Étape 5 : Basel – Schwaderloch

Dimanche 8 août. Ça fait une semaine que nous sommes partis, et nous sommes à Huningue. Nous n’avons pas énormément roulé, mais nous avons déjà atteint un objectif : visiter Basel.

Maintenant, nous allons nous attaquer au second objectif : découvrir la suite de l’Eurovéloroute 6, vers l’Est, jusqu’au Lac de Constance (Bodensee).

Départ.

Nous reprenons la véloroute au niveau de la Passerelle des Trois Pays, que nous commençons à bien connaître. Mais cette fois c’est la dernière fois que nous l’empruntons !

Ensuite, pour continuer sur la véloroute, il faut traverser les voies d’accès au centre commercial.

Ensuite, on prend à droite et on arrive aux douanes. Je me demandais si les douaniers regarderaient le contenu de nos sacoches et de notre remorque, mais en fait il n’y a pas de douaniers le dimanche !

Après les douanes, la véloroute arrive à Basel par ce pont en travaux. Le trottoir comporte des bandes cyclables, et le chantier est fait de telle façon que les cyclistes et les piétons puissent toujours accéder à leurs espaces respectifs.

Après le pont, il y a aussi des travaux.

Il y a même un panneau qui indique la suite de la véloroute. (Mais heureusement que nous avions repéré l’itinéraire, car ce n’était pas évident à comprendre au premier abord !).

Pour suivre ce panneau, nous avons le choix entre nous faufiler dans un espace étroit ou passer carrément dans une station service. Nous faisons le second choix. C’est la deuxième fois, durant ce voyage, que nous voici à vélo dans une station service ! C’est original.

Une fois sortis du chantier, c’est beaucoup plus clair. Il suffit de suivre les panneaux, qui nous guident à travers différents types de rues.

On emprunte ainsi des rues à faible trafic (voire réservées aux piétons et vélos), des rues plus importantes mais équipées de pistes ou bandes cyclables, et parfois rues d’importance moyenne, et sans équipement particulier. Mais dans ce dernier cas, la cohabitation avec les automobilistes ne pose pas de problème car ils semblent vraiment tenir compte des cyclistes et les respecter. C’est très différent de chez nous.

Nous avons vite compris le principe du jalonnement vélo Suisse.

Il y a un ou plusieurs panneaux qui indiquent un ou plusieurs itinéraires (repérés par des logos, numéros, etc.) ou des villes (souvent tout ça à la fois). Ensuite, aux intersections suivantes, il y a de simples petits panneaux avec un vélo, pour indiquer la suite de l’itinéraire choisi. Bien sûr, dès qu’il y a une ambiguité, un grand axe, un croisement d’itinéraires, etc., on retrouve les panneaux complets.

De cette façon, il est impossible de se tromper de chemin ! Nous avions déjà vu des jalonnements de qualité (notamment en Allemagne, et parfois aussi en France), mais jamais à ce point.

Passage devant le Musik Palast.

Il peut arriver qu’une rue empruntée par la véloroute soit ponctuellement interdite à la circulation (y compris celle des vélos) pour une manifestation. Mais on peut passer en poussant son vélo.

Il faut bien ouvrir les yeux pour suivre les panneaux, car ils peuvent être placés sur n’importe quel support (poteau électrique, poteau de panneau existant, ou carrément sur un panneau existant, comme ici).

Au pied d’une tour abritant des bureaux (St Jakob-Turm), on peut voir un gigantesque parking à vélos !

Juste en face d’une concession Mercedes.

On passe un dernier feu puis on se retrouve sur une piste cyclable à double-sens d’une largeur impressionnante. À en juger par la taille du parking au pied de la tour, elle a sans doute été dimensionnée pour accueillir un trafic important aux heures de pointe, en semaine !

Parfois, le nombre d’itinéraires passant par un même carrefour est très important. Il y a des itinéraires locaux, nationaux, et internationaux comme celui que nous suivons.

Note : de Basel au lac de Constance, l’itinéraire de l’Eurovéloroute 6 est confondu avec celui de l’itinéraire national Suisse n°2, qui s’appelle Rhein-Radweg (la véloroute du Rhin). Tout le long de notre trajet, les deux itinéraires seront jalonnés.

Il existe aussi une véloroute du Rhin en France (nous l’avions suivie l’année dernière pour aller à Strasbourg) et en Allemagne, mais je n’ai jamais regardé vraiment quels étaient les liens entre les trois.

En Suisse, nous aurons l’occasion de voir souvent des ponts en bois, avec un toit. En voici un premier.

Ensuite, un pont beaucoup plus récent au dessus d’une autoroute.

Après cela, la véloroute emprunte des chemins revêtus, pour la plupart interdits à la circulation motorisée. Cela ressemble un peu plus à la partie française. On remarque qu’en Suisse, on peut rouler très près de la voie ferrée sans la moindre séparation (grillage, barrière), ce qui est très rare en France.

Mais alors que nous pensions, une fois sortis de la ville, rester un moment sur ce type de chemin, voici un nouveau changement. Le jalonnement nous emmène sur une portion en graviers, puis une autre en gros graviers blancs ! Pourtant, il n’y a aucun doute. Nous sommes toujours sur l’Eurovéloroute 6. Les panneaux sont très clairs.

Après une pause déjeûner, nous passons à nouveau sur un petit pont avec un toit.

Ensuite, le jalonnement nous amène sur une route, avec les voitures, et en plus ça monte. Mais cela n’est pas fait par hasard, car cela nous fait traverser Augst, avec ses ruines romaines et son musée.

Nous voulons avancer donc nous ne nous arrêtons pas. Une prochaine fois, peut-être ?

Un peu plus loin, dans un autre village, on peut voir cette jolie locomotive au milieu d’un rond-point.

Remarquez également sur la gauche de la photo, le panneau qui indique au cycliste la trajectoire à adopter dans le giratoire, selon l’itinéraire qu’il souhaite suivre !

Un peu plus loin, nous traversons carrément la rue piétonnière principale de la petite ville de Rheinfelden, qui semble avoir un magnifique centre historique. Nous faisons une petite pause pour vider la carte de l’appareil photo, et nous trouvons par hasard un wifi ouvert en pleine rue qui me permet de relever mes e-mails ! Ensuite, nous repartons.

À la sortie de la ville, après quelques centaines de mètres dans les rues, nous voici à nouveau sur un chemin caillouteux. En plus, il est étroit (moins de deux mètres), les piétons y sont très nombreux au début, et il monte !

Décidément, en Suisse, notre véloroute ne ressemble pas du tout à la partie française.

Le trajet se poursuit dans les bois, puis dans les champs, sur des chemins cette fois d’une largeur normale et à peu près plats, mais toujours majoritairement non revêtus.

Nous approchons de Laufenburg.

Nous y faisons une petite balade, car c’est très joli.

C’est la fin de l’après-midi. Nous commençons à penser à trouver un camping, mais nous n’avons rien vu de tel près de Laufenburg. Nous repartons.

Après avoir roulé un certain temps sans voir le moindre camping, il commence à se faire tard. Les gens que l’on croise ne parlent pas français ni anglais, et semblent assez froids, et nous ne parlons pas assez bien allemand pour pouvoir essayer de discuter. Nous ne savons donc pas trop où passer la nuit.

Finalement, en quittant la véloroute pour nous rapprocher d’un village, nous tombons sur une maison manifestement inhabitée. Devant, il y a un banc et une fontaine. Nous décidons de manger devant, puis de camper derrière.

Bilan :

Avant de faire le bilan de cette journée, je vous invite à lire deux définitions sur le site de l’AF3V : celle d’une véloroute, et celle d’une voie verte.

Dans notre région, ces deux concepts ne sont pas bien connus des usagers.

En effet, de chez nous à la frontière, notre véloroute a été réalisée majoritairement en transformant des portions de chemins de halage en voies vertes (ou en quasi-voies vertes, ouvertes aux riverains et aux véhicules de VNF).

Seuls les tronçons où il n’a pas été possible d’utiliser des chemins de halage pour différentes raisons ont été réalisés en jalonnant l’itinéraire sur des routes à faible ou moyen trafic.

Cela nous donne une véloroute très homogène, majoritairement plate et en site propre, et donc très agréable et facile à parcourir.

Les usagers ont donc tendance à vite généraliser et à penser qu’une véloroute, c’est forcément comme cela. Mais ce n’est pas le cas. Une véloroute, comme le dit la définition, c’est un itinéraire. C’est tout.

Et cet itinéraire peut très bien emprunter une succession de voies vertes réalisées exprès pour lui, comme chez nous, mais il peut aussi être simplement constitué d’un jalonnement sur des voies existantes.

Au terme de cette première étape Suisse, nous avons compris qu’ici, c’est la seconde option qui est choisie.

On n’a pas (ou peu) réalisé de voies vertes pour y faire passer la véloroute. Au lieu de cela, on l’a jalonnée sur tout ce qui pouvait permettre le passage des cyclistes dans des conditions correctes de sécurité : une rue tranquille, une rue à fort trafic, mais équipée en cyclable, une piste cyclable, un route fermée à la circulation motorisée (sorte d’équivalent de voie verte), un chemin caillouteux, une rue piétonne, une route de campagne à faible trafic…

Cela nous donne quelque chose de beaucoup plus varié, et donc quelque part plus intéressant. Mais c’est également plus difficile. Au lieu de se laisser rouler sur un chemin de halage en bitume lisse, il faut sans cesse être à l’affut des panneaux. Et les nombreux tronçons non revêtus ne sont pas désagréables mais nécessitent plus d’énergie et d’attention. Précisons également que, surtout sur le début de l’étape, après la sortie de Basel, nous avons dû affronter un certain nombre de montées, très ponctuelles mais bien réelles quand même. Nous avons plusieurs fois poussé nos vélos sur quelques mètres ou dizaines de mètres.

Mais nous ne sommes pas mécontents. C’est intéressant de découvrir une autre mentalité, une autre façon de concevoir une véloroute. C’est cela qui fait la richesse d’un itinéraire européen. Si la véloroute avait le même aspect de l’Atlantique à la Mer Noire, on s’y ennuierait quelque peu…

Nous avons parcouru tout de même 75 km en 5 h 38, ce qui est très satisfaisant.

Depuis le début du voyage, nous avons maintenant parcouru 364 km. Bien sûr, les kilomètres parcourus dans Mulhouse et Basel sont inclus, et représentent à eux seuls plus du quart de ce total.

Suite : étape 6

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