au plateau.

Ça monte, mais pas trop fort, et la route est large, avec des accotements revêtus. Le revêtement est lisse et roulant.

Même s’il y a du trafic, c’est praticable à vélo grâce à ces accotements.

Ce n’est pas très agréable, mais l’autre option possible pour remonter au village depuis Baume monte de manière plus raide, et je n’ai souhaité la prendre avec la remorque chargée. D’autant plus que le département, qui en avait refait la partie la plus raide en enrobé lisse l’année dernière, a remis par dessus un enduit bi-couche absolument dégueulasse et peu roulant. J’ignore pourquoi mais c’est très énervant.

Dans ces conditions, je préfère opter pour la grande route et supporter son fort trafic.

Petite pause au niveau d’un château d’eau qui se situe à la moitié de la montée environ.

IMGP6948

IMGP6949

IMGP6950

IMGP6951

Il était environ 18h30 quand j’ai quitté mon ami, et 19h quand je me suis arrêté au château d’eau. Il est presque 20h quand j’arrive au village. Normalement, je mets deux fois moins de temps. Je crois que je suis vraiment fatigué et que ma remorque est vraiment lourde.

Hier soir et aujourd’hui sur la voie verte, je ne la sentais quasiment pas (sauf en relançant après les barrières) mais depuis que j’ai quitté Rougemont et que j’affronte des reliefs, je me souviens qu’elle est là.

 

IMGP6952

Après les grandes routes, je prends un raccourci qui mène directement à ma maison. Un petit sentier entre les arbres.

IMGP6953

IMGP6954

Je suis arrivé !

Bilan :

En chiffres :

10 km parcourus hier à vélo, suivi par une Mercedes tractant un D4A.

Aujourd’hui, 28 km pour rejoindre la voie verte, puis 34 km sur celle-ci, sans oublier les deux aller-retours de 2 km chacun pour manger et pour aller à Bonnal pour rien, et enfin 30 km depuis la fin de la voie verte jusqu’à chez moi.

Bref, au total, 96 km dans la journée, et 106 km en tout.

Beaucoup de descentes en début d’étapes. Beaucoup de plat ensuite. Et un relief contrasté à la fin, avec pas mal de montées pour rentrer chez moi.

Et en lettres, le bilan de cette aventure ?

Content tout d’abord de cette nouvelle aventure insolite avec mon ami Antoine. C’est toujours sympa de se revoir, et les brocantes étaient intéressantes.

Ensuite, je suis content d’être retourné là où se trouvait le D4A et je suis content qu’il soit parti dans de bonnes mains plutôt que de rester là où il était…

Je regrette un peu que nous ayons terminé si tard. J’aurais bien aimé retraverser les Mille Étangs en partie par le même chemin qu’en 2016, en tentant juste d’éviter la partie avec les chemins très défoncés qui m’avait amené sans le savoir dans une propriété privée.

Mais d’un autre côté, ce convoi insolite vélo – voiture – remorques était une expérience vraiment amusante, et nous avons trouvé l’endroit idéal pour passer la nuit, alors c’est plutôt positif.

La D486 à vélo jusqu’à Lure… Pas l’itinéraire idéal sur le principe, mais en fait le trafic était suffisamment faible pour ne pas me gêner. Il commençait à peine à s’intensifier en arrivant à Lure.

La traversée de Lure par des rues que je ne connaissais pas était plutôt agréable, avec de très jolis bâtiments.

La voie verte qui n’était même pas en projet lorsque j’ai posé la question au département il y a dix ans est fort joliment réalisée. Elle permet de traverser agréablement le secteur. En reprenant mon récit de 2016, je constate qu’elle m’a fait rater des choses sympathiques que j’avais vues à l’époque, mais elle m’a aussi permis d’en voir d’autres.

En fait, s’il n’y avait pas ces barrières pénibles, elle serait parfaite.

Espérons quand même que le petit tronçon non revêtu dans le bois sur la commune de Bonnal sera prochainement aménagé. Il est très court (500 mètres) mais un peu problématique.

Je suis content de m’être arrêté pour manger dans le parc abandonné où j’ai mes habitudes. C’était la première fois que j’y venais à vélo même si j’avais bien vu que la voie verte le longeait.

Je suis également très content d’avoir traversé Rougemont, un village que j’aime bien et où j’ai toujours connu les anciens passages à niveau désaffectés, sur la toute nouvelle voie verte.

Pour terminer, le retour par les grandes routes n’était pas des plus passionnants. Celui que j’avais prévu initialement aurait pu être plus sympa (mais plus long et peut-être plus vallonné). Mais il était moins désagréable que ce que j’aurais pu imaginer, et je suis content d’avoir fait un petit détour et une pause chez un ami et d’avoir ramené ma plaque émaillée.

En souvenir de ce week-end du 15 août hors normes, la plaque ramassée près du D4A prendra place dans le J7 que j’ai ramené de chez l’ami en question.

20210817_131953

20210817_132005

Ce contenu a été publié dans 2016 - La Neuveville devant Lépanges, Balades d'un jour. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Des Vosges à la maison à vélo : si on rejouait la fin de l’histoire ?

  1. Nico F. dit :

    J’étais en train de parler de toi avec ton frère quand tu faisais ce voyage.
    Mdr l’histoire de la petite fille. Je pense que les parents étaient stressés par des cyclistes de course qui rouspetent dans ce genre de situation. Mais effectivement, la gamine n’y était pour rien lol
    Toujours un plaisir de te lire. Je suis un peu triste de t’avoir manqué le 14/08.
    À la prochaine !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>