Voici quelques photos et morceaux choisis, sans ordre particulier. Ne cherchez pas de lien entre une photo et le texte qui la précède ou la suit. Sauf hasard, il n’y en a pas.
Le patron :
Frédéric Berne. Un vigneron qui travaille par passion, et dont la démarche est basée sur la qualité plus que la quantité. Goutez son vin, et vous saurez, si vous en doutiez, que le bon Beaujolais existe. Travailler avec lui est un réel plaisir. Pour une première expérience de vendanges, je ne pouvais pas mieux tomber.
Le lieu :
Le Château des Vergers, à Lantigné, dans le Beaujolais. Un lieu très agréable, dans une région aux paysages magnifiques, et en plus accessible par une voie verte. Là encore, difficile de trouver mieux. De plus, pour moi qui ai grandi à la campagne, retravailler dehors plutôt qu’enfermé dans un bureau fut un véritable plaisir (hormis pour mon dos, mais il s’en remet vite).
Le travail :
Pour moi, c’étaient mes premières vendanges. J’ai découvert un travail plus facile que je ne l’imaginais (vu le nombre de personnes qui m’avaient répété que c’était très dur et que je finirais cassé – ce qui ne fut pas le cas). Par contre, une chose qu’on m’avait dite est vraie : ça fait très mal au dos. En effet, dans le Beaujolais les vignes sont basses et on travaille en permanence penché en avant.
Pour couper le raisin, on utilise soit une épinette (un petit sécateur), soit une serpette. Après avoir testé les deux, je préfère la serpette. Avec elle, je coupe du premier coup (à condition qu’elle soit bien aiguisée), et contrairement au sécateur elle n’a jamais fini dans mes doigts.
Pour terminer, j’ai eu l’occasion d’être « jarlot », terme qui, dans le Beaujolais, désigne celui qui porte sur le dos une benne dans laquelle les vendangeurs vident leur seau. Ce poste est un peu plus physique que celui de coupeur, car la benne est lourde lorsqu’elle est pleine. Mais je m’aidais d’un bâton pour avancer, et j’ai finalement trouvé le poste plus facile que celui de coupeur où l’on est constamment plié en deux.
L’équipe :
Une équipe recrutée par Alice, qui vit dans la région et avait connu ma sœur lors de précédentes vendanges. Une équipe joyeuse et motivée, composée de personnes positives, toutes différentes et très complémentaires. Là encore, difficile de trouver mieux.
Au sein de l’équipe, nous étions deux à faire nos premières vendanges et sans surprise nous avons été les plus lents de l’équipe (les autres ayant déjà vendangé de nombreuses fois pour certains). Mais vers la fin de la semaine, nous avions réussi à avoir un rythme correct.
À certains moments, l’équipe était complétée des membres de la famille de Frédéric : son frère, sa sœur et son père.
L’hébergement :
Le château n’étant pas muni de dortoirs, et Frédéric n’en étant pas propriétaire, les conditions étaient minimalistes. Une douche improvisée en plein air, un tuyau d’arrosage pour tout laver (le matériel, la vaisselle, les mains…), et le camping pour dormir (tentes, voitures et camion). Je n’avais pas utilisé ma tente pour le voyage, mais j’ai dormi dedans durant toutes les vendanges.
La cuisine :
Caro, la compagne d’un des vendangeurs, qui ne vendangeait pas elle-même car elle attend un enfant, nous a fait à manger durant toute la semaine. Principalement bio et végétarienne, sa cuisine a fait l’unanimité. Au risque de me répéter, difficile de faire mieux.
Les Taillefine :
Certains aliments étaient issus de récupération d’invendus, et parmi eux figurait un important stock de yaourts Taillefine de Danone, qui ont été sujets à toutes les blagues possibles et imaginables. Non, je n’en ferai pas la liste. N’insistez pas !
La boisson :
Afin de ménager un peu mon ventre, toujours un peu capricieux, je souhaitais éviter de trop manger et de boire de l’alcool. Cette bonne résolution s’est vite envolée au fur et à mesure que les bons plats arrivaient sur la table et que les bonnes bouteilles s’ouvraient. Il faut dire que Frédéric a le chic pour ouvrir de l’excellent vin (principalement le sien, mais pas uniquement). J’ai quand même bu avec modération, hein.
Les chiens :
Deux vendangeuses étaient venus avec leurs sympathiques chiens qui nous ont sagement accompagnés.
La musique :
Un iPod et une enceinte, et c’est parti. Couper du raisin en rythme, c’est plus sympa. Bravo à Gaby pour sa playlist variée allant de l’electro au reggae en passant par le rock ou la cumbia. Soit il a vraiment bon goût, soit on a les mêmes goûts. Sans doute un peu les deux. Et tant mieux.
Les véhicules et autres engins :
Pour transporter les vendangeurs, nous disposions d’un Renault Trafic 9 places que j’ai eu l’occasion de conduire, et de la voiture d’un couple de vendangeurs. Pour transporter le raisin, nous avions deux tracteurs : un gros Ford assez ancien, et un Landini plus petit et plus récent.
Mais il ne faut pas oublier le principal : cet espèce d’hybride entre la camionnette et le tracteur, surnommé Pout-pout par Frédéric et son frère, et Tagazou par certains vendangeurs.
Sa conception me fait fortement penser aux voitures transformées en tracteurs qui existaient avant la seconde guerre mondiale : un chassis « échelle », deux boîtes de vitesses (de 3 et 4 vitesses), des roues arrières de tracteur, un peu plus grandes que les roues avant, un plateau à l’arrière, deux sièges rudimentaires en métal, un moteur de voiture à essence (4L ou Dauphine), la capacité d’aller lentement dans les champs mais jusqu’à 70 km/h sur route…
Apparemment, il aurait été fabriqué dans les années 60 ou 70 par une société qui fabriquait ce genre d’engins pour les vignerons. Nous en avons croisé quelques autres durant la semaine (certains ont des cabines).
Quoi qu’il en soit, le Pout-pout est un élément essentiel des vendanges, et on s’en est rendu compte le dernier jour, lorsqu’on a dû se passer de lui parce qu’il était crevé.
Quand ils sont partis vendanger sans moi :
Une petite anecdote :
Le troisième jour, alors que j’étais aux toilettes après le repas de midi, j’ai entendu le minibus klaxonner plusieurs fois, donnant le signal du départ. Vu la distance entre les toilettes du château et notre campement, j’ai compris ce qui allait se produire. L’équipe est partie sans moi. C’est facile d’oublier quelqu’un quand on a deux véhicules.
J’ai donc rejoint la vigne à vélo ce jour là. Heureusement, j’avais été attentif à l’itinéraire car l’endroit est un véritable labyrinthe ! Loin de me déranger, cela m’a détendu le dos et a été l’occasion de rire. Il valait mieux que ça tombe sur moi que sur les autres vendangeurs qui n’avaient pas de vélo…
Le climat :
J’allais oublier d’en parler. S’il a fait plutôt chaud durant mes trois étapes de vélo, les températures ont ensuite baissé à partir du lundi soir, sans jamais vraiment remonter mais sans tomber trop bas non plus. Elles ont donc été idéales durant toute la semaine. Quant à la pluie, quelques gouttes nous sont tombées dessus durant la première matinée, puis elle nous laissa tranquilles jusqu’à la fin des vendanges. Des conditions idéales, donc. Cela tombe bien : je n’avais pas de bottes.
La r’voule :
Traditionnellement, la fin des vendanges est marquée par une fête dont le nom diffère selon les régions. Dans le Beaujolais, c’est la r’voule.
Or, je n’ai pas participé à cette fête, et voilà pourquoi :
Le dimanche 6 septembre se tenait à Vellefaux, en Haute-Saône, un des plus gros rassemblements de voitures anciennes de la région, organisé par le club 203-403 local.
Au départ, je pensais pouvoir y assister avant de partir vendanger. Mais le raisin a mûri plus vite que prévu, et quand j’ai su qu’on attaquait les vendanges le 1er septembre j’ai pensé que ça serait compromis.
Ça semblait toujours compromis après deux jours de vendanges, puisque Frédéric pensait terminer le dimanche dans la journée.
Mais l’espoir d’y assister est revenu quand il nous a dit le vendredi qu’on avait bien avancé et qu’on terminerait le samedi. J’ai alors regardé les horaires de train et constaté que si je partais de Belleville par le TER de 19h51 je pouvais arriver à Besançon vers 23 heures.
Autre (gros) intérêt de ce retour anticipé : me permettre de voir ma chérie avant qu’elle parte à Belfort pour toute la semaine puisqu’elle y a trouvé du travail cette année.
Dans ces conditions, mon choix a été fait de partir sans participer à la fête.
Et quoi d’autre ?
Une simple conclusion : je ne regrette pas d’être venu ! J’espère y retourner. Je vous laisse avec une dernière série de photos.
Vraiment contente que pour ta première fois tu en sois rentré ravi. Le contraire m’aurait étonnée, connaissant le lieu, connaissant le travail, connaissant les gens qui allaient t’entourer, et te connaissant, mais sait-on jamais ^^ !
C’est chouette que tu aies partagé ton récit et tes photos. Ca fait plaisir de revoir Alice, Plump ^^, quelques autres, les vignes et ces paysages particuliers sous le soleil.
J’ai bien ri pour le coup de partir derrière les vendangeurs à vélo !
J’avoue que ça m’a fait rire aussi. J’étais tout content de pédaler un coup sur ces petits chemins bien agréables au milieu des vignes, et on n’était vraiment pas loin du château. Un kilomètre, grand maximum. J’avais une seule crainte : qu’ils soient partis dans une autre vigne sans que je le sache. Mais au pire j’aurais téléphoné à Alice…
Sinon, pour le récit et les photos, je trouvais dommage de ne pas les partager. Et puis comme ça, j’en garderai moi aussi plus de souvenirs. Je vois une différence nette entre les trucs que je publie ainsi et ceux dont je ne garde ni photo ni récit. J’ai des souvenir précis des premiers (parce que j’aime bien relire mes propres récits et me replonger dans mes souvenirs), tandis que je n’ai que peu de souvenirs des seconds.
Je suis content que ça t’ait plu.
merci !!!! c’est trop bien ce que tu nous offre là ! tu gères ! hihi ! au plaisir de te recroiser par ici ou par là !
Merci. J’adore recevoir des commentaires, et surtout des comme celui-ci.
Super reportage!!! vous avez été formidable. Vivement l’année prochaine!!!!
Bon en attendant, je retourne au chais pour bichonner les beaux raisins que vous avez cueillis.
Au plaisir et pense à venir dégusté le fruit de ton travail!! Biz
Cool, un commentaire du patron ! Merci.
Il faudra que je pense à repasser dans le coin, en effet.
Moi aussi je suis contente de savoir que ces vendanges se sont bien passées et surtout je me dis que si tu as pu faire ce travail sans trop peiner après trois jours de voyage à vélo, tes soucis de santé sont vraiment derrière toi !!!
Et comme d’habitude plein de belles photos…
Gros bisous
En effet, je ne suis pas mécontent de mes photos… pour des photos faites avec un téléphone !
Mes soucis de santé sont derrière moi mais encore visibles dans le rétroviseur. L’important est de pédaler assez vite pour ne pas se laisser rattraper…