Nous sommes le lundi 14 août 2017, et nous avons bien dormi dans le Vélogîte de Valence. Nous recommandons cet endroit sans hésiter.
Avant de partir, la sympathique gérante par intérim souhaite garder une photo de nous.
C’est chose faite, et nous la recevrons dans ma boîte mail deux jours plus tard.
Nous quittons le gîte par les petites rues du quartier.
Autre façon de voyager…
Hier soir, je suis déjà passé dans ces rues car je cherchais un distributeur pour retirer de l’argent pour payer le gîte.
Saviez-vous que les Eagles avaient écrit leur célèbre chanson Hotel California à Valence ?
Nous cherchons un magasin bio, mais un lundi matin le seul magasin du secteur, Biocoop, est fermé. Alors nous nous rabattons sur le Leclerc, auquel nous accédons par une voie dont la signalisation se passe de commentaires.
Nous prenons la direction de la Via Rhona. Valence comporte des pistes cyclables, qui ressemblent souvent plus à du bricolage qu’à de vrais aménagements. Mais j’ai déjà dû écrire ça dans un certain nombre de villes françaises…
Une allée piétonne nous fait revenir dans le second parc d’hier soir.
Allez, une petite photo du dispositif qui m’a énervé hier soir. Il est à nouveau franchi en enlevant une sacoche. Dans certaines villes, il faudrait avoir une disqueuse sur soi pour se déplacer à vélo dans de bonnes conditions.
Nous retrouvons le jalonnement de la Via Rhona.
Question : étant donné que la Via Rhona est droit devant nous, devons-nous nous placer sur la voie avec une flèche vers la droite ou celle avec une flèche vers la gauche ?
Dans le doute, nous roulons au centre… Nous traversons et rejoignons une belle piste cyclable avec de beaux panneaux.
Alors que nous regardons les panneaux, un cycliste s’arrête. Je remarque qu’il a l’accent du sud. Ça commence donc ici ? Il semble très bien connaître les aménagements cyclables du secteur, ainsi que les projets. Il m’explique qu’il y a un projet de création d’une piste cyclable entre l’autoroute et le Rhône, en balcon.
« Suivez-moi. Je vais vous montrer. »
Nous le suivons.
La piste cyclable passe sous l’autoroute, et de l’autre côté nous voyons ceci : vers le nord, un bout de quai qui est un cul-de-sac, coincé entre l’autoroute et le fleuve.
C’est là qu’il y a ce projet. Le balcon sera créé et rejoindra l’endroit où, hier, nous sommes arrivés dans un cul de sac en butant sur l’autoroute.
Ainsi, la Via Rhona sera totalement continue et en site propre, le long du Rhône.
C’est très bien. Ça évitera à bon nombre de voyageurs de perdre du temps et de se retrouver sur des grands axes comme nous hier soir. Mais c’est quand même dommage, car ça isolera totalement l’itinéraire de la ville. Il n’y aura que deux points de connexion entre la ville et la véloroute : le pont que nous avons pris hier, et le passage souterrain que nous venons de prendre.
On aurait pu faire quelque chose de beaucoup plus intéressant si cette autoroute n’était pas là, ou si elle avait été enterrée. Imaginez par exemple un large parc entre le fleuve et la ville, et la piste cyclable passant au milieu de celui-ci…
Vers le sud, un balcon a déjà été créé. La Via Rhona est là, coincée entre l’autoroute et l’eau. Nous disons au revoir à notre sympathique cycliste, et démarrons.
C’est une belle infrastructure, très agréable malgré le bruit de l’autoroute au dessus de nos têtes.
Sur l’autoroute, le panneau indique « Arrête de ronfler, tu roules ».
Pour notre part, nous roulons et n’avons pas le temps de ronfler.
Nous voici au bout de l’aménagement en balcon (en encorbellement, comme disent les savants).
Alors que nous roulons sur une piste à double-sens, comme d’habitude, la signalisation nous envoie sur un tronçon à sens unique, à droite.
En effet, les sens ont été séparés afin de franchir le Rhône sur un grand pont routier. Chaque sens se trouve d’un côté de la chaussée.
Nous quittons à nouveau la Drôme pour l’Ardèche.
À droite toute ! Sitôt le pont franchi, la véloroute repasse dessous.
Sous les arches du pont se trouvent de nombreux graffs. Je les prends en photo mais mon appareil fait ce qu’il peut compte-tenu de l’angle, de l’ensoleillement et de l’état de son objectif.
Cette galerie d’art à ciel ouvert ne déplaît pas à Ai.
Je ne peux pas aller voir les autres œuvres car il faudrait franchir ceci. C’est mouillé, et ce n’est pas propre.
Après la visite des arches du pont, nous continuons notre chemin. Tiens, une voie ferrée et une maison de gardes-barrières. Ça faisait longtemps.
Encore une blague de la signalisation : le jalonnement nous envoie à gauche de la maison, mais un panneau indique que c’est une impasse. Il existe pourtant dans le code de la route français un panneau adapté à ce cas de figure (impasse sauf pour les piétons et les cyclistes).
Nous nous engageons, et pour nous ça n’est pas une impasse. Nous retrouvons le revêtement habituel de la Via Rhona en Ardèche.
Nous arrivons à un croisement sans panneau. Il y en a bien un, en sale état, qui indique la direction de laquelle nous arrivons, mais rien pour notre sens.
Quoique, en regardant bien, il y a un poteau devant nous. Le panneau a probablement disparu. Vandalisme ? Nous continuons tout droit.
Une gare, qui semble abandonnée. Bien que la ligne soit électrifiée, je me demande si elle est encore exploitée. Nous ne voyons aucun train.
Tout à coup, nous voici face à ceci. Nous avons trouvé le panneau anti-vélo le plus grand du monde !
En fait, ce panneau se trouve ici car le large chemin de halage est un accès à une carrière. La véloroute, moins large, se trouve sur la droite.
Mais il est déjà l’heure de manger. Il faut dire que nous avons quitté Valence un peu tard, le temps de quitter le gîte et de faire les courses. Nous faisons donc une pause ici.
Il y a également plusieurs camping-cars qui ont choisi de faire une pause ici.
Nous repartons, en prenant garde de bien prendre la véloroute et pas le chemin de halage. Elle passe dans les rues d’un petit lotissement, avant d’être à nouveau en site propre.
Nous roulons toujours au son des cigales.
Nous arrivons dans une petite ville où la signalisation est incompréhensible. Les panneaux sont tournés de telle façon que je ne comprends pas quelle est la direction indiquée. Nous allons tout droit.
Mais c’est un cul de sac.
Demi-tour.
On finit par retrouver des panneaux clairs.
Petit arrêt pour reprendre de l’eau.
L’itinéraire nous envoie sur ce pont qui, contrairement à ce que son aspect pourrait laisser croire, est autorisé aux voitures, qui y circulent vite.
Nous voici de l’autre côté du pont, et donc à nouveau dans la Drôme.
Un panneau indique une vente directe de fruits. Nous décidons de nous y arrêter.
Il n’y a personne. Le magasin est fermé. Mais un passant nous dit « il arrive ». Nous voyons un grand utilitaire blanc s’approcher.
Un jeune homme en sort. Il nous ouvre le magasin. Nous achetons plusieurs sortes de fruits. Ils sont très bons. Il nous offre encore des fruits en plus de ce que nous avons acheté. Nous discutons un certain temps avec lui. Nous parlons de tout : de la culture des fruits, de la véloroute, de notre voyage, des inondations…
Il repart ensuite comme il était venu.
Nous démarrons également.
Quand je vous disais que j’avais vu « vélodrôme » sur un panneau. Apparemment c’est le nom d’une véloroute.
Nous longeons un hôtel Ibis, en pleine campagne. Amusant. Nous remarquons, en tout cas, qu’ils ont pensé à mettre un panneau à destination des cyclistes.
Par contre, on se demande pourquoi ils ont cru bon de dessiner une tête pareille au cycliste. Ils pensent qu’on fait cette tête là, quand on fait du vélo ?
Parfois, différents itinéraires se croisent et il ne faut pas se tromper.
L’itinéraire franchit à nouveau l’eau, sur le trottoir de ce pont.
C’est sans doute pertinent d’avoir mis des éoliennes ici, car le vent est très fort. Ai marche à côté de son vélo en tenant son chapeau.
Sol glissant. Risque de breakdance.
Ici, on semble avoir hésité sur la manière de peindre la piste cyclable… Avant de finalement décider de toute effacer.
Voie douce de la Payre…
… y’en a pas deux.
Voilà une photo qui donne une idée du vent de face que nous affrontons : cet arroseur qui ne parvient pas à arroser dans la direction d’où vient le vent…
À un moment, le chemin que nous suivions continue tout droit et passe un gué, tandis qu’un autre chemin, tout neuf, en enrobé lisse, franchit le cours d’eau à gauche du premier, sur une passerelle métallique qui semble toute neuve. Mais ce qui est curieux, c’est que la passerelle est jalonnée par un panneau jaune indiquant « itinéraire provisoire ».
Si c’est vraiment un itinéraire provisoire, pourquoi avoir mis en place une telle infrastructure toute neuve ? Je suis étonné.
Ai a besoin de faire une pause. Elle profite des tables de pique-nique installées juste avant la passerelle. Pendant ce temps, je teste la passerelle et le passage à gué.
Verdict : le passage à gué est sympa, tandis que la passerelle n’est pas très confortable : elle est constituée de plaques de métal, l’une après l’autre, comme des planches, et on sent un petit rebord à chaque passage de plaque. Cela vibre donc pas mal.
Ceci dit, c’est quand même un aménagement tout à fait correct et praticable, et ça permet de passer lorsque le gué est impraticable pour cause de crue. Je me demande bien pourquoi c’est indiqué « provisoire ». Pour moi ça pourrait rester comme ça.
Ai s’est reposée. Nous repartons, par la passerelle.
L’itinéraire est toujours jalonné en provisoire, et je comprends toujours pas pourquoi : il est vraiment très bien. Il emprunte des routes agricoles, sans circulation, mais au revêtement parfaitement lisse. Un vrai bonheur.
Le long d’une route, un tronçon de site propre semble avoir été aménagé tout récemment.
Toujours jalonné en provisoire, l’itinéraire s’engage dans les rues d’un petit village : Baix.
C’est très joli. Pour moi c’est la plus belle partie de la journée. J’espère que cet itinéraire provisoire deviendra définitif.
D’un côté, la vieille pierre. De l’autre, la rivière.
Nous passons sous ce passage voûté. J’adore.
Nul doute que ce tronçon mérite d’être l’itinéraire définitif.
À plusieurs reprises, nous passons à côté des camions des travailleurs saisonniers.
À la sortie du village, une belle piste en site propre nous attend. Elle est en enrobé lisse, ce qui n’est pas habituel dans l’Ardèche.
L’aménagement semble vraiment très récent.
Nous jouons à cache-cache avec ce couple : ils nous sèment, nous les rattrapons, ils nous re-sèment…
Nous longeons une centrale nucléaire. Ça m’était déjà arrivé il y a quatre ans, sur la Loire à Vélo. Il y avait des panneaux interdisant de prendre des photos. Ici il n’y en a pas.
Il y a aussi des éoliennes dans la centrale nucléaire. Amusant.
Le temps que je fasse les quelques photos ci-dessus, Ai m’a distancé d’une centaine de mètres.
Je la rattrape et devine entre les arbres une grande tour en pierre. Ça m’intrige.
Magnifique !
En fait, il s’agit d’un pont ancien, composé de trois piles : une de chaque côté de l’eau, et une en plein milieu. Les piles de chaque côté de l’eau sont en pierres. Celle du milieu a été partiellement détruite durant la seconde guerre mondiale, puis reconstruite en béton.
Le pont d’époque, quant à lui, a totalement disparu mais il a été remplacé par une passerelle du même type que celle que nous avons vu précédemment pour éviter le gué… mais en beaucoup plus long.
Si vous souhaitez plus d’informations sur cet ouvrage, il s’appelle : passerelle de Rochemaure.
C’est un très bel exemple d’utilisation intelligente du patrimoine, consistant à restaurer ce qui peut l’être et à s’en servir pour installer une infrastructure moderne répondant à un besoin actuel : celui de faire circuler les voyageurs à vélo et autres usagers non motorisés.
Le temps que je fasse des photos, Ai a presque franchi la première partie. Je m’engage derrière elle.
Lorsque j’arrive au milieu du pont, Ai m’a attendu. Elle me dit qu’elle adore ce pont, mais qu’elle a tout de même un peu peur en roulant dessus. Elle souhaite que j’attende qu’elle arrive de l’autre côté pour m’engager, afin de limiter les vibrations. J’attends donc.
Ai franchit la seconde partie du pont tranquillement, à sa vitesse.
Je m’engage derrière elle, à une allure plutôt soutenue. Quand j’arrive de l’autre côté, il y a un groupe de personnes assises sur un muret de béton au bord de l’ouvrage. Mon passage semble les faire réagir : l’un d’eux fait remarquer la différence d’allure entre Ai et moi. Ils sont sympathiques, et je remarque qu’ils ont l’accent du sud. Cette fois, c’est sûr : on y est, dans le sud, même s’il nous reste encore des kilomètres à parcourir avant d’atteindre la mer.
Quand je parle d’accent du sud, je pense que je ferais hurler un sudiste. En effet, l’accent n’est pas le même selon qu’on est à Marseille, à Toulouse ou à Montpellier. Il y a plusieurs accents du sud. Mais il faut reconnaître qu’ils ont des points communs, et je ne trouve pas abusif de les regrouper sous le terme générique d’accent du sud.
Je demande à Ai si elle a remarqué l’accent du sud. Elle me dit que non. Elle ne remarque pas les différents accents, en français.
Nous roulons côte à côte. Nous sommes à nouveau dans la Drôme.
Nous allons approcher de Montélimar, une étape emblématique de la Nationale 7, connue notamment pour son célèbre nougat.
Toutefois, nous décidons de ne pas nous y arrêter. Nous souhaitons continuer notre voyage. Nous restons donc sur la Via Rhona, qui passe à l’ouest de la ville, et est séparée d’elle par un bras du Rhône canalisé.
Encore un bel exemple de signalisation contradictoire…
Nous passons à proximité d’un village qui s’appelle Châteauneuf-du-Rhône. Un panneau très bien fait donne beaucoup d’indications sur le village. On y remarque l’existence d’un camping. Il n’en faut pas plus pour que nous décidions de passer la nuit ici.
Nous quittons la véloroute et montons au village, par une rue qui est en sens interdit sauf pour les cyclistes. Bien.
Nous arrivons à l’entrée du camping, fort joliment décorée.
Ce camping est très sympa. Près de notre emplacement, la gérante et tout un tas d’habitués de toute nationalités mangent ensemble. Ça fait un joli mélange d’accent du sud et de hollandais.
Alors que nous commençons à manger, un homme nous indique que les chaises derrière l’accueil sont pour les cyclistes. Nous en prenons deux, et cela nous permet de nous asseoir correctement. Lors de nos premiers voyages à vélo, j’avais souvent mal au dos à force de n’être jamais assis correctement. Mais aujourd’hui, de plus en plus de campings prévoient des tables ou des chaises pour les cyclistes (ou parfois pour tout le monde).
Le soir, je lis un magazine gratuit trouvé à l’accueil du camping. J’ai envie de voir s’il y a des évènements dans le secteur, aux dates de notre passage, qui pourraient nous intéresser.
Je vois pas mal d’évènements, mais le seul truc qui correspond à notre calendrier est un rassemblement de voitures anciennes demain, le 15 août, le long de notre itinéraire. Je pense que cela mérite qu’on s’y arrête, mais j’aurais aimé trouvé quelque chose qui puisse davantage nous intéresser tous les deux. Après avoir longuement lu, à la lueur de mon phare de vélo, je vais rejoindre Ai dans la tente.
Bilan :
70 km parcourus, ce qui n’est pas mal pour Ai compte-tenu de la chaleur et du vent de face.
Une très belle étape, notamment dans les traversées de Baix et de la passerelle de Rauchemaure.
Comme hier, l’alternance entre Drôme et Ardèche, aux caractéristiques différentes, permet de ne pas s’ennuyer.
Je trouve que la Via Rhona est vraiment un itinéraire réussi, bien aménagé, et pas monotone. Je ne regrette pas d’avoir fait le choix d’aller en vacances dans le sud, pour la première fois de ma vie.
652 km parcourus au total pour moi, et 562 pour Ai.
Bravo pour l’inventaire des chicanes anti-vélo autour de Valence… et merci pour le compte-rendu très complet.
Pouvons nous partager cet article et celui de l’étape 8 sur notre page facebook et sur notre site internet ?
Bonjour Ai et Adrien,
nous découvrons seulement maintenant votre blog sur la viarhona. Reportage très complet, nous apprécions !
Nous n’étions malheureusement pas au Vélo Gîte de Valence lors de votre passage car nous étions parti à vélo sur la superbe Dolce Via (07) ce w-end là.
A un des ces jours peut être
Marianne et Bruno (les gerents du Vélo-gîte.)