Les RMLL 2012

Du samedi 7 au jeudi 12 juillet 2012 se tenaient à Genève les Rencontres Mondiales du Logiciel Libre, édition 2012.

J’y étais allé en 2005 à Dijon, puis en 2006 à Nancy (en voiture les deux fois), puis en 2011, à Strasbourg, après une pause de plusieurs années pour différentes raison (éloignement géographique, et baisse de mon intérêt pour l’informatique).

En 2011, ce qui m’avait motivé à y retourner n’était pas tant l’aspect technique que l’idée de faire le voyage en trike (vélo couché à trois roues) jusqu’à Strasbourg pendant que Ai était en Chine. Avec à l’arrivée la possibilité de voir quelques amis Strasbourgeois et de rencontrer d’autres gens intéressants.

Et cela s’étant plutôt bien passé, j’ai eu envie de recommencer l’année suivante, toujours à vélo (pas couché, cette fois). Et cette fois, pour mon plus grand plaisir, Ai était avec moi. C’est ainsi que nous sommes partis à l’assaut du Haut-Doubs pour rejoindre Genève, lieu de ces RMLL. Mais ça, vous le savez déjà si vous avez commencé par lire les étapes du voyage.

Lundi 9 juillet.

Après quatre jours de vélo, de belles montées, une descente agréable, et surtout de très jolis paysages, nous voici arrivés vers 19h à l’entrée d’une caserne de l’armée Suisse.

La porte nous est ouverte, non pas par un militaire mais par notre ami Étienne de Baume-les-Dames.

Mais que fait Étienne dans une caserne de l’armée Suisse ? Et nous ? C’est simple. C’est là que nous allons dormir. La caserne accueille le campement des RMLL.

Des dortoirs, sanitaires, et places de parking sont ainsi mis à disposition des participants aux RMLL, ainsi qu’une pelouse pour ceux qui préfèrent camper. Nous optons pour ce choix car c’est moins cher et nous préférons être tous les deux dans notre tente que dans un dortoir avec d’autres ronfleurs potentiels.

À peine arrivés, il faut déjà repartir : en effet, on m’apprend qu’avant de monter la tente il faut aller payer. Et ça se fait à l’accueil des RMLL qui est à l’Uni-Mail, une Université à quelques centaines de mètres de là. J’y vais. Ai m’attend à la caserne car elle est fatiguée. Je reviens avec 41 Francs Suisses en moins, et des tickets pour dormir trois nuits ainsi qu’un adaptateur à fixer sur ma rallonge électrique pour pouvoir la brancher sur les prises Suisses.

Nous montons la tente, rangeons nos affaires dedans, et partons ensuite en ville. Objectif : trouver à manger. Ça sera fait dans une sorte de petit fast-food. L’ambiance est similaire à nos kebabs locaux. L’accueil est chaleureux. Je prends une pizza, tandis qu’Ai commande des frites avec un sandwitch végétarien. Nous mangeons en terrasse mais sous un abri car la pluie fait son apparition. Une petite averse qui ne durera pas, mais que nous sommes contents de ne voir arriver que maintenant plutôt que durant notre trajet.

Je raccompagne ensuite Ai au campement et pars en ville. En effet, dans le cadre des RMLL se déroule aussi un petit festival des arts numériques avec des soirées en ville.

Je décide d’aller à celle qui se déroule à la Fonderie Kugler, car on me l’a conseillée au campement. Me voici sur mon vélo, de nuit, dans une ville que je ne connais pas. J’aime ça.

Le quartier est vite atteint. À vélo, on se repère facilement. Par contre, la fonderie sera plus difficilement trouvée. Pas facile de la repérer, bien cachée entre les différents dépôts de bus et de trolleys des TPG.

M’y voici enfin. Il y a de la musique électronique, une installation à base de projections vidéo, de la bière et… pas grand monde. Normal, aurais-je envie de dire, car le trajet pour atteindre la fonderie n’était pas négligeable. De quoi décourager les non cyclistes de venir à pied jusque là. D’ailleurs, la plupart des gens présents semblent être des Genevois, et plusieurs vélos se trouvent déjà dans la salle quand j’entre avec le mien.

On ne peut pas dire que cette soirée soit très animée, mais l’ambiance est sympathique. On peut s’assoir, brancher un ordinateur portable, attraper un réseau wifi et faire ce qu’on veut en écoutant de la musique et en buvant de la bière. Un peu comme chez soi, finalement, mais avec des gens autour.

J’en profite pour trier mes photos, écrire un petit bout de la première étape de ce voyage, etc.

Lorsque la soirée se termine, je rentre à la caserne. Je prends une douche dans les douches militaires (une grande salle où tout le monde se douche ensemble… mais heureusement à cette heure c’est plutôt désert), puis je discute avec Michel, notre chef de casernement, en train de surveiller que tout se passe bien. Et enfin, je me couche.

Face à notre campement, Rolex.

Mardi 10 juillet.

La nuit a été courte.

Un certain nombre de Genevois vont au travail tôt le matin.

Un certain nombre de ces travailleurs Genevois utilisent pour cela une voiture ou un deux-roues motorisé bruyant.

Et un certain nombre de ces travailleurs Genevois motorisés bruyants semblent avoir déterminé que le trajet idéal entre leur domicile et leur lieu de travail était celui qui passait à quelques mètres de nos tentes.

Dommage que nous campions si près de la rue. Michel m’a expliqué qu’il n’avait pas été possible de négocier pour camper derrière les bâtiments. C’est bien dommage.

Le drapeau Suisse flotte au vent. La caserne est calme. Il n’y a pas grand monde dedans, à part nous. Nous ne croiserons que quelques militaires. D’après ce que m’a dit Michel, nous avons raté, avant notre arrivée, le spectacle d’un groupe de militaires courant sous le soleil en rangers jusqu’à épuisement.

La voiture de notre amie Anne, de Besançon, est garée en face de notre tente. Nous l’avons croisée brièvement, déjà. Nous la reverrons plus tard.

Nous partons en direction de l’Uni-Mail. Devant l’université, les vélos sont très nombreux et stationnés un peu n’importe comment et n’importe où…

… sauf devant les issues de secours. Je pense qu’il n’y a qu’en Suisse qu’on peut imaginer un tel pictogramme.

Nous faisons tout d’abord un tour des stands.

Rien de spécial à dire sur les stands : on trouve un peu toujours les mêmes choses d’année en année : les principaux logiciels libres, des goodies divers (peluches, t-shirts, autocollants…).

À noter qu’il y avait cette année un stand Debian, ce qui n’est pas toujours le cas, et un stand OpenStreetMap, ce qui n’était pas le cas l’année dernière.

Et sur ce stand, on trouve… Étienne.

Étienne est en effet très investi dans le projet. Il a à son actif de nombreuses contributions en Franche-Comté et ailleurs (dont la quasi-totalité de la cartographie de Baume-les-Dames, et des contributions non négligeables sur les campagnes alentours et sur Besançon). Il est aussi membre actif de l’association OSM-France.

Quand on me demande quelle est ma plus grosse contribution à ce projet, je réponds maintenant « l’avoir fait découvrir à Étienne ». C’est tellement vrai.

Après le tour des stands, Ai va à la découverte de la bibliothèque de l’Université, qui lui plaira beaucoup. Il y a en effet une école de traduction et d’interprétation dans cette université, et donc les ouvrages qui vont avec à la bibliothèque.

Pour moi, la matinée se termine en travaillant sur OSM, et plus précisément sur la carte cyclable de Besançon, que je réalise grâce aux données d’OSM, au travail de l’association Lyonnaise la Ville à Vélo, et à l’aide d’Étienne.

À midi, on mange à ce qui fait office de restaurant universitaire. C’est une structure qui semble être privée. La qualité et le choix sont deux à trois fois supérieurs à nos restos-U du CROUS. Le prix, lui, l’est quatre à cinq fois.

L’après-midi, Ai retourne à la bibliothèque et moi au stand OSM. Étienne m’a présenté Josselin et Frédéric, qui tiennent le stand avec lui.

Ensuite, j’irai voir trois conférences.

  • Jappix, le réseau social libre, qui ne me passionne guère. Disons que je m’attendais à autre chose. Mais heureusement, on pouvais brancher son ordinateur et avoir du réseau (en wifi ou par câble ethernet) dans toutes les salles de conférence.

Après les conférences, je prends mon vélo et rejoins Ai, Anne et son amie Saïda que j’avais déjà rencontrée l’année dernière à Strasbourg. Elles sont parties en voiture jusqu’à une petite plage au bord du lac Léman. De petite taille et très probalement artificielle, mais sympathique.

Le soir, un barbecue est organisé à la caserne. Nous y participons tous les quatre. L’ambiance est sympathique et les discussions enrichissantes. Ensuite, Ai retourne à la tente. Saïda s’en va. Anne part à pied, avec un autre participant, jusqu’à la salle de Plainpalais, le second lieu des soirées du festival des arts numériques.

Je les rejoins un peu plus tard à vélo. La musique est bien, mais le son manque de puissance. On est loin de mon sound-system préféré. Il y a quand même de l’ambiance malgré un public peu nombreux. Je discute ensuite avec quelques personnes sympathiques à la sortie de la salle, puis rentre à la caserne.

Là, j’ai la surprise de voir que l’équipe de Framasoft et quelques autres personnes sont encore debout (ou assises), avec des choses à boire et une certaine motivation à chanter tout ce qui leur passe par la tête.

Il est 2h du matin et j’ai donc le choix entre aller me coucher et supporter leur vacarme, ou y participer. Je fais le second choix.

Le répertoire va du meilleur au pire. On entendra du Brassens, du Renaud, les Rita Mitsouko ou encore… Jean-Jacques Goldman ou l’Internationale. L’un des chanteurs faisant ensuite remarquer que chanter l’Internationale dans une caserne de l’armée Suisse fait sans doute partie des choses qu’il faut avoir fait au moins une fois dans sa vie.

Après ça, la troupe va se coucher. J’y vais aussi, maintenant que je sais que je vais pouvoir dormir.

Mercredi 11 juillet

La nuit a été encore plus courte que la précédente, mais il n’est guère possible de faire la grâce matinée. Alors nous retournons aux RMLL. Nous refaisons un petit tour sur certains stands. Je présente à Ai sur le stand Framasoft la chorale qui a bercé sa nuit, et nous allons également sur le stand de la FFII où se trouvent Anne et René, un ami de Anne qu’elle m’avait déjà présenté l’année dernière à Strasbourg.

Je passe également un peu de temps sur le stand OSM, comme d’habitude…

Ensuite, nous allons manger dans un restaurant indien situé un peu loin de la fac. C’est l’occasion de rouler un peu en ville et de prendre quelques photos.

Après cela, nous nous arrêtons sur un marché aux puces devant lequel nous sommes passés à l’aller. C’est assez grand.

Nous y restons un certain temps. J’achète un antivol de vélo, car nous n’en avions qu’un avec nous et c’est parfois problématique en ville. Il me coûte 5 CHF. Il est assez basique, mais suffisant pour l’utilisation que nous en aurons. Je trouve aussi un joli phare avant de vélo, rond à l’ancienne, pour 3 CHF, et une multiprise Suisse avec une prise spéciale compatible à la fois avec les prises J Suisses et avec les prises E et F qu’on utilise en France. Pour 5 CHF, c’est plus intéressant que l’adaptateur qu’on m’a vendu à l’accueil des RMLL. Je ne l’ai payé que 2 CHF mais il est prévu pour un usage unique et théoriquement impossible à retirer sans destruction.

Ai, pour sa part, revient avec 11 livres pour 10 CHF. Une bonne affaire pour elle aussi.

Par contre, je n’ai acheté aucun disque vinyle. Pourtant, il y en avait. Mais peut-être justement trop pour faire des choix.

Après cela, nous revenons à l’Université. Nous commençons à préparer la suite des évènements : pour ma part, j’ai envie, après la fin des RMLL, de suivre la véloroute Via Rhona jusqu’à Lyon. Ai, quant à elle, souhaiterait aller à Lausanne, qui est dans la direction opposée…

Pour l’instant, aucun choix n’est fait. J’étudie les deux possibilités.

Je trace un itinéraire Genève Lyon sur Openrunner. Je choisis ce site car il permet de tracer des itinéraires en utilisant le fond de carte ou les images satellites de Google, ou encore le fond de carte d’OpenCycleMap, une carte basée sur OSM à l’attention des cyclistes. Et cerise sur le gâteau, le profil altimétrique est ensuite généré automatiquement.

Je découvre donc qu’il y a environ 200 km pour aller de Genève à Lyon à vélo, que les 50 premiers kilomètres sont (légèrement) vallonnés et la suite plutôt tranquille, et que les deux tiers de l’itinéraire Via Rhona sont matérialisés sur OpenCycleMap. Pour les tronçons qui ne le sont pas, j’improvise en repérant des chemins de halage ou des routes sur les vues satellite de Google.

Je ne trace pas d’itinéraire pour aller à Lausanne, car il suffit de reprendre à l’envers l’itinéraire 1 qui nous avait amené ici depuis Nyon, et de rester dessus jusqu’à arriver à Lausanne. La distance est plus courte. C’est faisable en une journée assez tranquillement.

Ai est rentrée à la caserne. Moi je vais avec Étienne faire quelques courses dans un magasin Coop City. Un magasin où l’on trouve des vêtements au rèz de chaussée, et une grande surface alimentaire au sous-sol.

Ensuite nous rentrons à la caserne et pique-niquons tous les trois.

Le reste de la soirée sera ensuite consacré, pour Étienne et moi, au travail sur OSM et sur ma carte cyclable de Besançon, tandis qu’Ai se balade à vélo en ville, puis rentre à la tente.

Nous travaillons jusqu’assez tard dans la nuit. Nous arrêtons à peu près en même temps que la chorale Framasoft qui a fait un nouveau concert ce soir, et nous allons nous coucher.

Demain, c’est le dernier jours des RMLL 2012. Et pour notre part, nous avons fait le tour de ce qui nous intéressait.

En discutant ce soir avec Étienne, nous avons appris qu’il partait demain soir pour retrouver ses parents en vacances près de Chamonix, avant de rentrer chez lui en passant par Lausanne ce dimanche.

La suite de notre voyage est donc maintenant toute trouvée : nous irons à Lausanne conformément au souhait de Ai, puis elle pourra rentrer avec Étienne qui la déposera à Besançon. Quant à moi, je pourrai repartir direction Lyon. C’est parfait.

Mais avant, nous allons encore profiter un peu de Genève.

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