Dépose d’un moteur de J7 diesel – épisode 2

20160725_193610J’avais promis que le second épisode viendrait après le récit du stage 403, et je tiens ma promesse.

En relisant le premier épisode, je me dis que j’ai présenté les choses de façon assez méthodique et claire. Autant le dire tout de suite : ce second épisode le sera beaucoup moins !

Lors de l’épisode précédent, je m’étais arrêté à la dépose du démarreur.

Une fois ceci effectué, il ne restait théoriquement plus grand chose à faire : déposer trois tôles de protection entre le moteur et la boîte, enlever les vis qui tiennent le moteur, et sortir le moteur. Mais autant le dire tout de suite : c’est beaucoup plus facile à écrire qu’à faire.

Si on ajoute à cela un téléphone qui décide que sa batterie est vide, sans prévenir, au moment où je veux prendre des photos, une averse énorme qui survient au moment où le moteur s’apprête à sortir (alors qu’il a fait beau toute la journée) et des discussions parfois animées entre les personnes présentes autour de moi, vous comprendrez que j’ai fait comme j’ai pu pour déposer ce moteur, et que je fais aussi ce que je peux aussi pour rendre-compte de ce travail ici.

Avant de rentrer dans le sujet, voici une remorque de récupération, sur laquelle j’ai mis en place mon support de moteur artisanal. Finalement, elle ne servira pas pour la dépose, car je n’ai rien pour lever le véhicule assez haut pour l’enfiler sous le moteur. Mais je pense qu’elle servira ultérieurement.

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Et je vous présente une autre astuce : je me suis procuré grâce à mon père cette boîte avec des casiers, que j’ai numérotés avec des lettres et des chiffres, comme à la bataille navale.

Ainsi, je peux savoir que toute la visserie qui se trouve dans la case C3, par exemple, est celle du démarreur.

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(L’exemple est fictif : il n’y a rien en C3 sur la photo.)

Vous constaterez aussi que la 406 de mon cousin, qui va partir à la casse elle-aussi (c’est la mode) constitue un plan de travail plutôt pratique.

Après cette longue introduction, entrons dans le vif du sujet.

La dépose des tôles de protection, entre le moteur et la boîte, est très facile : toutes les vis sont visibles, et faciles à débloquer et à dévisser avec un cliquet.

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Après avoir ôté les tôles, je remets les vis en place sur la boîte, car elles ne gêneront nullement pour la suite des opérations.

Ensuite, c’est plus dur.

Il faut débloquer les trois vis qui fixent le moteur à la boîte.

Et autant le dire tout de suite : elles sont inaccessibles !!

Pour des raisons évidentes, les photos ci-dessous sont prises sur mon autre moteur, celui du camping-car, qui a été déposé avec sa boîte. De cette façon, les vis sont visibles, accessibles, et faciles à débloquer. Mais sur un moteur encore en place dans le véhicule, c’est quasiment une mission impossible.

Il y a tout d’abord celle qui se trouve tout en haut :

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Celle-là, elle est très facile d’accès. J’enfile ma clé allen, je force légèrement, et elle est débloquée. Mais il en reste deux.

Il y a celle qui se trouve du côté droit du véhicule.

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Il y a très peu de place pour passer les mains et les clés allen, et il faut pourtant arriver à forcer un peu pour la débloquer.

Finalement, c’est en mettant une clé allen dans le sens de la longueur, et en la tournant avec une clé plate, que j’arrive à la débloquer. Mais cela survient presque par chance, après deux heures d’acharnement et d’essais de ma part et de la part de mon père !

J’ai donc menti un peu en disant « elles sont inaccessibles ». La première était accessible, et la seconde était très difficile d’accès mais on a fini par l’avoir !

Mais il reste celle qui se trouve du côté gauche, là où il y a la commande d’embrayage et là où il y avait le démarreur (et où la cloche de boîte comporte donc une « bosse » où vient se loger le pignon de celui-ci pour faire son travail).

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Et là, je finirai par déclarer forfait, et accepter la proposition de mon oncle et de mon cousin, qui gèrent la ferme dans laquelle se déroule cette aventure. Ils viennent mettre un coup de disqueuse pour créer une trappe au dessus de la vis.

J’ai mis du temps à accepter, car je souhaitais que ma méthode soit reproductible sur n’importe quel J7 ou J9, sans devoir endommager la carrosserie. Mais il a fallu que je me rende à l’évidence : je n’y arriverais pas sans cela.

Mon cousin commence avec une disqueuse sur batterie, mais les tôles sont épaisses et la batterie est vide avant que le travail soit terminé. Mon oncle arrive alors à la rescousse, déroule une grande rallonge, et utilise sa grosse meuleuse. Ensuite, il met toute sa force pour tirer la tôle.

Voilà le résultat :

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Une fois ce travail effectué, j’arrive à enfiler mes mains, mes clés, et à débloquer la vis sans trop de difficultés. Je l’enlève entièrement, car je ne veux plus avoir à revenir ici !

La revue technique dit de remplacer les vis du bas par des goujons. Je n’en ai pas.

Je suppose que c’est pour guider le moteur afin qu’il sorte « droit ». Je mets un clou de chevron. C’est mieux que rien.

C’est pas le tout, mais l’après-midi touche à sa fin ! Oui, il a fallu une après-midi entière pour faire cela !

Maintenant, je sais une chose : si j’ai besoin de déposer un moteur de J7 ou J9 à nouveau, je déposerai toujours l’ensemble moteur-boîte. Mon cousin (qui m’avait aidé pour le camping-car) pensait que c’était la solution la plus simple. Mon père pensait que le plus simple était de déposer le moteur seul. Après avoir essayé les deux méthodes, je peux dire que c’était mon cousin qui avait raison.

Et ensuite ?

Il n’y aura plus de photos, mais voici ce que je fais, dans cet ordre :

J’enlève la deuxième vis du bas, entre le moteur et la boîte, et je la remplace elle aussi par un clou de chevron.

J’enlève celle du haut, sans la remplacer par quoi que ce soit car la revue technique ne dit rien.

J’enlève deux fils de masse qui étaient encore reliés au moteur par une vis, sur le côté droit, et qui m’avaient totalement échappé !

Je mets une palette sous le J7, avec un tracteur et une fourche (pour mettre la palette directement à la bonne hauteur, et pouvoir la descendre ensuite et emmener mon moteur facilement).

Là, je tente de faire descendre le moteur avec le berceau, après avoir enlevé les derniers boulons qui tenaient encore le berceau à la caisse (mon père les avait presque tous déjà enlevés, mais en avait laissé deux par sécurité).

C’est un échec. Il est impossible de faire descendre le moteur avec le berceau. Ce n’est donc pas une bonne méthode, et c’est sans doute pour ça que la revue technique ne dit pas de faire comme ça ! Mais je pensais que cela fonctionnerait peut-être, et la présence du berceau m’aurait permis de poser le moteur sur la palette sans avoir besoin d’une cale.

Je précise qu’à ce stade ne je voulais pas utiliser le support que j’avais fait, pourtant muni d’une cale aux dimensions du berceau, parce que la fourche du tracteur est trop large pour lui, et parce que je voulais le réserver pour la suite des opérations (transport de l’ensemble moteur-boîte réassemblé).

Bref. Après cet échec, je dois me résoudre à déposer le berceau. Pour cela, je cale le moteur avec un cric (sous le carter d’huile, avec une planche de bois histoire de ne pas abîmer ce dernier). Puis je dépose le berceau, sans difficulté particulière : il y a juste un boulon que je n’arrive pas à débloquer entre le berceau et l’un des silent-blocks, alors je dépose le silent-block avec le berceau, puis je sépare les deux et remets le silent-block sur le moteur.

Une fois cela fait, je sangle le moteur depuis l’intérieur du véhicule, pour pouvoir enlever le cric. Cela permet d’insérer comme prévu une palette sous le véhicule pour y faire descendre délicatement le moteur et l’extraire. Cela est vite réalisé à l’aide du tracteur et de sa fourche. C’est l’avantage de travailler dans une ferme.

Afin que le moteur reste vertical sur la palette, sans berceau, j’ai récupéré la grosse cale en bois du support qui était posé sur la remorque, et je l’ai posée sous les silent-blocks du moteur, sur la palette.

Une fois le moteur calé sur la palette, nous pouvons emmener directement notre moteur à l’endroit souhaité à l’aide du tracteur.

Il est dommage que je n’aie pas pu faire de photo de ces dernières opérations, mais mon téléphone en avait décidé ainsi et je n’emmène pas mon reflex ni même mon appareil compact dans ce genre d’aventure salissante !

L’opération est terminée.

Je remercie les personnes qui m’ont aidé : mon père durant une partie des opérations, mon oncle (surtout pour le coup de disqueuse), mon cousin (surtout pour l’aide avec le tracteur, car même si je sais le manœuvrer tout seul ça aurait été beaucoup moins pratique), et un voisin de la ferme nommé Jean-Pierre qui m’a donné un bon coup de main également pour sortir le moteur.

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