Nous sommes le mercredi 16 août.
La nuit au camping Manon (je ne sais pas qui est cette Manon, mais c’est ainsi que se nomme le camping d’Orange) s’est bien passée. Nous remballons nos affaires. J’entends le bruit d’un vieux moteur à essence. C’est ceci qui démarre :
Ensuite, c’est nous qui démarrons, plus silencieusement.
Comme hier était un jour férié, il est nécessaire de faire les courses tout de suite. Cela tombe bien : il y avait un Aldi le long de la route que nous avons suivie hier soir pour accéder au camping. Nous repassons devant et y faisons un arrêt.
En passant, je remarque que le bâtiment n’est pas trop mal intégré au style architectural local, contrairement aux horribles supermarchés qu’on trouve habituellement en France, et qui défigurent les villes et le paysage.
C’est moi qui fais les courses, et, en plus de la nourriture, je trouve un cuissard de vélo soldé à 8 €. Je suis plutôt content car le mien commence à se faire vieux. Croyez-moi ou non mais je l’ai depuis l’âge de 14 ans ou quelque chose comme ça. Il faut dire que je l’ai assez peu porté lorsque je l’ai eu (quelques balades seulement), et ensuite il est resté dans une armoire jusqu’à ce que je commence à m’en servir pour mes voyages à vélo en 2009.
Il n’est donc pas si usé que cela, mais l’élastique a mal vieilli. Il est détendu. Et la peau de chamois est un peu tassée.
Désormais, j’en aurai deux pour finir le voyage, dont un tout neuf avec un élastique en bon état, qui me va fort bien.
Nous mangeons notre petit déjeuner sur le parking du magasin. On a connu plus bucolique, mais c’est assez calme.
Je vois passer des femmes musulmanes portant le voile. Je me dis que leur vie ne doit pas être facile dans une ville d’extrême droite.
Je vois aussi passer des cyclistes, dans la rue. Comme quoi, il y en a partout, même dans les villes d’extrême droite du sud. À ce sujet, les pistes cyclables ne sont pas si mal faites que cela, même s’il n’y en a pas partout. En voici deux exemples, que nous suivons pour aller de l’Aldi à la Nationale 7.
La Nationale 7 ? Encore elle ? Vous devez vous demander si c’est ma nouvelle obsession. Que nenni ! C’est juste parce que, même si nous avons décidé de ne pas visiter Orange, nous estimons qu’il serait dommage d’y avoir dormi et de ne pas être passés voir l’arc de triomphe romain qui se trouve au cœur de cette ville, sur la Nationale 7, comme nous l’avons appris hier au musée.
Nous y voici.
Pendant que nous visitons le monument, nos vélos nous attendent sagement.
Je remarque que les cyclistes sont vraiment nombreux à circuler ici. Cette personne a dormi au camping pas loin de nous.
De sympathiques véhicules passent également. Une Cox cabriolet, ce n’est pas si courant…
Et un C15 de cette couleur non plus (mais d’un point de vue budgétaire, ça doit être plus facile à acquérir).
Nous suivons quelques instants la Nationale 7, et constatons que les bouchons sur celle-ci sont toujours une réalité à Orange. Il est dommage de constater que l’aménagement urbain ne fait ici aucune place aux cyclistes. Nous circulons sur le trottoir, surdimensionné par rapport à sa fréquentation. Nous roulons tout de même du côté des voitures, pour ne pas gêner les piétons qui marchent plutôt près des façades.
Ces maisons à vendre avec des tours me rappellent certains villages de Haute-Saône profonde.
Pour quitter la ville, nous suivons la direction de « Orange Plage », car il y a des panneaux partout, et nous sommes passés devant en arrivant dans la ville hier soir.
Nous voici devant.
Et voici le passage souterrain par lequel nous sommes arrivés dans la ville. Je remarque d’ailleurs qu’il n’est pas interdit aux véhicules motorisés. Vu sa taille, je pensais hier que nous avions franchi un passage pour piétons et cyclistes uniquement.
Il nous reste à suivre, dans le sens inverse d’hier, la liaison entre Orange et la Via Rhona. Mais là, je découvre qu’elle n’est jalonnée que dans un sens. Comme le montre la photo ci-dessous, il y a un panneau dans le sens vers Orange, mais rien du tout de l’autre côté du carrefour.
Nous arrivons tout de même à la suivre, en utilisant à la fois nos souvenirs et le fait que les panneaux sont, en principe, placés de façon à être visibles de la route par laquelle on arrive, ce qui veut dire concrètement que, à chaque croisement, il faut s’engager sur le chemin depuis lequel le panneau est le plus visible.
Quand je roulais en Belgique il y a trois ans, je remarquais la quantité impressionnante de canettes de Jupiler en métal dans les bas-côtés. Ici, la reine de la pollution, c’est la bouteille de Cristaline. Il y en a partout, tout le temps, et c’est quasi-exclusivement cette marque.
Prendre systématiquement le chemin le plus en face des panneaux, ça fonctionne… jusqu’au moment où un croisement est constitué de telle sorte que deux chemins arrivent presque parallèles, face au panneau. Là je ne sais plus par lequel nous sommes arrivés hier. J’en prends un au hasard, mais je ne reconnais rien le long de la route. Par exemple, il serait bien étonnant que j’aie pu passer là hier soir sans photographier ces deux éléphants et m’en souvenir…
Mais malgré tout, nous finissons par arriver sur la Via Rhona, sans trop d’errances inutiles. L’itinéraire est indiqué comme provisoire, encore une fois.
Autant le dire : comme à chaque fois, depuis que nous sommes sur la Via Rhona, qu’un itinéraire est indiqué comme provisoire, il est pleinement satisfaisant, et même plus intéressant qu’un chemin de halage tout droit le long d’un fleuve. En effet, il nous permet de découvrir d’autres lieux, et d’autres paysages. Ce matin, nous circulons au milieu des vignobles, et plutôt des vignobles réputés.
Je remarque que les vignes poussent dans des champs recouverts de galets. Je me demande si le sol naturel est comme cela, ou si c’est artificiel. En regardant bien, je pense que c’est artificiel. J’ignore dans quel but cela est fait ainsi, mais ça ne doit pas être très agréable pour vendanger.
L’itinéraire prend de la hauteur. Pour la première fois depuis que nous sommes sur la Via Rhona, il y a du relief !
Il y a quelques belles côtes, mais rien d’insurmontable tout de même.
C’est quand même sympathique de prendre un peu de hauteur pour admirer le paysage.
Par contre, ici, on serait tentés d’aller tout droit, sur ce chemin en stabilisé qui part à plat au milieu des vignes, plutôt que de prendre à gauche…
… où un joli raidillon nous attend.
Le raidillon est vite franchi.
Une guêpe arrive et me pique, mais je fais preuve d’un réflexe vraiment rapide et je l’enlève alors qu’elle commence à peine. Je ne sentirai quasiment rien.
Le chemin redescend sur notre droite. La descente est aussi forte que la montée…
… et pour cause : le chemin qu’on devine à droite, derrière la vigne, n’est autre que le chemin blanc, à plat, visible cinq photos plus tôt. Si nous l’avions pris, nous aurions évité quelques efforts. Mais c’est un chemin privé (c’est écrit sur le panneau) et c’est sans doute pour cela (ou pour pousser les gens à visiter le château et à acheter du vin ?) que la véloroute fait le détour.
Cette fois, le relief est plutôt descendant. Nous avançons efficacement.
Ça ne fait aucun doute : les pierres dans les vignes sont placées volontairement. Ici, cela a été refait récemment.
Ici, par contre, il y en a peu. Ça dépend des parcelles.
Tiens, un bout de départementale. Ça faisait un moment que cela n’était pas arrivé.
Mais cela ne dure pas.
Nous voici dans un village célèbre.
Tiens, un de plus.
Oui. C’est un J9. Réhaussé, mais cela ne fait aucun doute. On voit le rail de la porte avant coulissante.
Quelque chose attire mon attention le long de la route.
Il s’agit d’un pont ancien, et hélas en très mauvais état.
La façon dont les câbles s’effilochent me fait penser à des câbles de freins usés… mais en beaucoup plus gros.
C’est un bel ouvrage et j’espère qu’il sera restauré un jour, ou au minimum conservé en l’état sans être démoli.
Nous poursuivons notre route. Nous sommes bientôt à proximité d’Avignon.
Nous voici à Sorgues.
C’est une petite ville assez peu agréable. Comme dans beaucoup de toutes petites villes de campagne, il y a beaucoup de voitures et peu d’aménagements pour rouler séparément d’elles.
La ville est traversée rapidement, sans s’arrêter à part pour retirer de l’argent à un distributeur. Puis nous poursuivons notre route en suivant le jalonnement, sur une départementale aménagée pour les cyclistes.
Le jalonnement nous expédie ensuite sur une route assez désagréable, tout d’abord parce que le revêtement est en mauvais état.
Ensuite, parce que c’est sale et pollué…
Et enfin, parce qu’il y circule de nombreux vieux utilitaires, qui roulent sans tenir compte de nous et nous frôlent. Ai me dira que le camion qu’on voit au loin sur la photo suivante lui a vraiment fait peur.
Nous longeons la voie ferrée. Les trains passent.
Nous passons devant ce qui semble être un camp des gens du voyage. Derrière le camp, je crois apercevoir un manoir qui a l’air abandonné.
Je rattrape Ai. Nous sommes à un stop. Si nous prenons à droite, c’est une bretelle d’accès à une voie rapide. Mauvaise idée.
Nous prenons donc à gauche.
Cela nous amène face à ceci.
Que de panneaux ! La France dans toute sa splendeur. Mais pas l’ombre d’un panneau de la véloroute.
Mon téléphone n’étant toujours pas très coopératif pour aller sur internet, je ne sais pas trop où nous sommes. Je pense que nous avons dévié de la Via Rhona, en ratant un panneau quelque part.
Ce n’est qu’après le voyage que je vériferai, à la maison, l’itinéraire provisoire donné sur les cartes de France Vélo Tourisme et constaterai que nous étions bien dessus. Cela veut donc dire qu’il y a une interruption du jalonnement dans ce secteur. C’est vraiment dommage.
Persuadé que nous ne sommes pas sur la Via Rhona, et que nous ne la retrouverons pas facilement, je décide de suivre la direction d’Avignon par ce qui me semble être le plus simple à vélo.
Il y a des pistes et bandes cyclables. Je l’ignore, mais nous sommes toujours sur l’itinéraire provisoire de la Via Rhona. Je l’ai pris sans le savoir.
Nous voici à Avignon. Nous avons quitté la Via Rhona, toujours sans le savoir car il n’y a toujours pas le moindre panneau.
Nous approchons des fortifications de la ville.
La visite commence.
Mais nous préférons nous arrêter sur un banc pour manger.
L’endroit n’est pas désagréable, même si cela circule beaucoup.
Quelques véhicules remarquables passent. Une 504 pick-up (derrière l’arbre)…
Il y a pas mal de cyclistes qui passent, également, mais hélas moins que des voitures.
En tout cas, il y a un truc universel dans les villes : les pigeons.
Une fois le repas terminé, nous redémarrons.
La ville me semble plutôt bien aménagée, et donc agréable à visiter, même avec nos vélos. Dans certaines villes, visiter avec des vélos chargés est désagréable : on se sent encombrés. Ici, ça va tout seul.
Après un bref passage à l’Office du Tourisme, je trouve un parc avec des toilettes publiques. Par contre, le verrou de la porte est foireux, et je le découvre à mes dépens quand un homme ouvre la porte. Il est aussi surpris que moi, et lâche un « houlala » avec un accent bien sudiste. Je retrouve ensuite Ai pour la suite de la visite.
Nous visitons le Palais des Papes et ses alentours.
Je suis impressionné par la façon dont vieillissent certaines pierres. Il y en a qui sont poreuses, et certaines ont même presque totalement disparu, remplacées par des trous béants.
Voilà ce qu’on peut ramasser par terre au pied des murs. Ça s’effrite sans efforts.
Nous passons devant un bar avec une terrasse. Petite pause.
Après la pause, nous continuons à faire le tour du palais et arrivons devant une ancienne maison d’arrêt, avec un projet de réhabilitation.
Les panneaux détaillent de façon intéressante l’histoire du site.
Je souhaite voir si, en haut de cet escalier, on a une belle vue sur la ville. J’y monte tandis qu’Ai m’attend.
Effectivement, on voit bien la ville.
Mais je comprends aussi que cet endroit est accessible en voiture (et donc à vélo) par l’autre côté du palais. Je redescends à pied, reprends mon vélo, et nous revenons devant le palais.
Je suis étonné de voir que, même dans ce petit parc très haut perché, ils font passer leur petit train touristique !
Dans ces conditions, je ne suis pas étonné qu’on puisse accéder partout avec nos vélos, et que cela ne semble n’étonner et ne déranger personne. C’est une question de mentalité, aussi. Si nous étions en Angleterre, un tel endroit comporterait des panneaux « no cycling » partout.
Mine de rien, c’est ce genre de détails qui rend une ville agréable à visiter ou non. Le fait de pouvoir bouger librement à vélo nous permet de nous concentrer sur la visite elle-même, et d’en profiter. Je garderai un excellent souvenir d’Avignon.
En redescendant, je vois cette boutique, et comprends d’où vient la boîte à biscuits en forme de Citroöen « Type H » vue chez les parents d’Alice dans le Beaujolais.
Après avoir fait le tour du palais, il va de soi qu’on ne peut pas quitter Avignon sans voir le Pont d’Avignon.
Le voici, et voici également un « tuktuk » qu’on aurait plutôt pensé croiser en Asie qu’ici.
Ce qui est dommage, c’est que, contrairement au palais, il n’est pas facile d’évoluer librement autour du pont d’Avignon avec les vélos. En effet, il y a une route importante qui passe dessous.
Au fait, le pont d’Avignon s’appelle s’appelle en réalité le pont Saint-Bénézet. Ça, je le savais. Je crois que peu de gens le savent, en dehors d’Avignon. Tout le monde connaît l’existence de ce célèbre ouvrage, mais sans connaître son nom. La chanson en a voulu ainsi. Il n’est donc pas étonnant de voir, en ville, de nombreux panneaux indiquer à la fois « Pont d’Avignon » et « Saint-Bénézet ».
Nous pourrions visiter le pont. Ça se fait à pieds, et c’est payant. Mais Ai pense que cela ne vaut pas le coup. Je n’y tiens pas non plus. Nous avons assez visité cette ville, et plutôt bien apprécié notre visite.
Il est temps de repartir.
Nous retrouvons sans trop de difficultés le jalonnement de la Via Rhona, car nous l’avions aperçus en nous déplaçant dans la ville.
Nous franchissons un autre pont d’Avignon, beaucoup moins ancien mais qui a le mérite de mener quelque part et gratuitement. Et en plus, il est aménagé pour les vélos. Les observateurs attentifs remarqueront qu’il comportait des bandes cyclables ridiculement étroites, mais que celles-ci ont été effacées au profit d’une piste bidirectionnelle à la hauteur du besoin.
Malheureusement, après ce premier pont il faut en franchir un second où l’aménagement a toujours la forme de bandes d’une étroitesse ridicule.
Quand je dis ridicule…
Il est à noter que nous effectuons ici notre dernier franchissement du Rhône. Nous allons encore le longer, mais toujours en rive ouest (rive droite dans le sens du courant). Par ailleurs, nous nous éloignons définitivement de la Nationale 7 : après avoir suivi la vallée du Rhône de Lyon à Avignon, celle-ci part vers l’est. Nous l’avons recroisée, à au moins deux reprises, à Sorgues et en entrant dans Avignon, mais sans même nous en rendre compte. Nous pensons désormais à autre chose, et de plus elle est déclassée à cet endroit en Départementale 907.
Nous arrivons dans le département du Gard.
C’est un peu le bazar. Il y a beaucoup de circulation.
Heureusement, après quelques hésitations car il n’y a pas de panneau à un endroit où il y en faudrait, nous retrouvons ceci.
Il est amusant de constater qu’on a pris la peine de faire un logo Via Rhona en jaune et noir pour montrer que l’itinéraire est provisoire.
D’ailleurs, comme je l’ai déjà dit au sujet de précédents tronçons provisoires, cet itinéraire est agréable et pourrait être rendu définitif.
Une ancienne usine a été reconvertie en logements. Ça semble plutôt réussi.
Le secteur est agréable visuellement, mais la proximité d’une route importante et bruyante, que nous ne voyons pas, le rend moins agréable que ce que les photos pourraient laisser croire.
Jusqu’ici, je trouvais que le jalonnement dans ce département était moyen mais acceptable. Il faudrait juste quelques panneaux en plus à certains croisements.
Mais là, nous tombons face à une véritable absurdité !
Nous arrivons d’Avignon, via les Angles… Pourtant, face à nous, un panneau indique ces deux localités, par la route importante que l’itinéraire nous a, fort heureusement, fait éviter.
Mais pourquoi un panneau pour nous indiquer, à nous qui arrivons de là-bas, ces localités, et en plus par une mauvaise route ?! Elles devraient être indiquées aux personnes arrivant en face, et par la direction d’où nous arrivons…
J’ai compris.
Voilà l’angle sous lequel on voit actuellement le panneau quand on arrive dans l’autre sens.
Pivoté d’un quart de tour, il serait visible de face et pointerait dans la bonne direction. Il a juste été posé par des ouvriers à qui on a dit où poser chaque panneau, mais qui l’ont fait sans comprendre le sens du jalonnement…
Malheureusement, pour une fois, c’est un mât carré. Donc je ne peux pas le faire pivoter.
Il faut que je pense à faire remonter cette erreur au département.
De l’autre côté de la route, la suite de l’itinéraire prend la forme d’une voie verte toute neuve.
La voie verte est en stabilisé. Je trouve ça très agréable, d’autant plus qu’il y a de l’ombre.
Les croisements sont l’occasion de varier les revêtements.
Pas de meilleur endroit que la voie verte pour se débarrasser de ces bouts de fibro-ciments plein d’amiante… La connerie est universelle.
Après un croisement, se trouve un dernier tronçon de voie verte. Le stabilisé n’a pas été suffisamment tassé, et c’est un peu technique de rouler sur ce type de revêtement. Mais ça passe.
La voie verte s’arrête et nous continuons sur des chemins tranquilles.
Nous entrons dans un village. J’aperçois quelque chose.
Pas de doute. Un J7, qui mériterait qu’on s’occupe de sa carrosserie pendant que ce n’est pas encore trop tard.
Il se trouve sur un parking entièrement clôturé. je me demande si ça ne serait pas une fourrière municipale.
La traversée de cette petite ville est agréable.
Nous trouvons une petite épicerie. Ai va faire les courses. Mais depuis l’extérieur je remarque que beaucoup de rayons sont vides. Elle ressort sans avoir trouvé tout ce que nous aurions souhaité trouver.
Un peu plus loin, je vois un magasin de fruits et légumes. Nous y stoppons.
Non seulement nous trouvons tout ce que nous voulons comme fruits, mais en plus il y a d’autres choses comme du fromage. Comme il n’y a pas de fromage vraiment local, je prends un morceau de Comté, à un prix forcément plus élevé que chez nous mais néanmoins raisonnable.
Si vous passez à Aramon (c’est le nom de cette ville), je recommande ce sympathique magasin.
L’itinéraire ressort rapidement du village et serpente dans la campagne, sur des petites routes presque sans trafic. C’est bien jalonné.
La véloroute est toujours correctement jalonnée, sur des petites routes de campagne tranquilles. Je ne sais pas à quoi correspond cette déviation, mais je remarque qu’un Intermarché est jalonné. Il l’est même beaucoup : quasiment à chaque panneau de la véloroute. C’est la première fois que je vois un magasin accorder autant de soin à un jalonnement pour les clients cyclistes.
Après avoir vu pas loin de 30 panneaux, voici enfin l’Intermarché… qui ne nous intéresse pas car nous avons tout ce dont nous avons besoin.
Ici, vous pouvez acheter votre Peugeot neuve. Ça ne m’intéresse pas plus.
Nous arrivons à un carrefour où il y a de nombreux panneaux mais pas ceux de la véloroute. L’endroit est en chantier, et la route est barrée. Je réalise donc que c’est pour cela qu’il y avait des panneaux « déviation » sur la véloroute. Et c’est probablement pour cette même raison que l’Intermarché est aussi bien indiqué. Ça n’est pas pour choyer la clientèle itinérante sans moteur.
J’ai retrouvé du réseau sur mon téléphone, alors j’arrive à trouver la bonne rue même sans panneaux.
À la sortie de la petite ville, un camping est indiqué. Nous y entrons et nous y installons.
Le coin des tentes est très vaste, tout au fond du camping. On se met où on veut, et on peut même aller au bord de l’eau et dans les bois.
Par contre, le tarif est vraiment élevé pour le camping que c’est. Le double de ce que nous payons habituellement. Nous sommes pourtant encore loin du bord de mer…
En plus, les moustiques sont nombreux.
Nous mangeons tranquillement, mais pour une fois nous n’installons pas la tente rapidement, et il fait très sombre sous les arbres au moment où nous commençons à le faire. Heureusement, un sympathique voisin vient nous proposer sans lampe alors que nous n’avons rien demandé. C’est vraiment gentil.
Une fois que tout est installé et que nous nous sommes lavés, nous nous endormons tranquillement.
Bilan :
58 km parcourus, et une visite d’Avignon qui restera un très agréable souvenir.
Je suis content que nous puissions voir autre chose que des vieilles voitures, des vieux trains ou des vieux vélos car je n’aime pas avoir l’impression de ne visiter que des trucs pour moi et rien pour Ai.
À ce stade du voyage, je réfléchis d’ailleurs à ce qui doit être notre point d’arrivée.
Lorsque nous sommes partis de Besançon, j’imaginais que nous ferions bien plus de kilomètres par jour que cela, et je pensais, au bout de la Via Rhona, attaquer le canal des deux mers, de Sète à Bordeaux, après être passés par chez une personne que je connais par Facebook, qui a une ferme équestre à moins d’une centaine de kilomètres de Sète. Une ferme équestre, mais pas n’importe laquelle : une ferme qui organise, fin août, un marché de producteur et une fête du « J » (comprendre J7 et J9). À défaut de pouvoir assister à cette fête, j’aurais bien fait connaissance avec sa principale organisatrice.
Mais vu l’endroit où nous nous trouvons actuellement, il est clair que nous n’attaquerons pas le canal. Alors est-ce que la « ferme des J », comme je l’appelle, peut constituer une bonne conclusion au voyage ? Pour moi, sans doute, mais ça m’embête de faire parcourir tous ces kilomètres à Ai pour quelque chose qui n’est pas dans ses centres d’intérêt.
Ou alors, que pourrait-on trouver d’intéressant à visiter aux alentours ? Peut-être Carcassonne. Ça, oui, ça vaudrait le coup. J’en parle à Ai, et elle dit « pourquoi pas ». À voir…
En tout cas, nous en sommes à 780 km parcourus pour moi, et 690 pour Ai.