Ça fait un petit moment que je n’ai rien écrit ici, mais voici une bonne raison de le faire.
Comme souvent, il s’agit d’un voyage à vélo. Mais comme d’habitude depuis désormais deux ans, il s’agit d’un très court voyage. Je me rends en effet à Lausanne, à seulement 140 km de Besançon, pour la Swiss Mobility Conference. Je ne vais pas rentrer dans les détails sur ce qu’est la Swiss Mobility Conference, car les informations se trouvent sur internet. Je vais plutôt parler du voyage.
Nous sommes le mardi 27 juin 2017, et ces derniers temps c’est une véritable canicule qui s’est abattue sur Besançon et ses environs (et probablement tout le reste du pays, mais j’avoue ne pas avoir cherché à le savoir). Il fait donc très beau aujourd’hui. Il fait chaud, mais heureusement pas autant que certains jours de la semaine dernière. C’est une bonne météo pour partir à vélo.
Cette nuit, j’ai hébergé une voyageuse à vélo, prénommée Caroline. C’est la seconde fois que je l’héberge en un mois, et elle m’a également hébergé aussi durant deux nuits la semaine dernière, alors que je me rendais à Lyon pour une journée d’étude sur le vélo.
La première fois que je l’ai accueillie, elle souhaitait se rendre en direction de la Suisse Romande pour y passer quelques jours, avant de rentrer à Lyon par Genève et la Via Rhona. Pour monter à la frontière Suisse, je lui avais élaboré un itinéraire qui lui avait fortement plu. Cette fois, elle repart également vers la Suisse, mais la Suisse Alémanique. Elle va en effet suivre l’Eurovéloroute 6 jusqu’au Lac de Constance et bien au delà, avant de rentrer par la Slovénie et l’Italie si je ne m’abuse. Bref, ses itinéraires croisent en grande partie les miens, mais pas au même moment. Elle part tôt le matin, pendant que je continue à préparer mes affaires.
Ce soir, je sais déjà où je vais dormir : dans le petit village de Lods, dans la vallée de la Loue. Cela ne fait qu’une quarantaine de kilomètres depuis Besançon, alors je ne suis pas pressé de partir. Je mange mon repas de midi à la maison et ne démarre que vers 13 h 30.
Le vélo est prêt. J’avais révisé les freins et changé la roue libre il y a quelques mois, et il a l’air encore bien gonflé depuis. Je ne prends donc pas la peine de faire d’autres vérifications.
Mes affaires sont prêtes aussi, mais je n’ai pas ma pompe. Elle doit être chez mes parents. Sur les conseils d’une de mes colocs qui vient de rentrer, je vais voir dans l’abri à bois et vélos, et y trouve une pompe en bon état sur un des vélos. La même coloc me passe également 60 CHF car je n’en ai que 6 sur moi.
Avec ça, je suis paré comme Ambroise et je démarre.
Je vais passer par la Malate, c’est-à-dire sa célèbre passerelle puis son col hors catégorie (ou presque) qui mène à Montfaucon.
Pour la rejoindre, Google Maps me conseille un itinéraire qui passe par un petit sentier non goudronné. Je vois bien où c’est. J’y suis déjà passé à pied. Je décide de le suivre, pour rigoler un peu. Pour cela, je dois m’enfiler dans les petites rues des hauteurs de Besançon, à cheval sur les limites de la commune de Chalezeule.
Alors que je suis à peine aux limites de la ville, je croise deux poules en liberté.
Vous ne revez pas : cette boîte aux lettres montée sur un gros ressort (un amortisseur de camion ?) comporte un robinet. En passant devant, j’ai juste le temps de lire qu’il s’agit de la famille… Robinet.
Me voici sur les hauteurs. Ici se trouve un belvédère où j’étais déjà venu à pied.
En face de moi, et à la même hauteur voire un peu plus, se trouve l’endroit où je passerai dans quelques instants…
Mais pour l’instant, il faut descendre. Je m’engage dans le sentier conseillé par Google. Je sais à quoi m’attendre.
La descente est agréable et rapide, même si un passage est trop raide pour descendre sur le vélo. Je descends à pied. J’aurais très bien pu descendre par une autre route, mais ça aurait été moins sympathique. Le but d’un voyage à vélo, c’est quand même aussi de passer par des endroits où l’on ne passe pas d’habitude.
La descente se poursuit ensuite sur une route en enrobé bien roulant.
En quelques instants, me voici au bord du Doubs.
Je m’engage sur la passerelle.
À l’autre bout de celle-ci, il y a la véloroute, un cycliste dessus, et cette CX break qui n’a pas bougé depuis une paire d’années. Tout est normal.
Me voici sur l’Eurovéloroute 6, mais pour quelques dizaines de mètres seulement.
En effet, la suite de mon itinéraire est sur cette route que j’aperçois déjà.
Je quitte la véloroute.
Au moment d’entamer la montée ma chaîne saute. Je remarque que mon dérailleur n’est pas si bien réglé que je croyais. Je m’arrête pour retendre un peu le câble.
J’en m’engage ensuite dans l’interminable montée de la Malate. Je monte sur le plus petit braquet, et malgré cela c’est dur. Il faut dire que j’ai 4 sacoches avec le matériel nécessaire pour le voyage mais aussi pour la conférence, ce qui inclut donc un ordinateur portable qui n’est pas très léger.
Je constate que mon dérailleur déconne toujours un peu.
Parfois, j’ai envie d’étriper le con qui a inventé les vitesses indexées.
Autrefois, on réglait la tension du câble de façon à ce que le dérailleur couvre bien l’ensemble des pignons, puis on réglait les butées pour qu’il n’aille pas au delà de ceux-ci, et c’était fait.
C’est le cycliste qui, en changeant de vitesse, s’assurait de positionner le dérailleur en face des pignons. Rien de plus facile : quand on entend que le dérailleur fait « tic tic » ou quand on sent que ça accroche un peu, on repousse à peine le levier et c’est bon. L’habitude se prend vite.
Mais un jour, on a décidé de créer des manettes de vitesses indexées, avec des crans, censées positionner le dérailleur exactement en face des pignons… en théorie. En pratique, c’est quasi-impossible à régler correctement (à moins de passer une demi-heure à tendre / détendre / retendre le câble de quelques millimètres à chaque fois, en testant le vélo entre chaque fois) et la plupart des vélos qu’on croise font « tic tic tic » parce que le dérailleur n’est pas parfaitement en face des pignons.
Le mien ne fait pas exception.
J’aimerais bien un jour trouver une manette non indexée. J’ai déjà remplacé les manettes d’origine (des trucs compliqués et peu fiables) par des manettes, bien plus simples et fiables, d’un VTT des années 90. Mais ça n’est encore pas assez fiable à mon goût.
Je tâcherai de le re-régler mieux ce soir, mais pour l’instant il faut que j’avance.
Ça tombe bien, à peine arrivé (en sueur) au dessus de la côte de la Malate, une belle descente m’attend. J’ai presque froid dans les passages à l’ombre.
Je passe au dessus du Trou au Loup. Un endroit où on a plutôt l’habitude de passer en voiture, dans le tunnel.
Amusant recyclage d’un semoir à engrais.
L’ambiance est particulière le long de cette route, car si le trafic est quasi-nul, le bruit de la Côte de Morre et de la RN57 est omni-présent.
Bientôt, j’ai, en plus du son, l’image de cette dernière.
Je la franchis d’ailleurs, sur le giratoire prévu à cet effet, et m’engage directement dans la Vèze.
Après une petite bosse, s’amorce une belle descente.
Je m’arrête quand même dans mon élan en voyant ceci :
Cette brave 2CV au plancher en dentelle n’est pas là par hasard. Elle annonce l’énorme rassemblement de 2CV qui aura lieu ici l’année prochaine.
Je poursuis ma route.
J’emprunte une départementale toute droite et pas trop vallonnée.
La départementale fait un virage, mais un autre chemin continue tout droit. C’est celui que je dois prendre.
Au bout d’un certain temps, il y a quand même une petite bosse avec quelques virages.
Ensuite, c’est à nouveau rectiligne.
Me voici à Tarcenay.
C’est triste de rénover d’anciennes fermes pour en faire ça. Tout est carré. On dirait une maison neuve de lotissement, en plus gros.
À la sortie du village, me voici sur une départementale au trafic plus important que les routes que j’ai empruntées jusqu’ici.
Au début ça monte.
Mais ensuite ça descend bien.
On ne voit pas de véhicules sur mes photos, car j’évite de photographier en roulant lorsque des véhicules passent à côté de moi à moins d’un mètre et sans ralentir.
On devrait expliquer (à coups de pelle dans la tronche) aux conducteurs français qu’on ne double pas un cycliste sans s’écarter, et que par conséquent on ne double pas un cycliste quand des véhicules arrivent en face sauf si la route est exceptionnellement large et le permet (ce qui n’est pas le cas ici : c’est large, mais pas suffisamment).
Je suis en train de descendre en direction d’Ornans. C’est joli.
Dans la descente, je suis suivi par un motard. Je tends le bras pour indiquer que je vais bifurquer brusquement à droite. Il en tient compte et ralentit, avant de réaccélérer lorsque le champ est libre pour lui. Ainsi, je peux tourner sereinement.
Les automobilistes ont coutume de gueuler contre les motards (quand ils ne gueulent pas contre les cyclistes ou les chauffeurs de poids lourds). Pourtant, les motards (commes les autres catégories sus-citées) sont bien plus prudents qu’eux, en règle générale.
Mais pourquoi ai-je bifurqué bruquement à droite ?
Parce qu’on croise ici l’ancienne ligne ferroviaire de l’Hôpital du Grosbois à Lods, reconvertie en voie verte jusqu’à Ornans. Je vais donc l’emprunter.
Je marque une petite pause, et regarde des ouvriers du département qui nettoient la route. Je ne sais pas ce qui s’est passé ici. Un accident ?
Je descends la voie verte, c’est très agréable d’être totalement séparé du trafic.
Toutes les bonnes choses ont une fin, et me revoici sur la chaussée pour entrer dans Ornans. Par contre, j’aperçois quelque chose qui suscite mon intérêt.
Une traction, de toute évidence. Une 11 familiale, si je ne m’abuse. Ça change des mochetés qui m’ont doublé sur la route.
Je poursuis ma descente sur Ornans.
Ornans est une très belle ville, mais ses rues étroites et encombrées de voitures ne permettent pas vraiment d’en profiter, et c’est valable à pied, à vélo et en voiture, pour avoir déjà testé les trois.
La traversée se fait rapidement. Je tente d’identifier l’épicerie où je m’étais arrêté avec Ai il y a cinq ans, mais je ne suis pas sûr de la reconnaître. Peu importe.
À propos de cela, cela fait effectivement cinq ans que je suis allé en Suisse pour la dernière fois. J’ai pourtant l’impression que c’est récent, mais le temps passe vite.
J’étais parti avec Ai, de Besançon, et nous étions montés par Beure, puis Arguel, avant de rejoindre Cléron par un itinéraire un peu douteux qui prenait parfois des chemins en cailloux bien défoncés et qui avait plutôt déplu à Ai. De là, nous avions rejoint Ornans par un itinéraire aménagé pour les vélos, avant de continuer sur Vuillafans par l’ancienne ligne de l’Hôpital-du-Grosbois à Lods, reconvertie aujourd’hui en chemin caillouteux mais roulant. À cette époque je ne connaissais pas l’existence de cette ligne au delà de la partie aménagée en voie verte jusqu’à Ornans. C’est l’épicière et un de ses clients qui nous avaient conseillé de passer par là plutôt que de prendre la départementale.
Cette fois je choisis de rester sur la départementale. En effet, je sais qu’elle est plate et comporte des bandes cyclables. Le hasard veut que j’y sois passé dimanche dernier en voiture, alors que je n’y étais jamais passé auparavant. Je veux voir ce que ça donne à vélo.
Les bandes cyclables apparaissent dès la sortie de la ville.
Elles sont d’une largeur correcte. Un cycliste sans bagages regrettera peut-être de se faire « fouetter » les mollets par le foin qui penche parfois sur la bande cyclable, mais moi ce sont mes sacoches avant qui se font fouetter alors je m’en fiche.
C’est agréable. Il y a du trafic, mais pas trop. Et quand on a une place à soi, même si elle n’est pas extrêmement large, on se sent mieux. On ne se fait pas frôler.
Dans Montgesoye, les bandes sont étroites et ne sont plus indiquées comme étant des bandes cyclables.
Mais ça passe. Même les écluses sont franchissables à vélo, tandis que les automobilistes doivent subir des alternats.
Dès la sortie du village, les vraies bandes reprennent.
Il y a même un passage en piste, le long d’une aire de stationnement.
Rien à dire : c’est plutôt bien fait.
C’est toujours aussi plat, mais le paysage autour ne l’est pas. C’est donc facile à parcourir tout en étant joli.
J’arrive à Vuillafans.
Bientôt, il n’y a plus d’aménagements cyclables. Par contre, il y a de jolies choses à voir.
Un U23.
De beaux paysages et de la vieille pierre…
Bon, ça n’est pas ce qu’il y a de plus joli comme fourgon mais c’est sympathique quand même.
Et surtout, il y a ceci :
Je marque une pause pour manger quelques fruits et boire un peu d’eau.
Si je continue sur la route où je me trouve, j’arriverai bientôt à Lods. Mais je sais qu’il n’y a pas de bandes cyclables, puisque je suis passé dimanche. Je revenais d’un vide-greniers un peu plus haut et je venais en faire un autre, ici même.
Je décide donc de changer de rive et d’aller explorer l’ancienne voie ferrée.
Quand nous l’avions prise d’Ornans à Vuillafans, elle était parfaitement praticable. Ensuite nous l’avions quittée pour commencer à sortir de la vallée plutôt que d’aller jusqu’à Lods. C’est donc pour moi l’occasion d’explorer le tout dernier tronçon de cette voie, que je ne connais pas.
Me voici sur la place où se tenait le vide-greniers dimanche dernier.
J’emprunte ensuite une ruelle étroite.
Je sors du village.
Un signe qui ne trompe pas : une maison de garde-barrières.
Me voici sur l’ancienne voie ferrée. Je constate sur le panneau qu’elle se nomme « impasse des deux tunnels ». Je m’attends donc à y trouver deux tunnels. Élémentaire.
Mais seront-ils franchissables ? Il y a de fortes chances pour qu’une impasse pour les voitures soit franchissable par un cycliste, puisqu’il s’agit d’une ancienne voie ferrée. En tout cas, d’après Google Maps ça passe. Mais vous savez comme moi que Google Maps n’est pas une référence absolue. Il prétend parfois que ça passe alors que ça n’est pas le cas.
Je roule sur du sable bien roulant, et j’aperçois rapidement un premier tunnel. Visiblement, c’est fermé.
Le ronronnement qui s’en dégage me laisse penser qu’il y a une activité à l’intérieur, mais j’ignore laquelle.
Sur la gauche se trouve un sentier que j’emprunte, en poussant mon vélo car il descend de façon très raide, est très étroit, et le moindre dérapage me conduirait quelques mètres plus bas dans la Loue.
Le sentier remonte ensuite très fortement. J’utilise une bonne vieille méthode : je pousse le vélo sur un mètre, freine, fais deux pas, repousse le vélo d’un mètre, freine, fais quelques pas, etc.
C’est comme ça qu’on grimpe un mur avec un vélo chargé.
Je suis quand même étonné de monter autant. Il ne me semblait pas que j’étais descendu autant. Je comprends rapidement pourquoi. Plutôt que de rejoindre la plate-forme de la voie ferrée, le sentier débouche au dessus de la sortie du tunnel.
La plate-forme, elle est à cinq mètres en dessous de moi…
Pour y descendre, il faut passer sur le bord des murs de soutènement de l’entrée du tunnel, qui sont partiellement écroulés et très étroits. Celui de gauche est presque vertical (il ressemble un peu à un escalier)…
… tandis que l’autre a une pente plus douce mais il est bien trop étroit pour pousser un vélo chargé.
Une seule solution : descendre déjà les sacoches, puis le vélo. Heureusement, les Ortlieb, ça se décroche facilement.
Je jette un œil dans le tunnel. Il n’y a rien d’intéressant à voir.
Je continue ma route.
Le sentier est bien roulant, donc je m’attends à ce qu’il me mène bien jusqu’à Lods. Je croise un marcheur. J’aperçois bientôt le second tunnel.
Son entrée est encombrée de grosses pierres, sans que je sache trop si elles sont le fruit d’un éboulement ou si elles ont été déposées là (mais dans ce cas, il y a longtemps).
J’entre quand même, pour constater qu’il est en extrêmement mauvais état et que les voûtes s’écroulent. Quel gâchis de laisser à l’abandon de telles infrastructures. La France a vraiment laissé dépérir son réseau ferroviaire de façon honteuse. Je ne vais pas jusqu’à l’endroit où la voûte est écroulée, car je tiens à ma sécurité. Je ressors.
Depuis la plate-forme, un chemin mène au dessus de l’entrée du tunnel. Cette fois, il est large et en pente douce. L’entrée est surmontée d’une barrière en bois assez récente.
De là, je continue sur un chemin qui passe à côté du tunnel et qui serait assez large pour être circulable en voiture.
Le chemin débouche sur un camping. On peut y passer sans problème. La barrière est franchissable.
L’autre entrée du tunnel est visible, en mauvais état elle aussi.
De ce côté, contrairement à l’autre, l’accès est explicitement interdit.
Je traverse le camping.
À l’autre bout du camping se trouvent Lods, sa gare et quelques autres anciens bâtiments (halle à marchandises…).
Ce heurtoir rappelle qu’on est au bout de la ligne. Elle n’allait pas au delà.
D’intéressants panneaux témoignent de l’histoire du village et de la gare.
Je constate que, alors que j’étais déjà né, on faisait encore rouler des trains à vapeur entre l’Hôpital-du-Grosbois et Ornans pour tenter de sauvegarder la ligne. Le tronçon entre Ornans et Lods était déjà démantelé. Le reste le sera ensuite.
Même si je suis content de bénéficier d’une voie verte dans le secteur, c’est quand même du gâchis.
En plus, même si on a fait une voie verte, on n’a pas été capables de sauvegarder la traversée d’Ornans (je ne sais même pas où elle passait, d’ailleurs) ni les deux tunnels afin de faire une voie verte continue jusqu’à Lods. Pourtant, les villages de la vallée ne sont pas dénués d’intérêt touristique et ça serait intéressant de faire venir les touristes en train jusqu’à la voie verte depuis Besançon ou la Suisse afin qu’ils visitent toute la vallée à vélo.
Je vous fais profiter de toutes les illustrations du panneau (même si les reflets sont assez gênants).
De l’autre côté, ça parle aussi des activités industrielles.
Il y a des arceaux à vélo de bonne qualité, ce qui est une agréable surprise dans un petit village comme ici.
Je traverse la Loue et m’engage dans le village, en direction de la ferme où je dois dormir ce soir.
Un sens interdit sur mon chemin. On ne connaît pas les panonceaux « sauf vélos » ici ?
C’est très raide.
Vraiment très raide. Mais joli.
Un panneau donne des informations (très intéressantes) sur le passé du village et les vignes. L’exploitation des vignes était l’activité principale ici autrefois.
Il faut bien le dire : c’est aussi raide que beau. Autant dire que c’est très beau.
Derrière moi passe un porte-char. Je vous rassure : il ne prend pas les mêmes rues que moi. Mais même s’il reste sur la départementale, le passage est délicat dans le village.
Ceci est bien une rue ! Je ne la prends pas car elle n’est pas sur mon itinéraire.
Je rejoins moi aussi la départementale où est monté le porte-char. En fait, elle fait un « S » dans le village tandis que moi je suis monté tout droit.
J’arrive à la ferme où je vais dormir ce soir.
C’est très joli. Il y a des moutons, des poules, des chèvres…
On y travaille un peu à l’ancienne et dans le respect de la nature.
L’intérieur de la maison est très joli : juste assez rénové pour être confortable, tout en gardant le charme de l’ancien.
Plusieurs personnes vivent et travaillent ici, dont Carole, une amie qui m’accueille ce soir. Je l’ai connue alors qu’elle vivait à Besançon.
On me fait visiter les lieux et je prends une douche, rendue indispensable par la montée de la Malate, sans parler des raidillons que je viens de franchir.
Pendant ce temps, Carole est rentrée de Besançon où elle travaille. Elle y va chaque jour en bus, car la ligne de Pontarlier à Besançon passe par là. Après sa journée de travail en ville, elle enchaîne sur son travail à la ferme. Je l’aide à arranger des pois « mange-tout » pour le repas de ce soir et je la regarde s’occuper de l’affinage des fromages à la cave.
Après un repas dans une ambiance sympathique, je me couche rapidement pour être en forme demain. En effet, demain, ce ne sont pas 40 mais 100 km qui m’attendent, et ça ne sera pas plus plat qu’aujourd’hui !
Bilan :
Une première étape courte mais intense, avec de jolis paysages, de beaux dénivelés, et de très beaux villages.
40 km parcourus.
Pas de gros souci mécanique à part ce satané dérailleur impossible à régler.
Salut Adrien,
Ici, j’ai réglé une bonne fois pour toute le problème des indexations de dérailleurs lors de l’achat de mon biporteur : j’ai opté pour un moyeu NuVinci ! Le principe : plus de rapports présélectionnés ! Le moyeu permet de choisir un nombre infini de rapports (rapport de 380%, soit l’équivalent d’une cassette 11-42), c’est continu, on tourne la poignée dans un sens, ça devient progressivement « plus dur », on tourne dans l’autre sens, ça redeviens « moins dur » ! C’est vraiment top, on pédale toujours à son rythme idéal, et on hésite plus entre 2 rapports ! Il y a même une version automatique où le cycliste sélectionne sa fréquence de pédalage, et l’électronique s’occupe de faire varier le rapport pour atteindre la cadence cible (j’ai la version « manuelle »).
Le moyeu est sans entretien… j’ai pris une courroie = transmission 100% sans entretien !
Clément
Intéressant. J’aimerais bien tester ce système. Dans la version manuelle, il y a aussi de l’électronique ou tout est mécanique ?
Un système similaire a été inventé à Besançon ! Il s’appelle Variapower.
Mais je ne sais pas s’il a été commercialisé.
On ne peu pas passer par l’ancienne voie ferré entre Ornans et Vuillafans?
Si, on peut. C’est un chemin caillouteux mais tout à fait roulant à vélo. C’est par là que nous étions passés en 2012. Mais justement je voulais changer et prendre la route. C’est marqué dans mon récit.
Bien vu la Traction, Adrien!
Et je connais bien le camion et les fourgons de Vuillafans (ils sont toujours garés là) ainsi que le camping de Nods que je fréquente ponctuellement en meeting avec les potes….