Nous sommes le lundi 18 juillet. J’ai bien dormi dans le camping. Je me réveille tôt, mais mets un peu de temps à me décider à sortir de ma tente. Je croiseez la gérante du camping, à qui j’indique que je viens de passer la nuit ici.
Je remballe mes affaires, remets le tout sur mon vélo, et le pousse jusqu’à l’entrée. Je vais à l’accueil pour payer. Il est 9h30.
Çe me coûte 6 € 60. À ce tarif là, ça n’aurais pas valu le coup d’essayer de jouer les resquilleurs. Par contre je n’ai pas de liquide sur moi, et le camping ne prend pas les cartes bleues car il est en pleine campagne. Heureusement, j’ai mon chéquier. D’habitude, je ne le prends jamais en voyage à vélo, mais je l’avais emmené pour pouvoir régler mes achats et mes repas lors du stage mécanique.
C’est un petit camping municipal et le chèque se fait donc à l’ordre du Trésor Public. J’ai l’impression de payer mes impôts (quoique, payer 6 € 60 d’impôts, ça me conviendrait bien).
Je sors du camping et poursuis ma route, là où je l’ai interrompue soudainement hier soir en voyant le camping. Je continue dans la même direction qu’hier.
Je m’éloigne du secteur des Mille Étangs et commence à voir de belles maisons inhabitées et parfois à vendre.
J’arrive à Melisey. L’endroit est vivant, et ne ressemble pas à certains zones désertiques de la Haute-Saône que j’ai pu parcourir et décrire. J’y trouve tout de même un supermarché d’une autre époque, qui, bien que fermé depuis longtemps, a traversé le temps :
Je recroise un itinéraire cyclable. Il ne s’agit plus de la liaison entre la Voie Verte des Hautes-Vosges et la V50, ni d’une boucle de cyclotourisme. Cette fois, c’est la liaison entre la V50 et l’EV6, qui figurait également sur les panneaux que j’ai photographiés à Selles. Il va falloir la tester aussi, celle-ci.
Devant un bureau de poste, un ancien vélo de facteur identique à mon vélo de ville de tous les jours. Je n’ai rien contre les fleurs mais j’aurais bien envie de le sauver de ce triste destin…
Un peu plus loin, un garage Renault, qui a gardé son enseigne d’autrefois tout en s’agrandissant dans un bâtiment moderne.
Je poursuis ma route. Plus loin, j’aperçois une cour de maison fort sympathique :
Je dois poursuivre ma route sur une départementale importante. Le trafic n’est pas trop infernal. Ça reste supportable. Mais quelques véhicules font des dépassements frôlants peu agréables.
Dans un village, je trouve des pseudo-pistes cyclables. C’est mieux que rien. Je ne suis pas mécontent de les prendre.
D’ailleurs, un peu plus loin, elles sont très correctes.
Et ça m’évite de cohabiter avec ceci :
Il y a des anciennes voies ferrées dans ce coin. Je ne sais pas trop où elles passaient. Il faudra que je me renseigne.
Je bifurque sur une petite route tranquille.
Je la connais car, lorsque je suis allé à Vagney avec mon père et un copain en avril, nous nous sommes trompés de route en raison d’un panneau mal placé, et j’ai rattrapé l’erreur en disant à mon père de prendre cette route pour rejoindre notre itinéraire normal.
Je ne suis pas mécontent de passer là, car nous avions aperçu un J9 qui semblait abandonné et j’avais envie d’aller le voir de plus près.
J’arrive dans la zone où nous avions aperçu le J9. Là, le compteur journalier de mon vélo a atteint sa capacité maximale, car je ne le remets pas à zéro à chaque étape. Je me contente de noter le kilométrage au départ et à l’arrivée.
Alors que je souhaite le remettre à zéro, il se bloque sur le choix de la langue et ne veut plus rien savoir.
J’y passe quelques minutes, mais rien n’y fait.
Ça m’énerve.
En plus, je pensais repasser exactement devant le J9 et au final je ne l’ai pas vu. Ça m’agace aussi.
Il y a des panneaux pour les vélos. Je regarde où ils mènent, mais ce sont des directions qui ne m’intéressent pas.
Je prends une petite rue tranquille dotée d’une bande cyclable (qui serait plus utile dans le sens inverse, puisque c’est un sens unique).
Je regarde mon itinéraire sur mon téléphone. Une passante me propose amicalement son aide mais je n’en ai pas besoin.
Baume-les-Dames commence à être indiquée. Je me sens plus proche de chez moi.
En continuant ma route, je suis à nouveau sur la départementale importante que j’avais quittée précédemment.
D’où je suis actuellement, j’ai encore le choix : soit je continue en direction de Baume-les-Dames et je monte chez mes parents, soit je vise Besançon. Dans le second cas, le plus simple est de viser le village de Vallerois-le-Bois, où passe le Chemin Vert, et d’emprunter celui-ci puis de poursuivre en direction de l’EV6. C’est un itinéraire qui, vous le savez, est en partie jalonné, et que je connais par cœur.
J’ai pris ma décision ce matin : je vais opter pour la seconde solution et viser le Chemin Vert puis Besançon. C’est plus logique, car tout mon outillage est à Besançon. Si je veux monter chez mes parents pour travailler sur mon J7, il vaut mieux que je monte en voiture avec mes outils.
Je croise une ancienne voie ferrée dont les voies n’ont même pas été déposées, hormis au niveau d’un passage à niveau. Elle a l’air en bon état. Je me demande si elle n’avait pas été remise en service pour les besoins du chantier de la LGV.
Tiens, un beau J9 en plein travail.
J’arrive à un croisement où je vais pouvoir quitter la départementale pour de bon. Je prends à droite.
Je passe devant cette ancienne scie, avec son wagonnet, qui est en pleine activité au moment où je prends la photo. J’en ai connue une dans mon village d’origine, mais elle n’est plus utilisée. Je l’ai vue fonctionner lorsque j’étais enfant.
Mon itinéraire prend des petites routes agricoles, au départ revêtues puis en stabilisé bien roulant.
C’est tranquille et agréable.
Je retombe sur une départementale (avec une boucle de cyclotourisme), mais le trafic est nul car elle est barrée à 600 mètres.
Joli convoi :
Oh la belle maison et la belle voiture. Ça donne envie.
Je déconne, hein.
C’était juste pour montrer que dans le secteur il n’y a pas que des maisons anciennes à rénover. Il y a aussi du neuf, pour le meilleur et pour le pire.
Remarque : il y a aussi du vieux, souvent pour le meilleur mais parfois pour le pire. À moins de le rénover proprement, ce tas de tôle gagnerait à être mis par terre.
Tiens, une belle charrette ancienne.
(Non, je ne parle pas de cette 309.)
En plein milieu des champs, et sans autre route d’accès que celle où je circule, se trouvent quelques maisons toutes neuves.
À défaut d’être très intéressant architecturalement, c’est propre.
J’arrive dans un village bien décoré. Il semblerait que les championnats de France de cyclisme soient passés par là.
Je trouve cet abri-bus, où je décide de m’arrêter car il est plus de midi.
Je mange tranquillement. J’aime bien la ferme en face de moi.
Une fois mon repas terminé, je repars.
Il y a beaucoup de vélos placés en décoration. J’ose espérer qu’ils ne finissent pas à la benne une fois que l’été sera terminé. J’ai envie de revenir distribuer des flyers de Vélocampus aux habitants pour les inciter à nous les donner.
Arrivé vers cette fontaine, je regarde ma direction. Je suis en train de dévier. Petit demi-tour. Je retraverse le village et prends la bonne route.
Il y a des abeilles, par ici…
Un beau vélo ancien :
Un autre :
Cette maison m’interpelle. On dirait une maison neuve de lotissement, mais le toit semble d’un autre âge et tout pourri. Ou alors, c’est un bâtiment ancien, qui a été refait en moderne (sans doute), mais pourquoi ne pas avoir refait le toit en premier ?! Je suis intrigué.
Je continue mon trajet sur des petites routes très tranquilles. Il fait très chaud.
Au sol, sous l’effet de la chaleur, le bitume fait des petites bulles qui claquent sous mes pneus.
Tiens, une antenne-relais. Effectivement, mon téléphone capte très bien ici. J’en profite pour consulter un coup ma route, et voir exactement où je dois attraper le Chemin Vert.
Je prends quelques fois en photo des maisons qui ne sont pas celles qui m’intéressent, mais mon but est de montrer la réalité des espaces que je traverse, et pas uniquement ce qui me plaît…
Je suis étonné de tomber sur un panneau interdisant les véhicules agricoles sur un chemin. On est pourtant à la campagne, et les agriculteurs sont les usagers les plus légitimes des chemins.
Je crains que cette interdiction n’ait été obtenue par les habitants d’un lotissement où passe cette rue, au détriment des agriculteurs qui étaient là avant.
Après une belle descente, j’ai en face de moi ce petit sentier que je prends.
Il m’amène dans le village. Tiens, une Méhari.
La gare de Vallerois le Bois est indiquée. C’est ma direction.
Petite pause.
Sympa, ce chemin (mais ce n’est pas ma direction).
J’approche d’une départementale importante. Je la connais, car le Chemin Vert la traverse après Vallerois.
Je dois l’emprunter sur quelques centaines de mètres.
Ensuite, je bifurque sur une autre, moins importante.
Un panneau indique le Chemin Vert sur ma droite. Je le suis. Il était temps que j’arrive en terrain connu, car mon téléphone n’a déjà plus de batterie. Ça se vide très vite quand on utilise Google Maps avec le GPS activé.
Le voici :
Je prends à gauche, direction Besançon.
Et quelques dizaines de mètres plus loin, je recroise la départementale que je viens de quitter. J’aurais pu rester dessus jusqu’à ce croisement.
Je roule dans la direction de Besançon, sur la voie verte quasi-déserte.
Je réalise que, si j’ai déjà pris le Chemin Vert plusieurs fois, c’est la première fois que je le prends dans ce sens.
Si vous avez lu mon voyage de deux jours en Haute-Saône récemment, voici les photos des mêmes maisons de garde-barrières et anciennes gares, mais sous un autre angle.
À partir de la gare de Montbozon, le Chemin Vert grimpe un peu.
Ça grimpe même pas mal au moment de franchir la LGV, là où la voie verte n’emprunte plus la plate-forme ferroviaire qui a disparu, et jusqu’au moment où on la retrouve.
En faisant cette photo, je me dis qu’il faudrait qu’un TGV passe pour l’avoir en photo.
Visiblement, il suffisait de demander.
Je croise des cyclistes en balade.
Je vois un panneau très récent indiquant Montbozon. Il me semble qu’il n’était pas là en juin. Le label « Petites Cités Comtoises de caractères » semble être remplacé par « Cités de Caractère – Bourgogne Franche-Comté ».
J’arrive bientôt à l’extrémité du Chemin Vert. À partir d’ici, la plate-forme n’est plus aménagée. Nous sommes à quelques kilomètres du Doubs.
Au lieu de suivre tout de suite le jalonnement cycliste en direction de l’Eurovéloroute 6, je vais dans le village. En effet, j’ai bu toute mon eau et j’ai soif.
J’entends du bruit derrière une maison. Je la contourne et tombe sur une dame et des enfants. La dame me remplit ma bouteille avec de l’eau bien fraîche. Les enfants sont amusants. Ils jouent dans l’eau, eux aussi. Je repars. Il y a beaucoup de voitures dans le coin, alors que nous sommes lundi. Un enterrement, peut-être.
Je ne sais pas trop ce que c’est que ceci, mais ça me plaît bien…
Alignement de postérieurs bovins.
Vaches amphibies…
Me voici dans le Doubs. Je suis toujours le jalonnement entre le Chemin Vert et la Véloroute du Doubs (ou entre la V50 et l’EV6).
Je recroise la plate-forme de l’ancienne voie ferrée à Rignosot.
Près de la maison de garde-barrières qui abrite les bureaux de l’entreprise d’aliments pour animaux, il n’y a plus la 2CV que j’ai vue au mois de juin mais il y a toujours la 4L.
Il fait très chaud. Mon eau diminue à vue d’œil et mes bras cuisent un peu. Pourtant, en principe, je ne suis plus trop sensible au soleil une fois que j’ai cramé et bronzé une première fois dans l’année.
Comme je le fais habituellement dans l’autre sens, je quitte l’itinéraire jalonné pour reprendre la RD486 en direction de Chaudefontaine.
Par terre, le bitume fond et colle sous mes pneus. Ça n’a l’air de rien mais ça consomme de l’énergie. Je le sens en pédalant.
Je remonte Chaudefontaine par une petite rue, pour éviter la grande route car le village est en forte pente montante.
Tiens, il y a un vide-grenier à Bois-la-Ville le 31, en même temps que Rougemont…
Un ancien camion-magasin, bien caché. Ça peut très bien être une base de J7 ou J9, ou alors un Saviem…
La vieille pierre est très présente dans le secteur, mais en général richement rénovée.
Je passe devant le garage où j’ai acheté ma ZX. Il vient de changer de propriétaire.
C’est peut-être mieux, car l’ancien n’avait pas une excellente réputation (quoique je n’ai pas vraiment à m’en plaindre : j’aurai gardé ma voiture douze ans alors que je ne l’avais pas achetée cher et que je l’ai peu entretenue).
Je roule sur les bandes cyclables qui bordent la D486 entre Chaudefontaine et Marchaux.
Mais des abrutis n’ont pas trouvé de meilleur endroit pour poser leurs panneaux de chantiers que la bande cyclable. Je dois donc faire des écarts sur la chaussée dans la circulation…
Je traverse Marchaux.
Quel contraste entre cette fontaine d’une autre époque et l’Intermarché tout neuf avec un drive…
Je sors du village. La chaussée, refaite, est un vrai billard.
Me voici sur le tronçon d’ancienne RD486 aujourd’hui réservé aux cyclistes et aux riverains.
L’itinéraire passe sour la route actuelle, et remonte de l’autre côté…
Ensuite, il se poursuit par des bandes cyclables.
Les bandes cyclables s’arrêtent à Braillans, où commence une belle voie verte.
Je n’ai à nouveau plus d’eau depuis Marchaux, et depuis que j’ai quitté le Chemin Vert je sens que j’ai du mal à progresser : l’itinéraire est globalement montant, et il fait chaud. Prenant habituellement cet itinéraire dans l’autre sens, je m’étais déjà dit qu’il devait être moins facile dans le sens du retour. Maintenant, je le confirme.
En plus, ma chaîne saute un peu sur certains pignons. Il va falloir que je regarde pourquoi.
Heureusement, la voie verte est majoritairement à l’ombre et comporte de bonnes descentes. Je retrouve de l’énergie pour avancer efficacement.
J’aperçois face à moi un cycliste penché sur son vélo, par terre.
Je lui demande si tout va bien. Il me répond que oui, et repart. Je ne m’arrête pas.
Je retraverse la RD486 et entre dans Chailluz.
Comme à mon habitude, je prends le Chemin du Serpent.
Me voici bientôt au dessus de Palente et d’une belle descente.
J’emprunte un raccourci piéton et cycliste que j’aime bien, entre le Chemin de Palente et le giratoire de l’entrée Est de la ville. Ce passage correspond, en fait, au tracé historique du Chemin de Palente.
Je franchis le giratoire, puis le second.
Je monte la côte qui mène à la maison.
Je vois le camion de ma coloc, et celui de la fille de la propriétaire. Ma coloc est plutôt douée au volant, pour avoir garé son camion là alors que l’autre s’y trouvait.
Ceci dit, j’ai déjà réussi à coller un Renault Master à la place du petit camion, alors que celui de ma coloc se trouvait là où il est aujourd’hui. Je crois qu’on aime tous les deux se lancer des défis…
Je descends à travers le terrain qui mène à la terrasse de la maison. Ma coloc est là. Elle est seule. Je devrai attendre encore quelques heures pour revoir Ai qui m’apprend qu’elle rentre de Belfort ! Elle est allée visiter des appartements pour l’année prochaine, car il va y retravailler encore un an à partir de septembre. On aurait vraiment pu s’arranger pour aller faire un tour ensemble à Freiburg, mais tant pis.
Bilan :
90 km parcourus aujourd’hui, dont une bonne partie sous une forte chaleur. Je suis content d’être arrivé. Cette étape n’était pas aussi intéressante que celle d’hier, mais comportait quand même quelques jolies choses à voir.
J’aurai parcouru 335 km en tout lors de ce voyage. Ce fut donc un voyage assez court mais très enrichissant. J’aurai eu l’occasion de voir de très belles choses durant le stage mécanique, comme durant le voyage lui-même.
J’espère repartir encore au cours de l’été, mais je ne sais pas encore quand et où. Mon prochain objectif de long voyage est Copenhague, mais je n’aurai pas le temps cet été. En attendant, je retournerais bien en Suisse ou en Allemagne… ou quelque part en Franche-Comté !
A Melisey c’était une voie métrique. Je crois que ça allait sur Fresse et peu être Plancher les mines. Pour sur il y’en avait bien une qui faisait Luxeuil – Fresse et une passant par Plancher les mines mais je ne sais pas si elles avaient un point commun.