Étape 4 : Neuf-Brisach – Freiburg

Lundi 13 août 2012.

SONY DSCNous nous réveillons tranquillement au camping de Neuf-Brisach. À mon réveil, j’entends les autres préciser qu’ils avaient fait en sorte de placer leurs tentes loin de celle des ronfleurs. Je ne comprends pas tout de suite que c’est de ma tente qu’ils parlent !

D’après leurs propos, je ronflerais fortement vers la fin de la nuit. C’est fort possible car c’est en général le moment où je dors le plus profondément. Ceci dit, j’ai déjà entendu Ai ronfler fort les (rares) fois où je n’étais pas endormi à cet horaire là. Alors, ronfleur ou ronfleuse ? Je ne saurais dire. L’important, c’est que tout le monde semble avoir bien dormi.

Nous ne partons pas tout de suite mais profitons pleinement de l’espace qui est mis à notre disposition.

Déjà, nous prenons tranquillement notre petit déjeuner.

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

Ensuite, certains s’affairent à cuisiner et à faire de la confiture à partir des mirabelles de Mulhouse.

SONY DSC

SONY DSC

D’autres préparent la suite de l’itinéraire, le nez dans l’ordinateur.

SONY DSC

Julie est préoccupée par sa tendinite qui s’est fait sentir hier. Elle préfèrerait donc éviter les reliefs. Je sais que jusqu’à Freiburg-in-Breisgau, notre destination de ce soir, l’itinéraire est parfaitement plat puisque je l’ai déjà parcouru avec Ai. Mais en revanche, l’étape suivante, après un passage tranquille dans une vallée relativement plate, nous emmènera franchir les gros reliefs de la Forêt Noire. Si nous voulons aller jusqu’à Tübingen, nous n’avons pas vraiment le choix.

Julie décide donc qu’elle sautera cette étape. Elle me demande si les étapes suivantes seront difficiles. Je lui dis que la suivante comportera une grosse côte. Elle me dit que ça devrait aller si elle s’est déjà reposée une journée. On verra par la suite que je me suis un peu trompé.

SONY DSC

SONY DSC

Après tout ce travail de réflexion et de préparation, et quelques tâches habituelles (vaisselle, lessive…), nous quittons le camping.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Après une pause dans un supermarché pour faire quelques courses, nous reprenons notre route, ou plutôt nos véloroutes et voies vertes Alsaciennes.

SONY DSC

CIMG0423

CIMG0426

CIMG0427

CIMG0428

Nous arrivons devant ce panneau…

CIMG0429

L’année précédente, au retour de Strasbourg, je le regardais avec envie. Il me rappelait avec une pointe de nostalgie notre premier voyage à vélo (deux ans plus tôt en 2009), durant lequel, au retour de Strasbourg et après avoir re-dormi à Neuf-Brisach, nous l’avions suivi pour atteindre enfin notre destination des vacances : Freiburg.

Je le regardais avec envie, mais je ne le suivais pas. Il fallait rentrer à Besançon et reprendre le travail. Mais cette année, je vais enfin pouvoir le suivre à nouveau. À vrai dire, nous sommes même tous là pour ça.

Par contre, je ne me souvenais pas que, juste après l’avoir suivi, on retombait sur une départementale, sans aucun aménagement cyclable. Bon, elle est assez tranquille.

CIMG0430

CIMG0432

CIMG0433

CIMG0436

SONY DSC

Ce barrage, par contre, je m’en souvenais. Quand on le passe, c’est qu’on arrive à la frontière.

D’ailleurs, il y a un panneau qui le dit. En français.

CIMG0437

Passage du pont.

CIMG0449

Et à nouveau un panneau. En Allemand, cette fois.

CIMG0451

CIMG0452

Nous y sommes. Sur le sol Allemand. Entourés de panneaux Allemands. Dans l’herbe Allemande. Sur le bitume Allemand. Ionesco aurait ajouté que la pendule de l’entrée sonnait douze coups Allemands.

Mais le Mc Do, là,  il est vraiment Allemand ? Merde ! Ils auraient pu trouver mieux pour nous accueillir. Un Biergarten, par exemple. Bon, pas grave. On sait où en trouver un et quelque chose me dit qu’on y sera avant ce soir.

CIMG0453

CIMG0454

Quentin nous suggère de faire une photo de groupe avec le logo de l’association et le drapeau Allemand en fond. Il a de bonnes idées, notre ami Quentin.

SONY DSC

Après cela, j’ai quelques hésitations car je ne me souviens plus par cœur de l’itinéraire, et Freiburg n’est pas indiquée tout de suite. De plus, il faut franchir quelques infrastructures routières et on se perd un peu entre les différentes passages pour piétons et cyclistes.

Mais nous finissons par trouver le bon chemin. C’est celui-ci.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Dans le groupe, il y a des gens qui sont surpris. Forcément, je leur ai vendu l’Allemagne comme étant un véritable petit paradis pour cyclistes, et voilà la première piste que nous prenons. C’est non revêtu, et la bande d’herbe centrale est plus large que les voies de circulation !

Oui, mais d’une part, c’est quand même très roulant. Le sol est bien lisse. Et d’autre part, j’explique qu’ici les pistes cyclables sont bien plus nombreuses et bien plus anciennes, et qu’il est donc normal que certaines puissent avoir une conception un peu ancienne également…

De toute façon, ça ne dure pas. Nous trouvons un peu plus loin une piste en enrobé lisse, le long d’une route qui mène à Freiburg. C’est écrit sur le panneau (pour les voitures).

SONY DSC

SONY DSC

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Encore un peu plus loin, c’est du béton. C’est typique de l’Allemagne (et de la Suisse aussi).

CIMG0463

Il faut toujours aussi beau, et chaud.

CIMG0462

Alexandre fixe à l’arrière de son vélo la caméra que nous avons emmenée avec nous. Jusqu’ici elle était souvent à l’avant de celui de Quentin.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Quentin s’est subitement vu pousser une moustache en traversant les champs.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

CIMG0465

SONY DSC

SONY DSC

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

SONY DSC

Nous reprenons notre route après avoir traversé un premier village. Dans un autre village, nous tombons sur ça :

SONY DSC

Oui. Même en Allemagne, ça arrive.

SONY DSC

Dans un autre village, nous tombons sur ceci :

SONY DSC

Là, je me fais avoir totalement !

En effet, je me souviens bien de ce panneau puisque je l’ai en photo dans le récit de notre tout premier voyage.

Ce dont je ne me souviens plus, en revanche, c’est qu’il ne faut pas le suivre. Nous sortons donc de Güdlingen (le village où il se trouve) par une route que je ne reconnais pas et qui n’est pas bordée d’aménagements cyclables, alors que dans mon souvenir la suite de l’itinéraire l’était pourtant bien…

Je vérifie sur mon téléphone. Nous ne sommes plus sur l’itinéraire que j’avais tracé.

Je trouve un chemin qui coupe à travers les champs et qui rejoint mon itinéraire initial. Nous n’avons presque pas fait de détour.

Ça y est, ça me revient : on quitte Güdlingen par une route non bordée d’aménagements cyclables (mais pas celle sur laquelle nous envoyait le panneau) puis on tourne à droite sur une route bordée d’une belle piste en site propre.

Mais au moment de tourner à droite, Ugo et Julie sont partis devant… tout droit…

En effet, il y avait un autre panneau Freiburg qu’il ne fallait pas suivre (décidément) et ils l’ont suivi. En fait, on pourrait très bien le suivre, sauf qu’il nous ferait franchir un relief non négligeable alors que mon itinéraire est bel et bien plat.

Je suis un peu agacé. J’aimerais qu’on reste groupés. Tant qu’on était sur l’Eurovéloroute 6 entre Besançon et Mulhouse, il n’y avait aucune hésitation possible et on pouvait très bien se permettre de se séparer. Mais cette fois, nous sommes en Allemagne, où le réseau cyclable est très bien maillé, et il s’agit de ne pas se perdre stupidement. D’autant plus que, cette fois, chaque appel téléphonique sera payant… et puis à quoi bon s’appeler au téléphone quand on est tous dans des zones qu’on ne connaît pas et qu’on ne saura pas décrire…

Deux d’entre nous partent le plus rapidement possible pour rattraper les échappés, qui heureusement ne sont pas allés trop loin. Le reste du groupe attend. Bientôt, nous sommes tous groupés et continuons notre route.

Petite pause pour cueillir des mûres.

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

Nous sommes venus jusqu’ici pour tomber sur… un break immatriculé en Haute-Saône !

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Autour de lui se trouvent ces véhicules fort sympathiques.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Bientôt, c’est l’heure de manger. Nous avons tout ce qu’il faut avec nous, alors il nous faut juste un lieu. En passant devant cette petite maisonnette, c’est décidé. Elle est à nous le temps d’un repas.

CIMG0466

Et nous le prouvons même en y installant notre banderole.

CIMG0467

Mais qu’allons-nous manger ?

CIMG0468

Peut-être ceci…

CIMG0471

Après tout, certains Allemands surnomment les français Froschfresser (littéralement bouffeur de grenouilles).

CIMG0473

SONY DSC

Il me semble que c’est moi qui a eu l’idée de cette photo à la con. Mais rassurez-vous, ce petit animal sera remis en liberté là où nous l’avons trouvé, et sans lui faire de mal. Ceci dit, vous remarquerez qu’il n’avait pas tellement l’air effrayé par nos conneries.

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

Nous mangeons tranquillement.

SONY DSC  SONY DSC

Après le repas, Bénédicte a besoin d’aller aux toilettes. Je lui suggère d’aller demander dans un bar devant lequel nous sommes passés. Je sais qu’elle parle un peu Allemand. Mais elle n’ose pas. Je me propose de l’accompagner.

Nous nous y rendons. Cela nous prend un peu de temps car le bar n’était pas tout près. Mais lorsque nous revenons la maisonnette est ouverte, et il y a des toilettes.

Les autres nous expliquent que, juste après que nous soyons partis, un employé est passé et c’est lui qui a ouvert la maison pour que nous puissions profiter des installations.

D’ailleurs, le revoici.

SONY DSC

Petite photo de groupe avec lui.

SONY DSC

Après cela,  nous reprenons notre route. L’itinéraire est principalement en site propre, le long d’une route à fort trafic qui mène à Freiburg.

Parfois, cette route comporte des échangeurs, et la piste cyclable y est intégrée, souvent de manière à éviter les croisements avec les voies de circulation. Cela entraîne parfois des passages dénivelés et des choses un peu surprenantes comme celle-ci :

CIMG0477

À un moment, Ugo commence à m’énerver franchement. En fait non, il avait déjà commencé. Vous l’aurez déjà compris.

Je ne l’ai pas dit mais, outre le feu rouge grillé avec Alexandre, il a la fâcheuse habitude de rouler à gauche dès qu’on est sur un site propre.

En France, c’est déjà agaçant parce qu’à chaque fois qu’un cycliste plus rapide que nous veut doubler le groupe, il ne peut pas, et doit signaler sa présence.

Mais en Allemagne, où il y a beaucoup plus de cyclistes, c’est carrément dangereux. À un moment, il manque de percuter de plein fouet un cycliste qui arrive en face, alors qu’il était à gauche dans un virage sans visibilité. Ce dernier n’est pas très content.

Je lui ai pourtant déjà dit plusieurs fois par jour de rouler à droite. Mais rien n’y fait. Comme il veut discuter avec les autres, il roule à gauche. Il est pourtant possible, en se serrant bien, de rouler de front sur une piste cyclable de 3 mètres de large tout en laissant assez d’espace pour croiser d’autres cyclistes. La plupart du groupe y arrive, d’ailleurs.

Je ne suis pas le seul qu’Ugo énerve. Bien qu’ils aient grillé ensemble le premier feu qui m’a amené à l’engueuler, je sens qu’Alexandre n’apprécie que moyennement notre nouveau compagnon.

Au fil du temps, il commence à y avoir entre Alexandre et moi une certaine complicité, qui me rappelle celle que j’ai habituellement avec son père (il faut dire qu’ils ont le même caractère).

Alors à un moment où Ugo m’énerve (je ne sais plus exactement quel moment tant il y en a eu), je regarde Alexandre en imitant plus ou moins la tête d’Ugo. Alexandre éclate de rire et fait de même. Ça deviendra un gag récurrent entre nous jusqu’à la fin du voyage. Nous n’avons pas besoin de dire un seul mot. Nous nous regardons, et l’un des deux imite la tête d’Ugo (ou souvent les deux en même temps) et nous nous marrons. Les autres ne semblent pas remarquer la chose, ce qui la rend plus drôle encore.

Alors oui, je sais. C’est pas très sympa. Mais ça fait partie du voyage, alors je le raconte. Et il faut dire que l’énergumène nous agace. Je ne suis jamais méchant avec les gens sans raison, mais là, ça fait plusieurs jours que je lui demande quelques trucs simples (rouler à droite, respecter le code de la route…) pour le bien du groupe et de l’organisation du voyage, et il s’en fiche. Quant à Alexandre, ce sont d’autres choses qui l’agacent, même si je ne sais plus exactement lesquelles.

À l’inverse, je remarquerai que Quentin, avec qui je m’entends habituellement très bien, semble s’entendre très bien avec Ugo, et semble avoir des choses à reprocher à Alexandre. J’essaierai d’en savoir plus, car pour moi il n’y a rien à reprocher à Alexandre. Il est plutôt solitaire (c’est dans sa nature) mais au moins il n’embête personne et il me semble qu’il s’intègre plutôt bien au groupe malgré tout.

Nous poursuivons notre route. Freiburg approche.

Bientôt, la route que notre piste cyclable longeait devient une 4 voies. Notre piste cyclable la longe toujours mais commence à traverser des zones aménagées : parcs, bâtiments… Et puis à l’approche de la ville, la route devient un boulevard urbain. Il n’y a plus de piste cyclable en site propre d’un seul côté mais à la place il y a tantôt des bandes cyclables sur la chaussée, tantôt des pistes sur trottoir.

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

J’avertis les autres qu’ici nous sommes en Allemagne et qu’il est hors de question que je voie quelqu’un griller un feu. J’ajoute que les Allemands ne le font pas. Malheureusement, un cycliste Allemand ne trouve rien de mieux à faire que d’en griller un quelques minutes après que j’aie dit ça. Tout fout l’camp, même la discipline Allemande et ma crédibilité…

Mais le groupe remarque vite que c’est quand même assez vrai, et que même une partie non négligeable des piétons respecte les feux.

SONY DSC

SONY DSC

Nous approchons de la ville et atteignons les rives de la Dreisam, la petite rivière qui borde Freiburg. Ses rives sont aménagées pour les vélos, comme certaines rives du Doubs à Besançon, mais sur une longueur plus importante, ce qui en fait une véritable voie de circulation pour rejoindre certains quartiers…

Nous empruntons l’une de ces voies car elle mène directement au camping où nous allons nous installer. Celui-là même où j’ai dormi avec Ai il y a trois ans.

C’est à ce moment là que nous 8 amis réalisent vraiment ce qu’est la part modale du vélo à Freiburg. Nous suivons et croisons en effet un flux de cyclistes quasi-continu sur ces berges, et cela les impressionne.

Par ailleurs, il fait beau et nous croisons de très jolies jeunes femmes à vélo. Sans avoir besoin de lui parler, il me suffit d’échanger quelques regards avec Quentin pour comprendre qu’il n’y est pas plus insensible que moi. Mais nous restons sérieux. Ai me surveille.

Nous voici bientôt arrivés au camping, juste après Mittagsruhe (littéralement : la paix de midi), une pause de deux heures durant laquelle les véhicules à moteur n’ont pas le droit de circuler et l’accueil est fermé. Vous vous souvenez peut-être du temps que nous avions perdu lorsque nous voulions quitter le camping deux ans plus tôt, à cause de cette pause.

Le camping n’a pas changé. Le coin des tentes est toujours tout en haut, dans un terrain en pente et sans aucune ombre. Le gérant nous fait une longue liste de recommandations que nous écoutons plus ou moins. Je ne sais plus qui me dira, plus tard que ce camping est bizarre. (Quelqu’un ayant vécu dans cette ville, mais je ne sais plus qui.) Je dois dire que c’est assez vrai.

Quoi qu’il en soit, nous nous y installons.

Je ne sais plus qui a apporté des Malabar, mais certains s’en donnent à cœur joie…

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

En l’absence d’arbres, Alexandre tente d’installer son hamac avec des pieux en métal fournis par les gérants du camping, mais ça sera un échec. Il finira par l’accrocher à des arbres et dormira donc loin de nous.

IMG_0465

Notre campement est plutôt bien organisé.

IMG_0463

Une fois installés et plus légers, nous prenons la route du centre-ville.

C’est moi qui suis devant et qui guide le groupe. Sans carte. Je connais assez la ville pour me débrouiller.

Au début, c’est facile. Il suffit de suivre l’eau.

SONY DSC

SONY DSC

Ensuite, nous tombons sur les voies du tram et nous les suivons dans le centre-ville. Puis, même pas deux minutes après être entrés dans la ville, je bifurque à gauche et les autres me suivent.

SONY DSC

SONY DSC

Je reconnais les lieux. « C’est là ! »

Qu’est-ce qui est là ?

La brasserie Feierling, bien sûr, et le Biergarten qui lui fait face ! Nous nous installons.

SONY DSC

Nous buvons…

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

Ensuite, nous mangeons…

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

Nous y restons un long moment ! La nuit tombe. Pourtant, en août, il ne fait pas encore nuit très tôt. Même à Freiburg qui est un peu plus au nord et à l’est que Besançon.

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

Une chose est sûre : nous rions beaucoup, et je ne suis pas le dernier à dire des conneries. Il y a même au moins un moment dans la soirée où j’ajoute, de manière systématique et semi-automatique, un jeu de mot foireux à la fin de chaque phrase que quelqu’un prononce (sachant qu’il y a souvent plusieurs conversations à la fois). Ça semble beaucoup amuser certains membres du groupe, alors je continue. Geoffrey invente le terme polymaniaque pour qualifier cette attitude qui l’amuse beaucoup. C’est comme monomaniaque, mais sur plusieurs trucs à la fois.

SONY DSC

Mais toutes les bonnes choses ont une fin et le jardin de la bière (c’est plus sympa en V.O.) va bientôt fermer ses portes. Nous le quittons et nous nous retrouvons dans les rues de la ville. Que faire ?

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

2012-08-14 02.43.05

Nous regardons quelques vitrines, dont celle-ci qui nous amuse.

SONY DSC

Le panneau que tient le cochon dit « mangez plus de légumes ».

SONY DSC

Nous regardons aussi les rues pleines de vélos. Il y a même des arceaux réservés aux vélos avec remorques !

SONY DSC

SONY DSC

SONY DSC

Nous nous arrêtons sur une place, juste à côté du Biergarten, où de nombreux jeunes de notre âge sont assis par terre et discutent. Il y a trois ans, j’avais déjà remarqué que cette place semblait être le lieu de rendez-vous de tous les étudiants de la ville lorsqu’il fait beau.

SONY DSC

Nous discutons avec des gens qui se trouvent là. Il y a un Sud-Africain. C’est amusant car au début Ai ne veut pas croire qu’il est Sud-Africain puisqu’il est blanc. Elle ne connaît pas forcément bien l’histoire de ce pays.

SONY DSC

L’aspirateur qu’on voit sur la photo appartient à un jeune homme avec qui nous discutons. Par contre, nous ne savons pas vraiment pourquoi il a un aspirateur avec lui.

En revanche,  nous avons une question importante à cette heure ? Où trouver à boire, maintenant que les bars sont fermés ?

Un habitué des lieux rigole. Il nous répond qu’il suffit d’attendre. Il y a un type qui vient environ tous les quarts d’heures avec un vélo et qui vend des bières.

Nous connaissions Bicycle Repair Man, mais pas encore Bicycle Beer Man… !

Nul besoin d’attendre bien longtemps. Lorsque nous voyons un homme (qui n’est plus très jeune) arriver avec un vélo et des gens se lever immédiatement et marcher vers lui, nous comprenons rapidement et nous allons le voir.

SONY DSC

C’est assez drôle de voir qu’il recouvre ses bières avec un sac, pour qu’on ne voie pas ce qu’il transporte, comme s’il voulait être discret. Comment et pourquoi être discret alors que, visiblement, toutes les personnes présentes sur la place connaissent son existence ?

La bière n’est pas très chère. C’est sans doute bien plus cher que le prix qu’il l’achète en magasin, car ça n’est pas une bière exceptionnelle. Mais bon, en Allemagne, même les bières de basse qualité sont toujours mieux que bien des merdes qu’on trouve en France… Et puis s’il fait cela, c’est qu’il ne doit pas être très riche, alors nous n’hésitons pas à soutenir son commerce ambulant.

Ces quelques achats nous permettent de rester encore un moment sur la place sans nous déshydrater. Mais le temps passe, et il va falloir songer à faire quelque chose d’autre.

Sur la place, quelqu’un nous parle d’un endroit qui s’appelle Waldsee, qui doit être une discothèque, où il y a des soirées étudiantes. L’entrée est gratuite mais strictement réservée aux étudiants.

Nous décidons de nous y rendre. Nous sommes tous étudiants… ou presque.

Je ne le suis pas. Mais j’ai une carte de bibliothèque universitaire. Ça devrait passer, non ?

Nous nous y rendons. C’est à l’est de la ville. Nous suivons les indications données par celui qui nous a parlé de l’endroit, et y arrivons assez rapidement, par je ne sais quel miracle puisque nous n’avons aucune carte, ni connexion de données sur nos téléphones, et pas mal d’alcool dans le sang.

En face de la boîte se trouve un bois… qui ressemble à ceci…

SONY DSC

SONY DSC

Évidemment, il y a des vélos partout, comme partout dans cette ville. Nous y mettons également les notres puis approchons de l’établissement.

SONY DSC

Il y a une queue absolument monstrueuse à l’entrée, alors nous faisons les connards de français et en doublons à peu près la moitié (voire plus) pour commencer.

Ensuite, nous nous intégrons bien sagement dans la queue. Enfin, sagement. Moi je fais l’effort d’être sage, et je ne suis pas le seul. D’autres sont plus bruyants.

Il y a un vigile à l’entrée. Il laisse entrer les gens par groupe, et n’arrête pas de gueuler qu’il faut faire la queue et se mettre en file indienne. En tout cas, je pense que c’est ce que veut dire « eine Polonaise » (ou quelque chose comme ça) qu’il n’arrête pas de répéter. Je ne sais plus ce qu’il répète également, mais on comprend qu’il faut un justificatif du statut d’étudiant.

Au bout d’un moment, c’est notre tour. Nous sommes face à lui. Je montre ma carte de bibliothèque. Je crois que j’arrive à lui dire en allemand que je suis étudiant en France. Il me fait passer devant lui. J’ai réussi. Mais avant de laisser entrer le groupe, il veut voir les justificatifs des autres.

C’est là que les autres merdent totalement. Au lieu de s’y être bien préparés, et alors qu’ils sont pour la plupart étudiants, ils sont encore en train de fouiller et de chercher des justificatifs pour la minorité d’entre eux qui ne le sont pas.

Le mec n’est pas dupe. Il les repousse tous d’un coup.

« Es tut mir leid » (je suis désolé), dit-il.

C’en est fini pour eux. Moi qui ai fait le jeune homme sage, je suis à la fois content d’avoir passé le barrage et déçu de l’avoir passé seul… Je n’ai pas vraiment le temps de me dire que, de toute façon, je vais juste faire un tour à l’intérieur pour voir comme c’est et ressortir rapidement retrouver les autres… Le vigile recule et me repousse aussi.

Je lui demande gentiment « warum ? » (pourquoi ?). Mais il ne veut rien répondre, à part « es tut mir leid », qu’il répète en boucle. J’insiste mais c’est toujours la même réponse.

Là, je m’énerve.

OK, mes potes ont merdé.

OK, nous avons remonté la queue comme des gros cons, et à ce moment là il aurait pu nous voir et nous dégager à juste titre (mais ça, il ne l’a pas vu).

Mais qu’il nous vire si près du but, en nous poussant de manière aussi impolie, et sans vouloir le justifier, ça m’énerve vraiment.

Je lui signifie mon mécontentement. Enfin, j’essaie. Mais en Allemand, à part dire Scheiß… sans savoir quoi mettre au bout, je ne brille pas.

Ça l’amuse. Il répète « ja, ja, scheiß… ». Ça change de « es tut mir leid »…

Alors nous partons, mais en partant je l’insulte copieusement en anglais. Aucune idée de s’il comprend l’anglais, mais je n’ai pas envie de l’insulter en français. Ça me paraît encore plus improbable qu’il le comprenne.

Une chose est sûre : si un jour je veux tenter d’entrer au Berghain à Berlin, ça n’est pas avec ces amis là que je viendrai, et je ne m’y prendrai pas de cette manière.

Nous reprenons nos vélos entre les arbres.

Je suis énervé.

Nous sommes tous un peu déçus.

Cette ville est tellement cool de manière générale… C’est très décevant et inattendu d’échouer aussi près du but.

Bon, c’est probablement une boîte de nuit à la con avec de la musique de merde à l’intérieur, mais je n’en suis pas si sûr. Les Allemands ont souvent meilleur goût que les français… J’aurais bien aimé savoir,  justement.

Nous redescendons vers la ville, et tombons sur un boulevard pas vraiment aménagé pour les vélos. Ça existe à Freiburg ? Il y a probablement une piste cyclable parallèle que nous avons loupée.

À cette heure-ci, le trafic n’est pas fort, et je suis surpris de la très faible vitesse à laquelle roulent les voitures et les camions. Je comprendrai, beaucoup plus tard, lors de visites ultérieures (et à jeun), que la vitesse sur ces boulevards est limitée à 30 km/h la nuit, dans le but de lutter contre la pollution sonore et de permettre tout simplement aux habitants de bien dormir ! Et bien sûr, c’est contrôlé par des radars. Le rêve pour moi qui suis riverain d’une rue avec plus de 10 000 véhicules par jour à Besançon, qui nuit clairement à mon sommeil. Mais en France, il semblerait qu’on préfère placer les radars là où c’est rentable plutôt que là où ça serait utile à la sécurité ou au bien être des habitants…

Il n’y a pas que pour les aménagements cyclables que l’Allemagne, ou en tout cas Freiburg, a une avance considérable sur nous.

Ce trafic lent est tellement sécurisant que nous nous engageons sur le boulevard et y roulons un peu comme des sauvages. Je fais le sauvage aussi. À cette heure-ci, je n’ai pas trop la motivation pour dire aux autres de respecter le code de la route. Et puis c’est vrai qu’on se sent en sécurité, sachant que les véhicules vont doucement et nous voient très bien.

SONY DSC

Bientôt, nous sommes de retour au camping, où nous aurions d’ailleurs pu aller directement en sortant de Waldsee, puisque c’était tout près, plutôt que de revenir au centre-ville pour pas grand chose et repartir ensuite… Mais je crois qu’en l’absence de carte et de connexion de données, aucun d’entre nous ne s’est vraiment rendu compte de cette proximité géographique.

Malgré l’heure tardive, un passage par les sanitaires est indispensable pour se décrasser avant de dormir. À l’entrée de ceux-ci je tombe sur ce mignon chat qui servira de conclusion au récit de cette journée mouvementée.

2012-08-14 04.43.01

2012-08-14 04.43.40

Bilan :

35 km parcourus d’un camping à l’autre, en traversant enfin la frontière qui nous séparait de l’Allemagne.

Ai et moi sommes ravis de revenir à Freiburg, surtout avec des amis avec qui c’est l’occasion de s’amuser bien plus que lorsque nous y étions venus à deux.

Pour les autres, j’ai le sentiment qu’ils découvrent avec émerveillement cette ville qui, d’une part, est magnifique, et d’autre part est remplie des cyclistes et de bicyclettes.

Nous avons fêté comme il se doit l’arrivé en Allemagne en profitant de la bière locale au tarif local, ce qui représente pour nous, comparé à la France, un gros gain à la fois en qualité et en quantité de boisson consommée pour la même somme.

Cette première soirée au Biergarten puis en ville fut une réussite. Dommage qu’elle se soit terminée sur un échec. Mais peut-être aura-t-on d’autres occasions d’aller en soirée en Allemagne ?

Ce contenu a été publié dans 2012 - Freiburg - Tübingen - Heidelberg. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>