Une journée à Freiburg-im-Breisgau

2012-08-14 19.09.00Mardi 14 août 2012.

Je ne surprendrai personne en disant qu’après la soirée d’hier soir, personne ne se réveille tôt au camping. Nous dormons donc une bonne partie de la matinée dans nos tentes, alors que le jour est levé depuis longtemps.

Mais nous sommes tirés de notre sommeil par une drôle d’histoire : l’épisode des harengs volés.

Tout commence alors que du bruit nous réveille, au milieu de notre campement. En principe, puisque nos tentes sont toutes regroupées au même endroit, vers le fond du terrain, personne n’a de raison de vouloir passer au milieu. Pourtant, ça passe et ça repasse et ça discute. Deux voies féminines, qui parlent assez fort.

J’entends Quentin et Michou faire « chhhhhhhhht ». Je fais de même. Ça parle encore. De nouveaux « chhhhht » sortent des tentes. On entend les personnes s’éloigner. Je me rendors plus ou moins.

Un moment plus tard, je suis tiré définitivement de mon sommeil par une voix qui me demande, en anglais, d’ouvrir ma tente. Je m’exécute péniblement. C’est une des gérantes du camping.

Elle me dit que les deux Allemandes qui ont la grosse tente derrière les notres sont venues se plaindre que je leur avais volé leurs harengs.

Hein ?!

Je réfléchis deux secondes.

Je sais que je n’ai pas volé de harengs.

Par contre, hier, quand nous nous sommes installés, j’ai trouvé deux sardines (les gros clous qu’on met dans le sol pour tenir les tentes) qui étaient plantées dans l’herbe et reliées à rien. Comme c’était quand même assez loin de toute autre tente, j’ai supposé, comme cela arrive tout le temps dans les campings, qu’elles avaient été oubliées par des campeurs qui étaient partis. Et comme elles étaient mieux que les miennes, j’ai accroché ma tente avec.

C’est bien de cela que la dame parle. Visiblement, en anglais, les sardines de tentes sont des harengs. De toute façon ça reste un nom de poisson…

Je lui dis que si c’est à elles, qu’elles le reprennent. Elle a l’air choquée et me répond, toujours en anglais « Bien sûr qu’elles vont les reprendre. Mais pourquoi les avez-vous prises ? ». Je lui réponds qu’elles étaient plantées dans l’herbe, loin de tout le reste, et que j’ai pensé qu’elles avaient été oubliées par des gens qui étaient partis, comme ça arrive tout le temps dans les campings. Elle comprend. Alors qu’elle s’éloigne pour restituer les deux poissons à leurs propriétaires légitimes, je lui demande « Mais pourquoi avaient-elles laissé ces deux sardines plantées dans l’herbe, loin de leur tente ? ». Elle m’explique que la tente en question (qui est déjà assez énorme) comporte un auvent qu’on peut déplier. Effectivement, un peu plus tard, une fois les sardines restituées et remises en place, nos deux voisines déplieront leur auvent, tenu par des câbles tendus jusque derrière ma tente. Je serais bien tenté de leur piquer leurs sardines pour leur apprendre à empiéter ainsi sur notre territoire…

Je serais curieux de voir la taille de cette tente, une fois repliée. Je suppose que nos deux sympathiques voisines voyagent en voiture.

Pendant l’épisode, les autres ont progressivement émergé et sont sortis de leurs tentes. Ils n’ont rien compris à ce qui s’est passé. Je leur raconte toute l’histoire, et tout le monde rigole beaucoup. Il faudra la re-raconter plus tard à Alexandre qui a dormi loin de cette cette agitation dans son hamac. Je suis dorénavant surnommé le voleur de harengs

C’est juste dommage que ces deux andouilles, au lieu d’attendre tranquillement notre réveil et de venir nous parler, aient préféré faire du bruit inutile et se plaindre… Au moins cela nous rassure. Les cons existent des deux côtés du Rhin.

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Comme nous ne quittons pas le camping tout de suite, nous nous occupons sur place. Ai lit. Michou prend la pose avec le chapeau de cette dernière. Bénédicte met un peu de musique avec une minuscule enceinte qui ne s’entend pas plus loin que notre campement.

Mais un des responsables du camping, qui passait par là, voit l’enceinte, s’approche du campement pour écouter, et vient nous dire que c’est interdit et que nous devons l’éteindre. Effectivement, je me souviens qu’il l’a dit hier dans sa longue liste de recommandations que personne ou presque n’a écoutée.

Puisque nous sommes réveillés, que faire ? Il y a trois ans, avec Ai, lors de notre second réveil à Freiburg, nous étions montés à pied sur la montagne derrière le camping, et avions découvert une grande tour qui surplombe toute la ville. Je ne sais plus comment nous avions eu l’idée de faire ça. Cela nous avait probablement été conseillé par quelqu’un, ou bien c’est Ai qui avait trouvé l’info dans un dépliant. Ce n’est pas mon genre d’avoir l’idée de faire un truc à pied. Mais comme c’était bien, je le propose aux autres. Tout le monde est partant.

Nous descendons à pied jusqu’à l’accueil du camping.

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Dans le camping, Bénédicte observe ce four solaire, que j’avais déjà bien regardé il y a trois ans. Nous n’avions pas tenté de nous en servir. Nous ne tenterons pas non plus cette année.

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Nous voici hors du camping. Nous grimpons le sentier qui mène à la montagne.

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Bientôt, la tour est visible.

Nous montons au sommet.

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La tour s’appelle la Schlossbergturm. Ce nom se comprend clairement, puisqu’il signifie littéralement « tour de la colline du château ». En effet, sur cette colline se trouvait autrefois une citadelle, créée ou remaniée par Vauban. Mais elle a totalement disparu, aussi étonnant que cela puisse paraître.

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Elle offre une vue à 360° sur tous la ville et les alentours.

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Nous redescendons de la tour, mais restons sur la colline un peu plus longtemps. Il y a d’autres choses à voir.

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Nous redescendons ensuite par un autre chemin, plus aménagé, avec des escaliers, qui arrive dans les rues du quartier de la ville situé entre le camping et le centre. Il me semble que j’avais déjà fait pareil avec Ai il y a trois ans.

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Il est temps de manger. Nous nous installons sous ce petit abri bien sympathique.

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Après cela, nous retournons au centre-ville. Il faut que nous fassions des courses, alors je montre aux autres notre magasin favori : Alnatura.

La bière bio et pas chère :

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La machine pour récupérer les consignes des bouteilles :

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Et les vastes rayons bien achalandés :

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Remarquez que les rayons frais ont des portes, ce qui permet d’éviter les pertes énergétiques inutiles. C’est comme cela depuis un moment. En France, cela finira par arriver quelques années plus tard, d’abord dans certains magasins bio puis dans tous les supermarchés ou presque.

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En sortant d’Alnatura, nous restons quelques instants dans le centre-ville et décidons ensuite de partir à la découverte du quartier Vauban. Ce quartier est célèbre pour être un des premiers véritables éco-quartiers, et pour cette raison il est souvent cité en exemple.

Ai et moi n’y sommes jamais allés. Mais à chaque fois que nous parlons de notre voyage à Freiburg, des gens nous demandent si nous y sommes allés. Il va donc falloir le faire et c’est le bon moment.

Mais avant, nous accomplissons quelques formalités.

Nous nous rendons à la gare, car Julie veut prendre un billet de train pour sauter l’étape de demain, tandis que Geoffrey et Bénédicte vont rentrer à Besançon. Eh oui ! Dommage, mais ils estiment ne pas avoir la forme suffisante pour franchir les reliefs de la Forêt Noire, et je crois qu’ils ont aussi des choses à faire chez eux. Nous ne serons, si tout se passe bien, que huit à aller jusqu’à Tübingen.

Je vais aussi avec Quentin dans un magasin de vélos où j’achète de l’huile pour ma chaîne. Je suis assez content car je demande, en Allemand, de l’huile. Le vendeur me demande si c’est pour la chaîne. Je réponds oui. J’achète et je paye. Pas un mot d’anglais ni de français. Ça commence à être bon. Par contre, à la gare, j’ai moins brillé. Geoffrey et Bénédicte ont vu un prix, et m’ont demandé si je pouvais demander si c’était le prix du retour total, ou seulement celui du tronçon situé en Allemagne. Mais, ça,  même après avoir bien réfléchi, je n’ai pas su comment le formuler.

Une fois que tout cela est fait, nous prenons la direction du quartier Vauban.

À Freiburg, vous le savez, il y a des vélos partout, et même des vélos assez spéciaux.

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Celui-ci appartient visiblement à quelqu’un qui a un nom français et qui donne des cours pour travailler l’or (!?) à Freiburg.

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Celui-là est en bambou, et équipé pour le voyage.

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Qui dit beaucoup de vélos, dit aussi quelques vélos abandonnés et déglingués…

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Remarquez aussi le distributeur de cigarettes derrière le vélo. C’est possible en Allemagne, tout comme la publicité pour le tabac…

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Nous roulons en direction du quartier Vauban. Il y a des pistes et bandes cyclables partout.

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Il y a aussi la signalisation verticale qui va avec.

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Ainsi qu’une signalisation horizontale originale.

Ce texte est placé sur une piste cyclable. Il n’est lisible que si on roule à contre sens, et indique « STOP. Utilisez le côté droit de la route ! ».

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Bientôt, nous arrivons au quartier Vauban. Première impression : c’est vert !

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En pied d’immeubles, pas de grands parkings. De la verdure, et de l’espace pour la vie locale. Il y a bien quelques places de stationnement sur voirie, mais elles sont peu nombreuses.

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La voiture n’est pas bannie : la preuve, celle-ci est simplement garée dans la rue pendant que son propriétaire décharge quelque chose. Mais elle occupe peu de place.

Par contre, le vélo, lui, en occupe. Et souvent dans des conditions de stationnement très satisfaisantes (abri, arceaux sécurisés…).

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Évidemment, le tram traverse le quartier. Il n’y a pas que le vélo comme alternative à la voiture.

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À un moment donné, nous restons un certain temps au même endroit, et discutons, alors qu’il n’y a objectivement pas grand chose à faire à cet endroit. C’est l’inertie du groupe qui produit cela. Mais on dirait qu’Alexandre s’impatiente et a envie d’aller voir d’autres rues.

Il le dit une fois, deux fois… mais personne ne réagit, alors il part tout seul.

Geoffrey me dit qu’il ressemble fortement à son père. Connaissant bien celui-ci, je ne peux qu’approuver.

Le reste du groupe finit par bouger lui aussi.

Nous traversons d’autres secteurs du quartier Vauban, notamment un endroit où il semble y avoir des résidences étudiantes, et des gens d’à peu près notre âge qui préparent un barbecue en écoutant de la techno à l’allemande. Ça ne me déplaît pas.

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Un peu plus loin, nous arrivons dans des rues qui diffèrent fortement du reste du quartier. Jusqu’ici, c’était très vert mais aussi très bien rangé et très homogène.

Mais à partir du bâtiment dont le porche figure en photo ci-dessous, l’ambiance change assez radicalement.

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Ce bâtiment est une grosse colocation (plusieurs appartements), principalement d’étudiants, dans une ancienne caserne militaire. J’ignore encore que j’aurai l’occasion d’y passer quelques nuits l’année suivante.

Il marque un peu l’entrée d’un secteur où l’aménagement général, y compris et surtout l’espace public, semble avoir été pris en main par les habitants eux-mêmes. Il flotte ici comme un parfum d’autogestion. Il y a beaucoup de bricolage et de matériaux de récupération visibles dans l’aménagement des bâtiments et de l’espace.

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Ici, le trottoir est occupé par une sorte de monstre du loch ness en bois, tandis que la chaussée a carrément été supprimée pour créer une aire de jeux pour les enfants.

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Un peu plus loin, il y a des cabanes en bois, des roulottes et des camions aménagés. On ne sait pas trop ce qui roule vraiment et ce qui est calé ici définitivement.

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Si les véhicules à moteurs sont davantage présents dans cette partie du quartier que dans le reste, c’est parce qu’ils font partie intégrante de la vie locale : on habite dedans, on les répare ici, etc. Par contre, pour les déplacements du quotidien, le vélo est utilisé tout aussi massivement que dans le reste du quartier et de la ville.

Ce parking à vélos est fait avec des matériaux de récupération : vieux cadres de vélos, vieilles roues… soudés sur des supports en métal fixés à une infrastructure en bois.

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Nous ressortons de ce secteur. Le groupe s’est un peu séparé. Certain attendent sur une vaste place avec un petit bar qui a une belle terrasse.

 

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Nous faisons donc ce qu’il y a de mieux à y faire…

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Après être restés un moment au bar, nous rentrons au camping. Nous préparons à manger. Il fait déjà nuit. Nous mangeons au même endroit qu’à midi.

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Après le repas, nous ressortons du camping. Nous restons dans les rues environnantes. Nous n’allons pas retourner en ville. Ai est déjà en pyjama.

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Après cette belle journée bien remplie, il est temps d’aller nous coucher. Demain, nous repartons et savons que nous devrons affronter les premiers vrais reliefs du voyage.

Bilan :

Une belle journée entre amis, dans une ville que j’apprécie beaucoup et où je suis content de revenir. Quant à nos amis, qui n’étaient pour la plupart jamais venus, cela constitue pour eux une véritable découverte : une autre culture, une autre manière d’aménager les villes, etc. Je suis très content d’être enfin venu au quartier Vauban, qui est assez conforme à ce que j’avais imaginé, sauf le coin « autogéré » qui constitue une véritable surprise.

 

 

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