Un petit voyage en Allemagne – récit tardif – étape 0

IMG_5500Été 2012.

Partir tous ensemble à vélo en Allemagne, c’est Michou qui a eu l’idée.

Michou ? Michel, alias Michou, membre actif de Vélocampus, l’association que j’ai fondée avec Ai fin 2009, donc un peu moins de trois ans plus tôt.

Ai est présidente de l’association. Michou lui succèdera à ce poste, mais ça n’est pas encore le cas en ce bel été 2012.

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L’actuelle présidente (en 2012) en haut, le futur président en bas.

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C’est donc lui qui a eu l’idée, après avoir rencontré une autre association qui avait organisé un voyage d’études à vélo. Ensuite, il nous en a parlé, l’idée a mûri et le projet est désormais plutôt abouti.

L’idée est simple : nous allons partir tous ensemble jusqu’à Tübingen, pour tenter de comprendre où se situent les différences entre les français et les Allemands concernant l’usage du vélo.

Pourquoi l’Allemagne et pourquoi Tübingen ?

Bien sûr, on aurait pu choisir les Pays-Bas ou le Danemark, plus cyclistes encore que l’Allemagne, mais on a justement préféré éviter de comparer des choses trop peu comparables (et puis c’est plus loin, rappelons que nous sommes à vélo et que la plupart d’entre nous n’ont jamais voyagé de cette manière).

Quant au choix de la ville, il y a déjà une raison personnelle simple. Michou a étudié là-bas. Il connaît donc bien cette ville et certains de ses habitants. Ça sera utile pour l’organisation.

Mais il y a aussi une autre raison : la similitude entre cette ville et la notre. Jugez plutôt : une rivière qui passe dans le centre-ville, un pont principal au milieu de la ville, un tunnel réservé aux piétons et aux vélos sous une colline (le notre est aussi fluvial, mais bon), un centre-ville piétonnier, un nombre d’habitants relativement similaire, et un campus universitaire réparti sur plusieurs sites. J’allais oublier un relief contrasté, avec pas mal de vraies côtes, et un climat tout à fait comparable.

Voici donc la problématique de notre voyage d’études : pourquoi, dans deux villes similaires de part et d’autre du Rhin, l’usage du vélo est-il beaucoup plus fort côté Allemand ?

Après la problématique, reste à organiser les choses.

Non content d’avoir eu l’idée, Michou a su trouver un financement. Nous disposons donc d’une bourse pour couvrir nos frais d’hébergement et de déplacement, en échange de laquelle nous devrons produire quelque chose (rapport, exposition, etc.) pour montrer que nous avons fait un voyage d’études et pas juste une balade en Allemagne pour boire des bières.

Une fois réglées les questions du lieu, de la problématique, et du financement, arrive celle de l’itinéraire pour y aller. Cette fois, c’est moi qui prends le relais. Je ne suis pas encore géographe à cette époque, mais j’ai déjà depuis un certain temps un fort intérêt pour la cartographie, auquel on peut ajouter une bonne connaissance des problématiques d’aménagements cyclables. De plus, j’ai un atout non négligeable : je suis déjà allé en Allemagne à vélo, avec Ai.

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Je trace donc un itinéraire…

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Je trace les étapes en utilisant principalement ma connaissance du terrain, et ensuite les vues « satellite » de Google Maps, car dans cette partie de l’Allemagne elles ont une telle qualité qu’on peut voir clairement les pistes cyclables au sol ! À cette époque, ça n’est pas encore le cas en France. Ça viendra.

Afin de profiter au mieux de ma connaissance du terrain, nous décidons que nous passerons d’abord par Freiburg-in-Breisgau, en suivant exactement l’itinéraire que j’avais suivi avec Ai pour y aller : Eurovéloroute 6 de Besançon à Mulhouse, puis bifurcation jusqu’à Neuf-Brisach, puis passage de la frontière pour rejoindre Freiburg (presque) au plus direct. De toute façon, c’est le plus simple (à part le passage par Neuf-Brisach qui constitue un détour, mais justement j’estime que cette ville vaut le détour).

Enfin, je repère les campings en France (en fait, je les connais déjà), tandis que Michou reprend les rênes du projet et les repère en Allemagne, en tâchant d’obtenir ainsi des étapes d’une longueur adaptée à une journée de pédalage.

Mais au fait, il y aura qui, à part Michou, Ai et moi ?

C’est peut-être le moment de présenter les protagonistes de cette histoire.

Au départ, nous sommes neuf.

1 – Michou

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Commençons par lui, puisqu’il est l’instigateur du projet.

27 ans au moment du voyage. Il est bénévole à l’association depuis un an environ. Il a commencé à tenir l’atelier l’été dernier avec Quentin (voir ci-dessous) et n’a pas arrêté depuis. Il continuera encore et finira même par devenir président de l’association, qu’il ne quittera que quelques années plus tard pour changer de ville pour des raisons professionnelles.

J’ajouterai qu’il a un caractère très agréable à vivre, et ça n’est pas un point négligeable.

2 – Amélie

23 ans au moment du voyage. C’est la compagne de Michou (depuis peu de temps au moment du voyage, mais cela dure toujours à l’heure où j’écris ces lignes et je leur souhaite que ce bonheur se poursuive). Au cas où vous ne l’auriez pas compris, elle est avec lui sur la photo précédente.

Elle n’est pas encore bénévole dans l’association au moment du voyage, mais elle le deviendra et fournira une aide précieuse pour certains projets. Elle ne quittera l’association que pour partir retrouver Michou dans une autre ville.

3 – Geoffrey

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26 ans au moment du voyage. Il n’est plus très actif dans l’association au moment du voyage, mais il l’a été très fortement, peu de temps avant, en lui a consacrant une énergie que peu de gens auraient été capables de donner. C’est lui qui a ouvert l’atelier chaque mercredi après-midi à partir du moment où j’ai récupéré les clés et jusqu’à l’arrivée de Michou et Quentin.

Ça représente une dizaine de mois à ouvrir tout seul l’atelier tout en l’aménageant (installation du mobilier, des outils…). Et en plus de cela, c’est lui qui a monté une grande partie des vélos que nous avons mis en location. Les gens qui ont déjà tenu quelques permanences de l’atelier seuls (c’est mon cas) savent à quel point c’est pénible, alors je ne sais pas comment il a fait pour cumuler tout ça à la fois.

Il a ensuite cessé de tenir les permanences avec l’arrivée de Quentin et Michou qui ont pris le relais.

4 – Bénédicte

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26 ans au moment du voyage. C’est à l’époque la compagne de Geoffrey. Elle n’est pas vraiment active dans l’association, mais elle est engagée dans d’autres associations où elle donne beaucoup d’énergie également. C’est une personne discrète mais fort sympathique.

5 – Julie

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27 ans au moment du voyage. Je ne la connais pas encore. C’est une amie de plusieurs d’entre nous (Geoffrey et Michou, je crois… peut-être d’autres). Je ferai sa connaissance à l’occasion du voyage et constaterai qu’elle est fort sympathique elle aussi. Elle réapparaîtra bien plus tard dans mes voyages à vélo, à l’occasion d’un voyage à travers la Haute-Saône en 2016 dont vous avez peut-être déjà lu le récit.

6 – Quentin

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25 ans lors du voyage. Il a débarqué à Vélocampus en même temps que Michou. Après avoir été bénévole actif et motivé, il deviendra le premier service civique de l’association puis, bien plus tard, le premier salarié. Si vous suivez mes récits de voyage, vous le connaissez puisque vous avez voyagé avec lui jusqu’à Nancy, et l’avez également recroisé à Amsterdam et… devant chez lui.

7 – Alexandre

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20 ans au moment du voyage. C’est le fils d’un de mes meilleurs amis. Bien qu’étant, en âge, plus proche du fils que du père, j’ai une forte complicité avec ce dernier, et je connais finalement assez peu son fils. Jusqu’ici on s’est toujours contentés de se croiser, sans plus…

Un jour, son père m’a raconté une anecdote. Alors qu’Alexandre était adolescent, père et fils ont participé ensemble à une balade organisée par l’AUB (association des usagers de la bicyclette). Or, à cette époque, le vélo n’attirait pas du tout les jeunes. Les participants étaient tous assez âgés. Alors quand la balade est passée par hasard devant un groupe d’adolescentes du collège d’Alexandre, elles se sont moquées de lui et il a eu, d’après son père, la honte de sa vie. Depuis cet épisode malheureux, il a fortement réduit son usage du vélo…

Mais les choses ont changé en cette année 2012. Désormais adulte, Alexandre s’est senti attiré par le voyage à vélo et a voulu monter lui-même une randonneuse. Il est donc venu nous voir. Je lui ai donné une très jolie randonneuse qui traînait, sans roues, à Vélocampus, et il l’a équipée avec du matériel neuf (roues, pédalier…) et des éléments de récupération de VTT (leviers de vitesse…). Le résultat est un excellent vélo qui n’a pas coûté cher mais qui vaut largement certaines randonneuses vendues sur le marché à des prix onéreux.

Bien que n’étant pas bénévole à Vélocampus, Alexandre a indiqué qu’il viendrait avec nous si son premier voyage à vélo, jusqu’à Montpellier où habite sa mère,  se passait bien. Nous l’avons accepté avec plaisir.

8 – Ai

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Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de la présenter ici. Tout ce que j’ai à dire, c’est qu’à l’époque du voyage, la présidente fondatrice de l’association est toujours à son poste qu’elle occupe brillamment.

9 – Et moi, et moi, et moi…

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Je ne vais pas me présenter non plus, pour des raisons évidentes. Juste rappeler que je suis à l’origine de la création de l’association, et qu’à l’époque du voyage j’occupe toujours le poste de secrétaire.

Début juillet, en réunion mensuelle de l’association, nous faisons le point.

Nous décidons que l’atelier de l’association ne fermera pas durant cet été 2012, contrairement à l’été précédent, et malgré notre absence !

Pourquoi ? Parce que Catherine, une bénévole très motivée, est partante pour assurer les permanences pendant les 3 ou 4 mercredis durant lesquels nous seront outre-Rhin (ou en chemin).

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Catherine sera accompagnée de Caramelle, autre bénévole motivée.

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Comme à chaque fois, la réunion se déroule dans une bonne ambiance et se termine un peu tard, autour de quelques victuailles et boissons. Nous rentrons satisfaits d’avoir avancé sur notre projet.

Le surlendemain, Ai et moi partirons pour notre voyage en Suisse. Dans le même temps, Alexandre partira comme prévu jusqu’à Montpellier. Après notre retour à tous, nous pourrons, en août, prendre le départ pour l’Allemagne.

Début août, nous nous retrouvons à nouveau en réunion. Cette fois, tous les participants au voyage sont présents (sauf Bénédicte, mais Geoffrey est là et pourra lui transmettre les informations).

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Pour Ai et moi, le voyage à vélo en Suisse s’est bien passé. Le récit est en ligne ici et vous l’avez probablement déjà lu. Ai est rentrée à la maison le 15 juillet et moi le 20, après avoir poussé jusqu’à Lyon.

Le voyage d’Alexandre s’est également bien déroulé. Il a fait l’aller-retour à Montpellier et vient tout juste de rentrer. Il dormira deux ou trois nuits dans sa chambre du CROUS avant de repartir avec nous. Pour lui, c’est presque comme s’il faisait un seul voyage continu.

Un nouveau participant s’est ajouté à la liste. L’effectif total sera donc de 10 personnes.

Complétons donc les présentations :

10 – Ugo

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Il m’a appelé alors que j’étais au camping entre Genève et Lyon. C’est Élise, une amie commune à pas mal d’entre nous et à lui, qui lui a parlé du projet. Il a déjà voyagé à vélo. J’ai accepté avec plaisir l’arrivée de ce nouveau participant. A posteriori, je le regretterai un peu. Mais j’aurai l’occasion de revenir largement sur ce point.

Sur le reste de la réunion, il n’y a pas grand chose à raconter. Nous discutons de points de détails logistiques.

Par contre, il y a un truc qui commence mal : j’ai un gros désaccord avec le reste du groupe sur un point. L’heure de départ. Ils décident que nous devons tous nous retrouver à 9 heures le vendredi matin, pour démarrer rapidement. Mais moi, je sais bien, par expérience, que c’est compliqué, voire impossible, de démarrer si tôt une première étape de voyage.

En effet, même si certaines affaires peuvent être préparées la veille, il y a des choses qu’on ne peut préparer que le jour même (par exemple tout ce dont on a besoin jusqu’au dernier moment comme les brosses à dents, ou encore toute la nourriture périssable, etc. – la liste n’est pas exhaustive). Sans parler de couper le gaz, débrancher le frigo, etc. Toute une liste de petites choses simples qui, mises bout à bout, prennent du temps. Alors pour faire tout ça avant 9 heures, il faudrait se lever à 6 ou 7 heures et je suis sûr que certains ne le feront pas. Je préfèrerais que tout le monde puisse prendre son temps et qu’on se retrouve à 11 heures. Mais mon avis est minoritaire alors j’abdique, non sans protester énergiquement mais en vain.

La réunion se termine sur cette discussion, et nous nous donnons rendez-vous vendredi matin…

PS : Mais pourquoi raconter ça six ans plus tard ?

En fait, comme mes autres voyages, j’aurais voulu le faire au retour. Mais comme tout le monde avait pris des photos, il fallait les regrouper. Ensuite, comme nous devions rédiger les étapes collectivement, j’ai préféré attendre que nous fassions ce travail. Et finalement, quand cela a été fait, je n’ai jamais eu le temps de m’y mettre. Comme je dois trier actuellement des documents de l’association pour les lui rendre, j’en profite donc pour récupérer les récits et les photos et me lancer dans ce récit.

Ajout du mois de décembre : j’ai trié les documents en question et je les ai rendus à l’association, mais je n’ai pas écrit la suite du récit pour autant. Je vais de ce pas rédiger l’étape 1.

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