Dépose d’un moteur de J7 diesel – épisode 1

20160711_143150Souhaitant remettre en état un J7 camping-car dont le moteur a un problème mécanique, je me suis procuré un second J7, bétaillère, bon pour la casse mais avec une mécanique identique (moteur Indenor XD2P) et en bon état. Je vais détailler ici les étapes de la dépose du moteur de ce véhicule.

Attention : Comme lorsque j’écris de tels articles en informatique, tout n’est pas à prendre à la lettre. Il s’agit plus d’un retour d’expérience, d’un état de mes connaissances, et d’un aide-mémoire pour moi-même que d’une véritable documentation. En aucun cas cet article ne prétend être une référence. Si vous y trouvez quelque chose d’utile, tant mieux. Si vous y trouvez des erreurs, signalez-les.

Je commence par présenter ici le support que j’ai construit pour poser le moteur du J7, à l’aide de deux petites palettes, de plusieurs chevrons pour la rigidité, et de cales en bois.

La grosse cale a été coupée à la tronçonneuse par mon père, plus coutumier que moi de ce genre de chose.

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Ensuite, voici ce qui me servira d’atelier : comme le J7 est stocké dehors, dans la ferme de mon oncle et de mon cousin, et comme mon J9 ne roule pas pour l’instant, mon outillage se trouve dans le coffre de ma ZX (qui vit ses dernières heures et met de plus en plus de temps à démarrer, même à chaud…).

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Enfin, voici l’animal qui vit lui aussi ses dernières heures. Mais c’est pour permettre d’en sauver un autre, et il partait à la casse lorsque je l’ai récupéré. Je n’ai donc pas d’états d’âmes à le mettre en pièce. Tout ce que je pourrai récupérer et stocker proprement le sera.

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Première étape : je coupe l’herbe !

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Ensuite, j’insère les fourches des crics dans les supports prévus à cet effet.

De ce côté, tout va bien…

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De l’autre, c’est plus compliqué : sur la caisse de la bétaillère, le support de cric a été détruit par la rouille.

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Je le termine à l’aide du marteau et d’une vieille dent de fourche à fumier. C’est efficace.

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Notez que las chaussures que je porte, et dont l’une des deux est visible sur la photo, sont des chaussures de sécurité. Ça peut toujours être utile dans ce contexte…

Une fois le support sous la caisse de bétaillère détruit à 100%, j’enfile la fourche du cric dans le support d’origine du châssis qui se trouve derrière. La seule conséquence c’est que la fourche dépasse moins et qu’il faudra faire attention en levant.

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Je mets le cric d’un côté…

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… et de l’autre.

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Pour l’instant, les crics sont en place mais je ne lève pas le véhicule. Travailler sur un véhicule d’environ 2 Tonnes posé sur deux crics serait complètement débile et dangereux. Je lèverai en temps voulu, et je mettrai des cales. L’idéal serait d’avoir des chandelles mais je n’en possède pas.

Je vais maintenant faire de la place autour du moteur.

Si on n’a pas sous la main la clé d’origine pour ouvrir la calandre, un tournevis droit peut faire le travail.

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Ensuite, je dépose le pare-choc. Il est tenu par des grosses vis faciles à trouver et à ôter (si elles ne sont pas grippées).

Je signale ici que l’usage d’un cliquet est très souvent recommandé lorsque l’on travaille sur un J7 ou J9 car on n’a souvent que très peu de places autour d’une vis ou d’un boulon.

Je pense que c’est le cas dans beaucoup d’autres véhicules, surtout aujourd’hui, mais je le signale pour les gens qui, comme moi, débutent en mécanique auto…

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Après le pare-choc, c’est cette tôle qui se trouve sous le radiateur. Elle est tout aussi facile à déposer.

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Notez qu’on trouve exactement la même sur les J9, avec le trou pour la manivelle, ce qui est quelque peu anachronique.

Ensuite, je vais vidanger et débrancher le circuit de refroidissement.

Sur un J7 ou un J9, il suffit d’ouvrir le petit robinet situé sur la droite du radiateur, face au moteur (quand je dis droite, je parle de la droite du véhicule, et donc de la gauche sur la photo).

Je fais bien évidemment couler le liquide dans un seau non percé (même si sur la photo on voit qu’il est cassé en haut) afin de ne pas polluer le sol.

Le liquide ainsi récupéré sera ensuite mis dans un bidon et emmené à la déchetterie.

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Ça coule doucement, et pas longtemps… C’est normal ?

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Non ! Ce n’est pas normal. C’est parce que j’ai oublié un truc évident : ouvrir le haut du circuit pour que l’air entre !

Dans le véhicule, face au siège passager, j’ouvre cette trappe qui n’est pas un vide-poches ! Elle renferme le vase d’expansion.

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Je l’ouvre.

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Cette fois ça coule bien.

Avec un petit gobelet blanc (le capuchon de ma bombe de Rustol) je regarde la couleur du liquide qui coule. Elle est plutôt belle, ce qui est signe d’un bon état du circuit. Le radiateur n’est pas rouillé à l’intérieur.

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Une fois le radiateur vide, je débranche toutes les durites, toujours de la même façon : je déserre les colliers à l’aide d’un tournevis plat, et j’aide les durites à se décrocher avec le même tournevis, avec délicatesse pour ne pas les abîmer.

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Je retire cette petite grille, en la tirant délicatement vers l’avant.20160710_194458

Je dévisse les écrous du pot d’échappement. J’ai de la chance : ils ne sont pas grippés. Je ne les retire pas tout de suite.

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Je dépose le siège passager. Je ne détaille pas cette opération facile.

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Je débranche et enlève la batterie. J’aurais même dû le faire en premier. Enfin, ça ne change pas grand chose car je n’ai encore pas touché d’élément électrique.

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Ensuite, je rentre manger puis dormir, car j’ai commencé ce travail en fin d’après-midi !

Je reviens le lendemain. Cette fois, mon père m’accompagne car il est motivé pour m’aider.

Nous décidons de caler le véhicule tout de suite. C’est surtout pour cette opération que je préférais ne pas être seul, afin d’être sûr de ce que je faisais.

Avant de faire cette opération, je vais déposer entièrement l’échappement, car je crains que ça soit plus compliqué une fois les cales mises en place.

Je défais donc pour de bon les écrous dévissés hier.

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J’en profite pour constater qu’il n’y a pas de joint ici alors qu’il devrait y en avoir un. C’est curieux, mais c’était pareil sur mon J9. Disparaîtrait-il avec la chaleur ?

Ensuite, je vais enlever toutes les fixations. Je ne détaille pas davantage car elles sont visibles.

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Mon père s’occupe de la fixation près du silencieux, et un boulon casse dans ses mains. Ce n’est pas étonnant à cet endroit. La corrosion a fait son œuvre…

En manipulant la ligne d’échappement et en l’orientant dans un certain sens, j’arrive à la retirer entièrement de sous le véhicule.

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Nous calons ensuite le véhicule en montant les crics un par un : on monte d’abord un côté, puis on cale, puis on recommence de l’autre côté.

Il faut se souvenir à cette étape que le frein à main des J7 et J9 est sur les roues avant. Il faut donc avoir calé solidement les roues arrières avant de commencer à monter. Mettre le frein à main ne sert à rien (et une vitesse encore moins puisqu’on va déposer le moteur !).

Je ne fais pas de photo du calage, n’ayant pas la prétention d’être une référence en la matière. Travaillez plutôt avec des chandelles prévues pour cela.

Maintenant, nous déposons le radiateur. Il faut faire attention à bien récupérer les vis et à garder leur position (c’est valable ailleurs aussi). Il faut aussi veiller à ne pas abîmer les silent-blocks.

Si vous en abîmez (ou s’ils le sont déjà), ne cherchez pas à faire des économies de bouts de chandelles : rachetez-les.

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Une fois le radiateur enlevé, la traverse qui lui sert de support peut être déposée facilement, elle aussi. Dans mon cas, elle est un peu tordue, ce qui ne facilite pas la tâche. Mais elle finit par venir en insistant.

Je n’ai toujours pas enlevé le siège conducteur. Il est temps de le faire.

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Il faut le faire bouger d’avant en arrière pour accéder aux boulons.

Pensez, comme ailleurs, à regarder comment c’est monté avant de démonter.

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On va maintenant débrancher toutes les durites de refroidissement et de chauffage.

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Idem pour l’admission d’air.

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On passe aux fils de l’alternateur. Il y en a un qui est relié directement au (+) de la batterie.

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Ne pas hésiter à repérer les fils, ou à prendre une photo qui vous permette de bien vous souvenir des couleurs. Ne prenez pas forcément mes photos comme référence : votre véhicule a pu être bidouillé (et le mien aussi) et les couleurs ne sont donc pas forcément les mêmes d’un véhicule à l’autre.

Comme mon père travaille sur l’avant du véhicule, je prends quelques photos à titre préventif, au cas où il débranche quelque chose sans que j’aie noté sa place.

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De mon côté, je débranche la longue durite qui sort de la pompe à vide et qui va aux freins. Ça fait chpoc ! J’oublie de prendre une photo. La pompe à vide, c’est l’espèce de soucoupe volante au dessus du moteur. Vous ne pouvez pas la rater.

Je débranche la cosse sous le filtre à huile, celles du démarreur, celle à l’arrière du moteur (sonde de température, je crois) et celle de l’électrovanne de la pompe d’injection. Pensez à mettre un repère sur chacune d’elles pour vous rappeler où elle allait.

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Je débranche aussi les bougies de chauffe, bien évidemment.

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Ensuite, je décroche les câbles sur la pompe d’injection : accélérateur et ralenti accéléré. La revue technique en mentionne trois (ralenti, ralenti accéléré et accélérateur) mais sur tous les J7 et J9 que j’ai vus il n’y en avait que deux. Notez que si votre ralenti accéléré est automatique, le câble va à l’arrière du moteur et n’a pas besoin d’être décroché. Dans le cas de ce J7, le système est manuel et va au tableau de bord, d’où la nécessité de le décrocher.

Je n’ai pas fait de photo de ces opérations qui sont simples.

Nous sommes d’ailleurs à la fin des photos.

Avec mon père, nous avons décidé de ne déposer que le moteur, et pas la boîte.

En effet, l’ensemble moteur-boîte de mon camping-car est déjà déposé, et je pense désaccoupler les deux puis remonter le moteur de la bétaillère avec la boîte du camping-car.

Il y a deux raisons à cela :

D’une part, la boîte du camping-car, très lourd, est peut-être plus courte que celle de la bétaillère. Je ne sais pas.

D’autre part, je ne connais pas l’état de l’embrayage du camping-car, ni celui de la bétaillère (mais quand je l’ai déplacée,  j’ai remarqué que la marche arrière craquait). Je préfère donc désaccoupler les deux, et garder le meilleur embrayage (ou en commander un neuf si les deux sont usés).

Afin de désaccoupler le moteur et la boîte, il faut, selon la revue technique, déposer le démarreur et retirer des tôles de protection.

La dépose du démarreur nous donnera du fil à retordre !

Mon père essaie de dévisser les deux vis censés être accessibles depuis le dessous du véhicule, mais n’arrive pas à trouver une position pour enfiler la clé allen qui va bien.

J’essaie mais n’y parviens pas davantage… jusqu’au moment où je découvre qu’en enfilant mes mains beaucoup plus en arrière, j’arrive à y accéder.

Elles finissent par venir toutes les deux.

Je passe à celles du haut. Là, je n’arrive pas à enfiler ma clé. Je trouve une clé plus courte, que j’enfile et que je rallonge ensuite à l’aide d’une des deux vis déjà déposées. Ceci afin d’avoir la force nécessaire pour agir.

Je finis par avoir les 4 vis. Il reste à enlever la patte métallique qui fixe le démarreur au moteur. Ça, c’est facile.

Je range ensuite tous les outils, car le temps a passé et je dois rentrer chez moi pour préparer mes affaires. En effet, nous sommes le 11 juillet, et le 13 je pars à vélo en direction des Vosges pour le stage mécanique du Club 403.

C’est donc la fin de ce premier épisode. Le second arrivera après le récit du voyage dans les Vosges et du stage mécanique.

 

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