Deux jours, trois villes, trois pays

Durant deux jours, nous avons découvert la ville Suisse de Basel (Bâle) et ses alentours : Weil am Rhein en Allemagne et Huningue en France.

Après avoir monté la tente au camping de Huningue, le soir, je n’avais pu résister à l’envie d’aller voir ce qu’il y avait de l’autre côté de la passerelle des trois pays. C’est ainsi que j’ai découvert la ville de Weil am Rhein dont je n’avais jamais entendu parler, puis les douanes et la ville de Basel.

J’ai ainsi pu constater que la nuit, il n’y avait pas de douaniers, et que la circulation était donc parfaitement libre entre les trois pays.

Après un petit tour dans Basel, je suis rentré dormir au camping.

Le lendemain matin, nous nous réveillons et je décide d’aller chercher quelque chose à manger au petit déjeuner. Je décide de chercher côté Allemand. C’est comme ça que, cherchant désespérément une boulangerie, je tombe sur ceci :

Alnatura !

Notre magasin favori de nos dernières vacances à Freiburg est présent ici aussi. Ici, les produits bio sont au même prix, et parfois moins chers, que leurs équivalents non bio en France.

À titre d’exemple, cette bière blonde est à 79 centimes la canette. On trouve exactement la même à Biocoop à 1€42 ! Et pourtant Biocoop n’est pas spécialement cher par rapport aux autres magasins bisontins, au contraire.

En regardant le catalogue d’Alnatura, je découvre également quelque chose d’assez amusant : il existe quatre Alnatura en Allemagne : deux à Freiburg-im-Breisgau, un à Weil, et un à Konstanz. En fait, ce magasin n’existe que là où nous allons en vacances !

Je rentre donc au camping avec de délicieuses viennoiseries allemandes dont j’ai évidemment oublié le nom.

Ensuite, c’est au tour de Ai de faire une petite balade seule, tandis que je me décide à changer mon câble de frein arrière, cassé à Montbéliard, et racheté neuf à Mulhouse. Par contre, je me rends compte que j’ai perdu la petite pièce métallique qui sert à tenir la gaine au niveau de la poignée, et à retendre le câble. J’improvise un bricolage avec un bout de plastique percé d’un trou.

Autour de nous, des oiseaux se baladent à la recherche des miettes des repas des campeurs.

Plusieurs de nos voisins sont des cyclotouristes.

Nous quittons le camping pour nous diriger vers la passerelle des Trois Pays…

Sortie du camping :

Ce panneau est situé à l’entrée de la seule voie d’accès au camping !

La passerelle…

Ascenseur pour personnes à mobilité réduite.

Panneau Allemand, à l’entrée de la passerelle côté Français !

Zone en cours de réaménagement autour de la passerelle.

Cyclotouristes arrivant par notre véloroute côté Français.

Ville de Huningue.

Les cygnes.

La Suisse.

L’Allemagne.

Arrivée sur le sol Allemand.

Pas de doute, le nombre de vélos prouve qu’on a bien passé la frontière.

La frontière Est de la France est vraiment imperméable : elle ne laisse passer ni les nuages radioactifs, ni l’intelligence des déplacements. C’est curieux.

Cela dit, tout n’est pas idéal non plus en Allemagne, puisque juste après l’arrivée sur le sol Allemand, on trouve cet espèce de centre commercial géant avec, d’une part, un Mac Do (ils semblent nombreux en Suisse et en Allemagne) et d’autre part un parking souterrain avec quatre voies d’entrée-sortie pour les voitures !!! Un véritable aspirateur à bagnoles avec un trafic permanent. Ça me rappelle le projet de parking souterrain en plein centre-ville sous l’Îlot Pasteur à Besançon. C’est dommage.

Juste après cet endroit que nous ne visiterons pas, nous tournons tout de suite à droite pour arriver aux douanes. Pour aller de Huningue à Basel, le passage sur le sol Allemand est très bref (à peine 500 mètres).

Manifestement, les douaniers n’ont que faire des cyclistes, qu’ils laissent passer sans aucun contrôle. On se demande si ça sera pareil lorsque nous continuerons notre voyage, avec les sacoches et la remorque.

Nous voici arrivés à Basel. Voici les photos prises durant les deux jours.

La première chose qu’on remarque, c’est qu’il y a des rails partout.

Tramways :

Port fluvial et désserte ferroviaire :

Ensuite, la seconde chose qu’on remarque c’est que, mis à part les grands axes de circulation où le trafic automobile est infernal, les rues de Basel sont bien des rues et non des routes. La vie locale y est prépondérante, et la circulation des voitures y est faible, voire nulle et même parfois interdite. Et bien entendu, dans toutes ces rues, les vélos sont très nombreux !

Ce qui choque aussi par rapport aux villes françaises, c’est le nombre de vélos peu voire pas attachés. Bien souvent, un simple antivol est passé dans la roue, et le vélo est appuyé contre un mur. On voit également assez souvent des parkings à vélos qui sont de simples emplacements tracés au sol, sans point d’attache. Chose absolument inimaginable chez nous !

Exemple assez représentatif : cette place, au départ simplement matérialisée par de la peinture, s’est ensuite vue doter de quelques arceaux (mais dont le nombre est très faible par rapport à la taille de la place et au nombre réel de vélos présents). La plupart des vélos ne sont donc pas attachées et, de plus, on remarque que, malgré les indications précises (vélos à gauches, motos à droite), le stationnement est tout à fait anarchique.

Parfois, on tombe sur des parkings à vélo assez originaux :

Ici, stationne dans la rue un handbike, vélo pour les personnes n’ayant pas l’usage de leurs jambes. On en verra plusieurs en Suisse.

On croise beaucoup de jolis vélos.

Tout le monde est à vélo. Même les mariés !

On remarque que les bordures de la piste cyclables (haute bordure côté voiture, bordure douce côté piétons) permettent aux cyclistes de passer ponctuellement sur le trottoir pour éviter ce genre de véhicule lent. Je ne sais pas si c’est voulu de la part des aménageurs, mais en tout cas beaucoup de cyclistes le font.

À Basel, en plus des vélos, on voit également énormément de charettes. Dans les autres villes très cyclistes où nous avions déjà étés (Strasbourg, Freiburg…), nous avions pu voir un certain nombre de vélos avec des remorques, mais plutôt des remorques récentes, faites exprès pour les vélos. Ici, les gens semblent posséder beaucoup de vieilles charettes, qu’ils attachent, suivant la taille et le chargement, derrière un vélo ou un cyclomoteur. Parfois, ils les utilisent également à pied, pour les courtes distances.

En passant près d’un Flohmarkt (marché aux puces, vide-grenier) où les gens remballaient, j’ai pu prendre en photos quelques unes de ces remorques et charettes. La plupart des gens avaient amené leur stand de cette façon. Très peu étaient venus en voiture.

En observant un peu les panneaux, les tags et les graffitis, on trouve pas mal de choses intéressantes et de détails amusants.

Ici, un panneau a été détourné :

Un fantôme de Pacman sur une gouttière :

La ville entière semble être adaptée au vélo. Par exemple, cet escalier est muni d’une goulotte permettant de pousser son vélo.

C’est tout à fait logique puisqu’il permet d’accéder à un pont muni de pistes cyclables. Ce pont est d’une largeur impressionnante. Il y a la place pour le tramway, les voies de circulation automobiles, une piste cyclable de chaque côté dont une à double-sens, et de larges trottoirs pour les piétons !

 

Petite parenthèse : Basel n’a pas le monopole des beaux aménagements cyclables, puisque cette photo a été prise côté français, à Huningue. Une belle piste cyclable à double-sens, avec à gauche un accès cyclable privé à une usine !

Petite balade dans des rues secondaires et donc très tranquilles…

Voici la signalisation qu’on rencontre dans toutes ces rues. D’un côté, on trouve un panneau indiquant que la rue est en sens interdit, sauf pour les vélos et les cyclomoteurs.

De l’autre, l’automobiliste est averti qu’il peut voir arriver en face de lui des vélos et des cyclomoteurs.

Deux remarques :

En Suisse, même en Allemand, on utilise le mot français pour désigner un vélo. Le mot Allemand (Fahrrad) n’est pas utilisé.

À Basel, les cyclomoteurs bénéficient dans certains cas des mêmes droits que les cyclistes. Chez nous, où la plupart des cyclomoteurs sont des scooters dont les pilotes semblent être dénués de cerveau, la chose serait impensable. Là-bas, la plupart des cyclomoteurs sont de vieilles Mobylettes peu bruyantes, et guère plus rapides qu’un cycliste, et qui ne sont pas les ennemis des vélos mais plutôt un moyen de transport complémentaire du vélo (pour tirer une charrette plus lourde, ou tout simplement pour une personne non apte physiquement au vélo).

Sur les nombreux vélos stationnés dans les rues, on peut voir des accessoires amusants comme ce klaxon tortue qui plaît à Ai.

Il y a bien évidemment un certain nombre de magasins de vélo, comme celui-ci qui est petit mais décoré avec une certaine recherche esthétique :

Dans un autre style, celui-ci semble également sympathique (mais nous ne sommes pas entrés) :

Ça change de ce que nous connaissons chez nous, où les magasins de vélos sont des alignements de vélos finalement pas plus jolis qu’une concession automobile.

Mais si vous désirez acheter un vélo à Basel, sans aller dans un magasin, vous pouvez vous rendre à la grande bourse aux vélos, qui a lieu cette année le 14 août. Mais nous ne serons plus là pour voir les 1000 vélos à vendre durant cette bourse.

Un bâtiment retient notre attention, avec son mur présentant de nombreux graffitis (et plusieurs vélos dont un vélo-couché), mais aussi son petit jardin dont la barrière est constituée d’éléments de vieux vélos !

Il s’agit, après recherche, du Musik Palast Klybeck, un endroit pour les musiciens, un peu comparable au Bastion chez nous, mais en plus grand.

La musique a l’air d’être bien présente à Basel. Il y a même DJ Shadow ce samedi. J’hésite à y aller, mais l’adresse du lieu n’est pas sur l’affiche, et puis nous avons prévu de quitter la ville le dimanche alors il vaut mieux que je dorme.

Cette petite voiture, dont j’avais déjà pris un exemplaire en photo l’année dernière en Allemagne, est un Twike.

Elle est munie de deux places. On la propulse en pédalant (dans la même position qu’un vélo-couché), mais avec une très forte assistance électrique qui lui permet d’atteindre une vitesse comparable à celle d’une voiture (90 km/h). Certains modèles ne sont d’ailleurs pas équipés de pédales, et sont propulsés uniquement par le moteur électrique.

Il existe environ 800 exemplaires de ce véhicule hors du commun, en circulation en Allemagne et en Suisse. Celui-ci est le second que je rencontre, et on en verra encore un avant d’arriver à Konstanz. En France, je n’en ai jamais vu.

Par contre, son prix est loin d’être accessible à tous, puisqu’elle coûte environ 13 000 euros sans avoir vraiment tous les avantages d’une voiture ni tous ceux d’un vélo.

Bien évidemment, nous ne visitons pas une ville sans aller voir le centre ancien et quelques monuments.

Wildt’sches Haus :

Fontaine :

Église :

Munsterplatz. Cathédrale, et cinéma en plein air installé par Orange.

Intérieur de la cathédrale :

Spalentor :

Remarquez les fixations des fils du tram. À Besançon, le préfet a refusé le passage du tram dans la boucle à cause des fils. Les Suisses, eux, ont bien compris que quelques fils ne défiguraient pas un monument ni un centre-ville…

Elizabethenkirche :

Rue piétonne dans la vieille ville :

Dans une rue piétonne, nous tombons sur un magasin de vêtements au nom assez surprenant pour nous, francophones… !

Bâtiment de la Poste.

Assis à la terrasse d’un café, nous voyons passer deux mendiants qui jouent de l’accordéon. Nous les croiserons un certain nombre de fois durant ce week-end.

Des vélos sont bien sûr stationnés près de cette terrasse. Les deux de droite sur la photo sont les notres.

Cette terrasse est l’occasion d’utiliser pour la première fois nos Francs suisses.

Remarque : j’ai changé à la gare de Basel 30 € contre 36 CHF. Sur la porte du bureau de change, il était écrit « tax free », ce qui est tout simplement un mensonge car 30 € correspondent en réalité à 40 CHF. Sur la facture qu’on m’a donné au bureau de change, il est d’ailleurs bien précisé qu’on m’a taxé 4 CHF. La prochaine fois, je prendrai des Francs suisses à ma banque avant mon départ. D’après ce que j’ai pu lire sur internet, ça coûte moins cher.

Remarque : j’avais également lu sur internet que les gares suisses étaient le meilleur endroit pour changer de l’argent. Comme quoi, il faut se méfier de ce que les gens racontent sur les forums…

Durant nos déplacements à Basel, nous sommes tombés par hasard sur le jalonnement de l’Eurovéloroute 6, qui traverse la ville en passant près du centre historique. Nous constatons qu’il est précis et très bien placé, ce qui nous rassure : nous n’aurons pas à chercher notre chemin au moment du départ.

Une petite photo au bord de l’eau, pas loin du centre-ville.

Lors de notre retour au camping le samedi soir, nous tombons sur un concert improvisé assez amusant, sur la passerelle des Trois Pays. Il s’agit en fait d’enterrement de vie de garçon. Nous sympathisons avec un ami des membres de ce groupe éphémère. (Ce sont des français, ce qui aide à communiquer…)

En dessous de nous, un bateau pirate klaxonne et avance très vite !

Nous rentrons manger et dormir au camping. Demain, le voyage reprend.

Suite : étape 5

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