Étape 6 : Saint-Gondon – Soisy-sur-École

Nous sommes le mardi 6 août. J’ai bien dormi cette nuit et, dormant dans un vrai lit, je me suis réveillé moins tôt que d’habitude. Le temps de prendre le petit-déjeûner, de remballer mes affaires, et de récupérer le linge qui a été lavé par Anne, il est 10h lorsque je démarre.

Au revoir !

Aujourd’hui, je dois aller de Saint-Godon à Soisy-sur-École, le village où m’attend mon prochain hôte.

Aujourd’hui, je vais quitter la véloroute qui part vers l’ouest, et faire mon itinéraire tout seul vers le nord.

Aucun des deux villages n’est sur l’itinéraire que j’avais tracé à l’avance. Si je le prends quand même, je me rajouterai des kilomètres inutiles en début et fin d’étape.

Je décide de demander à Google Maps de me tracer un itinéraire, en activant l’option vélo. Voilà ce que ça donne. Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est direct. Reste à voir ce que ça donnera sur le terrain.

C’est parti. Je sors de Saint-Godon par la route principale.

Quelques voitures, mais ça va. Je ne suis pas le seul cycliste.

Google me dit de tourner à droite. Je redescends sur les digues et découvre que je suis à nouveau sur la véloroute.

En fait, à la sortie de Saint-Godon, celle-ci part faire un détour pour éviter de prendre la route que j’ai prise. Mais ensuite, elle revient sur les digues. C’est comparable, chez nous, au détour par Étouvans.

Tiens, revoici le cycliste de tout à l’heure.

Mon téléphone sonne. C’est Fabrice. Ils ont oublié de me rendre un t-shirt. Ils me le renverront par la Poste.

J’arrive à Sully-sur-Loire où il y a un beau château. Je me souviens être passé là avec mes parents quand j’étais petit. Mais c’était en voiture…

Je croise d’autres voyageurs à vélo.

Il y a beaucoup de touristes.

L’itinéraire donné par Google traverse la Loire sur ce pont. La véloroute aussi.

Mais après le pont, je la quitte définitivement. Elle continue sur la gauche, en suivant la Loire. Moi je pars tout droit, plein nord.

Piste cyclable à double-sens sur trottoir. Tantôt correcte, tantôt médiocre.

Tiens, un Lidl avec un panneau « pain cuit sur place ». Qui dit pain chez Lidl, dit vrai bretzel comme en Allemagne. Une averse commence. Allez, je m’arrête.

J’ai mis mon vélo dans l’entrée du magasin. Pas question de le laisser dehors avec tous mes bagages. Une vendeuse n’est pas contente. Je lui dis que je fais vite…

Je prends un bretzel, une bière, et de quoi manger à midi. Quand je sors, l’averse est terminée. Parfait.

Mon itinéraire s’engage dans des petites routes.

À un moment, je suis censé tourner à droite sur un chemin qui n’est qu’un sentier même pas défriché. Zut.

Google précise bien que son option vélo est en beta et à utiliser avec précautions…

Je prends le prochain chemin à peu près parallèle au précédent et praticable. Mais il secoue pas mal.

J’arrive à un gros carrefour de routes forestières. Ça me rappelle la Forêt de Chaux.

Dommage que tous les panneaux soient cassés…

Il y a plein de chemins assez lisses et roulants, mais malheureusement celui qui va dans ma direction ne l’est pas vraiment.

Ça passe, mais avec des surprises, comme ici : alors qu’il y avait une fine couche de sable agréable, elle est d’un seul coup très épaisse et je manque de me retrouver par terre. Je dois marcher un peu.

Un peu plus loin, c’est de l’herbe…

Arrive une grande place. Je sors du seul chemin qui ne soit pas en stabilisé lisse et roulant.

J’ai plus de chance ensuite : celui que je dois prendre est excellent.

Pour ne pas me tromper de chemin, je regarde les panneaux. Mais parfois les noms sur Google Maps ne correspondent pas. Le GPS me permet tout de même de voir si je suis dans la bonne direction.

Je traverse encore la fôrêt pendant plusieurs kilomètres. Cette fois c’est très roulant et très agréable. Je pourrais faire une étape entière dans ces conditions.

Après la fôrêt, une petite route et un petit pont.

D’après Google, je dois prendre un chemin ici en face de moi… Euh.. ?

Je reste sur la route.

Le chemin suivant est plus beau, mais des panneaux en interdisent l’accès. Je reste sur la route.

Je prends le premier chemin praticable dans la bonne direction et passe au Moulin de Blézine.

Je dois encore laisser de côté un chemin indiqué par Google car il est trop mauvais. J’arrive à un canal, qui va dans ma direction sur quelques kilomètres.

Il y a un chemin de halage étroit mais roulant, interdit à tout le monde sauf aux piétons et vélos. Parfait.

Lorsque le canal fait un virage, je dois tenter de retrouver dans les bois la suite de l’itinéraire donné par Google.

Il y a un petit passage un peu broussailleux, mais après ça va. Disons que c’est un chemin de bois normal, avec parfois des ornières et de la boue, mais praticable.

Progressivement, je reviens à des routes plus classiques.

La suite de ma journée doit s’effectuer principalement sur des départementales, à part quelques chemins dont Google a le secret… mais dont il faudra vérifier la pertinence sur place.

 

Me voici à Bellegarde et il y a un beau château. Mais il mériterait quelques travaux de rénovation.

Je m’installe sur un escalier du château pour manger.

Je repars. C’est tout plat et c’est de la grande route. Ce n’est pas passionnant mais au moins j’avance.

Il y a des voitures et des camions, mais pas trop. Et la largeur de la route leur permet de me dépasser sans me gêner.

Passage au dessus de l’autoroute. Je sais que je suis à 250 km de Dijon.

J’entre en Île-de-France et dans le département de la Seine-et-Marne.

Beaumont-du-Gâtinais. Ce n’est pas forcément à ce genre de village qu’on pense en premier quand on parle de l’Île-de-France.

Après le village, je suis à nouveau dans le Loiret.

Passage à Puiseaux, puis à nouveau la Seine-et-Marne et l’Île-de-France pour de bon.

Je laisse de côté un nouveau chemin indiqué par Google et reste sur la route principale. J’ai un peu plus loin la possibilité de prendre une petite route qui mène au même endroit que ce chemin.

Tout à coup, crevaison.

Je change la chambre et colle une rustine sur l’ancienne en même temps.

Voilà le truc pointu qui a crevé mon pneu. Ça ressemble à une punaise sans la tête.

Je suis sur la petite route dont je parlais.

Elle croise le chemin que j’ai laissé de côté… Je crois que j’ai bien fait.

Village de Tousson.

Je découvre à quel point les villages d’ici sont jolis. J’ai rarement vu d’aussi jolis villages en pierres, quelle que soit la région.

Décidément, voyager à vélo permet de découvrir les choses sous un autre angle. Jusqu’à maintenant, en voiture ou en train, je n’avais vu de l’Île-de-France que Paris et des banlieues.

Le temps est nuageux et menaçant, mais seules quelques gouttes insignifiantes tomberont.

Tousson.

Le chemin donné par Google pour sortir de Tousson n’est pas praticable. Je prends la route d’Oncy-sur-École. Lorsque je tente de la quitter pour un chemin qui semble plus direct, je réalise vite qu’il est très cahotique. Je reviens dessus.

Le trafic automobile sur ces routes et dans les villages est assez important. On sent qu’on est dans des petits villages, mais dans une région peuplée.

Me voici en Essonne.

 

Les villages sont toujours aussi jolis. Ici, c’est Oncy-sur-École.

À Milly-la-Forêt, une petite blague. Un panneau sens interdit, et un panonceau « y compris aux cyclistes ». Hum. Quitte à mettre de l’argent dans un panonceau, autant mettre un « sauf cyclistes », non ? D’autant plus que la largeur de la rue le permet sans problème.

Ce changement doit être récent car sur Google on peut voir que le sens de circulation était celui dans lequel je suis passé.

Centre de Milly-la-Forêt.

Jean-Philippe, mon hôte de ce soir, m’appelle pour savoir où j’en suis. Il me parle d’une piste cyclable à la sortie de Milly, pour rejoindre Moigny-sur-École, mais je ne suis pas sur la bonne route pour la trouver.

Ici, je tombe sur ce que je crois être la piste dont il m’a parlé. Je la prends, non sans avoir vérifié sur Google que ça menait à Moigny.

Elle mène à l’entrée d’un ancien moulin. En voiture, ça serait un cul-de-sac, mais à vélo je prends le petit pont qui passe au dessus de l’École.

L’École, c’est bien sûr le nom de la rivière.

Je monte dans le village. Je le traverse et sors en direction de Soisy.

Je vois un cycliste. Je n’en ai vu que deux ou trois aujourd’hui depuis que j’ai quitté la Loire ! Ce cycliste n’est autre que Jean-Philippe, qui est venu à ma rencontre.

Ici, il y a une belle piste cyclable le long de la route.

Et ensuite, une dernière petite départementale pour arriver à Soisy.

Chez Jean-Philippe, il y a sa femme, sa fille et son gendre. Nous prenons l’apéro tous ensemble. Si j’avais su ça, j’aurais pris plus de bretzel. Je partage le mien.

Ensuite, nous mangeons ensemble. Le repas est aussi bon que l’accueil.

Chez Jean-Philippe, il y a un second appartement, où ont habité différents membres de sa famille. Comme il est actuellement libre, c’est le mien pour la nuit ! Je ne m’attendais pas à ça. Même la chambre d’hôte à 64€ la nuit à Bourogne en 2010 n’était pas aussi bien !

Ça me donnerait envie de rester plus longtemps si j’avais le temps.

Bilan :

Première étape hors itinéraires cyclables officiels, et premier test de l’option vélo de Google. Verdict : elle donne une bonne base d’itinéraire, mais il faut savoir improviser.

Un bon équilibre entre les pistes cyclables, les belles routes forestières en stabilisé, les chemins cahotiques mais sympas à découvrir, et les départementales moins bucoliques mais permettant d’avancer efficacement.

Dormir chez des Warmshowers n’aide pas à démarrer tôt, mais c’est vraiment sympa !

109 km parcourus aujourd’hui, donc on reste à une moyenne de 110 km journaliers.

659 km au total.

Cinq régions : Franche-Comté, Bourgogne, Auvergne, Centre et maintenant Île-de-France.

Dix départements : Doubs, Jura, Côte d’Or, Saône-et-Loire, Allier, Nièvre, Cher, Loiret, Seine-et-Marne, Essonne.

Une crevaison.