14 août. Il est temps de nous éloigner de porc-smouth.
Nous quittons Hayling Island.
Cette fois, nous ne quittons pas le Hayling Billy Trail à Havant mais continuons à le suivre vers le nord. Nous sommes sur l’itinéraire national n°22, qui relie Portsmouth à la banlieue de Londres.
En plus, pour l’instant, il est vraiment bien jalonné.
Encore une fois, les panneaux sont ubuesques. Ici, on devrait descendre du vélo pour remonter dessus quelques mètres plus loin ?
Ici, on a pris la peine d’interdire un passage souterrain aux vélos… et aux cavaliers !
Heureusement, la signalisation absurde disparaître à mesure que nous nous éloignerons de Portsmouth.
Le jalonnement, pour l’instant, est excellent.
Je m’arrête car mon pneu arrière est très mou, sans être non plus à plat. Hier je n’avais rien remarqué. Crevaison lente ? Je regonfle et on repart.
L’itinéraire quitte la grande route pour des chemins plus sympathiques.
Ensuite, ce sont des villages et des petites routes. C’est un très joli itinéraire.
Ça grimpe un bon coup.
Vu la pente, c’était pas nécessaire de nous le demander.
Un coup d’œil à la carte (sur mon application Cycle Routes) : nous montons pour rien. Ce n’est pas le bon chemin. Demi-tour.
Vous l’aurez compris : le jalonnement n’est plus ce qu’il était quelques kilomètres plus tôt.
Dans les villages, les pubs et les restaurants sont toujours particulièrement jolis.
Attention : on vous surveille !
Nous ne sommes pas les seuls cyclistes.
Un marquage au sol qui prête à sourire. La route est bien à double-sens. Ce n’est pas une bande cyclable.
En entrant dans Buriton, pause repas sur un terrain de foot. Il y a aussi un bâtiment avec des sanitaires.
Toujours de très jolies maisons.
Encore un « cyclists dismount » pour passer un simple pont. Ce n’est plus de l’incompétence mais de la folie.
Chose que nous verrons deux fois : une station-service avec un magasin… de vélos ! Jamais vu ça en France.
La rue de l’amour. Notez que si elle est en impasse pour les automobilistes, elle ne l’est pas pour les cyclistes. À méditer.
« Une belle piste cyclable, mais qui mériterait d’être nettoyée. », me dis-je.
Surprise. Quelques mètres plus loin, nous tombons sur les gens qui la nettoient. Et ils sont plus compétents dans leur travail que ceux qui placent les panneaux.
Biergarten… euh, Beer garden ! Ça n’existe donc pas qu’en Allemagne.
Tout à coup, le jalonnement de l’itinéraire s’interrompt. En vrai comme sur les cartes (celle de mon application et celle du site officiel)…
Et quelques mètres plus loin, ça donne ça…
« Démerdez-vous ! » Ça me rappelle très fortement la France…
Mais si l’aspect de la route ferait penser, en France, à une route secondaire tranquille, il n’en est rien ici. Le trafic est infernal.
Et il est désormais clair que les conducteurs anglais ne savent absolument pas conduire en présence de vélos.
En France, on se plaint de certains conducteurs qui « oublient » de laisser un écart en dépassant un cycliste. Et bien ici, c’est plus simple : personne ne le fait !
Par conséquent, Ai serre le bord gauche de la chaussée, et moi je roule en décalé, au milieu de la voie, pour forcer les voitures à s’écarter. Bouclier humain.
Contrairement aux Français, les conducteurs Anglais ne semblent pas agressifs. Ils sont juste totalement irresponsables.
Nous sommes arrivés à Bordon où nous pourrions dormir chez un membre de Warmshowers qui nous a répondu positivement. Mais il n’est que 15h30 et c’est tôt pour s’arrêter. Il vaudrait mieux avancer le plus possible vers Londres.
Quelques courses au Tesco, une grande chaîne de supermarchés Anglaise. Ici, il y a des gens qui viennent faire leurs courses en calèche !
Il me faut d’un wifi.
D’abord pour prévenir notre hôte potentiel de ce soir que nous allons poursuivre notre route.
Ensuite parce que l’application Cycle Routes a quand même un gros défaut : elle nécessite une connexion à internet pour fonctionner. Par conséquent, je dois charger l’itinéraire quand je trouve un wifi (c’est ce que j’ai fait ce matin au camping), et le laisser ouvert pour qu’il reste affiché.
On profite du wifi ouvert d’un restaurant Indien. Un des employés semble deviner ce que je fais ici, juste devant, avec mon smartphone. Mais il ne dit rien.
Nous repartons.
Notez que dans ce pays les logos sur les pistes cyclables ne semblent pas être faits au pochoir ou en résine, mais dessinés à la main (!). Cela ressemble donc plus ou moins à un vélo, selon les talents du dessinateur…
L’itinéraire repart sur des routes et chemins sympathiques.
Dans un bois, il n’y a plus de jalonnement mais on trouve ces panneaux. Après quelques croisements, ils semblent correspondre à notre itinéraire. Alors on les suit.
C’est caillouteux et ça grimpe. Ai ne peut pas monter avec les trois vitesses de son Brompton. Alors nous marchons.
C’est très agréable et sauvage. Nous voyons même une biche.
Nous arrivons à une sorte de parc de loisirs aménagés.
En arrivant ensuite sur ce chemin, j’ai quand même un doute. Consultation de la carte, activation du GPS… Finalement ces petits panneaux n’allaient pas où nous voulions.
Petit demi-tour.
Nous revoici sur le bon chemin, et le jalonnement reprend. C’est agaçant, ces interruptions. J’imagine ce que ressentent les Allemands et les Suisses sur les itinéraires Français.
Encore une bonne côte…
Et ensuite, les choses se gâtent. Alors que l’heure de trouver un endroit où dormir approche, il commence à pleuvoir. Nous n’avons pas de wifi sous la main alors nous demandons à un couple de personnes âgées s’il existe un camping.
D’après eux, il n’y en a pas dans le secteur.
(Encore une fois, Google m’aurait permis de savoir qu’ils se trompaient.)
Ils nous envoient vers une ferme où il y aura certainement de la place.
Nous nous y rendons. Le fermier est dans un hangar, en train de bricoler son tracteur. Il va chercher sa femme, qui vient vers nous, très souriante.
Je me demande déjà où elle va nous dire de nous installer… Mais en fait, non !
Elle nous dit qu’il n’y a pas de place ici.
Pas de place dans une ferme, my foot!
Elle nous envoie vers une petite auberge. Mead’s guest house. Nous la trouvons facilement. Cela convient à Ai malgré les 70£ à débourser pour la nuit et le petit-déjeuner.
Nous voici bientôt installés. C’est très confortable. Il y a un documentaire intéressant sur la seconde guerre mondial, et plus particulièrement sur le rôle des soldats Irlandais, à la TV.
On y voit aussi un vieux monsieur qui possède un tank d’époque en parfait état de marche.
Pour une fois, ça valait le coup de l’allumer.
Nous mangeons la nourriture encore présente dans nos sacoches et branchons tout ce qui peut être rechargé…
Nous allons ensuite dans la rue chercher un wifi, car il n’y en a pas ici.
50m plus loin, il y a une chambre d’hôtes à 50£ la nuit et avec wifi. Zut.
Nous trouvons le wifi d’un café. Je charge la suite de l’itinéraire pour demain et contacte des gens sur Warmshowers, à Londres et sa banlieue, pour demain soir.
Tout cela sous un parapluie que nous avons trouvé dans le hall d’entrée de notre auberge, car il pleut toujours.
Nous passons ensuite une bonne nuit dans un lit confortable.
Bilan :
Une étape sympathique et sans grosses difficultés, mais avec quelques hésitations et une fin qu’on aurait souhaité différente.
Nous aurions préféré avancer un peu plus efficacement et un peu plus loin, et trouver un simple camping. Mais la pluie s’est est mêlée au mauvais moment.
Je ne connais pas le kilométrage parcouru car j’ai oublié de garder une photo du compteur ce soir là. Nous aurons le lendemain soir le kilométrage des deux étapes.