Ai et moi avons préparé un maximum de nos affaires la veille. Le matin, nous préparons le reste. Il nous faut faire vite afin d’essayer d’être vers 9 heures au point de rendez-vous : le local de Vélocampus situé à l’Arsenal (ancienne fac de médecine). (Cet atelier n’existe plus aujourd’hui.)
Bien sûr, ce qui était prévisible se produit. Il est plus de 9 heures lorsque nous démarrons de chez nous. Nous descendons jusqu’à l’Arsenal sans prendre de photos, afin de ne pas perdre de temps inutilement.
Il est largement plus de 9 heures lorsque nous passons le porche d’entrée. Peut-être même plus près de 10 heures que de 9. Mais bon, après tout, j’avais prévenu que ça serait difficile de tenir cet horaire. Je ne prends personne par surprise. Mais je me pose une question : serons-nous les seuls à être en retard ?
Nous contournons le bâtiment N afin d’arriver à l’entrée de l’atelier, et là je constate que nous ne sommes pas les derniers. Nous sommes juste dans la moyenne. Une minorité de personnes sont arrivées à l’heure ou presque. D’autres viennent juste d’arriver, et il manque encore plusieurs personnes.
Certaines arriveront vite, mais au bout de longues minutes d’attente il n’y a toujours ni Geoffrey ni Bénédicte.
S’ensuivent des coups de téléphone de Michou à ces deux énergumènes. D’après ce que je comprends, Geoffrey a voulu préparer des provisions pour tout le groupe et cuisiner des choses. C’est fort sympathique de sa part, mais il a commencé hier soir, tard, et cela lui a pris beaucoup de temps durant lequel il n’a pas pu préparer ses propres affaires. Ensuite, au moment de partir de son appartement à Franois, il s’est rendu compte qu’une partie de son matériel était à Besançon, chez Bénédicte… J’oublie peut-être des détails, mais je crois que dans les grandes lignes, c’est comme cela que ça s’est passé.
Tout cela m’agace car j’aurais pu dormir plus longtemps, ou préparer mes affaires plus calmement ce matin… si seulement on m’avait écouté quand j’ai insisté pour qu’on fixe l’horaire de départ moins tôt. J’étais à peu près certain que ça se passerait comme ça.
Pendant que nous attendons, certains font des réglages sur leurs vélos en profitant du matériel de l’atelier.
Vers 11 heures, nous décidons de quitter l’Arsenal pour le Parc Micaud, car cela nous rapproche à la fois de l’appartement de Bénédicte et de la véloroute par laquelle nous allons partir.
Il est amusant de constater a posteriori qu’une seule photo a été prise à l’Arsenal (la photo ci-dessus) bien que plusieurs d’entre nous soyons munis d’appareils photos et de téléphones qui prennent des photos. Il faut dire que l’Arsenal n’est pas un endroit très bucolique. Il est composé de beaux bâtiments anciens en pierres, mais qui ont subi bien des modifications malheureuses et jamais de réelle rénovation.
Nous traversons la ville et arrivons au parc Micaud. Cette fois, nous prenons des photos. Enfin, surtout Quentin, qui se comporte en véritable professionnel et pense déjà à produire un matériau audioviduel directement exploitable pour faire le compte-rendu de notre voyage. C’est lui qui a eu l’idée d’emmener la banderole de l’association, afin de pouvoir prendre cette photo.
C’est aussi lui qui a l’idée de nous prendre en photo un par un, pour pouvoir présenter les participants au voyage.
Vous pouvez jouer au jeu des différences avec les photos de la page précédente, car je n’ai pas forcément remis les mêmes. Il y en avait au moins deux par personne.
Vers midi, et après de nombreux échanges téléphoniques, une décision est prise : nous allons démarrer sans Geoffrey et Bénédicte. Geoffrey n’a, semble-t-il, toujours pas terminé de se préparer. Je crois comprendre qu’il pensait que ses sacoches étaient ici, mais qu’en fait elles sont à Franois. Ou l’inverse. Et en tout cas, un aller-retour entre Besançon et Franois ça prend un peu de temps. Alors nous démarrons.
C’est dommage car cela aurait été plus sympa de partir tous ensemble. En plus, nous n’avons pas de contrainte horaire particulière. Ce qui m’agace, pour ma part, n’est pas tant de devoir attendre que d’avoir dû me lever tôt et me dépêcher pour rien alors que j’avais prévenu tout le monde que ça se passerait probablement comme ça (enfin, pas à ce point… je pensais quand même que nous serions tous prêts à 10 heures et quelques).
Quoi qu’il en soit, c’est parti.
Nous quittons le parc Micaud et rejoignons la véloroute. Il est curieux de constater que personne ne prendra de photos durant nos premiers kilomètres. Cela s’explique sans doute par le fait que la plupart des participants n’ont pas l’habitude de faire des photos en roulant, tandis que moi je n’en fais pas par flemme, ou parce que le paysage est le même que d’habitude… C’est la quatrième année consécutive que je pars à vélo par cette véloroute.
Ai et Julie roulent devant et mènent la troupe à un rythme assez soutenu, surtout de mon point de vue sachant que je tire ma remorque. En effet, comme nous sommes dix, il a été décidé de prendre les remorques. Je tire la mienne tandis que Michou et Amélie, qui roulent en tandem, tirent celle de Vélocampus (identique à la mienne) qui a été achetée pour l’occasion (et d’occasion) au Relais Vélo.
En tout cas, même en groupe, j’arrive à garder mes habitudes. Je propose donc que nous nous arrêtions pour manger à Deluz, non pas au niveau de la halte fluviale, très bien aménagée pour les promeneurs et cyclistes mais sans point d’ombre, mais au niveau du petit parc qui se trouve juste un peu plus loin. La proposition est acceptée par le groupe.
À l’entrée du parc, il y a toujours cette signalisation absurde anti-vélo, dont absolument personne ne tient compte. Nous sommes bien en France et pas encore en Allemagne…
L’ambiance est fort sympathique.
Nous mangeons, puis prenons notre temps. Certains lisent…
D’autres se penchent sérieusement sur l’itinéraire…
… ou font ce qu’ils savent faire de mieux : les cons.
Bientôt, voici deux cyclistes que nous connaissons bien. Je cours les engueuler les accueillir puisqu’il s’agit de Geoffrey et Bénédicte.
Je suis surpris de les voir déjà arriver. Ils ont dû rouler vite, car quand nous sommes partis ils étaient loin d’être prêts. Geoffrey semble un peu agacé. Il explique son retard par le fait d’avoir dû préparer beaucoup de choses tout seul pour le groupe. Mais à ma connaissance il a fait cela de sa propre initiative et sans concertation avec nous. C’était convenu qu’il s’occupait d’acheter les provisions, mais pas qu’il les pré-cuisine ou je ne sais quoi avant de partir. Si nous avions sur cela, nous aurions sans doute pu l’aider. Bon. Ce n’est pas grave. L’important est de pouvoir enfin nous retrouver tous ensemble.
Repardataire…
Grimpette dans les arbres pour digérer (?)
Nous repartons.
Cette fois, Ugo a pris ma remorque.
C’est assez particulier d’écrire un récit à partir de photos prises par différentes personnes.
D’habitude, j’ai uniquement mes photos, et elles sont par ordre chronologique. Là, j’en ai qui proviennent de différents appareils, avec des noms différents, et il faut piocher dedans au fur et à mesure du récit. J’espère néanmoins arriver à écrire une histoire cohérente et fidèle à la réalité.
Parfois, il n’est pas difficile de deviner qui a pris certaines photos…
Amélie commence en effet à profiter du fait d’être en tandem, ce qui lui permet d’avoir les mains libres pour prendre des photos en roulant. Les photos ci-dessous sont d’elle.
Nous passons Baume-les-Dames. Pas de photos.
Des paysages champêtres… un tracteur… Cette fois c’est moi qui me décide à commencer à prendre des photos, après avoir passé Roche-les-Clerval.
D’ailleurs, il est étonnant qu’aucune photo n’ait été prise à Roche, alors que nous nous sommes arrêtés devant chez une vieille dame qui nous montre le bananier (!) qui pousse devant chez elle.
Elle nous explique qu’il fait trop froid ici pour que les bananes mûrissent (effectivement, elles sont petites et vertes) mais que l’arbre pousse assez bien.
Mais comment survit-il l’hiver, sachant qu’il est dans le sol ?
C’est simple. Elle lui met une bâche et… un chauffage électrique !! Hallucinant mais vrai.
Nous préférons admirer la prouesse et en rire que de trop penser au bilan écologique de ce bananier qui aurait sans doute préféré pousser chez lui si on lui avait demandé son avis.
Le secteur entre Roche et Clerval est le seul qui n’est pas plat (si on excepte la petite bosse au niveau de la station d’épuration de Baume-les-Dames).
C’est aussi dans ce secteur qu’une voiture sans permis nous double n’importe comment et nous klaxonne. Il y a souvent des conducteurs dont on se demande où ils ont eu le permis… mais il y en a aussi dont on ne se demande pas pourquoi ils ne l’ont pas !!
Rouler en groupe, c’est amusant. Il y a des moments où on roule groupés, des moments où certains tiennent un fort rythme tandis que les autres ont du mal à suivre… et des moments où certains tentent des échappées.
C’est le cas d’Alexandre et moi vers la fin de la journée. Nous roulons quelques minutes plus vite que les autres, et les attendons au niveau d’un joli petit pont.
Lorsque les autres arrivent, tout le monde fait une pause sur le pont.
Nous repartons.
À l’approche de l’Isle-sur-le-Doubs, la véloroute quitte les bords du Doubs et rejoint la petite départementale qui traverse Appenans. C’est ici que nous tombons sur… ceci.
Heureusement qu’il est « pacific ».
Encore une fois, même en groupe, je garde mes habitudes, et nous finissons tous ensemble au petit bar qui se trouve dans l’Isle-sur-le-Doubs.
Après les premières bières du voyage, nous revenons sur nos pas jusqu’au camping où nous nous installons pour manger puis passer la nuit.
Ce soir, au menu : salades et polenta aux légumes. Pour la durée du voyage, nous avons dans l’idée de tendre vers une alimentation bio et végétarienne. Ce choix vient d’une volonté de cohérence avec l’importance de l’aspect écologique du vélo à nos yeux. Cela arrange Geoffrey et Bénédicte, les deux vegans du groupe, tandis qu’une bonne partie du groupe a habituellement de toutes autres pratiques alimentaires. Moi ça me plaît bien. C’est l’occasion de faire des découvertes.
Il va sans dire que l’ambiance est très bonne durant le repas, et que nous nous amusons beaucoup. En ce qui me concerne, j’aime les jeux de mots foireux, et notamment celui qui consiste à faire comme si les noms propres étaient des phrases à l’impératif (quand c’est possible). Par exemple, si quelqu’un dit « Dijon » je comprends « dis « jonc » » et je dis « jonc »…
Le principe est assez simple et fait rire tout le monde… surtout lorsque quelqu’un prononce le mot Belfort, sans s’attendre à ce que je bêle… fort !
Bilan :
70 km parcourus.
Une étape sympathique. Le départ aura mis en évidence toute la complexité d’organiser quelque chose avec un groupe, mais la suite aura été des plus agréables. Le groupe aura rapidement pris son rythme de croisière. Lors de cette première soirée tous ensemble, l’ambiance est excellente.